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Chapter 40 - Arc 2 – Épisode 20 : Combats au Sommet.

Rai et le Kirioku sont toujours face à face, à attendre chacun le mouvement de l'autre, tandis que les combats engagés aux alentours font rage. Le sabreur essaye de comprendre à quoi son adversaire faisait allusion. Serait-ce l'étrange voix qu'il entend à chaque fois qu'il pousse son énergie jusqu'à un certain seuil ? Cependant, il ne veut pas y penser sur le moment. S'il casse sa concentration, même juste un instant, il sait qu'il pourrait se mettre en mauvaise posture.

« Je l'ai toujours su... C'est bien moi qui aurait dû diriger Kigen. Et pas ce piètre Densetsu ! »

L'évocation du plus grand des Shirenais capte toute l'attention de Rai.

« Qui es-tu ? lui demande-t-il.

- A quoi ça te servirait de le savoir ? Tu refuses la mission qui est assignée à l'être qui possède l'énergie qui coule désormais dans tes veines. Mais, ne t'en fais pas, je suis là pour t'aider à t'en rappeler ! »

Une flamme noire surgit de sa main droite.

« Je veux savoir qui j'affronte. » lui répond sobrement le manieur de foudre.

Cette affirmation la ravit énormément. Afin de tester sa sincérité, l'entité du Kirioku tire. D'un mouvement vif de lame, son adversaire la bloque dans un premier temps avant de la dévier sèchement.

« Je doute que tes compagnons puissent en faire autant. relève-t-elle.

- J'ai confiance en eux. Nous sommes une équipe. Ne les juge pas si vite. »

Tout à coup, le collier de Rai émet une petite lumière pendant deux secondes.

« Fargresaz ! Béryatazav ! » lui hurle la fameuse voix qui y est associée, lui forçant l'activation de son aura.

Le fait qu'elle prononce enfin autre chose l'atteint tellement durement dans sa psyché que l'aspect physique de son énergie native s'agite dans tous les sens. Le Kirioku se demande ce qu'il se passe. Est-ce Densetsu qui commence à se manifester ? N'en sachant rien, il décide de ne rien faire, observant comment ça évolue. Pendant ce temps, Rajik est confronté aux créations d'Endalia, restée cachée derrière un arbre.

« Quelle plaie cet animal ! » s'indigne-t-elle.

Un serviteur lui est balancé à toute vitesse juste à côté d'elle. La force qu'il déploie l'impressionne beaucoup. Comment a-t-il pu devenir aussi fort en aussi peu de temps ? Ce n'était qu'un combattant de seconde zone ! Ainsi, elle se demande ce qu'elle pourrait faire pour le battre, tout en restant consciente qu'il risque de la briser si elle l'affronte de face. Elle tente de se sortir de sa cachette mais Rajik frappe un autre serviteur qui est, lui aussi, projeté vers sa créatrice. Paniquée, elle se cache derrière un autre arbre.

« Toi en as encore plein comme ça ? Moi veux baston alors toi viens là ! »

Après avoir fait appel à son sceau fétiche, deux nouvelles invocations apparaissent à sa droite et à sa gauche qui, aussitôt, foncent sur son féroce adversaire. Le Kiyuza inflige un uppercut sur le premier qui, à cause de la violence du coup, implose. Ensuite, il décoche un crochet sur le second qui est propulsé au loin à l'horizon, fracturé en cours de route.

« Moi commence à en avoir marre de me battre contre une invocatrice. Moi devrais plutôt aider mes amis. Nous sommes liés. Nous sommes amis. Toi n'es pas amie avec tes invocations. »

Agacée de lui être inférieure, elle ose enfin sortir de sa cachette et se lance à l'assaut.

« Impact Bestial ! »

Il frappe le sol. Une onde de choc se dirige droit sur elle. Son affinité avec le ki l'aide à contrer la technique du Kiyuza baraqué en émettant une onde contraire dans un premier temps. Ensuite, elle fait appel à son énergie de naissance. Ceci lui permet de prendre pendant un bref instant le contrôle d'une plaque de terre large de presque un mètre et long d'environ un mètre et demi, utilisée tel un skateboard pour se glisser rapidement dans le dos de Rajik. Seule l'énergie neutre est présente dans ses bras. L'invocatrice lui inflige plusieurs coups qui le paralysent sur le moment, lui permettant de faire surgir du sol deux nouvelles invocations de chaque côté de sa proie.

