Le regard sérieux d'Esme fit vaciller l'assurance du prince.
— « Il n'y aura pas de cérémonie de mariage. »
Le ton d'Esme était ferme, comme une épée bien aiguisée. V'athē fronça les sourcils, son sourire s'éteignant sous le choc.
— « Que veux-tu dire ? Pourquoi ? » demanda-t-il, désarçonné.
Esme se retourna pour lui faire face, son visage dépourvu d'émotion.
— « Parce que je ne t'aime pas, V'athē. Ce mariage n'est rien de plus qu'un contrat. Un accord pour protéger mon peuple et mon royaume. »
Ces mots, bien qu'honnêtes, résonnèrent comme un coup de tonnerre. Le prince détourna le regard, blessé.
— « Je vois... » murmura-t-il, avant d'ajouter, après une pause : « Merci d'avoir accepté cet accord malgré tout. Mais sache ceci : je ne me nourris d'aucun faux espoir. »
Esme hocha la tête, satisfaite de sa réponse, mais avant qu'elle ne puisse s'éloigner, V'athē reprit :
— « Toutefois, Esme... » dit-il avec un sourire déterminé, « je me battrai pour conquérir ton cœur. Je te prouverai que mon amour pour toi est sincère. »
Un soupir échappa à Esme.
— « Bonne chance, » répondit-elle sèchement avant de tourner les talons. « Maintenant, excuse-moi, mais je dois m'occuper des affaires de mon royaume. »
Elle s'inclina légèrement et le quitta
De retour dans ses appartements, Esme sentit une agitation inhabituelle. Elle observa les affaires posées dans la pièce, des vêtements et objets qui ne lui appartenaient pas.
— « À qui sont ces affaires ? » demanda-t-elle d'un ton tranchant à Aria, sa fidèle dame de compagnie.
— « Ce sont celles du prince V'athē, Votre Altesse, » répondit Aria. « Vu que vous êtes fiancés, il semblait logique qu'il partage votre chambre... »
La colère monta rapidement en Esme, mais elle garda son calme, bien que ses mains tremblaient légèrement.
— « Non, il est hors de question qu'il dorme ici. Trouvez-lui une autre chambre immédiatement. »
Une des servantes tenta d'argumenter, mais le regard glacé d'Esme la réduisit au silence.
— « Faites ce que j'ai dit, » ordonna-t-elle.
Aria prit les devants, ordonnant aux serviteurs de déplacer les affaires du prince dans l'ancienne chambre du prince Dominique, juste à côté de celle d'Esme.
— « Votre Altesse, pourquoi ne pas aller vous promener en attendant que tout soit réglé ? » proposa Aria.
Après un moment d'hésitation, Esme accepta.
La nuit était tombée, et la ville brillait de mille feux. Esme et Aria se promenaient dans les rues animées, où l'on entendait le bruit des acrobates, les rires des enfants, et les musiciens jouant des mélodies enchanteresses.
— « C'est magnifique... » murmura Esme, admirant l'effervescence autour d'elle.
Aria sourit, mais son esprit semblait préoccupé.
— « Votre Altesse, » commença-t-elle doucement, « je voulais parler de votre décision de ne pas partager votre chambre avec le prince. »
Esme roula des yeux, exaspérée.
— « Je pensais m'être débarrassée du sujet. » Elle fit une pause avant d'ajouter avec un sourire ironique : « Tu sembles être une admiratrice secrète de V'athē, toi aussi ? »
Aria éclata de rire et lui donna une tape amicale sur l'épaule.
— « Pas du tout. Les hommes comme lui ne m'intéressent pas. »
Esme, amusée, répondit :
— « Nous sommes deux, alors. »
Aria retrouva son sérieux.
— « Mais, Votre Altesse, ne soyez pas si catégorique. Vous passerez deux longues années ensemble. Qui sait ce que l'avenir vous réserve ? »
Esme éclata de rire.
— « Impossible. »
Aria pencha la tête, curieuse.
— « Aimez-vous quelqu'un d'autre ? »
Esme secoua la tête.
— « Non, mais cela ne change rien. »
Aria hocha la tête, pensive.
Alors qu'elles marchaient dans une ruelle sombre, un cri perça la nuit.
— « À l'aide ! »
Esme et Aria accoururent et tombèrent sur un homme qui traînait une jeune femme.
— « Lâchez-la ! » cria Esme avec autorité.
L'homme se tourna vers elles, un sourire cruel aux lèvres.
— « Deux pour le prix d'une... quelle chance ! »
D'autres hommes surgirent des ombres, encerclant les deux jeunes femmes. Esme chuchota à Aria :
— « Va chercher de l'aide. »
— « Non ! » protesta Aria.
— « Écoute-moi, Aria. Fais-moi confiance. »
À contrecœur, Aria obéit, fuyant pendant qu'Esme distrayait les hommes. Mais elle fut rapidement maîtrisée et emmenée, avec la jeune femme, dans une grande maison sombre.
Jetée dans une cellule avec d'autres femmes, Esme observa l'endroit avec horreur.
— « Bienvenue, mes chères invitées, » déclara un homme grand et imposant en entrant dans la pièce. « Je m'appelle Ave, et je suis votre maître. »
Les femmes se mirent à pleurer tandis qu'Esme restait silencieuse, son esprit travaillant à un plan d'évasion.
— « Comment un tel commerce peut-il exister ? » murmura-t-elle.
Une femme répondit avec amertume :
— « Le monarque est un pantin des nobles. Il n'a aucun pouvoir réel. » finit elle s'en s'avoir que la personne dont elle parlait était juste à côté.
Mais Esme fut défendu par une servante nommé Rivia qui parla d'elle en bien,par la suite Esme s'approchera d'elle pour faire sa connaissance.
Esme serra les poings, déterminée à mettre fin à cette horreur.
Lorsque Ave revint choisir une femme, il jeta son dévolu sur Ravia, une jeune servante qui avait défendu Esme plus tôt.
— « Non ! » cria Esme en s'interposant.
Elle fut violemment repoussée, mais sa colère monta en flèche. Lorsqu'Ave l'insulta, elle riposta :
— « Vous n'êtes qu'un lâche. Vous pensez pouvoir défier le pouvoir royal ? Vous serez détruit. »
Ave éclata de rire.
— « Vous pensez que votre roi peut m'atteindre ? Je suis protégé par les nobles, et même par le roi de Kyanit. »
Esme sentit sa rage exploser, mais elle savait qu'elle devait rester calme.
Finalement, Ave, impressionné par son courage, lui proposa un duel.
Le combat fut rude, mais Esme usa de stratégie, laissant Ave s'épuiser avant de le désarmer. Malheureusement, ses hommes l'encerclèrent, et elle fut à nouveau capturée.
Alors qu'Ave levait son épée pour l'achever, une autre lame intercepta son coup.