Chereads / [WN] [FR Trad] Sengoku Komachi Kuroutan / Chapter 28 - Chapitre 28 : Mi-Mars 1567

Chapter 28 - Chapitre 28 : Mi-Mars 1567

La façon de faire la guerre de Nobunaga avait changé. Tous ceux qui participaient à la conquête de Mino jusqu'à présent le pensaient.

Jusqu'à présent, les batailles étaient généralement des assauts frontaux basés sur leur élan. C'était une tactique universelle qui était la tendance de cette époque.

Remporter une guerre en se servant uniquement d'habiles stratagèmes était rare, la dernière bataille était généralement un combat en face-à-face.

Le secret se trouvait dans le moment d'agir. Choisir le moment moment ou le mauvais lieu menait à des pertes inutiles.

"Déplacez les troupes à l'endroit désigné."

"C-Compris !"

Nobunaga donnait peu d'instructions.

Si le seigneur du château ennemi était du genre fougueux, il ordonnait à ses troupes de faire un léger assaut puis de partir comme s'ils avaient été repoussés.

Cela laissait à son adversaire deux options. La première était de cesser le combat et de se réjouir de sa victoire.

L'autre était de quitter les murs et d'essayer d'infliger plus de pertes à l'ennemi en fuite.

Le deuxième choix était profitable pour Nobunaga. Après tout, les soldats ennemis quittaient délibérément leur solide château et perdaient leurs défenses.

"Tirez !"

"Oui !!"

Le commandant ennemi qui avait été leurré fut conduit à un endroit idéal pour une embuscade.

Les archers de Nobunaga firent pleuvoir des flèches en toute sécurité depuis leur position surélevée tandis que les ennemis furent mis dans une situation où il n'y avait qu'une seule voie de repli.

Naturellement, les troupes ennemies furent plongées dans la panique et tentèrent de fuir.

Cependant, Nobunaga avait caché des soldats derrière eux, bloquant leur voie de repli. Incapables de se replier et bloqués par ceux qui tentaient de fuir, ils étaient complètement immobilisés.

L'issue du combat était devenue unilatérale. Les troupes ennemies étaient devenues des proies faciles au point où elles pouvaient être vaincues avec des pierres ou des troncs d'arbre.

"Seigneur !! Des troupes à l'arrière nous empêchent de fuir et les troupes d'Oda sont à l'avant ! Nous sommes encerclés !"

"Grrr ! Voilà pourquoi ses troupes se sont retirées ! … Rassemblez les hommes valides, nous allons tenter de percer les lignes des Oda !"

Cependant, ce plan ne sera jamais mis en œuvre.

Une pluie de flèches s'était abattue sur lui juste après qu'il ait prononcé ces mots.

Des dizaines de flèches lui transpercèrent le cou, la poitrine, les bras et les jambes. Il mourut sans avoir pu pousser le moindre cri.

Bien entendu, les choses ne se passaient pas toujours aussi bien.

Au départ, les résultats désirés n'étaient pas obtenus et les pertes s'accumulaient. Les officiers avaient craint que le manque de résultats rapides ne rende Nobunaga furieux, mais celui-ci avait arboré un sourire téméraire et leur avait dit :

"Beau travail."

Son attitude effrontée reflétait son calme d'esprit.

Cela avait semblé être du bluff, mais il avait audacieusement utilisé ses troupes sans se soucier des pertes et avait fini par obtenir des victoires.

Mais cela ne signifiait pas qu'il ne ressentait pas de colère ou d'impatience. Au contraire, les flammes de la haine brûlaient ardemment en lui. Nobunaga avait toujours eu un tempérament fougueux et faisait de son mieux pour maintenir son calme.

Plus la situation était défavorable, plus il fallait rire avec audace.

C'était ce que Nobunaga était en train d'appliquer. À première vue, cela pouvait sembler être du bluff.

Cependant, il se servait de cette attitude ferme pour tenter de contrôler [l'anxiété] de ses alliés et de ses ennemis.

[L'anxiété] était une émotion gênante. On pouvait montrer toutes les preuves capables de s'y opposer, elle ne disparaissait jamais complètement et ses petites graines pouvaient germer.

Par conséquent, Nobunaga essayer d'éliminer [l'anxiété] de son armée du mieux qu'il le pouvait tout en la faisant planer chez l'ennemi.