« Xunter Tendobar ! »

Ils tendent les bras vers lui. Un sceau apparaît devant leurs mains. Deux rayons d'énergie semblables à du ki en sortent, s'accrochant à chacune de ses mains. Les bras de Rajik sont paralysés. Il essaye de se débattre mais en vain.

« Je te remercie. Sans toi, jamais je n'aurais eu cette idée. Je viens de t'insérer l'énergie neutre de mes chéris. Je parasite la tienne. Tu ne peux plus bouger. Ainsi, je vais pouvoir m'occuper de toi en toute tranquillité.

- Moi voulais un vrai combat ! Pas de ruse ! Que des coups !

- Oh... Tu en réclames ? »

Après avoir fusionné son gant à l'intérieur de son corps, elle lui en inflige une salve, jusqu'à ce qu'il commence à cracher du sang. A chaque qu'elle le frappe, elle sent une excitation monter progressivement.

« Je sens que je vais bien m'amuser avec toi entre mes griffes ! » s'égosille-t-elle.

Pendant ce temps, dans le duel confrontant les deux disciples de Kigzir, Arito esquive plusieurs projectiles de glace. Un d'entre eux se dirige dangereusement sur lui sans possibilité de l'éviter. Il tire une carte.

« Amépan ! »

Aussitôt, le Zigrik de glace subit l'effet de la pesanteur. Le coupable en profite pour jeter une autre carte, en visant la tête.

« Oderilwaï ! »

En captant l'humidité du sol tout en la refroidissant brutalement, sur un périmètre circulaire d'un diamètre d'environ deux mètres, Yoru invoque un mur de glace. La carte se plante dedans. Un sceau bicolore, exploitant les énergies de la terre et du feu, brille.

« Xénatyon ! »

Le mur explose. Yoru est violemment reculé, lâchant son grimoire au passage. Voyant enfin cette occasion s'offrir devant lui, Arito court récupérer le précieux ouvrage. Son rival, comprenant immédiatement ce qu'il tente de faire, essaye de se relever péniblement. Cependant, Arito pose un pied dessus tout en pointant l'autre disciple de Kigzir.

« Ne touche pas à ça toi ! Sinon je te crame sur place ! Debout ! » ordonne l'adepte des cartes.

Aucune autre option en tête sur le moment présent, Yoru n'a pas le choix que d'obéir.

« Comment as-tu pu faire ça à un être si respectable ? lui demande-t-il.

- Il me répétait sans cesse que ce que j'allais contre les principes d'un vrai Zigrik. Il admettait aveuglement le système injuste instauré par ces foutus Shirenais. Il refusait que nous puissions prendre notre liberté sans déclencher un autre massacre. Il fallait que je lui prouve le contraire. Et le pompon sur tout ça c'est quand j'ai appris qu'il comptait léguer ce grimoire à un autre ! Ce jour-là, il a commis la plus grande des erreurs !

- Sa décision était juste ! Pourquoi confier un tel trésor à quelqu'un d'aussi rancunier comme toi ?

- La ferme ! »

Arito, après avoir soigneusement ranger son Obujepawa initial, ramasse le grimoire.

« Un Zigrik privé de ses expériences n'en est plus un ! J'ai récupéré ce qui me revenait de droit. Rien de plus.

- Satisfait ? demande l'affilié à l'élément de l'eau avec une touche d'ironie.

- Ce qui me ferait le plus plaisir, là, en ce moment, c'est de t'anéantir. Et grâce à ça, ce sera un jeu d'enfant ! »

En ouvrant le précieux ouvrage, il enclenche son aura. Rien ne se passe. Pendant ce temps, de légères gouttelettes d'eau présentes dans l'air commencent à se condenser et à se changer en glace.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? Ce truc devrait réagir à ce que je déploie ! Tu ne vas pas me faire ça ! Foutu bouquin ! s'énerve-t-il tout en secouant l'objet qu'il a tant recherché.

- Un petit problème ? poursuit Yoru, toujours sous le même ton, un sourire en plus.

- Bouquin de malheur ! »

Furieux, il jette le grimoire.

