Alaya
La porte s'était refermée doucement, et je restai un moment immobile, tentant de mettre de l'ordre dans mes pensées. Tout ce qui venait de se passer me semblait irréel, comme si j'avais été plongée dans un rêve étrange, un rêve où un homme à l'aura écrasante m'avait regardée comme si j'étais le centre de son univers. Kael.
Je secouai la tête, tentant de me sortir son visage de l'esprit. Il était impossible à ignorer. Son regard doré, son aura puissante… tout en lui semblait conçu pour me fasciner et me terrifier à la fois.
Mais où étais-je, exactement ? Ce château, ces couloirs immenses, cet homme… Rien ici ne faisait sens. Peut-être que j'étais plus fatiguée que je ne le pensais, et que tout cela n'était qu'une suite d'événements étranges auxquels je cherchais désespérément à donner du sens.
Je pris une grande inspiration, mes doigts effleurant distraitement le bord du lit. C'était une situation nouvelle pour moi, être si… vulnérable. Depuis Nathan, j'avais appris à me méfier des inconnus, à éviter de baisser ma garde. Et pourtant, avec Kael, une part de moi voulait faire confiance. Je ne savais pas pourquoi. Peut-être était-ce à cause de la manière dont il m'avait regardée.
Mais il n'était pas question de rester assise ici à ressasser tout cela. Je relevai la tête et me rappelai que je n'étais pas une spectatrice impuissante. Je devais agir, comprendre ce qui m'arrivait.
Je me levai et me dirigeai vers la porte. Le château semblait silencieux, mais je savais qu'il devait y avoir d'autres personnes ici. Peut-être pouvais-je trouver des réponses ou, à défaut, explorer un peu pour m'éclaircir les idées.
Les couloirs étaient aussi majestueux que tout ce que j'avais vu jusqu'à présent. Les murs étaient décorés de tapisseries représentant des scènes anciennes, mais je n'avais pas le temps de m'attarder sur les détails. Mon regard était attiré par les hautes fenêtres qui laissaient entrer une lumière douce. La pierre sous mes pieds était fraîche, mais l'air autour de moi portait une chaleur réconfortante.
J'avançai avec prudence, mes pas résonnant légèrement. Chaque couloir semblait mener à un autre, et bientôt, je perdis toute notion de l'endroit d'où j'étais partie. Le château était un labyrinthe.
En tournant un coin, je tombai sur un petit groupe de personnes. Elles semblaient être des domestiques, occupées à transporter des plateaux et à nettoyer. Lorsque l'une d'entre elles posa les yeux sur moi, elle s'arrêta net, ses sourcils se haussant légèrement.
— Vous êtes qui ? lança-t-elle, son ton tranchant, presque méprisant.
Je me redressai instinctivement, un peu prise au dépourvu par son hostilité.
— Je… Je suis Alaya. Je viens d'arriver, répondis-je maladroitement.
Son regard s'attarda sur moi, puis elle échangea un regard avec une autre femme derrière elle. Cette dernière esquissa un sourire en coin, un sourire moqueur.
— Une invitée, hein ? murmura-t-elle suffisamment fort pour que je l'entende. Ça explique pourquoi vous êtes ici sans savoir où vous allez.
Je ne répondis pas, mais je sentis mes joues chauffer sous leur regard. Elles ne semblaient pas particulièrement accueillantes, et leur ton condescendant ne faisait rien pour apaiser mes doutes. Je me demandais pourquoi elles avaient cette attitude envers moi.
Était-ce parce que j'étais une étrangère ? Une intruse dans un monde qui n'était pas le mien ?
Je continuai mon chemin, refusant de laisser ces femmes me décourager. Mes pas m'amenèrent finalement dans une vaste salle, baignée de lumière. Des fenêtres gigantesques donnaient sur un paysage de collines verdoyantes, et des lustres imposants pendaient au plafond, projetant des reflets scintillants sur les murs.
C'est là que je la vis.
Une femme se tenait au centre de la pièce, entourée de quelques autres personnes qui semblaient suspendues à ses paroles. Elle était magnifique, d'une beauté presque irréelle. Ses longs cheveux blonds cascadaient sur ses épaules en vagues parfaites, et sa tenue – une robe d'un bleu profond – semblait taillée pour souligner chaque courbe de son corps élancé. Tout en elle dégageait une aura de confiance et d'autorité.
