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[FR] Chimera : Sang, Runes et Feu - Une Aventure Donjons et Dragons

🇫🇷Shuji_FR
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Synopsis
[En cours d'écriture, livre non terminé] | [Aventure accessible par toutes & tous, que vous soyez connaisseur ou non de D&D] Exilés dans la mystérieuse Forêt des Perdus, Zas, un prince déchu, et Nilsha, une tieffeline infernale, n’ont qu’un objectif : échapper à leur passé. Pourtant, leur refuge devient un laboratoire pour des expériences interdites, où magie nécromancienne et flammes infernales se mêlent. Leur plus grande création, une chimère aux runes mystérieuses, pourrait bien être leur salut… ou leur perte. Alors que des paladins implacables se rapprochent et que les secrets de Nilsha menacent d’embraser leur monde, le duo est confronté à des choix impossibles, où chaque décision pourrait sceller leur destin. -- Je me nomme Shuji, et cette œuvre est le résultat d'un grand passionné de Donjons et Dragons, qui racontait ses histoires depuis plusieurs années, à travers internet et divers campagnes D&D. Premier roman d’un auteur amateur inspiré par l’univers de Donjons et Dragons, "Chimera : Sang, Runes et Feu" mêle magie, ténèbres et liens familiaux dans une aventure aussi intense qu’inoubliable.
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Chapter 1 - Sumti Zas

Le jour où Sumti Zas vint au monde, la Forêt d'Argentine sembla retenir son souffle. Les arbres millénaires, imposants et silencieux, se courbèrent légèrement, comme pour assister à l'événement. Dans les quartiers royaux, les hurlements déchirants de la reine en travail résonnaient, emplissant l'air d'une tension presque palpable. Lorsque le cri d'un nouveau-né déchira enfin le tumulte, un phénomène étrange se produisit. Des fleurs sauvages jaillirent du sol, écloses dans une floraison aussi soudaine que magnifique, avant de faner aussitôt, leurs pétales tombant en poussière comme s'ils avaient porté un fardeau trop lourd.

Lyssiana, épuisée mais le regard fixe, observait son fils avec une intensité mêlée de fascination et d'inquiétude. 

— Il est spécial, murmura-t-elle, sa voix à peine audible.

Près d'elle, Orandel, le roi, contemplait le nourrisson avec prudence. L'enfant, incroyablement calme, semblait absorber chaque détail de son environnement, un éclat curieux brillant déjà dans ses yeux. Mais ce n'est pas ce regard qui troubla Orandel, ni même le comportement paisible du nouveau-né. Son attention se porta sur les fleurs fanées au pied du palais.

— Cela ne peut pas être, souffla-t-il. Nous devons le cacher, Lyssiana. Si quiconque apprend…

Sa voix, empreinte d'une rare fragilité, s'éteignit. Lyssiana, les traits tirés mais résolus, hocha lentement la tête. Elle savait que son fils était différent, mais elle refusait de voir en lui une malédiction.

Les années suivantes furent marquées par une discipline stricte. Le jeune prince apprit les codes de la royauté, la stratégie militaire et les arts du combat, chaque leçon dispensée avec une rigueur implacable par Orandel lui-même. Pourtant, malgré les efforts du roi pour étouffer la singularité de son fils, celle-ci ne pouvait être complètement dissimulée.

Dans les profondeurs de la forêt royale, loin des regards indiscrets, Zas trouva un sanctuaire. Sous l'ombre apaisante des grands chênes et des érables, il pouvait échapper, ne serait-ce que pour un instant, aux attentes écrasantes qui pesaient sur lui. C'est là, à l'âge de huit ans, qu'il fit une découverte qui bouleversa sa vie.

Un cerf gisait à ses pieds, pris au piège, son regard vitreux figé dans une éternité silencieuse. Le cœur serré, Zas s'agenouilla près de l'animal, ses mains tremblantes d'incertitude. Il se souvenait des leçons apprises sur les énergies vitales de la forêt, ces flux magiques qui reliaient chaque être vivant. Prenant une profonde inspiration, il posa ses paumes sur le flanc du cerf et murmura :

— Reviens… S'il te plaît.

Une lueur verte douce émana de ses mains. Des racines proches frémirent, comme si elles tentaient de transmettre leur vitalité à travers lui. L'espace d'un instant, les blessures du cerf semblèrent se refermer, ses muscles se détendirent… mais la lumière s'éteignit brusquement. L'animal resta immobile.

Zas sentit une vague de désespoir l'envahir. Pourquoi cela ne fonctionnait-il pas ? Un tourbillon de souvenirs douloureux remonta en lui : les regards sévères de son père, les attentes impossibles, les murmures à son sujet. Une colère sourde et un profond sentiment d'injustice bouillonnèrent dans son cœur. Ses émotions prirent le contrôle.

Une chaleur intense jaillit de son corps. Les runes inscrites dans ses pensées se formèrent instinctivement, comme si elles attendaient ce moment précis. Ses mains, désormais imprégnées d'une aura sombre, se posèrent à nouveau sur le cerf. L'air autour de lui devint glacé, et un souffle funeste sembla traverser la clairière.

Les yeux vitreux du cerf s'ouvrirent soudain, mais ils n'étaient plus naturels. Ils luisaient d'un éclat sombre, presque malsain. L'animal, rigide et maladroit, se redressa lentement, ses mouvements trahissant une absence d'âme. Zas, les larmes aux yeux, murmura :

— Je t'ai sauvé…

Mais son euphorie s'évapora rapidement lorsque le cerf tourna la tête vers lui. Son regard, vide et glacial, envoya un frisson d'effroi à travers le jeune garçon. L'animal s'éloigna, boitant, disparaissant dans les ombres de la forêt.