« Tant pis, comme tu es désarmé, je n'ai juste qu'à réclamer la carte idéale pour me débarrasser de toi.

- Ular... Ilwaï ! »

La glace qu'il a discrètement crée s'abat soudainement en direction d'Arito, obligé de quitter son rival des yeux un bref instant.

« Quoi ? Comment as-tu lancé ton sort sans Obujepawa? C'est impossible ! Maître Kigzir ne nous a jamais enseigné un truc pareil !

- C'est vrai... Disons que j'ai reçu d'autres leçons plus constructives... 

- Menteur ! Tu en caches un autre, n'est-ce pas ?!

- Tout bon élémentaliste, même sans quelconque antenne servant à diriger son énergie, s'il a la maîtrise nécessaire, et avec un travail acharné, en est tout à fait capable. Juste l'échelle en est réduite. Je tiens ça d'un Shirenai assez atypique. »

D'autres gouttelettes d'eau sont rapidement changées en glace.

« Ular ilwaï ! »

D'un mouvement de bras descendant, il continue son assaut. Sa cible, dont l'aura est principalement composée de gris, concentrée sur ses mains et son paquet, fait appel à une autre carte.

« Vikétyon ! » invoque-t-il.

Un champ de force, basé uniquement sur de l'énergie neutre, bloque l'attaque de glace. Cependant, Arito se trouve dans l'obligation de garder sa carte active au-dessus de lui. Yoru active son aura, le bras tendu vers le grimoire qui revient ainsi dans sa main.

« L'heure de la leçon est venue ! » s'exclame-t-il.

Sa manifestation d'énergie s'intensifie. L'air présent dans la zone de combat commence à refroidir. En témoigne la gelure naissante sur quelques feuilles des buissons et des arbres présents sur une quarantaine.

« Tu vas goûter à une technique que j'ai acquise récemment grâce à cet enseignement. J'espère qu'elle sera à ton goût. »

Arito est conscient que, d'une part, s'il lâche la carte lui permettant de se protéger, la pluie de glace l'atteindra, et, d'autre part, que s'il ne le fait pas, il ne pourra contrer le prochain assaut. Tandis que Rai et le Kirioku s'affrontent, l'énergie noire perçoit l'instabilité énergétique prononcée par le Zigrik tireur de cartes. Elle profite d'un moment d'inattention pour envoyer une flamme noire vers le paquet de cartes d'Arito. Elle renforce la carte du dessus qui s'en retrouve prise d'une aura noire. Arito la remarque. Ce geste, loin d'être anodin, l'atteint dans les émotions. Il aperçoit Fraya qui le regarde. Malheureusement, elle n'a pas le temps de s'attarder plus sur lui. Rai l'attaque. Elle esquive et disparaît. L'aura atteint une teinte particulière, lui indiquant clairement le bon moment pour lancer son attaque.

« Pejer Ilwaï ! »

Un énorme tir de glace fonce à vive allure sur Arito. Ce dernier met la main sur la carte ayant reçu la bénédiction du Kirioku, tout en retirant celle de servant de protection. Il se serre de la première en guise de réplique contre l'attaque de son rival. En le percutant, une sphère noire apparaît, dévorant le rayon à grande vitesse. Sa puissance est telle qu'elle atteint Yoru de plein fouet. Il se retrouve à terre, le grimoire entre ses bras. Arito rit aux éclats.

« Tu ne t'attendais pas à ça ? Hein ? Quoique... J'avouerai que c'est également le cas pour moi. J'aurais apprécié te battre avec ma propre force. Je m'en contenterai. Du moment que je puisse te battre ! » ponctue-t-il de rires de satisfaction.

Ailleurs, le duel de Shirenais fait rage, lame contre lame. Le mercenaire de feu a toutefois remarqué l'apport énergétique conférée par le Kirioku. Cela le met mal à l'aise.

« Je crains que tes compagnons soient en difficulté. Dommage pour toi, cher camarade ? » lui lance Tetsuo.

Ils se repoussent. Totalement conscient que l'élément de son adversaire neutralise le sien, la seule option qui se profile est d'atteindre une température suffisamment élevée pour faire fondre toute protection de terre. Il prendrait ainsi un avantage considérable. La seule inconnue à ça est de savoir si sa lame serait capable ou non de le supporter.

« Arrête de réfléchir. Le combat est gagné d'avance. » poursuit le géomancien.

