Le long d'un couloir assez humide et sombre, simplement éclairés par une torche tenue par la sœur de la fratrie, le duo d'inconnus qui avait pistés la patrouille, se prétendant être les cousins d'Alnor, à la recherche de leur confrère capturé il y a peu par les Shirenais, progresse dans les méandres du réseau souterrain de Kigen.
« Où peut-il être ? amorce le frère.
- J'ai beau essayé de sentir son aura. A part celles des Shirenais, je ne détecte rien. Leur base brouille les énergies ou quoi ?
- Étrange... Soit ils l'ont caché, ce serait trop étonnant surtout qu'ils ne savent pas se camoufler, soit c'est l'otage lui-même qui la cache.
- T'as raison frérot... Comment on va faire alors ?
- Essayons de trouver l'énergie de son Obujepawa. »
Ils ferment les yeux un instant et tournent la tête. C'est alors qu'une drôle de secousse vient chatouiller la plante de leurs pieds. Sans plus attendre, ils courent dans la direction où ils l'ont perçu. Quelques instants plus tard, ils arrivent dans un autre couloir très sombre et froid. Ils marchent lentement.
« Ibafaréfaï ! » invoque le frère.
Une petite boule de feu sort de la main droite de sa sœur, servant ainsi de source de lumière perçante dans ces ténèbres méconnues de la population grouillante vivant au-dessus. C'est là qu'ils aperçoivent le profil droit du visage d'Endalia dans la pénombre, poignets menottés, derrière des barreaux verrouillées par un sceau. Ses yeux brillent furtivement d'un vert émeraude. Le duo se fige.
« Qui êtes-vous ? leur demande-t-elle.
- Qui êtes-vous ? enchérit la sœur.
- J'ai posé la question en première !
- En tout cas, ne vous inquiétez pas. On est pas des Shirenais. répond le frère.
- Merci, je l'avais compris ça. Bien avant que je ne sente votre présence. »
Son affirmation les prend un peu par surprise. Leur nature serait-elle si facile à déceler ?Face à l'aspect un peu délabré de la prisonnière, les deux intrus sont un peu décontenancés. Se sont-ils trompés de personne ? En s'y penchant plus, ils ressentent une étrange force émaner d'elle. Un sentiment frôlant la nausée, soutenue par une odeur prenante de corps en décomposition, vient s'emparer de leurs gorges déjà bien humidifiées par cet endroit lugubre. Cette femme est-elle vraiment liée au meurtre de leur cousin ? Se seraient-ils trompés de personne ? Cependant, ce doute est vite estompé. Autre chose se dégage d'elle. Une infime trace énergétique émane de ses mains, tranchant totalement des puissances classiques des éléments.
« Êtes-vous une... Enijiakku ? engage la sœur.
- En quoi ça vous intéresse de le savoir ? Qu'est-ce que vous me voulez à la fin ? Si c'est pour signer des auto-graphes, allez voir ailleurs !
- Ne vous emportez pas. Nous ne vous ferons rien. Nous en sommes aussi. Vous êtes bien la personne qu'ils ont capturé alors.
- Nous sommes là pour vous délivrer ! s'exclame-t-il.
- Et nous avons appris que vous aviez fréquenté Alnor. C'est vrai ? »
La géomancienne, surprise qu'une telle annonce parvient à ses oreilles, et encore marquée par les nombreux méfaits que ce petit prétentieux a pu réalisé envers elle, ne préfère en aucun cas réagir. Après tout, qu'est-ce qui lui dit qu'ils lui délivrent la vérité ?
« Comment êtes-vous au courant de son existence ? leur demande-t-elle.
- C'est notre cousin. » avoue-t-il.
Quoi ? Ces deux visiteurs sont de sa famille en plus ? C'en est assez pour elle. Si c'est un trait commun chez eux, hors de question qu'elle subisse de nouveau le même traitement honteux.
« Repartez tout de suite. »
Son refus de coopérer étonne le duo de Zigriks.
« Vous aussi on vous a insulté juste parce que vous utilisez pas les éléments comme tout le monde ? demande la sœur.
- On a été expulsé parce qu'on était incapables de les manier avec des lames. Nos parents, oui. Du coup, le chef, ce connard, a décidé ça. » poursuit-il.