Je m'arrêtai instinctivement, fascinée malgré moi.
Elle tourna la tête et son regard croisa le mien. Un sourire fin étira ses lèvres, mais ce n'était pas un sourire chaleureux. Il y avait quelque chose de calculé, presque cruel, dans la manière dont elle me regardait.
Elle s'excusa brièvement auprès des personnes qui l'entouraient et s'avança vers moi, ses talons résonnant sur le sol avec une précision presque intimidante. Lorsqu'elle fut suffisamment proche, elle s'arrêta, me dominant légèrement de sa hauteur.
— Alors, c'est toi, dit-elle, son ton à la fois curieux et glacial.
Je clignai des yeux, surprise par son approche directe.
— Moi ? répétai-je, incertaine.
Elle pencha légèrement la tête, son sourire s'élargissant.
— Oui. La petite humaine que Kael a ramenée ici. Tout le monde parle de toi.
Je restai figée, incapable de répondre immédiatement. Comment pouvait-elle savoir qui j'étais ? Et pourquoi son ton semblait-il si méprisant ?
— Je… Je ne comprends pas, balbutiai-je. Je ne sais même pas pourquoi je suis ici.
Elle esquissa un rire léger, un rire qui semblait plus moqueur qu'amusé.
— Bien sûr que non, répondit-elle. Pourquoi le saurais-tu ? Après tout, tu n'as aucune idée de l'endroit où tu as mis les pieds. Ni des règles. Ni de… Kael.
Son ton s'était adouci sur le dernier mot, mais pas de manière rassurante. Il y avait une sorte de possessivité sous-jacente qui me fit froncer les sourcils.
— Et vous êtes ? demandai-je, essayant de reprendre un semblant de contrôle sur la conversation.
Elle leva un sourcil, presque surprise que j'aie osé poser la question.
— Lyanna, dit-elle simplement, comme si ce nom devait tout expliquer. Je suis la fille de l'un des anciens. Mon père est l'un des conseillers les plus influents de Kael.
Elle se pencha légèrement vers moi, baissant la voix.
— Et, disons que j'ai toujours eu une place toute désignée ici. Une place que je compte bien garder.
Je reculai d'un pas, mal à l'aise face à sa proximité. Il y avait quelque chose d'étrangement menaçant dans son attitude, même si elle ne disait rien d'explicitement hostile.
— Je ne suis pas ici pour vous voler quoi que ce soit, répondis-je, tentant de rester calme malgré le tumulte en moi. Je ne sais même pas pourquoi je suis là.
Son sourire s'élargit, mais il n'atteignit pas ses yeux.
— Non, pas encore, murmura-t-elle. Mais tu es là, n'est-ce pas ? Et c'est déjà trop.
Elle se redressa, me dominant à nouveau de toute sa hauteur.
— Fais attention, Alaya. Ce château peut être… dangereux pour ceux qui n'en comprennent pas les règles.
Sur ces mots, elle se retourna et s'éloigna, ses talons résonnant à nouveau sur le sol. Je restai immobile, mon esprit tourbillonnant. Qui était-elle réellement ? Et pourquoi semblait-elle me considérer comme une menace ?
Une chose était certaine : ce monde, ce château, cachaient bien des secrets. Et j'allais devoir découvrir lesquels.
Je restai plantée là, incapable de bouger, les mots de Lyanna résonnant encore dans ma tête. Ses paroles, bien que voilées de politesse, laissaient un arrière-goût amer. Un avertissement ? Une menace ? Peut-être les deux. Mais une chose était sûre : cette femme n'était pas simplement belle ou influente. Elle était dangereuse.
Je pris une profonde inspiration, cherchant à calmer les battements frénétiques de mon cœur. Mes doigts effleurèrent le bord d'une table proche, cherchant une ancre dans cette pièce imposante. Tout dans ce château semblait conçu pour impressionner, pour rappeler à chacun sa petitesse face à la grandeur de ce lieu. Mais ce n'était pas l'architecture qui m'oppressait à cet instant, c'était ce regard glacial de Lyanna.