Ce n'est que bien plus tard que Zas comprit ce qu'il avait fait. Il n'avait pas guéri le cerf. Il l'avait ramené dans une existence contre nature, effleurant sans le savoir les frontières interdites de la nécromancie.

Le secret fut enfoui profondément, mais la curiosité grandissait. Chaque nuit, il retournait dans la forêt, explorant ses capacités. Il faisait pousser des fleurs, apaisait des âmes égarées, et jouait avec les limites de son pouvoir, convaincu que son don était une bénédiction.

Tout changea le jour où son frère aîné, Verandel, le surprit. 

— Alors, c'est ça ton petit secret ? railla-t-il. Jouer avec la mort ?

Zas, paniqué, tenta de calmer son frère, expliquant que ses dons pouvaient servir le royaume. Mais Verandel, terrifié par ce qu'il percevait comme une abomination, le dénonça. Le lendemain, Zas fut convoqué devant la cour royale.

Le grand hall était plongé dans un silence oppressant. Orandel, debout sur son trône, fixait son fils avec une froideur glaçante. 

— Dis-leur ce que tu as fait, ordonna-t-il.

L'enfant, les mains jointes et le regard baissé, murmura : 

— J'ai utilisé… la magie.

— LA MAGIE DE LA MORT, SALE TRAÎTRE ! s'écria Verandel.

Un murmure agité parcourut l'assemblée. Le druide royal, un vieillard à la barbe tressée, s'avança lentement. 

— Ce garçon porte une affinité avec la magie. Mais ce n'est pas tout. Il a touché à des arcanes interdites… de la nécromancie.

Orandel se leva, ses traits durcis par une colère froide. 

— Tu as déshonoré notre famille, dit-il. Et tu as mis en péril l'équilibre du royaume.

— Mais… je voulais juste aider…, tenta de se défendre Zas.

— Mon fils n'est plus, trancha le roi. Que son nom soit effacé de notre histoire. Qu'il quitte cette forêt et ne revienne jamais.

Lyssiana éclata en sanglots, mais Orandel resta inflexible. Zas fut exilé ce jour-là, une marque indélébile gravée dans son âme.

Zas erra des jours durant, les pieds meurtris et l'esprit accablé par la trahison de son propre sang. La solitude amplifiait la douleur, et chaque pas semblait le conduire plus loin de la vie qu'il avait connue. Ce fut au bout de ce périple harassant qu'il atteignit la lisière de la Forêt des Perdus, un lieu que les légendes dépeignaient comme maudit. Les villageois à proximité parlaient d'ombres voraces, de malédictions invisibles, et de créatures dont même le soleil semblait craindre la lumière.

Pour Zas, cet endroit n'était pas un danger, mais un refuge. La dense canopée dissimulait un royaume sauvage, presque protecteur. Alors qu'il avançait parmi les racines noueuses, une flèche siffla soudain dans l'air, se plantant à quelques centimètres de son pied. Il s'arrêta net, levant les mains en signe de soumission.

Une silhouette émergea des ombres, suivie de plusieurs autres. Une femme imposante, aux cheveux noués en une tresse sauvage et aux bras marqués de cicatrices, s'approcha, une épée dans une main et un regard perçant dans l'autre. Ses oreilles légèrement pointues trahissaient ses origines demi-elfiques. 

— Qui es-tu, et que fais-tu ici ? demanda-t-elle d'un ton dur.

Zas, épuisé mais déterminé, répondit simplement : 

— Je cherche un endroit où je peux rester. Je ne veux de mal à personne.

La femme l'observa longuement, son regard jaugeant chaque détail de cet enfant perdu. Finalement, elle abaissa son arme. 

— Suis-moi. Mais sache que si tu trahis notre confiance, tu ne sortiras pas vivant d'ici.

La communauté qui l'accueillit était nichée au cœur de la forêt, là où les arbres formaient un dôme naturel, tel un sanctuaire isolé du reste du monde. Les parias qui y vivaient avaient transformé cet endroit en un refuge ingénieux. Des cabanes en bois sur pilotis s'élevaient entre les arbres, reliées par des ponts suspendus. Chaque coin de cette forêt semblait regorger d'une magie ancienne, protectrice et discrète.

Zas découvrit vite que chaque membre du clan portait une histoire marquée par le rejet et la douleur. Il y avait Rukan, le demi-orc exilé pour avoir refusé de participer à un raid sanglant. Alarielle, une prêtresse déchue qui avait perdu sa foi et été bannie par son ordre. Duvann, un gnome inventeur dont les expériences avaient involontairement détruit son village. Et tant d'autres encore, tous différents, mais unis par une règle simple : 

— Protège ton clan, et ton clan te protégera, leur répétait souvent Nymira, la femme qui avait accueilli Zas.

Le jeune homme gagna leur confiance en prouvant sa valeur. Il aida à construire une cabane pour une famille nouvellement arrivée et utilisa ses talents magiques pour soigner des blessés et fertiliser des cultures. Sous la tutelle de Nymira, qui devint une figure maternelle, il apprit à canaliser sa douleur et sa colère pour en faire une force. Il développa non seulement ses capacités magiques, mais aussi une résilience qui fit de lui un membre clé du clan.

La Forêt des Perdus devint un foyer, un lieu où Zas trouva pour la première fois la paix. Mais ce sanctuaire marqua aussi le début de rencontres qui allaient changer le cours de sa vie. Un jour, alors qu'il travaillait à fortifier une cabane, son regard croisa celui d'une nouvelle arrivante. Ses traits sombres, sa posture altière et ses yeux brûlants de défi trahissaient son origine. Une tieffeline. Nilsha.