Peu importe l'adversaire, si un commandant montrait des signes d'agitation, le moral de son armée chuterait.

De la même manière, si Nobunaga se défoulait sur ses subordonnés, cela leur causerait une [anxiété] inutile.

Par conséquent, Nobunaga tentait de se conduire en [général imperturbable] qui gardait son calme face à toutes les nouvelles, bonnes ou mauvaises, comme si tout se passait comme prévu.

Et cela se révéla plus efficace qu'il ne l'avait prévu, le moral de ses troupes et de ses officiers avait grandement augmenté.

Du côté des ennemis, en revanche, il avait mis en place des plans visant à provoquer [l'anxiété].

Il avait fait porter des armures ennemies à ses agents secrets et leur faisait donner l'impression qu'ils venaient de s'échapper.

Au départ, il avait voulu qu'ils donnent des rapports prompts à donner de [l'anxiété], mais il pensait que c'était trop peu.

Il avait donc profondément réfléchi à une méthode plus efficace.

Et il avait eu l'idée de rapports [qui ne mentent pas mais ne disent pas non plus la vérité], en d'autres termes, des rapports vagues qui provoquaient des malentendus.

Les humains avaient tendance à interpréter les mots et les situations d'une manière qui leur était favorable. Même si un rapport était rempli de mensonges, si le destinataire le trouvait recevable, il penserait que c'était la vérité.

Cela permettait aux agents secrets de manipuler le processus de pensée de l'ennemi sans dire le moindre mensonge. Ils ne rapporteraient pas toute l'histoire, mais aucune accusation ne serait lancée contre eux car ils n'auraient pas menti.

Par exemple, disons qu'un agent secret donne un rapport disant que [Nobunaga est en route pour le prochain château].

À première vue, cela semble être un rapport ordinaire. Cependant, des détails importants de ce rapport ont délibérément été omis.

Nobunaga était effectivement en route, mais il n'y avait aucune information sur la taille de son armée ou les généraux qui l'accompagnent.

Naturellement, aucun samouraï ne ferait inconditionnellement confiance au rapport d'un seul soldat. L'agent secret serait interrogé sur la taille et la formation de l'armée, mais il pourrait simplement dire qu'il n'a pas les détails, les obligeant à envoyer une équipe de reconnaissance pour réunir plus d'informations. Cela allait cependant réduire le temps qu'un samouraï avait pour prendre une décision. S'il envoyait des soldats chercher des preuves comme quoi [Nobunaga est tout près], et qu'à leur retour, ils disent qu'effectivement, [l'armée de Nobunaga est en marche], il serait poussé à prendre une décision rapide.

Il penserait que c'était l'occasion idéale de frapper et enverrait des troupes attaquer l'armée de Nobunaga par derrière.

Cependant, l'armée dirigée par Nobunaga n'était qu'un leurre composé uniquement de cavaliers pour prioriser la vitesse et ses troupes principales viennent soudainement attaquer l'ennemi qui avait été leurré. Et à ce moment-là, l'unité de Nobunaga fera demi-tour et lancera une attaque en tenaille.

Si le samouraï, après avoir réalisé qu'il avait commis une terrible erreur, cherche à rejeter la faute sur le messager, celui-ci aura disparu depuis longtemps, le laissant maudire sa malchance.

Cependant, cette tactique nécessitait du courage, un bon jeu d'acteur et un esprit vif au cas où les choses tourneraient mal. Le besoin de sécuriser un personnel aussi approprié était devenu un futur objectif de Nobunaga.

Bien qu'elle était encore en phase de test, Nobunaga avait également adopté une nouvelle formation de combat. Une formation dense appelée la phalange.

Mais elle était très loin d'égaler celle qui était pratiquée par les élites de la Méditerranée ou de la Macédoine.

La phalange de Nobunaga était une petite formation de 30-40 personnes.

5 soldats étaient placés à l'avant avec de grands boucliers difformes en bois qui protégeaient leur corps, ils étaient suivis par une vingtaine de soldats qui maniaient de longues lances développées par Nobunaga et quelques soldats équipés d'arbalètes étaient placés à l'arrière-garde.

Lorsque les soldats avaient utilisé cette formation pour la première fois, ils avaient fait une maigre performance en raison de la confusion.

Mais sur le champ de bataille, la sensation d'être si près de la mort avait fait naître un sentiment de solidarité entre eux, leur permettant d'attaquer ensemble comme s'ils ne faisaient qu'un.