Toujours aucune réaction de la part de l'invocatrice. Son manque d'intérêt vis-à-vis de ce qui semblerait être le passé tumultueux de ses deux visiteurs commence à les agacer. Pourquoi, par Faironne, reste-t-elle fermée à leurs avances ? Ils sont pourtant de bonne foi, pour une fois.
« On vous emmerde. C'est ça ? ajoute le frère d'une voix plus vive et ciselée.
- Vous, aussi, êtes dégoûtés de ce système de merde imposé par ces chiens de Shirenais. Vous avez appris pour votre cousin. Et ça vous a décidé à venir me libérer ?
- C'est vrai qu'il a été tué ? » exige de savoir la sœur.
Tout de suite, la géomancienne se rappelle le moment où Fraya, sous l'emprise du Kirioku, consuma son bourreau.
« Oui. leur avoue-t-elle, la voix tremblante encore de terreur face au cruel sort que l'énergie noire peut réserver.
- Et savez-vous par qui ? poursuit-elle, la gorge serrée par cette affirmation.
- Qu'espérez-vous faire si vous le savez ?
- Le venger ! Quelle question ! Alors?! Vous le savez oui ou non ? !
- Oui. répond-elle après avoir pris le soin de bien marquer une pause, intriguée par la vive émotion émanant de ses interlocuteurs.
- Qui ?!
- Par celui qui a anéantit ses plans : un Shirenaï du nom de... Tetsuo.
- Il nous le paiera !! jure vivement la sœur.
- Ses plans ?
- Vous n'êtes sans doute pas au courant de l'histoire de nos ancêtres...
- Vous parlez de la guerre d'il y a plus de deux siècles ? demande le frère.
- A l'époque, nos illustres pères avaient découvert une puissance venue d'ailleurs : l'énergie noire. Elle a été enfermée dans un artefact appelé « Le Kirioku ». Votre cousin avait trouvé quelqu'un capable de la libérer. Avant, je n'y croyais pas du tout. Et puis, je l'ai vue. Elle était bien là. Mais... »
Ses visiteurs, après de telles révélations, sont suspendus à ses lèvres.
« Ce foutu Shirenaï de terre s'en est mêlé et l'énergie noire a été piégée dans une faille.
- Quoi ? C'est possible ça ?
- Frérot, allons trouver ce Tetsuo et tuons-le !
- Oui !
- Attendez ! Et moi alors ? Vous n'étiez pas venus me libérer ? Ne cherchez pas à affronter ce Shirenaï seuls. Il est trop fort pour vous.
- Et qu'est-ce que tu en sais ?! s'insurge un peu le frère.
- Vos énergies ne sont pas assez développées. Pour ça, vous aurez besoin du Kirioku. Mon voyage auprès d'elle m'a permis de devenir plus forte. Si vous voulez la ramener sur Faironne, vous aurez besoin de moi. Je suis la seule à savoir où elle se trouve et par quel moyen elle a été enfermée. J'ai observé ce qu'il s'est passé. J'ai peut-être trouvé la solution. »
Elle sort un parchemin qu'elle avait caché sur elle depuis tout ce temps et le montre au duo, en le déroulant.
« Qu'est-ce que c'est ?
- On n'a vu ce genre de sceaux. confirme la sœur.
- Les personnes qui ont neutralisé l'énergie noire ont lancés un sort extrêmement puissant et complexe. J'ai réussi à me rappeler à quoi il ressemblait. Depuis que je suis enfermée ici, je l'ai redessiné sans l'activer. J'ai juste inverser les positions des symboles. Ce sceau a besoin d'énergie. Je ne peux lui en donner à moi toute seule. Je me ferai remarquer tout de suite par les Shirenais.
- J'ai une idée ! Les patrouilleurs et le type qui les a reçus ont parlé d'un tournoi ! s'exclame le frère.
- Ah bon ? Intéressant... Il est réservé aux Shirenaïs uniquement ?
- Ils n'ont rien dit à ce sujet. »
Rassurée par ce détail, elle sort un autre parchemin.