Je devais bouger, me concentrer sur autre chose. La curiosité qui m'avait poussée à quitter la chambre me rappela pourquoi j'étais ici. Je voulais comprendre ce monde, cet endroit. Mais pour la première fois, je me demandais si cette quête ne risquait pas de m'attirer des ennuis.
Je tournai lentement les talons, décidant de poursuivre mon exploration. Les couloirs étaient déserts maintenant, et chaque pas semblait absorber les échos des voix que je venais de laisser derrière moi. Je me demandais si Kael était au courant de l'attitude de Lyanna, ou même de ce qu'elle semblait représenter dans ce château. Elle avait mentionné son père, l'un des anciens. Je ne savais pas exactement ce que cela signifiait, mais son statut semblait lui donner une autorité que personne ne remettait en question.
Alors pourquoi se souciait-elle de moi ?
Je passai devant une grande fenêtre, mon regard attiré par le paysage à l'extérieur. Les collines s'étendaient à perte de vue, couvertes d'une verdure dense qui semblait danser sous la lumière tamisée du soleil. Un instant, je me surpris à rêver de fuir, de courir à travers ces champs jusqu'à ce que mes jambes ne puissent plus me porter. Mais fuir quoi ? Je ne savais même pas ce qui m'attendait ici, et encore moins pourquoi j'étais là.
Une voix interrompit mes pensées.
— Vous avez l'air un peu perdue.
Je me retournai vivement, surprise. Devant moi se tenait un homme jeune, peut-être la trentaine, aux traits agréables et un sourire chaleureux. Ses cheveux châtain clair étaient légèrement en bataille, et ses yeux verts pétillaient d'une bienveillance rare dans cet endroit.
— Oh… oui, un peu, admis-je en baissant légèrement la tête, gênée. Je crois que je me suis aventurée trop loin.
Il esquissa un sourire plus large et inclina légèrement la tête.
— C'est facile de se perdre ici. Ce château est un véritable labyrinthe, même pour ceux qui y vivent depuis des années. Je m'appelle Edrick. Je travaille ici… disons, pour tout ce qui concerne l'intendance.
— Enchantée, Edrick, dis-je en lui rendant son sourire, soulagée de rencontrer quelqu'un de plus aimable. Je suis Alaya.
— Alaya, répéta-t-il doucement, comme s'il s'imprégnait de mon prénom. Suivez-moi. Je vais vous raccompagner ou vous montrer un endroit plus tranquille, si vous préférez.
Sa gentillesse m'apaisa immédiatement. Sans hésiter, je me mis à marcher à ses côtés. Contrairement aux autres domestiques que j'avais croisés plus tôt, Edrick ne semblait pas me juger ou se demander ce que je faisais ici. Il me parlait avec simplicité, presque comme si j'étais une vieille amie.
— Vous êtes arrivée récemment, je suppose ? demanda-t-il après un moment, ses yeux fixés devant lui.
— Oui. Et honnêtement, je ne sais même pas pourquoi je suis là, répondis-je en soupirant. Tout cela est tellement… confus.
Il hocha la tête, l'air pensif.
— Je vois. Ce n'est pas si rare que ça, vous savez. Les visiteurs qui arrivent ici sans vraiment comprendre pourquoi.
Je le regardai, intriguée.
— Que voulez-vous dire ?
Il hésita un instant avant de répondre, comme s'il cherchait les bons mots.
— Ce château attire parfois des âmes perdues, expliqua-t-il doucement. Des personnes qui ont besoin de trouver quelque chose… ou peut-être quelqu'un.
Je regarde Ederick, peut-être pouvait-il m'aider à comprendre où je me trouvais vraiment, ou au moins me donner des indications sur ce lieu étrange.
— En réalité, je cherche à comprendre cet endroit, dis-je finalement. Ce château… il est immense. Qui vit ici ?
Il haussa un sourcil, semblant hésiter avant de répondre.
— Le roi, bien sûr, et son entourage. Les anciens y tiennent leurs réunions, et le personnel assure le fonctionnement quotidien du château. Mais… il y a aussi des visiteurs. Des gens importants.