L'avant-garde bloquait les flèches ennemies, les lanciers attaquaient les soldats qui se jetaient sur eux et les arbalétriers abattaient les archers et autres menaces.

Mis à part les châteaux de montagne de moyenne ou grande taille, tant que les défenses étaient de faibles protections telles que les palissades, les douves ou des murs de terre qui utilisaient le terrain, les tactiques telles que la phalange, selon laquelle les soldats se frayaient un chemin dans un front uni, avaient une certaine réussite.

"Yoshinari, il faut améliorer la performance de la formation dense."

"Oui. J'ai reçu un rapport disant qu'ils ont pénétré la dernière ligne de défense et sont en train d'attaquer le château."

"Beau travail. Que les soldats de la formation dense se replient. Les fantassins aussi. Les soldats de réserve suffiront largement."

La conquête du château n'était plus qu'une question de temps.

Plusieurs panaches de fumée noires s'étaient déjà élevées du sommet. Nobunaga ignorait si ces feux avaient été allumés par ses soldats ou par les défenseurs désespérés.

N'y trouvant aucun intérêt, il tourna le dos à Mori Yoshinari et se mit à marcher.

"Prenons les autres châteaux."

"Oui, mon seigneur !"

Yoshinari répondit en baissant respectueusement la tête, mais une goutte de sueur coulait de sa joue.

Il avait peur. Nobunaga avait absorbé et appliqué les tactiques du Nanban et du Ming et remporté des batailles.

… Le seigneur a maîtrisé ces connaissances et les a appliquées au combat. Le savoir de Shizuko-dono m'avait surpris, mais le talent de mon seigneur est encore plus immense.

Les livres de stratégie, les rapports d'Aya et de Kimyōmaru, et les diverses histoires que Shizuko avait racontées.

Nobunaga avait sélectionné les faits importants dans cet ensemble d'informations et les avait appliqués de façon rationnelle, Yoshinari ne put s'empêcher d'être effrayé.

Cela ne me dérange pas d'être traité de lâche, mais je suis terrifié par mon seigneur. Jusqu'où s'élèvera-t-il ?

Yoshinari regarda le dos de Nobunaga.

Ce n'était que le dos d'un humain ordinaire, mais plus Yoshinari le regardait, plus il semblait immense et terrifiant.

***

Pendant ce temps, Shizuko, qui était loin des champs de bataille, pensait qu'il était temps de sortir son arme secrète.

Une [fourche à pédale] pour aider à labourer les rizières.

La manière traditionnelle de labourer les rizières consistait à utiliser une houe ou une fourche, ce qui demandait de se pencher fréquemment, provoquant facilement le mal de dos.

La fourche à pédale permettait de labourer les rizières plus efficacement tout en gardant le dos bien droit, allégeant le fardeau des paysans.

Comme elle retournait la terre via le principe du levier, elle ne demandait pas beaucoup d'efforts.

Elle avait été développée durant l'ère Taishō, et du début de l'ère Shōwa (1926) jusqu'aux années 60, utiliser les fourches à pédale pour labourer les rizières était devenu la norme.

Shizuko ne pouvait pas en donner pour chaque personne, mais elle en avait fait fabriquer suffisamment pour que chaque village en ait environ 30.

"L'agriculture, ça va, on peut se reposer sur les autres… mais le problème, ce sont les koseki (registres familiaux). Il faut commencer à partir de rien, alors c'est beaucoup de boulot."

Les registres familiaux étaient encore en période d'organisation. Après tout, pour créer un koseki, il fallait d'abord créer une adresse.

Mais les adresses n'étaient pas le seul problème. Un autre problème était que les maris et les femmes n'avaient souvent pas une idée claire de leur structure familiale.

Durant l'époque Sengoku, il était courant pour quelqu'un de voir le nombre de ses enfants augmenter lorsqu'il revenait de la guerre.

Mais les hommes n'y prêtaient généralement pas d'attention, ils étaient au contraire ravis d'avoir plus d'enfants.

Bien sûr, cela n'était pas toujours le cas, certains se mettaient à questionner la fidélité de leur épouse.

Mais la plupart des gens n'étaient pas dérangés par l'agrandissement de leurs familles.

Un mode de pensée aussi vague posait problème à la protection des bases militaires importantes. Cela laissait des lacunes qui permettaient aux espions ennemis de s'infiltrer.