« Vous allez y participer pour voler de l'énergie à nos adversaires. Il faudra activer le sceau tout le long du combat. Inscrivez-vous. Si par bonheur, une occasion se présente, incluez-moi dedans. leur exige-t-elle en le tendant vers eux.
- On veut bien mais comment se faire passer pour eux ? » demande la sœur.
C'est alors qu'Endalia matérialise ce qui lui sert d'Obujepawa dans le jargon Zigrik.
« Epeyon ! »
Deux entités de pierre s'élèvent derrière eux avec un sceau sur leurs fronts et prennent l'apparence de deux Shirenais bien particuliers. La première apparence masculine mesure environ deux mètres, muscles normaux pour un épéiste apte à manier une lame à deux mains, longue queue de cheval tressée, presque la cinquantaine, Tekina sera désormais dans ce corps. Pour Korit, la seconde correspond à un homme plus jeune, maigrichon, cheveux très courts, voir rasés sur les flancs. Tous les deux portent une cape brune assez épaisse. Leurs hauts feraient penser aux vêtements portés par les mercenaires. Lorsqu'ils découvrent la nouvelle silhouette de l'autre, ils sont d'abord surpris. Le pouvoir de son Obujepawa est vraiment impressionnant. Cela peut-être expliquerait la drôle d'odeur émanant de la géomancienne.
« Pour tout le monde, ils sont encore en vie et ont pris leur retraite. Un jour, j'ai eu l'occasion, une fois prête, de bondir sur eux, les tuer et modeler la terre grâce à l'énergie neutre pour les recréer. Je vais envelopper vos corps avec eux, tout en imitant le plus possible l'aura qu'ils avaient. Cependant, vous n'aurez pas accès aux sorts qu'ils maîtrisaient. Vous attaquerez qu'avec vos sorts. Il est fort probable qu'ils venaient en réalité d'ici. Jouez le jeu à fond. Faites tout pour ne pas vous faire griller. Je n'en voyais pas l'intérêt avant. Je tenais à ce qu'on connaisse mon nom, qu'on me cherche et qu'on me trouve. Prenez les. »
Avec un peu d'appréhension, ils reculent jusqu'à ce qu'elles viennent les avaler. Aussitôt, le duo s'approprie l'apparence des deux guerriers décédés.
« Dès qu'il sera chargé, activez-le à Safaitera. Vous savez où c'est ?
- Oui. Nos parents nous en avaient parlé.
- Avec ça, vous serez capables de ramener l'Énergie Noire. Vous avez tout compris ? »
Ils acquiescent d'un mouvement de tête.
« Au fait, quel est votre nom ? lui demande le Zigrik.
- Endalia, l'invocatrice.
- Nous ne vous décevrons pas ! Endalia l'invocatrice ! Nous accomplirons notre mission ! » annoncent-ils avec ferveur.
En y repensant, ces deux chenapans ont tout de même réussi l'exploit de s'infiltrer jusqu'ici sans que les Shirenais ne mettent le grappin sur eux. Pour y arriver, ils ont sans doute des connaissances assez poussées dans l'art des sceaux. Maintenant, elle en est sûre, ils vont être extrêmement utiles.
« Vos noms ?
- Moi, Korit et ma sœur, Tekina.
- Très bien. Récupérez moi tout ça et la mort de votre cousin sera vengée. »
Sans perdre plus de temps, ils quittent les lieux dans leurs faux corps. La géomancienne, à cause de la phrase qu'elle vient de prononcer, crache une fois. Évoquer cette ordure lui filerait de l'urticaire. Pour elle, une seule chose compte : retrouver son Yukito. Peu importe si le Kirioku vient tout saccager sur son passage. Pendant ce temps, sur le volcan d'Irn, l'élément du feu surveille le corps de son apprenti. De fines lignes rouges translucides sont apparues.
« Les premiers symptômes du Kuwanoren. » affirme-t-il, un petit sourire aux lèvres.
Dans son espace spirituel, Tencubo reste toujours aussi concentré. Son aura rouge est bien présente. Il reste une dizaine de courants de feu qui circulent autour de la plate-forme. Il éprouve des difficultés à les attirer vers lui. Contrarié, il se remet debout et les regarde fixement. Trois secondes plus tard, en ouvrant sa main droite, une énorme flamme surgit. Puis, il regarde les derniers courants restants. Si proche du but. Déterminé, il engage plus d'efforts. Aussitôt, deux courants s'incrustent en lui. Son aura adopte une forme plus flamboyante et commence à émettre un son nouveau. Hotto observe une accélération du débit des lignes parcourant son corps. Allez petit !