Je notai son hésitation, comme s'il pesait soigneusement ses mots.
— Et Lyanna ? demandai-je sans réfléchir. Qui est-elle ?
Son expression se durcit légèrement, et je sus immédiatement que ma question n'était pas anodine.
— Mademoiselle Lyanna est une personne influente, dit-il prudemment. Elle aspire à beaucoup de choses, mais ce n'est pas à moi de parler d'elle.
Je hochai la tête, comprenant qu'il n'en dirait pas plus. Mais ses paroles confirmaient mes soupçons. Lyanna ne me voyait pas simplement comme une étrangère. Elle me considérait comme une intruse dans un espace qu'elle estimait être le sien.
— Merci pour votre aide, dis-je finalement, décidant qu'il valait mieux ne pas insister.
Je marchais aux côtés d'Edrick, me sentant un peu plus à l'aise en sa compagnie. Il avait une manière naturelle de détendre l'atmosphère, même si ses réponses restaient parfois évasives. J'avais encore tant de questions, mais je devinais qu'il mesurait ses paroles avec soin. Malgré cela, sa gentillesse contrastait nettement avec l'attitude froide de Lyanna ou celle des autres domestiques que j'avais croisés.
Nous traversâmes un couloir bordé de grandes fenêtres, et je ne pus m'empêcher de ralentir pour admirer la vue. Le château semblait perché sur un écrin de nature infinie. Les collines ondulaient à perte de vue, et la lumière dorée du soleil couchant baignait le paysage d'une chaleur réconfortante.
— C'est magnifique, murmurai-je, presque pour moi-même.
Edrick hocha la tête, un léger sourire aux lèvres.
— Oui, c'est l'un des rares endroits où l'on peut oublier un peu le poids de ce château, dit-il doucement.
Je me retournai pour lui poser une autre question, mais je m'arrêtai net en croisant un regard que je ne m'attendais pas à voir ici.
Kael.
Il se tenait à l'autre bout du couloir, presque caché dans l'ombre, mais il était impossible de ne pas sentir sa présence. Ses yeux dorés étaient fixés sur nous, et je sentis immédiatement une tension dans l'air. Il s'avança lentement, ses pas silencieux sur le sol de pierre, mais chaque mouvement semblait remplir l'espace d'une énergie palpable.
Edrick, qui jusque-là était détendu, se raidit immédiatement. Je le vis se tenir plus droit, son sourire disparaissant pour laisser place à une expression bien plus réservée. Il inclina légèrement la tête en signe de respect.
— Majesté, murmura-t-il, baissant les yeux.
Kael ne répondit pas immédiatement. Il s'arrêta à quelques pas de nous, son regard perçant passant d'Edrick à moi. Il ne dit rien, mais l'intensité de son regard suffisait à créer une pression presque écrasante.
Je déglutis, mal à l'aise devant le changement soudain dans l'attitude d'Edrick. Je ne pouvais m'empêcher de remarquer à quel point il semblait nerveux face à Kael, comme s'il craignait une réprimande.
— Edrick, dit finalement Kael, sa voix grave résonnant dans le silence du couloir. Je crois que tu as des tâches à accomplir, n'est-ce pas ?
Le ton n'était pas ouvertement hostile, mais il portait une autorité qui ne laissait aucune place à la discussion. Edrick hocha la tête rapidement, presque trop vite.
— Oui, majesté, répondit-il, évitant de croiser son regard.
Avant de s'éloigner, il me lança un dernier regard, tentant un sourire timide.
— Si vous avez besoin de quoi que ce soit, Alaya, n'hésitez pas à demander, dit-il doucement.
Un grondement sourd s'éleva dans l'air. Je sursautai en tournant la tête vers Kael. Son regard, dur et perçant, était fixé sur Edrick. Ce dernier pâlit instantanément.
— Personne n'appelle Alaya par son prénom, gronda Kael, sa voix basse mais imprégnée d'un pouvoir qui me fit frissonner. C'est un privilège qui m'appartient.
Edrick baissa immédiatement les yeux, se reculant légèrement comme s'il voulait disparaître dans les ombres.
— Mes excuses, majesté, murmura-t-il avant de s'éloigner à grands pas, visiblement nerveux.