Ce serait un immense problème si une femme était en relation infidèle avec un espion et révélait des secrets pendant que son mari était sur le champ de bataille.

Et même Shizuko ne pourrait pas pardonner la coupable si cela arrivait. La création de registres familiaux pour se protéger des espions ne suffisait pas à elle seule, les koseki devaient également être correctement entretenus.

Il était nécessaire d'empêcher les techniques agricoles de Shizuko de fuiter vers l'extérieur jusqu'à ce qu'elles soient devenues [une seconde nature] pour les paysans de Nobunaga et leurs enfants.

Ce n'était qu'une question de temps avant que les autres régions ne soient informés des techniques agricoles de Shizuko et s'en servent pour augmenter leur production.

Si, à ce moment-là, Shizuko était la seule maîtresse de ces techniques, les choses pourraient devenir très problématiques.

Si les autres seigneurs découvraient que Shizuko était la raison de la réussite agricole des Oda, ils tenteraient de l'assassiner pour réduire leur puissance.

Elle n'avait aucune envie d'être prise pour cible et tuée par quelqu'un.

Pour éviter cela, elle devait changer la situation de [seule Shizuko sait] en [un certain nombre de paysans savent].

Ainsi, assassiner Shizuko n'aurait pas beaucoup d'impact. Donc, pour se protéger, elle devait vite répandre ses connaissances.

Bien qu'elle faisait cela pour se protéger, ses actions étaient très proches de [l'élévation du mode de vie standard] du Fukoku Kyōhei.

Les techniques agricoles de Shizuko allaient se répandre comme une traînée de poudre à partir de son village jusqu'à être connues de tous les paysans des Oda.

Lorsque cela se produira, le territoire des Oda deviendra une région avec un rendement inimaginablement élevé pour l'époque Sengoku.

Et le plus effrayant à cela, c'était que même si les seigneurs ennemis parvenaient à détruire la source, il serait déjà trop tard.

Même s'ils parvenaient à attaquer le village de Shizuko, comme les techniques agricoles auraient déjà été répandues, la production du territoire des Oda ne baisserait pas.

Pour effacer ces connaissances qui auraient pris racine, il leur faudrait massacrer tous les habitants et détruire tous les documents.

Mais pour ce faire, ils devaient d'abord détruire le clan Oda, conduisant à une situation contradictoire dans laquelle il fallait détruire le clan Oda pour réduire sa puissance.

"Bah, ça ne sert à rien de se lamenter. Réfléchissons plutôt à une méthode de messagerie autre que les cavaliers."

Après tout, les faire aller et venir plusieurs fois par jour coûtait tout simplement trop cher.

Shizuko réfléchit à une méthode de transmission d'informations plus facile.

"Hé, Shizuko, je suis venu jouer— … AH ! Bon sang…"

Alors qu'elle réfléchissait les bras croisés, la voix de Kimyōmaru résonna depuis l'entrée.

Comme sa voix s'était changée en cri, Shizuko accourut vers la porte.

"Qu'est-ce qu'il y a ?"

Elle appela Kimyōmaru tout en regardant l'entrée et vit que Kaiser et König tournaient autour de lui.

Cependant, lorsque les loups la remarquèrent, ils accoururent vers elle en secouant la queue, laissant un Kimyōmaru stupéfait derrière.

Les deux loups s'assirent devant Shizuko et secouèrent frénétiquement la queue comme s'ils balayaient le sol.

C'était leur façon d'exprimer leur plus grand amour et respect pour l'alpha de leur meute. C'était comme s'ils disaient « Donnez-nous n'importe quel ordre ! ».

Voyant cela, Shizuko réalisa qu'elle avait été très occupée récemment, et n'avait pas passé beaucoup de temps avec Wittmann et sa famille.

Ils avaient probablement des pensées comme « Nous sommes seuls, joue avec nous ». Cela stresserait Wittmann et sa famille sur le long terme, ce qui serait mauvais pour leur santé physique et mentale.

"Allez, assez travaillé pour aujourd'hui, je ferais ça demain. Kaiser, apporte-moi ça."

Shizuko fit un certain geste devant Kaiser. L'ayant compris, Kaiser se leva et partit chercher ce que son maître lui avait demandé.

Suite à cela, Shizuko souffla dans le sifflet pour chien habituel d'une manière qui disait [Que tout le monde se rassemble]. Les loups se rassemblèrent rapidement comme s'ils avaient attendu ce signal.