« J'y arriverai ! » se jure le Shirenai.
Il pousse sa puissance à son paroxysme. Quatre autres courants sont rapidement assimilés. Cela se traduit par un élargissement des lignes. Il y est presque ! Un dernier élan. Les quatre derniers courants sont à leur tour, un par un. Pour chacun d'eux, un changement s'opère chez lui. Pour le premier, les cheveux se dressent. Le second, les yeux deviennent rouges. Le troisième, deux marques en forme de soleil sur les coins extérieurs de ses yeux. Le dernier, une flamme y scintille à l'intérieur. Son aura imite alors cet aspect. Sur le long de ses bras, son cou et son visage, les lignes rouges scintillent. Son élément est ravi du résultat et serait presque prêt à verser une larme s'il le pouvait. Il l'a fait. Hotto revient dans son espace spirituel sous sa vraie apparence. Lorsqu'il pose les yeux sur son poulain, une fierté immense s'empare de lui, le poussant à appeler Chijo sur le champ pour lui annoncer la bonne nouvelle.
« Il a réussi !
- Génial ! » s'exclame l'élément de la terre.
Le Shirenai, dès qu'il entend l'enthousiasme de Chijo, arbore un large sourire, ne se rendant pas encore compte du changement physique qui s'est opéré. L'entité suprême de feu, s'il le pouvait, pleurerait à chaudes larmes.
« Je suis fier de toi. »
Cependant, la joie est de courte durée. En effet, Hotto remarque un léger déclin dans son aura.
« Jeunot, je te conseillerai de le désactiver rapidement. lui préconise Chijo.
- Pourquoi ?
- Tu as accès désormais à son énergie. Si tu l'utilises trop longtemps, vu que ton âme n'y est pas encore habituée, tu en subiras les conséquences. »
En effet, dehors, de légères flammes sortent des lignes qui ont tapissé son corps. Cela se répercute sur la manifestation énergétique dans son espace spirituel.
« Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Ce qu'il se passe quand tu l'utilises trop ou quand tu ne le maîtrises pas. Son énergie veut te consumer.
- Quoi ?! Et je fais comment pour mettre fin à ça ?! »
L'élément du feu disparaît temporairement pour revenir sous sa forme basique sur son volcan. Une onde provenant de la paume de ses mains étouffe les flammes. Les lignes si distinctives du Kuwanoren s'effacent d'un seul coup. Quelques secondes plus tard, Tencubo ouvre les yeux et se relève à moitié.
« Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Ton corps a failli en subir les conséquences.
- Je vous remercie humblement, Hotto. Maintenant, j'aimerais savoir comment refaire appel à cette technique.
- Appelle ta nouvelle énergie. Ne la laisse pas prendre le dessus car, si tu échoues, le Kuwanoren te sera définitivement inaccessible. Une fois absolument certain qu'elle t'est tienne, prononce ' Kuwanéfai'. »
Il ferme les yeux. Sa respiration est calme. Pendant quelques secondes, rien ne se passe. C'est alors que quelques flammes surgissent autour de sa position. Un léger halo rouge enveloppe son corps. Hotto prend également cette teinte. Preuve qu'une résonance entre lui et son apprenti émerge. Progressivement, les différentes étapes citées dans l'acquisition des derniers courants le séparant de l'aboutissement de cette technique s'effectuent. Ses cheveux se dressent de nouveau. Son aura ressurgit avec une forme très flamboyante et une teinte ardente.
« Kuwanéfai ! »
Enfin, les fameuses lignes propres à cette transformation apparaissent. En ouvrant les yeux, ceux-ci sont devenus rouges.
« Oui ! » s'exclame de bonheur son mentor ultime.
Pour la première fois, le Shirenai découvre sa nouvelle apparence. Un émerveillement au- delà du possible le prend aux tripes. Toute cette chaleur qui bouillonne. Toute cette énergie qui circule. C'est donc ça que ressemble le stade ultime de la maîtrise des éléments. Lui vient alors l'envie de tester tout ça au plus vite.
