"On n'aime pas trop les gars dans ton genre par chez nous ! Je vois que tu as une belle bourse magique, je pense qu'on peut faire ami-ami. Vois-tu, nous sommes .. comment pourrions-nous dire ça ? .. des péages, oui, nous sommes une sorte de péages, c'est-à-dire que les gens payent pour éviter les problèmes sur leur route et aller plus vite d'un point A à un point B."
Ok, troisième jour hors du château et déjà des problèmes. Je ne veux pas de problème, je vais céder à leur offre.
"Combien voulez-vous." Dis-je d'un voix faible pour éviter de me faire remarquer.
"Disons … 50 non 100 pièces d'argent. Une pièce de palladium et on vous garantit la sécurité dans ce monde où se cache de vil gens." Me répond l'homme qui avait frappé ma table avec un sourire malicieux.
"Sérieux, il a augmenté les tarifs de plus de dix fois." Chuchote un gars derrière lui à un autre.
"Arrêtes de parler, tu ne sais même pas compter. Il les a multipliés par 100" Lui répond le second homme d'une voix tout aussi faible.
Je prends alors une pièce de palladium et commence à lui tendre.
Alors que tout d'un coup une casserole passe à tout allure de ma vision périphérique vers la tête de celui qui semble être le chef du groupe.
"Dégage, Francise, t'es sur la liste noire de mon auberge, qui t'a autorisé de venir faire tes magouilles ici !" Cri la gérante d'une voix ferme, sur ces gonds.
Je range ma pièce précédemment sortie, et observe la situation.
"On est venu avec l'étranger, on est ami de longue date, et étant donné que je ne connaisse pas meilleure auberge que la tienne, nous sommes venus ici."
"T'es con ou tu le fais exprès ! Dégage ! Tu me l'as déjà fait cette excuse !"
Ce Francis fait alors demi-tour en grognant suivi de ses hommes.
Je ne comprends pas trop quel est la raison de sa fuite, il ne semble pas y avoir la moindre personne, ici, justifiant cela. Mais passons, je vais payer et prendre de la viande sèche à la boucherie.
Une dizaine de minutes après, le temps pour finir ma bière et mon plat, je me lève pour payer mon due.
Une autre femme, dont je ne saurais donner un âge vu la précédente situation avec sa patronne, est au comptoir essuyant une pinte.
"Souhaiter vous payer maintenant ?" Dit-elle d'une douce voix.
"Si vous me le permettez."
"Laisse faire, va servir les clients, j'en ai marre de marcher sans cesse."
"Oui, madame." Répond la jeune fille, qui se retourne et laisse uniquement sous mon regard sa chevelure rousse pendante et son dos.
"Donc un plat du jour, et une bière mais offerte. Cela fait trois pièces de fer." Annonce la gérante.
Je sors l'argent et lui donne. "Tenez."
"Bonne fin de journée et excusez-nous pour ce malheureux incident."
"Ne vous inquiétez pas. Bonne fin de journée à vous aussi."
Cela vient de soulever un intrigue dans ma tête, pourquoi n'ai-je pas eu peur durant la menace de racket ? Peut-être que je ne vois pas en eux le potentiel ennemi inconsciemment, que sais-je. Après, ce n'est pas un pas un problème qui est assez important pour me faire oublier d'acheter de la charcuterie. Allons à la boucherie.
Je récupère ma faux sur le râtelier et m'en vais.
Je retraverse la route principale et, devant la devanture de la boucherie, aperçoit sur un bout d'ardoise que c'est fermé jusqu'à dans trois heures pour cause personnelle. Déçu, je tourne alors les talons pour aller à la guilde des aventuriers.
"Dommage, pas de viande aujourd'hui." Laisse-je échapper.
"Vous voulez de la charcuterie, jeune homme ?" Dit-quelqu'un derrière moi.
Il s'agit d'une petite vielle quelque peu bossue, se tenant sur une canne.
Bon après, avec ma taille de presque deux mètres, tout me paraît petit.
"Vous pourriez m'aider madame ?"
"Il y a une bonne charcuterie dans la ruelle d'en face, c'est elle qui approvisionne l'auberge de ma fille, vous voyez, c'est elle."
Elle me montre de son doigt, l'auberge où j'ai mangé, il y a peu.
"Vous savez, ma fille est la meilleure aventurière de Blaken, mais depuis qu'elle a perdu l'envie de faire des quêtes, elle ne se contente que des quêtes obligatoire et de s'occuper de son auberge. Mais, je m'égare, pour y aller, suivez cette ruelle puis tourner dans la petite impasse à gauche. La charcuterie se nomme 'L'albe loup'."
Je remercie la vielle femme et me dirige selon ces indications.
Il y a en effet une charcuterie nommée 'L'albe loup'.
J'ouvre la porte, ce qui produit un bruit de carillon. Sur le mur qui me fait face, vers le haut, deux épées croisées accrochées. L'une est d'une couleur argentée, l'autre est beaucoup plus grise, du fer ou de l'acier.
Quand je baisse les yeux, un homme un peu plus petit que moi, les cheveux aussi blanc que moi, bien que plus gris, des yeux anormalement formés avec une cicatrice au niveau de celui de gauche. Il émane de lui un profond sentiment de respect.
"Bonjour, je suis Vi, le Boucher de Blaken, que puis-je faire pour vous."
"Je souhaiterais goutter à vos spécialités, que me proposez-vous ?"
"Nous nous spécialisons dans les plats composés de têtes d'animaux mais vu que vous semblez être un voyageur ou un aventurier, donc j'en conclus que vous souhaitez de la viande sèche." Répond Vi.
"Je vous prends trois saucissons et si possible de type de viande différents pour goûter." Lui demande-je.
Il se met alors à détacher trois saucissons qui pendaient du plafond par une ficelle, puis les emballes dans une sorte de papier épais.
"Tenez, cela fais cinq pièces de fer."
Je le pais puis mets le tout dans ma sacoche de cuir usée.
"Bonne fin de journée."
"À vous aussi."
Je n'ai pas le temps d'aller à la guilde, je me dirige donc vers le chariot qui n'avait pas bougé, j'ôte ma veste et m'installe à ma place dessus.
Le bûcheron vient alors un quart d'heure après (NdA : 25 minutes, donc)
Il s'installe à l'attelage après avoir déposé un grand sac à l'arrière avec les bûches et d'un coup sec démarre (NdA : Il n'a pas calé).
Bon prochain arrêt Hillfar.