Tous avaient la langue pendante et exprimaient leur affection pour Shizuko. Pour s'excuser de ne pas avoir passé du temps avec eux à cause de son travail, Shizuko les caressa de façon légèrement exagérée.

Lorsque tout le monde fut présent, Kaiser revint avec un certain objet dans la bouche.

Il avait la forme d'un disque, similaire à un frisbee.

Shizuko le prit et se tourna vers Kimyōmaru, qui était encore sous le choc.

"Je vais jouer avec Kaiser et les autres, tu viens, Chamaru-kun ?"

Bien qu'il avait légèrement peur, Kimyōmaru hocha la tête, emporté par la curiosité.

***

Nobunaga prenait une courte pause dans son camp principal.

Le château qu'il assiégeait était déjà sur le point de tomber. Et un messager du prochain château qu'il envisageait de conquérir lui avait informé que son seigneur avait l'intention de se rallier à lui.

Les forces de Nobunaga n'avaient subi aucune perte majeure, il ne serait donc pas exagéré de dire que les choses se déroulaient bien.

Cependant, il refusait de se détendre avant d'avoir conquis le repère de Saitō Tatsuoki, le château d'Inabayama.

Pour éviter de relâcher sa garde, il jouait avec l'une de ses armes secrètes : l'arbalète.

"Yoshinari, que penses-tu de l'ar-barrette ?"

Nobunaga posa cette question à Mori Yoshinari qui se tenait à ses côtés. Ce dernier réfléchit pendant un moment avant de lui répondre.

"Elle est puissante. Mais le besoin d'utiliser un outil pour tirer la corde nous laisse sans défense durant une période non négligeable."

"Oui, le temps nécessaire pour tirer la corde est un problème."

Shizuko l'avait elle aussi prévenu [qu'il fallait beaucoup de temps pour tirer la corde].

Nobunaga les avait introduits dans le champ de bataille sous la forme d'une expérimentation afin de déterminer l'intensité de ce défaut.

Et les résultats avaient été exactement comme Shizuko l'avait dit. Nobunaga fit une comparaison entre l'arquebuse, le yumi et l'arbalète dans sa tête.

Le grand arc japonais avait la portée la plus longue, suivi de l'arbalète, puis de l'arquebuse.

En termes de cadence de tir, le yumi, l'arbalète et le mousquet suivaient le même ordre.

Du côté du coût de production, l'arbalète était la moins chère haut la main, suivie par le yumi, puis l'arquebuse.

La puissance de pénétration était dominée par le mousquet, puis le yumi et enfin l'arbalète.

L'arquebuse avait les coûts d'entretien les plus élevés en raison de son usage de poudre noire, suivie du yumi puis de l'arbalète.

"… Yoshinari, je viens de penser à quelque chose. Penses-tu… qu'il est possible de mettre autre chose que des flèches sur l'ar-barrette ?"

L'arbalète avait un corps en bois sur lequel on plaçait un carreau avant de le tirer.

Comme l'arbalète avait besoin d'une noix pour retenir la corde, elle avait essentiellement une surface plate. Nobunaga se demanda s'il pouvait mettre autre chose qu'un carreau dessus.

"Oui, il semble que l'on pourrait y placer autre chose… mais les types de munitions compatibles semblent assez limités."

"Cela ne me dérange pas. Tout ce qui compte, c'est que ce soit quelque chose capable d'ébranler Saitō (Tatsuoki). Quant à cette chose qui maintient la corde, penses-tu qu'on peut également la remplacer par autre chose ?"

Nobunaga dit cela en tirant la corde de l'arbalète. La seule chose qu'il y avait à faire était d'appliquer de la force, mais le temps que cela prenait était un dur prix à payer.

Si la bataille tournait à un combat au corps à corps, cela pourrait coûter la vie à de nombreux soldats. Cependant, rendre la corde plus facile à tirer réduirait sa puissance. Nobunaga réfléchit donc à un moyen de raccourcir le temps nécessaire pour tirer la corde sans pour autant diminuer la puissance de feu.

Il doit y avoir un moyen. Plutôt que de rassembler 10 archers d'élite, il serait plus simple d'assembler 100 hommes ayant surmonté les défauts de l'ar-barrette.

Nobunaga réfléchit en regardant l'arbalète, mais aucune réponse ne vint à lui.