Poussé par ses paroles, Tencubo ne perd pas plus de temps dans l'élaboration d'une stratégie. Il active son aura et commence à augmenter de manière exponentielle la chaleur émise par son épée.

« Je reconnais ta témérité. Mais aussi, ton entêtement et ta stupidité. Que comptes-tu faire ? Tu ne peux rivaliser avec moi. »

Pas impressionné par ses dires, le jeune mercenaire poursuit son œuvre. Le feu sur sa lame devient de plus en plus intense.

« Laisse-moi te montrer ce qu'un véritable mercenaire est capable de réaliser. » affirme-t-il, d'un calme olympien.

Il range son épée et joint ses poings. Un tremblement de terre, affectant uniquement le lieu de leur affrontement, déstabilisant Tencubo. Tetsuo, en touchant le sol, amène de la terre à se lier à son bras. Une fois cette dernière bien consolidée, le géomancien se lance à l'assaut, désarme son adversaire et lui décoche un violent uppercut qui le fait décoller. Le pyromancien arrive à se réceptionner. Cependant, Tetsuo, l'ayant déjà rejoint, termine avec un brutal direct au ventre. Il s'écroule genoux à terre. Le mercenaire expérimenté récupère l'arme de Tencubo et la lui jette.

« Je suis un homme d'honneur. Si je dois te vaincre, que cela se fasse dans la dignité. »

Comment est-il capable de tels exploits ? Se dit le guerrier au sol. Désarmé à la fois physiquement et psychiquement, n'ayant pas la force de se relever.

« Ne me dis quand même pas que tu n'as plus rien à m'offrir ! Tu me déshonorerais ! Et j'ai horreur de ça. Tu es un mercenaire bon sang ! Ne me dis pas que tu as ce digne tire par procuration ! »

La douleur paralyse le pauvre guerrier.

« Tu fais pitié à voir sérieusement. Comment es-tu devenu l'un des nôtres ? »

Malgré tout ça, avec les événements produits à Safaiatera en tête, ses multiples échecs, il sait qu'il ne doit pas abandonner. Des vies sont en jeu. L'aura de Tencubo se réactive difficilement. Après avoir remis la main dessus, il plante son arme au sol et enflamme à nouveau la lame.

« Ikolamar Efaï ! »

Sentant une onde bousculer ses pieds, Tetsuo évite à temps une colonne de feu jaillissant à cet endroit.

« Bien essayé mais ton mouvement était trop prévisible. Tu as tout donné. Je te félicite mais la victoire est mienne. » souligne-t-il.

Son adversaire, totalement essoufflé, est à bout.

« Je suis désolé. » conclut le géomancien, le regard froid, la posture droite et ferme.

Pendant ce temps, Alnor et Kenshiro s'observe, à la recherche de la moindre occasion pour attaquer.

« Si ça continue ainsi, trois de tes amis vont bientôt trépasser. Mes unités ont fait un excellent travail, pour une fois. Quant à ton champion, il n'a toujours pas réussi à abattre mon acquisition. Que c'est pitoyable ! C'est ça la puissance concrète de l'énergie blanche ? Elle est à mourir de rire ! Lorsqu'elle l'aura tué, ça voudra dire que Kigen est la prochaine sur la liste. Et avec le troisième artefact en main, j'aurais un contrôle parfait. » affirme sans réserve l'ouvreur de failles. 

« J'admets que la situation n'est pas en notre faveur. Ne crie pas victoire trop vite. On se battra jusqu'au bout.

- Tu as de l'humour. Mais le moment n'est pas à la plaisanterie. Du moins pour toi ! »

Il dévoile son bracelet et active son aura violacée. Plein de petites failles apparaissent sur les flancs du Zigrik. Une rafale de boules de feu de la même couleur se dirige vers Kenshiro, de manière aléatoire. L'exilé concentre du ki dans ses mains. Tout en suivant une chorégraphie apprise auprès du peuple Kiyuza, il dévie ou évite chaque tir avec une facilité déconcertante. Alnor accélère la cadence. Afin de s'adapter à la situation, les sens du Shirenai s'aiguisent. Ainsi, il décèle un chemin par lequel il pourrait passer pour l'atteindre au corps-à-corps.

