Feng Lin suffoquait sous la pression implacable du pied de son adversaire. Son dos craquait sous l'effort, une douleur fulgurante irradiant dans tout son corps. Malgré ses tentatives pour se dégager, son ennemi, implacable, augmenta encore la pression, savourant sa victoire imminente.
Zhou Han, à quelques mètres de là, restait figé, partagé entre l'envie de fuir et l'incapacité de laisser derrière lui l'anneau spatial qu'il convoitait tant. Mais il savait qu'approcher maintenant signerait sa mort.
Liang, lui, bouillonnait d'indignation. Feng Lin, bien qu'un paria du clan Feng, restait un membre du clan. Laisser un frère d'armes se faire écraser sous les yeux de l'ennemi était impensable. Sans hésitation, il fondit sur l'assaillant avec toute la puissance dont il disposait, son poing s'illuminant d'une énergie brute.
Le combattant ennemi, anticipant l'attaque, esquissa un sourire moqueur et se détourna légèrement, sans pour autant libérer Feng Lin. Il contra la frappe de Liang avec aisance, sa main se refermant comme un étau sur son bras.
Un craquement sinistre résonna.
Liang hurla, son bras arraché dans un geyser de sang. Il s'effondra au sol, son visage crispé par une douleur insoutenable. Mais son sacrifice ne fut pas vain. Dans cette fraction de seconde, l'emprise sur Feng Lin se relâcha légèrement.
Profitant de cette ouverture, Feng Lin canalisa toute sa force restante et, avec une explosion de volonté, roula sur le côté, libérant enfin son dos meurtri. Sans perdre un instant, il fouetta ses jambes vers l'ennemi, visant les articulations avec précision. L'impact fit chanceler l'adversaire, lui arrachant une jambe par la même occasion.
Sans attendre de voir s'il retrouvait son équilibre, Feng Lin saisit l'épée de Liang et poignarda son ennemi.
L'ennemi écarquilla les yeux, un râle étranglé s'échappant de sa gorge tandis que la lame de Feng Lin s'enfonçait profondément dans son torse. Un instant, il tenta de résister, son corps tremblant sous l'effort, mais la blessure était fatale. Son regard, autrefois empreint d'arrogance, vacilla alors qu'il réalisait son erreur.
Feng Lin, le souffle court et le corps meurtri, arracha violemment la lame de la chair de son adversaire. Celui-ci tituba, portant une main tremblante à sa blessure avant de s'effondrer lourdement, son regard déjà vide.
Mais Feng Lin n'avait pas le temps de savourer cette victoire amère. Son cœur se serra en voyant Liang allongé au sol, le visage tordu par la douleur, son bras sectionné continuant de saigner.
— Liang !
Il se précipita vers lui, son propre corps hurlant de douleur, mais il ignora la souffrance. Il tomba à genoux et appuya sur la plaie avec ses mains tremblantes.
— Tiens bon… ne ferme pas les yeux !
Liang esquissa un sourire pâle.
— Heh… Je pensais pas… que je finirais comme ça…
Feng Lin serra les dents, son expression se durcissant. Il arracha un morceau de son vêtement et noua un garrot autour du moignon ensanglanté. Ses gestes étaient fermes, mais son regard trahissait une pointe de panique.
— Ne dis pas de conneries ! Tu vas survivre, compris ?
Liang grimaça, mais hocha légèrement la tête.
À cet instant, Feng Lin sentit une vague d'émotions contradictoires l'envahir. Il n'était pas un monstre, pas un cultivateur démoniaque dénué de tout attachement. Il ne pouvait pas juste ignorer ce sacrifice. Liang avait perdu un bras pour lui, pour un membre du clan qu'il connaissait à peine. Cette pensée lui serra la poitrine.
Mais il n'avait pas le temps de s'attarder sur ses émotions.
Zhou Han, toujours figé à quelques pas, observait la scène sans un mot. Il savait qu'ils devaient partir au plus vite.
Feng Lin prit une profonde inspiration, ravalant la boule qui s'était formée dans sa gorge. Il souleva Liang avec précaution, sentant le poids du sacrifice de son camarade peser sur ses épaules.
— On s'en va.
Zhou Han hocha la tête, et ensemble, ils s'éloignèrent, laissant derrière eux le cadavre encore chaud du guerrier vaincu.
Feng Lin s'arrêta net. Il ferma les yeux, tentant de calmer sa respiration. Son dos lui lançait, chaque mouvement lui arrachant une douleur sourde. Il n'avait pas besoin d'aller chercher des herbes… Il en avait déjà.
D'un geste rapide, il fouilla son anneau spatial et en sortit plusieurs herbes spirituelles aux propriétés curatives. Ses doigts tremblaient légèrement sous l'effet de l'adrénaline encore présente dans son corps.
Il se précipita vers Liang, toujours allongé, son visage blême, les traits crispés par la douleur. Son bras sectionné formait une mare de sang poisseuse autour de lui.
— Tiens bon. murmura Feng Lin en broyant rapidement quelques feuilles entre ses doigts.
Il appliqua la pâte médicinale sur la plaie, avant de sortir un bandage propre pour la recouvrir. Les herbes ralentiraient l'hémorragie et favoriseraient la cicatrisation, mais sans soins plus avancés, Liang risquait de perdre plus que son bras.
— Tu… tu aurais dû fuir. souffla Liang, la voix faible.
Feng Lin resta silencieux un instant, serrant les dents. Il finit par répondre, d'une voix plus posée :
— Et te laisser crever ? Jamais.
Il tourna ensuite la tête vers Zhou Han, son regard toujours aussi dur.
— Donne-moi ton manteau.
— Mon… quoi ? Zhou Han sursauta.
— Ton manteau ! répéta Feng Lin, l'impatience perçant dans sa voix.
Tremblant, Zhou Han ôta son vêtement et le tendit. Feng Lin le prit et l'utilisa pour mieux couvrir Liang, lui offrant un peu de chaleur.
Il soupira, s'appuyant contre la paroi de la grotte. Son corps réclamait du repos, mais il savait qu'ils ne pouvaient pas rester ici éternellement.
— On part dès que Liang peut bouger. déclara-t-il finalement. Je ne veux plus rester une minute de plus dans ce maudit endroit.
Zhou Han hocha rapidement la tête, évitant son regard.
Feng Lin savait que cette histoire n'était pas finie. Mais pour l'instant, la priorité était de survivre.