Je restai figée, incapable de comprendre ce qui venait de se passer. Mon regard passa d'Edrick, qui disparaissait au bout du couloir, à Kael, dont l'expression était redevenue impassible, mais dont les yeux brillaient toujours d'une intensité troublante.
— Était-ce vraiment nécessaire ? demandai-je, rassemblant mon courage pour briser le silence.
Kael tourna son attention vers moi, son regard se radoucissant instantanément.
— Oui, répondit-il simplement, comme si la réponse était évidente. Votre nom a un poids ici, Alaya. Ce n'est pas un détail que je prends à la légère.
Je fronçai les sourcils, perplexe. Pourquoi cela importait-il autant ? Et pourquoi ce privilège devait-il lui revenir ?
— Je ne comprends pas, murmurai-je. Pourquoi… ?
Il s'approcha lentement, s'arrêtant à une distance raisonnable mais suffisamment proche pour que je ressente cette chaleur étrange qu'il dégageait toujours.
— Vous comprendrez en temps voulu, dit-il calmement, mais il y avait une certitude dans sa voix qui ne laissait pas place à la discussion.
Je soutins son regard, cherchant des réponses dans ses yeux dorés. Mais avant que je ne puisse dire quoi que ce soit d'autre, un bruit de talons résonna dans le couloir, brisant le moment. Lyanna.
Elle approchait avec cette élégance calculée qui semblait être sa signature, un sourire fin déjà en place. Ses yeux passèrent rapidement de Kael à moi, et je sentis la tension dans l'air augmenter.
Elle s'arrêta à quelques pas de nous, s'inclinant légèrement devant Kael.
— Majesté, dit-elle, sa voix aussi douce qu'un murmure.
Kael inclina à peine la tête en guise de réponse, mais son expression restait froide, presque glaciale.
— Lyanna, répondit-il, son ton distant.
Elle releva la tête, son regard s'attardant sur moi, et son sourire s'élargit légèrement.
— Alors, c'est ici que vous étiez. Je me demandais où vous aviez disparu, majesté.
Elle tourna ensuite ses yeux vers moi, son sourire devenant presque condescendant.
— Et toi… Alaya, n'est-ce pas ? dit-elle, son ton dégoulinant de fausse politesse.
Je sentis mes muscles se tendre. Il y avait quelque chose dans sa manière de parler, de se tenir, qui criait qu'elle me voyait comme une intruse.
Avant que je ne puisse répondre, Kael parla, sa voix tranchant l'air comme une lame.
— Lyanna, vous savez que seul moi ai le droit d'utiliser son prénom. Elle n'est pas un sujet comme les autres.
Le sourire de Lyanna vacilla légèrement, et une ombre passa dans ses yeux. Mais elle se reprit rapidement, inclinant légèrement la tête.
— Mes excuses, majesté. Je ne voulais pas manquer de respect.
Kael ne répondit pas, mais son regard impassible parlait pour lui. Lyanna se tourna à nouveau vers moi, son sourire de façade toujours en place.
— J'espère que vous vous habituerai à cet endroit, dit-elle d'un ton faussement chaleureux. Après tout, ce château peut être… déroutant pour une nouvelle arrivante.
Je serrai les poings, mais je refusai de montrer le moindre signe de faiblesse. Avant que je ne puisse répondre, Kael fit un pas en avant, se plaçant subtilement entre nous.
— Lyanna, dit-il d'une voix calme mais autoritaire. Vous devriez retourner à vos occupations.
Lyanna hésita un instant, mais elle finit par s'incliner légèrement.
— Bien sûr, majesté, murmura-t-elle avant de se retirer, ses talons résonnant dans le couloir.
Je laissai échapper un souffle que je ne savais pas retenir. Kael se tourna vers moi, son regard s'adoucissant légèrement.
— Ne laissez pas Lyanna vous perturber, dit-il calmement. Elle est ambitieuse, mais ses ambitions ne vous concernent pas.
Je hochai lentement la tête, mais je ne pouvais pas ignorer le malaise qui persistait. Lyanna était bien plus qu'une simple nuisance. Elle représentait un danger, même si je ne comprenais pas encore pourquoi.