« Zéréyon ! »

A l'aide d'une forte expulsion d'énergie neutre préalablement préservée dans ses mollets, il court à vive allure vers Alnor. Les failles fusionnent entre elles. En résulte une grosse sphère fonçant sur Kenshiro. Trop facile. Après un bond méthodiquement exécuté, il arrive dans le dos d'Alnor, tout en effectuant d'étranges gestes avec ses mains.

« Ingosol ! »

Alnor utilise une faille qui le téléporte derrière le Shirenai.

« Ibafaréfaï ! »

Kenshiro se retourne à temps pour attraper la boule de feu invoquée et la lui renvoyer.

« Ingosol ! »

Le porteur du bracelet d'Orzlon réitère la même action. Cette fois-ci, il apparaît plus en retrait sans pour autant quitter la zone de combat.

« J'admets que ta maîtrise du ki est impressionnante pour une énergie aussi basique et dépassée.

- Pas si désuète que ça. Comme quoi, avoir un artefact aussi terrifiant n'est pas suffisant pour être puissant.

- Ne me sous-estimes pas ! Je vais te faire ravaler tes paroles ! »

De nouvelles petites failles, issues de celle créée précédemment, apparaissent encore une fois sur ses flancs. Beaucoup de boules de feu violettes se ruent sur le mercenaire déchu. Point refroidi par ceci, il mobilise tout le ki présent en lui.

« Bétaram ! »

Il encaisse chaque tir. Alnor continue ses salves.

« Tu vas périr à petit feu ! »

La vie de ses disciples en mémoire, il se met à avancer pas à pas. Paniqué devant une telle résistance, Alnor amplifie l'intensité de ses salves.

« Cède ! Cède ! Cède ! »

Soudain, en une fraction de seconde, le Shirenai permute brutalement son énergie neutre avec son élément. Il disparaît aux yeux du Zigrik juste pendant deux secondes. C'est alors qu'il sent ses membres comme paralysés. Kenshiro échange cette fois sa foudre avec son ki. Il se sert de celui présent dans le corps de son adversaire pour le propulser sur quelques mètres. Ces manœuvres l'ont essoufflé, obligé de poser les genoux à terre.

« Si je n'avais pas été écarté par le Conseil, jamais tu n'aurais la main sur cet objet interdit. Et j'aurais garanti que personne ne puisse s'emparer de la maudite bague que porte Fraya. »

Une frustration énorme s'empare de l'esprit d'Alnor, si proche du but qu'il s'était fixé, ponctuée par les paroles de son père. Déterminé à ne laisse personne briser son désir de vengeance, il se promet de faire payer coûte que coûte les Shirenais pour leurs crimes. C'est à ce moment précis, qu'il voit Rai du coin de l'œil. Celui qui avait tenté de le doubler. Cela n'avait jamais quitté son esprit. Malgré l'énorme potentiel que représente le bracelet d'Orzlon, la démonstration de son adversaire lui prouve qu'il doit trouver une autre solution pour s'en sortir. Il voit également sa chère acquisition attaquer le porteur de l'énergie blanche.

« Firaïzer ! » hurle ce dernier.

Le rayon électrifié de Rai vient bloquer une déferlante noire invoquée par le Kirioku. Aucun des deux ne prend l'avantage sur l'autre.

« C'est terminé. Abandonne, si tu as la moindre once de lucidité. proclame Kenshiro.

- Tu es plus fort que moi. Je l'admets. Cependant, il y a d'autres moyens que la force pour gagner une bataille. »

Le mercenaire déchu est interloqué par ce qu'il vient de dire, essayant d'anticiper quelle action il compte réaliser. Point le temps de réfléchir qu'Alnor concentre une petite flamme violette dans sa main gauche.

« Ibafaréfaï ! »

Cette attaque touche Rai dans son angle mort, affaiblissant son éclair et permettant au rayon du Kirioku de l'atteindre et de le propulser sur plusieurs mètres. Surprise par cette manœuvre, elle se demande d'où venait cette boule de feu.

« Rai ! »

Fier de lui, Alnor rit aux éclats. Tout à coup, la Kozana apparaît derrière Alnor, feintant être surpris de sa venue.

