Chapter 15 - Nouveau départ

"Pour avoir attenté à la vie de trois mercenaires et d'un bûcheron, vous méritez la peine de mort. Cependant, pour une raison que l'on vous donnera en privé, vous y échappez. Très bien, je déclare l'affaire close. Bien affaire 3F-57 !" Dit un homme vêtu d'une longue robe noire surplombée d'une seconde rouge, le tout sous une écharpe blanche et noir en ce qui semble être de la fourrure.

Un homme me prend par l'épaule gauche, puis par une pression me fait comprendre que je dois me lever. Il me conduit jusqu'à une porte au fond du tribunal, suivit d'une femme.

Cela fait déjà cinq jours, depuis l'"événement" Après m'être fait arrêter, le corps de garde m'a emmené jusqu'à la capitale pour qu'advienne mon jugement. Après trois jours de chariot, j'ai dû rester deux de plus à l'attendre dans une cellule. Je n'ai toujours pas compris ce qu'il s'est passé mais maintenant je ne vomis plus quand je pense à mon horrible vision de ce jour-là.

La femme qui nous accompagnait nous ouvre la porte, mais ne nous accompagne pas à l'intérieur de ce couloir sombre. Cela sent le renfermer, aucun courant d'air ne peut être senti, je n'aime pas trop ce qui se passe, mais je ne me sens pas capable de réaliser le moindre mouvement. Est-ce que c'est vraiment moi qui les ai tué ?

Une lumière se fait apercevoir au loin. Finalement, elle est assez proche, cette dernière vient d'une salle avec un bureau éclairé à la bougie. À l'intérieur, un homme qui m'est pas étranger. Le professeur Brat'Edwinn.

"Je vais être bref. Tu m'appartiens. Je ne sais pas qui tu es, d'où tu viens ou pourquoi tu es là. Mais tu as joué et tu as perdu, perdu ta liberté qui vient de m'être donné. Mais rassures toi, je ne suis pas un monstre si tu fais ce dont je te demande, je te libérerai dans une année."

Je ne bouge pas, je ne comprends pas ce qu'il me dit non plus, enfin ce n'est pas vraiment ça, je ne peux me concentrer sur autre chose que sur les corps inanimés, mutilés, immolés, décapités, que, devant moi, il y avait. Cependant, j'ai l'impression, qu'il ne m'a pas reconnu.

"Bon vu qu'il n'y a aucune objection, demain, nous partirons pour le campement du front Brétagnien. À demain, nous viendrons vous chercher dans votre cellule"

Après cette phrase, il se replongea dans les papiers qu'il lisait avant ma venue.

Encore poussé pas l'Homme, je me déplace comme un pantin, selon son bon vouloir. Il n'emmène dans une cellule, humide, sombre mais avec une touffe de paille en guise de chaise, de lit, d'oreiller, bref l'objet indispensable pour bien s'amuser (NdA : un peu comme une batte de baseball en Russie WTC ;) ).

Enfermé, je m'allonge et tente de dormir.

"Non ce n'est pas ma faute !!!!" Un autre cauchemar, un super réveil. Je me sens mal, j'ai envie de pleurer, mais en même temps non. Je veux me défouler, je veux tuer. "Non, je ne veux pas." Si, il faut que j'extériorise ces émotions, frapper, oui frapper, encore et encore, jusqu'à voir ce désespoir dans les yeux d'un autre. "NON !!"

"Je pense que vous devriez arrêter de vous maltraiter. Maître Brat aime quand ses outils sont propres et en bon état." La voix provient d'un jeune homme, cette dernière me permit de sortir de mon état de trans. Ce qui, parallèlement, eu pour effet de me rendre compte de l'état de ma main, entièrement ensanglantée, douloureuse, et cassée. Au mur des marques de sang, bon sang que m'arrive-t-il ?

Les mains tremblantes, je suis cet homme habillé d'un habit noir et ample, jusqu'à la sortie. M'échapper ? Pourquoi ? Je vais encore tuer des gens, à quoi ça sert. Non, ce n'est pas moi qui les ai tué.

Ébloui par une lumière intense et soudaine, je cache mon œil de ma main, pendant quelques instants. Le temps d'adaptation franchi, j'aperçois une longue charrette devancée par un carrosse luxuriant. À l'intérieur de ce dernier trois personnes : une dame à la chevelure rousse qui m'est inconnue, et deux hommes qui ne me le sont pas. En effet, il est logique que Brat soit venu mais il est accompagné de ce bon barbare Nilus, il a un visage encore moins appréciable qu'avant, et respire toujours autant l'amabilité.

Un coup violent dans mon épaule, me fait tituber et stop mon observation, un garde de grande taille armé d'une longue lance me demande de partir de cet endroit public.

"Esclave, où est ton maître ? Vous gênez la vie de cette cité !"

"... Excusez-moi …" Marmonne-je.

"Qui t'a permis de me parler !" Me lance-t-il avec un coup, en supplément, avec la partie en bois de la lance.

Tuer .. tuer .. tuer …

Tandis que mon œil commence à s'entre-ouvrir, je réussis à récupérer mes esprits, me lève et avance vers le long chariot où sont disposées des personnes habillé comme moi de toiles de lin et là où m'attend le jeune homme de tout à l'heure riant de mon état et de ce qui vient de m'arriver.

Derrière moi le garde qui ne bouge plus, les yeux convulsé de peur, il semble qu'il ait vu mon second œil assez pour suffoquer par la pression heureusement que j'ai été assez réactif, avec Brat dans les parages, ma vie aurait déjà pris fin.

Finalement, je rentre dans la charrette, et m'assois sur un des deux bancs.

Autour de moi, des hommes fatigués et usés par des années de labeurs, esclaves depuis longtemps ou prisonniers maltraités, je ne sais pas qui ils sont, mais ce qui est sur c'est que nous sommes dans le même bateau.

Apparemment il ne restait plus que moi, le carrosse ayant démarré, nous le suivons. Comme si leur fin était proche, les prisonniers, s'ils le sont, restent sans voix, savent-ils ce qui se passera une fois arrivé au front brétagnien ?

Dormons, pour ne plus penser à rien.