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Chapter 18 - XVIII

Paris, 1941

Un an s'écoulait, les films dont Christian avait joué ont fait un grand succès comparer au miens... Plusieurs metteurs en scène lui proposaient des rôles, j'étais là, à le regardait briller, j'étais heureuse pour lui mais d'une autre part je réagissais mal à tout nouveau contrat, je devins jalouse pour la première fois, jalouse de son succès... Je ne voulais pas rester à la maison et faire la vaisselle, ni le nettoyage ou le dîner chaque soir, j'étais une actrice et je voulais travailler.

Christian vint à la maison, tellement content du rôle qu'il avait encore décroché, et s'exclama :

- Chérie, nous voyageons pour Prague la semaine prochaine, j'ai eu le rôle !

- Merveilleux mon amour. Lui répondais-je d'une faible voix.

- Que s'est-il passé chérie ? Ça ne va pas ? demandait-il tout inquiet.

- Christian, je suis ravie pour toi mais j'en ai marre de voyager et me promener dans ces pays, je veux travailler, je veux avoir une chance.

- Mon amour, ne t'en fais pas, ça viendra, tu as beaucoup de talents, tu auras bientôt une belle opportunité.

- Christian, ça fais trois ans, et je n'ai fait qu'un seul film. Quand j'étais en Allemagne les demandes me vinrent chaque mois.

- Que veux-tu dire par cela ?

- Je ne sais pas Christian...

- Je craignais que ce jour arrive Adelheid, tu regrettes le jour où tu m'as suivi pour la France.

- Je n'ai pas dit ça Christian !

- Adelheid, nous allons être réalistes et francs, voudrais-tu repartir en Allemagne ?

- Christian, je n'arrive pas à continuer en France, je ne suis pas reconnue comme une grande actrice, je travaille à peine, et ce n'est pas ce que je voulais.

- Je pense que l'amour ne fut jamais assez.

- Je ne sais pas... balbutiais-je.

- Très bien. Répondais Christian avec l'air furieux.

- Christian, je suis désolée, mais ce n'était pas ce que je rêvais le plus...

Il prit son manteau et frappa la porte derrière lui. Puis je fis de même, je devais me rafraîchir la mémoire.

Je marchais pour des heures en pensant de nouveau à ce qui c'était passé, je ne devais parler à Christian de cette façon, après tout il est mon amour, et ce n'est pas de sa faute si j'étais dans cette état... Je devais lui parler, je l'aimais tellement, je trouverais une solution pour mon travail. Je courus donc vers notre demeure le plus vite possible.

Une fois arrivée, j'ouvris la porte, la maison était vide, je ne vis que mes affaires et, près de notre lit, un petit mot était placé, je l'ouvris et lu ce qui était écrit :

« Ma chère Adelheid,

Malgré mon cœur brisé, la raison me force à te dire adieu. Nous avons vécu notre mariage avant même de nous épousé. Notre travail nous enlèverait toutes chances de survie, mais sache mon amour que je t'aimerai pour toujours... Peu importe ce que la vie nous apporterait, je t'aimerai... Je te rends donc ta liberté en te laissant mon cœur...

À jamais à toi,

Christian Gautier. »

Mon cœur se démolit en un instant, une avalanche de chagrins s'installait en moi, qu'ai-je donc fait ? Je ne pouvais le laisser partir, je descendis vers le portail, mais personne ni était, il fut partis, et pour toujours...

J'ai arraché mon propre bonheur, mon amour et ma vie... Les larmes ne finissaient plus, seule dans notre demeure, je ne pouvais respirer, mes démons m'étranglaient, je ne serais plus jamais vivante...

Les mois passèrent, et les alcools n'en finissaient guère... Chaque soir, je fus seule dans mon lit accompagnée des fantômes du passé... Je me réveillais chaque matin en ayant le chagrin d'être encore dans cette vie, les draps avaient encore son odeur qui me torturait, je hurlais en moi, cette peine fouettait mon âme comblée de haine. Je ne pouvais plus continuer, cet amour ravageait ma vie. Je regardais le plafond accompagnée des souvenirs de mon plus grand amour, ses défauts qui m'étaient devenus essentiels, ses yeux amoureux, ses caresses de tendresse, ses baiser passionnés, tout me revient mon bien-aimée, mon corps éclatait donc de regrets, la mélancolie me piquait sans arrêt, rien ne me consolera plus jamais...