« Que fais-tu là ? Tu n'étais pas occupée par l'énergie blanche ? Je sens encore sa chaleur. A moins que... Tu souhaites affronter celui-là ? Il me gène énormément. Je pourrais au moins mettre des bâtons dans les roues de mon associé jusqu'à ce que tes collègues reviennent. »

L'expression sur le visage du Kirioku est différente de tout ce que son acquéreur a connu. L'exilé, malgré la fatigue due à ses techniques, se met en garde, dans l'angoisse qu'il ne doit de nouveau y faire face.

« Prends sa foudre. Avec ça, plus rien ne t'arrêtera. »

Elle passe à côté du Zigrik, flamme noire entourant son poing droit. Alnor rit aux éclats. Tout à coup, Fraya se retourne et pose une main sur le porteur du bracelet d'Orzlon. Aussitôt, comprenant qu'elle vient de retourner sa veste, il tente d'activer le sceau incrusté dans son corps. C'est alors qu'elle l'en empêche en tirant une boule de feu à bout portant, ainsi reculé de quelques mètres. Ses vêtements sont carbonisés là où il a été atteint, un peu de sang sur le coin de la bouche. Malgré ça, il parvient à la contraindre dans l'entrave habituelle qu'il lui infligeait jusque là. Afin de contrer ceci, elle active son aura noire.

« Tu oses me résister ?! Dans ce cas... »

Les pierres précieuses présentes sur son bracelet brillent intensément. L'énergie qui en découle amplifie l'étreinte. Contre toute attente et à la surprise de son lanceur, le sceau est éjecté de son corps, dissous dans l'air.

« Impossible ! Tu es mon acquisition ! Ma chose ! Je suis ton supérieur ! »

Une énorme flamme noire jaillit de sa main gauche.

« Comment oses-tu te dresser contre moi ?! C'est grâce à moi que tu vis aujourd'hui ! »

Kenshiro perçoit un son distordu provenant de sa protégée. Les quatre pierres composant l'Obujepawa du Zigrik commencent à se craqueler tout en perdant leurs couleurs.

« Depuis le temps que j'attendais ce moment. »

« Arrête ! Je t'en prie ! Crois-moi ! Tu auras Faironne à tes pieds ! Toi, l'écho de notre vengeance ! La création des Zigriks ! Ne fais pas ça ! Je t'en prie !

- Ma vengeance. Pas la tienne. Tu te prétends Zigrik mais tu ne sais rien de nous. Tu reprends nos valeurs avec tant de maladresse. Tu nous fais honte. Tu me fais honte. Pitoyable individu. » répond-elle avec, pour la première fois, une voix beaucoup plus grave.

Par panique, Alnor tente de l'attaquer en créant de multiples petites failles dans son dos. C'est à ce moment précis que les pierres constituant son bracelet disparaissent. Ce qu'il a matérialisé s'évapore instantanément.

« Crève ! » hurle-t-elle avant de le consumer grâce à un flux continu de flammes noires. 

En deux secondes, il ne reste plus rien de lui. Une trace noire persiste sur le sol, ce qui glace le sang de l'exilé.

« Par Faironne... prononce-t-il, la voix tremblante.

- Les Zigriks d'aujourd'hui ne sont plus que de sales gamins qui méritent qu'une bonne correction. »

Après ce qu'il vient de voir, le mentor de Rajik sent qu'il est en très mauvaise posture.

« S'il y a bien une chose dont j'ai horreur, c'est lorsque des insectes comme lui viennent me gêner. Vu que tu ne l'as pas empêché de le faire, tu es tout aussi coupable que lui. Ça ne devrait pas me prendre trop de temps, vu ton état. »

Une flamme noire émerge de sa main droite. Ils se regardent droit dans les yeux.

« Ce regard... Le même que ce cher Densetsu me lançait la toute première fois qu'il découvrait mon nouveau pouvoir. Es-tu prêt à subir la même sentence ? »

Le Kirioku a bien caché sa puissance. L'intense moment émotionnel qu'il a vécu avec Fraya lui revient en mémoire. Encore accablé par son échec chez les Kiyuzas, il serre les poings, le cœur fendu par l'inéluctabilité de la situation. Aura-t-il le courage et la force nécessaires pour tuer celle dont il s'était juré de sauver du courroux de son paternel ? Ou, impuissant à cause de ses sentiments, la laissera-t-il s'emparer d'encore plus de pouvoir ?