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Chapter 25 - Chapitre 25 - Je N'aime Pas Les Rats

Alors que la nuit enveloppait la forêt d'une obscurité profonde, à peine troublée par la lumière pâle de la lune filtrant à travers les feuillages. Dans la grotte où Feng Lin et Liang s'étaient installés pour se reposer après avoir parcouru la moitié du chemin du retour, un silence pesant régnait. Seul le crépitement d'un feu mourant accompagnait la respiration régulière de Liang, endormi malgré la douleur de son bras perdu.

Feng Lin, allongé sur le sol rugueux, gardait les yeux clos, simulant un sommeil profond. Pourtant, sous ses paupières closes, il observait attentivement Zhou Han du coin de l'œil.

Il ne connaissait pas vraiment Zhou Han et la seul raison pour laquelle il l'avait laisse avec eux était pour avoir un serviteur en plus.

Ce dernier, croyant ses compagnons endormis, s'était lentement redressé, son regard fiévreux fixé sur l'anneau spatial dissimulé sous la tunique de Feng Lin.

Un rictus mauvais se dessina sur le visage de Zhou Han. D'un pas mesuré, retenant son souffle, il avança lentement, évitant les brindilles et les pierres pouvant trahir son départ. Ses mains tremblaient d'excitation lorsqu'il effleura enfin l'anneau.

D'un geste rapide, il le saisit et recula aussitôt, prêt à s'enfuir. Son cœur battait à tout rompre. Il n'avait qu'une seule pensée en tête : fuir loin d'ici, retrouver un endroit sûr où il pourrait exploiter pleinement son butin.

Il avait risque sa vie quand il l'avait récupéré sur le cadavre du vénérable, il étai normal de l'avoir ?

Peut importe qu'il sois lâché ou que ces deux là lui est sauvé la vie , dans le monde comment peut t'on avoir si facilement confiance en d'autres ?

Mais alors qu'il s'enfonçait dans l'obscurité de la forêt, une voix glaciale surgit derrière lui :

— Tu oses reprendre l'anneau ?

Zhou Han se figea. Son sang se glaça instantanément. Derrière lui, sortant de l'ombre d'un arbre, Feng Lin se tenait, un sourire amusé aux lèvres, les yeux luisant d'une lueur cruelle.

— Je crois que tu devrais nous le laisser en paiement pour t'avoir sauvé, ajouta Feng Lin d'un ton léger, presque moqueur.

Zhou Han, pris au piège, fit volte-face, prêt à supplier, mais avant qu'il n'ait le temps d'ouvrir la bouche, une force invisible s'abattit sur lui. Son corps fut projeté contre un tronc, le souffle coupé.

— Tu me déçois, Zhou Han, continua Feng Lin en s'approchant lentement. Après tout ce que j'ai fait pour toi, tu choisis la trahison. C'est impardonnable.

Zhou Han trembla de tout son être, son dos ruisselant de sueur froide. Il tenta de parler, de trouver une excuse, mais les mots moururent sur ses lèvres lorsqu'il croisa le regard impitoyable de Feng Lin.

Ce dernier s'accroupit devant lui, saisissant son menton avec une brutalité calculée.

— Tu voulais me voler ? T'échapper en pleine nuit comme un rat ?

Il éclata d'un rire froid avant de lâcher prise, laissant Zhou Han s'écrouler à genoux.

— Malheureusement pour toi, je n'aime pas les rats.

Zhou Han hurla lorsque Feng Lin posa une main sur son épaule, y injectant une onde de Qi destructrice. Ses os craquèrent sous l'impact, et la douleur fulgurante le fit convulser.

— Tu ne mérites même pas une mort rapide.

– Ahhh !

Feng Lin savourait l'instant. Zhou Han était réduit à un tas misérable de souffrance, et cela lui procurait une étrange satisfaction. Une part de lui savait qu'il aurait pu l'achever immédiatement, mais quelque chose d'autre, une force obscure en lui, voulait prolonger cette punition.

— Adieu, Zhou Han.

Sans une once d'hésitation, Feng Lin leva la main et frappa d'un coup net, mettant fin aux cris du traître dans un silence lugubre. L'ombre de la nuit avala le cadavre sans regret, tandis que Feng Lin récupérait l'anneau.

