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Chapter 14 - Première perte de contrôle

"Ah ! J'adore quand tu fais ça."

Assis sur le sol, je me délecte de l'expression de cet inconnu qui vient de remarquer qu'il s'est fait transpercer par son compagnon de voyage. Je kiffe les substances alchimiques de notre alchimiste, sa spécialité est le contrôle mental, comme la majorité des alchimistes. Je me rappelle, lors de la guerre de Celte, nous avions tué une centaine de guerriers, rien qu'en les faisant s'entre-tuer, qu'est-ce que cela me manque, je donnerais tout pour jouer au sein d'une guerre comme au bon vieux temps, et tuer hommes, femmes, enfants.

Mais bon faut se contenter de pauvre voyageur depuis la crise du Démon et la maudite trêve qui l'a accompagné, les guerriers manquent dans les terres. Car tuer n'est pas une fin mais un moyen pour foutre plus la merde dans les relations inter-états. Bon, il est vrai des fois, quand je suis un peu patraque ou déprimé, décapiter ou écrabouiller quelqu'un ne fait pas de mal, je me rappelle la tête de ma précédente victime quand elle a vu que la moitié de son mari avait disparu, puis ce fut au tour de …

"Bine, sort de tes pensées, on a un problème !" Cri Rope, notre archer.

"Putain, d'où vient cette chaleur ?" Demande-je.

"Regarde devant toi pauv'con." Répondit Rope.

Une petite boule de feu dans une main, je ne vois que ça pourtant, cette dernière dégage beaucoup trop d'énergie pour être un simple sort, il faut que réagisse. La peur au ventre, j'avance vers ce qui devait être ma victime, un jeune homme aux cheveux blancs. Il ne devrait pas être apte à bouger, après avoir eu un trou dans le buste. Attends, il n'y a plus de trou ? Que se passe-t-il ?

Il n'a pas bougé depuis qu'il s'est retirer du tranchant de l'épée, de même pour le second homme qui gérait la charrette. Aucun changement, il est comme au début de notre affront, plus d'égratignures, plus de trou. Si un petit détail, il n'a plus son cache-œil, il l'a perdu, mais bon ce n'est qu'un accessoire, d'ailleurs il a ses yeux fermés.

"Il avance qu'est-ce qu'on fait ?" Me lance notre alchimiste.

"Bah on se bat, tu penses vraiment que notre trio, peu perdre face à ce gamin qui vient à peine de sortir des jupons de sa mère." Crie-je.

Je m'apprête à le charger, quand je m'aperçois que je suis dans l'incapacité de bouger la moindre partie de l'ensemble de mon corps.

Mon rythme cardiaque accélère, il regarde vers nous avec l'œil précédemment caché, même s'il est à peine ouvert je ressens son regard, j'ai impression qu'il est la source de mon immobilité.

Je me sens de plus en plus lourd, comme si on faisait pression sur mon corps.

Je ne peux pas tomber, il faut que je reste debout.

"Arrête d'avancer si tu ne veux pas que je te tue directement !"

Aucune réponse. Mes camarades sont drôlement silencieux, je bouge ma tête du mieux que je peux, et malgré la difficulté du mouvement, je parviens à les voir, au sol, je ne pourrais dire s'ils sont évanouis ou morts.

Je regarde vers moi de nouveau.

Il est juste devant moi, je sers mes dents, prévoyant un coup. Je ferme même mes yeux. Mais rien. Dès que je rouvre mes yeux, je n'aperçois qu'un bout de son dos grâce à ma vision périphérique.

Il continue son chemin, vers Rope. Je parviens à le suivre, avec une douleur due à la sur-utilisation de mes muscles et de la fatigue.

Il s'accroupit et place la main qui contient la source de chaleur au-dessus du dos de l'archer. Il la place comme s'il s'apprêtait à lui verser un liquide. Et, effet, une sorte de liquide visqueux coule de sa main, il est rouge et noir, sa chaleur est telle que l'air devient trouble autour. Il met bien une bonne demi-minute à atteindre, le corps de mon ami, dès lors celui-ci se réveille et laisse échapper un cri d'agonie. De la fumée, émane de son dos.

Ce monstre se déplace jusqu'à la tête de mon camarade, la lève et lui fait boire ce liquide. Rope ne peut même pas tenter de s'échapper.

"Mmmmh mmhmm mmm mm ?" Dis-je en tentant de lui demander la raison de son acte. Cela n'aurait jamais due se passer ainsi, les yeux de mon amis se révulsant devant ma vue.

Lassé, le monstre donne un coup de poing anormalement puissant et rapide, et transperce le corps de mon ami. Puis sans pitié, il crée une large boule de feu transformant le corps de Rope en une multitude de parts de chair. Le mec aux cheveux blancs ne pris aucun dommage de l'explosion. Il continue son chemin, cette fois-ci vers ma camarade. Ma rage l'emporte face à ma peur et à ma faiblesse. Crois-moi tu ne t'en sortiras pas avec ce coup.

Je mis toute mon énergie dans cette ultime charge. Avec la force qui tente de me retenir au sol, mon accélération ne fut que meilleur. Je ne suis plus qu'à une dizaine de mètres de lui, j'engage une rotation avec mon marteau qui bénéficie toujours de la pression que le monstre m'inflige et qui s'ajoute à la force centrifuge. Contact dans 3, 2, 1.

Slash. Le bruit des tissus musculaires qui se déchirent et qui s'arrachent.

"Aaaaaaaaaaah" Mon bras, disparue aussi vite qu'il arriva sur ma proie. En parade, seule sa main il avait placé, pour autant, il n'avait pas bougé.

Il fait un léger geste de bras.

Hein ??

Je suis en train de voler, je ne ressens plus de douleur, je me sens mieux.

Arrivé à l'apogée de ma montée, je réussis à regarder au sol : mon corps à genoux décapité, un homme souriant aux cheveux blancs.

Je n'ai pas … (NdA : effacé ton historique ?)

[…]

Je me réveille et ouvre mon bon œil pour voir.

Que c'est-il passé ? Devant moi, un archer brûlé vif, un corps décapité avec la tête enfoncée dans le sol quelques mètres plus loin, une femme enterrée jusqu'au nez suffoquée et Ernold ma faux dans la tête.

Je me mis à vomir et choqué, je ne bouge plus, mon œil fixant un point quelconque de la forêt.

"Embarquez le !" Cri un homme habillé en garde comme il y avait dans Blaken.

"Je le reconnais, c'est le gars qui est venu dans mon auberge, la veille. La faux retrouvée est bien son arme. Qu'a fait ces personnes pour que tu les massacres comme ça. Bouge et je te tue." Lance la gérante de "l'Oberge".

Je suis dans l'incapacité de répondre, beaucoup trop choqué.

Aï, un coup dans la nuque me fait m'évanouir.

Vie de merde.