« Apprenez-moi !
- Tout de suite. Regarde. »
La forme élémentaire d'Hotto s'étire afin de créer un bras et une main de feu.
« Ibafaréfaï ! »
En l'ouvrant, une boule de feu jaillit. Le Shirenai l'imite avec sa main droite.
« Ibafaréfaï ! »
Même résultat.
« C'est fantastique ! Je peux enfin me passer d'armes ! C'est incroyable ! »
Tout de suite, il réitère l'opération avec sa main gauche. Cet embrasement pesant au- dessus de ses doigts, jamais il n'aurait pu arriver à un tel stade auparavant. Hâte de découvrir les nouvelles possibilités qui s'offrent à lui !
« C'est génial ! Tout est génial ! »
Devant tant d'excitation et d'enthousiasme, l'élément ne peut rester indifférent. Est-ce ça qu'a ressenti l'ancien élément de la terre envers Chijo ?
« Avec ça, j'ai de quoi participer au tournoi et affronter Tetsuo d'égal à égal ! Avant, j'ignorais comment il pouvait parvenir à de telles prouesses, hors d'atteinte. Mais, maintenant, la donne a changé ! J'ai hâte de lui montrer mes progrès !… Par contre, petite question, j'aimerais savoir comment je retrouve mon apparence normale. Je ne vais quand même pas garder ça en permanence, non ?
- Ah oui, pardon. Tu as tout bonnement raison. Souffle. »
Sous le conseil très succinct de son maître, il ferme les yeux et prend de grandes et lentes respirations. À chaque bouffée d'air, son aura diminue, ses cheveux descendent, la couleur d'origine de ses yeux revient et les lignes disparaissent, comme un feu qu'on étoufferait. Puis, au bout de quelques secondes, il redevient normal.
« Heureux ?
- Oh que oui ! »
Ce bonheur terminé, il est temps de concentrer sur les enjeux actuellement en cours. Le Shirenai se tourne vers son élément et s'incline. Ce geste étonne énormément celui qui lui a prodigué l'enseignement nécessaire pour atteindre son but.
« Merci infiniment Hotto, le destructeur, le séparateur de toute chose. Je me montrerai digne de vous. Je le jure sur le nom de Faironne. »
Sans perdre un seul instant, il repart, les pensées fixées sur ses amis et sur le tournoi qui approche, malgré le fait que ceci pourrait incarner une forme de mépris pour une telle autorité. La forme basique d'Hotto s'efface dans le vent. L'élément revient dans l'étrange dimension blanche, semblant fonctionner comme une sorte de refuge pour eux. Il y retrouve Chijo.
« Alors ? Heureux d'enfin avoir un successeur ?
- Je ne sais pas ce que je dois ressentir. De la tristesse ? Du bonheur ?
- Je te comprends. Nos sorts sont désormais scellés. Suisei risque de nous rejoindre également. Quand à Denki, c'est assez complexe à expliquer. »
Intrigué par cette affirmation, le feu se tourne vers la foudre qui leur tourne le dos, ne montrant rien de ses émotions.
« Deux potentiels successeurs qui n'ont jamais été au bout de leur formation. Jamais il ne nous a expliqué pourquoi. souligne Chijo.
- Pourquoi refuser un tel gain de puissance ? Décidément, j'aurais bien du mal à comprendre comment les choses sont régies dans notre ancien chez nous.
- J'espère en tout cas qu'en bas tout se passera bien.
- Avec celui qu'on vient d'accueillir, il y a de grandes chances que oui. Ce petit a les tripes. J'y crois.
- Que Faironne te donne raison, Hotto. »
Après une bonne heure de marche, Tencubo retrouve l'homme qui l'a amené jusque-là. Ce dernier s'étonne que quelqu'un ait pu survivre à de telles conditions. Le sourire que lui lance le gradé le rassure, le poussant lui aussi en esquisser un. Une fois le pyromancien monté sur la barque, les deux repartent. Le pilote, le regard au loin, et l'épéiste impatient de pouvoir mettre tout ça en pratique. L'avenir de Faironne en dépend.