Feng Lin marchait lentement vers la grotte, son visage toujours marqué par la froideur implacable qu'il arborait après avoir exécuté Zhou Han. Le cadavre du traître gisait derrière lui, encore chaud, tandis que l'anneau spirituel qu'il avait tenté de voler reposait désormais entre les doigts de Feng Lin. Pourtant, malgré son apparente tranquillité, il était aux aguets. Depuis plusieurs heures, il sentait une présence, une ombre tapie dans l'obscurité.

Lorsqu'il fit mine d'entrer dans la grotte, une silhouette apparut derrière lui. Un homme d'âge avancé, vêtu d'une longue tunique sombre, les yeux emplis de prudence et de tristesse. L'ancien du clan Feng. Son regard passa furtivement sur le cadavre avant de se poser sur Feng Lin.

- Pourquoi l'avoir tué ? demanda-t-il d'une voix calme mais pesante.

Feng Lin esquissa un sourire indéchiffrable.

- Pourquoi ? Il a tenté de me trahir. Il a pris ce qui m'appartenait. Il méritait sa fin.

L'ancien soupira profondément, puis fixa Feng Lin avec une intensité inébranlable.

- Tu es jeune, Feng Lin, mais déjà, ton cœur est empli de ténèbres. Un homme doit-il mourir simplement parce qu'il a trahi une seule fois ?

Feng Lin le scruta, amusé.

- Dans ce monde, l'erreur coûte cher. Si je l'avais laissé partir, il aurait ralenti la croissance du clan Feng, ou pire, aurait survécu pour trahir quelqu'un d'autre. Ne vois-tu pas la nature même de la cultivation ? Seuls les plus forts survivent.

L'ancien secoua la tête.

- Ce n'est pas ce que nous avons enseigné au clan Feng. Le pouvoir ne doit pas être une justification pour tout écraser sur son passage.

Feng Lin éclata de rire, un rire sans chaleur.

- Le clan Feng… Un ramassis de faibles qui se cachent derrière des idéaux dépassés. Si ce monde fonctionnait selon vos valeurs, alors pourquoi sommes-nous au bord de l'extinction ? Pourquoi même notre nom est-il à peine respecté aujourd'hui ?

L'ancien ne répondit pas immédiatement. Il ferma les yeux un instant, revoyant Liang, ce jeune garçon qu'il avait élevé et formé, blessé, brisé. Il sentit une douleur sourde lui transpercer la poitrine.

- As-tu seulement un cœur, Feng Lin ? Liang a perdu un bras. Et toi, tu continues à avancer comme si rien ne s'était passé.

Feng Lin resta silencieux un instant, puis haussa les épaules.

- Liang est en vie. Et dans ce monde, c'est déjà un miracle. Il s'adaptera ou il mourra.

L'ancien sentit une pointe de colère monter en lui.

- Ce monde est cruel, mais doit-on forcément y participer de cette manière ?

Feng Lin tourna légèrement la tête, plongeant son regard perçant dans celui de l'ancien.

- Et que proposes-tu ? Tourner l'autre joue ? Laisser les faibles survivre au détriment des forts ? Ouvre les yeux, vieil homme. La moralité n'a pas sa place dans la cultivation. Ceux qui hésitent meurent, ceux qui pleurent sont écrasés. Si tu veux que le clan Feng survive, il faut accepter la vérité.

L'ancien sentit son cœur se serrer. Devant lui, Feng Lin incarnait cette brutalité pure qui régnait dans le monde de la cultivation. Pourtant, au fond de ses yeux, il crut percevoir quelque chose d'autre… Un éclat fugace, un fragment d'humanité enfoui sous des couches d'arrogance et de cruauté. Était-il réellement un démon sans âme, ou juste un jeune homme trop longtemps plongé dans l'abîme ?

Il baissa la tête, puis murmura : J'espère que tu ne regretteras jamais ces mots, Feng Lin ou quoi que tu sois devenue.

Ce dernier esquissa un léger sourire, puis tourna les talons pour disparaître dans l'ombre de la grotte, laissant l'ancien seul face au cadavre de Zhou Han et aux vestiges d'un monde où la moralité semblait n'être qu'un souvenir lointain.