Enfin, après une attente interminable pour celui qui l'a enrôlé, et une quête pleine d'embûches pour elle, Fraya arrive devant les ruines de Safaiatera. Pleine d'enthousiasme, elle sautille. Le moment est arrivé. Sans plus perdre plus de temps, elle court vers elles. Dès qu'elle pénètre dans les ruines, Alnor voit le sceau qui l'avait repoussé se briser en mille morceaux et se désagréger. Sa théorie confirmée, il sait que, d'ici peu, l'arme ultime créée par ses ancêtres sera à lui. Son sentiment de victoire absolue n'est que de courte durée. Tout d'un coup, il voit arriver en courant la bande constituée par Tencubo. Eux ? Ici ? Comment ont-ils su ? S'être constitué une garde rapprochée, c'est ce qu'il fallait faire. Ils le voient. Le mercenaire dégaine son arme immédiatement.
« Au nom de l'honneur des Shirenaïs, de Kigen, et pour Faironne, moi, mercenaire Tencubo, je t'ordonne d'arrêter sur le champ tes actions, déserteur ! »
Cette piètre provocation rend Alnor hilare.
« Tu es seul alors que nous sommes quatre ! » enchérit Rai, à la surprise de ses compagnons.
« Venez m'attraper si vous le pouvez ! Ingosol ! »
Il se fait emporter par une faille invoquée sur sa gauche, qui disparaît aussi vite une fois totalement absorbé par elle.
« C'est donc ça le pouvoir de ce bracelet ? » s'étonne le pyromancien.
« En effet. J'ai également constaté une variation dans son élément. Sans doute que, plus il l'utilise, plus il est modifié. Nous devons le rattraper au plus vite. »
« Je ne sens plus sa chaleur. Tant pis, la priorité c'est l'artefact. Nous devons vérifier si personne ne l'a pris et le défendre coûte que coûte tant que nous ne l'aurions pas arrêté. Compris ? »
« Compris ! » affirme de manière simultanée le trio.
Tous concentrés sur les sens améliorés grâce à leurs énergies respectives, ils foncent à vive allure vers les ruines. Soudain, alors qu'ils progressaient bien, plusieurs cartes sont tirées juste devant eux pour leur barrer la route. Pour le trio, cela ne signifie qu'une chose.
« Xenatyon ! » hurle leur lanceur.
Une explosion s'en suit, forçant le groupe à reculer. Arito arrive devant eux.
« Que fais-tu ici toi ?! » vocifère Yoru.
« C'est évident ! J'aide cet homme ! Grâce à lui, nous allons gagner notre liberté ! Chose que toi et ce croupion refusaient de revendiquer ! Il est hors de question que vous gâchiez notre délivrance ! »
« On parie ? Allez-y les amis ! Foncez ! Je m'en occupe ! »
Sa proposition étonne les trois autres. Rajik se refuse à laisser son ami tout seul.
« Compris ! On fonce ! Rejoins-nous le plus vite possible ! » répond Rai.
Ainsi, les deux Shirenais s'en vont. Seul Rajik hésite un petit moment avant de comprendre que Rai a pleinement confiance dans les capacités du Zigrik. Un peu à contre cœur, il part les rejoindre.
« Toi défoncer type aux cartes ! » lui supplie-t-il en s'éloignant.
Arito les laisse bizarrement passer. Quelque chose cloche... Pour le moment, Yoru a une urgence plus importante. Déjà, le premier détail qui l'interpelle c'est qu'Arito a pu effectuer le sort qu'il désirait à distance. Lorsqu'il porte les yeux sur son Obujepawa, il identifie un changement anormal dans son flux énergétique.
« Nous allons enfin passer aux choses sérieuses cher confrère ! » réplique son ancien camarade.
Le second disciple de Kigzir tire plusieurs cartes d'un coup. Elles restent dans les airs tout en tournoyant.
« Ular Izinaraél ! »
Le même sceau s'active sur chacune d'elles et les rend aussi tranchantes que des lames de rasoir. D'un mouvement de bras, leur propriétaire les lancent.
« Elpalar Ilwaï ! »
Une couche de glace se forme au-dessus de lui et vient bloquer les cartes.
« Plus aucune activation hasardeuse ? Faironne t'a exaucé ton vœu ? J'ai du mal à y croire ! »
« Et oui ! Comme disait notre maître, il n'y a pas que le concret qu'il faut inclure ! »
« N'ose plus te réapproprier sa parole ou tu vas goûter à ma plus cinglante des glaces ! »
Le fournisseur du Négociant prépare d'autres cartes. Au-dessus de son rival, de l'eau vient se condenser et passe à l'état solide. Tous les deux, comme deux cow-boys, se regardent profondément dans les yeux, les mains tremblantes, prêts à dégainer à tout moment leurs meilleurs attaques. Pendant ce temps, les trois combattants restants continuent leur progression. Quand, tout à coup, une invocation prend par surprise Raï, profitant de l'effet pour lui poser le sceau sur lui.
« Je te tiens enfin. » annonce Endalia, bien planquée.
Rajik mobilise toute son énergie en quelques secondes et frappe violemment l'invocation qui a servi à paralyser le Shirenai de foudre avec un « Poing Bestial », comme il sait si bien les effectuer, le propulsant ainsi contre l'un des murs en ruines.
« Où toi être ?! Montrer toi ! »
La géomancienne arrive alors sur le côté. Le mercenaire, reconnaissant qu'il s'agit de la femme évoquée dans la mission que lui avaient attribuer les conseillers, veut sortir son arme.
« Ne t'occupe de pas nous... L'artefact d'abord. » supplie Rai à Tencubo.
« Moi pouvoir m'occuper d'elle ! »
Identifiant une détermination sans faille de la part des deux amis, le gradé leur fait confiance et s'en va dans la seconde.
« Voilà enfin l'occasion que j'attendais ! Je vais récupérer vos corps et j'irai m'occuper de votre copain si mon collègue ne l'a pas terminé avant ! » s'exclame Endalia.
A peine quelques secondes plus tard, guidé par une chaleur bien particulière, le pyromancien finit par voir Fraya sur le point d'atteindre son but. Elle se trouve à quelques mètres à peine de l'autel où patiente le fameux Kirioku. Elle tend la main pour attraper la bague.
« Gibaréfaï ! »
Tout en sortant sa fidèle épée, le soldat de Kigen projette une onde feu entre elle et l'artefact. Fraya la ressent dans les derniers moments.
« Bétaram » !
L'onde est si puissante qu'elle la repousse, sans lui causer aucun dégât grâce à l'énergie utilisée pour blinder sa peau temporairement.
« Ne te mets pas sur mon chemin ! »
« Je t'interdis d'y toucher. »
« Zéréyon ! »
Grâce au même déplacement qu'elle utilisait lors de ses précédents affrontements, elle arrive jusqu'à Tencubo en quelques secondes, essayant de lui porter un crochet du droit. Cependant, tout comme le Shirenai masqué, son adversaire diffère de Shipé. Sa maîtrise du feu est telle qu'il parvient à prévoir quelle direction prend l'attaque en cours. Il esquive aisément et réplique par un coup de pommeau dans le dos.
« Tu n'es pas mon ennemie. Par contre, si jamais tu portes cette bague au doigt, tu le deviendras.»
Pendant ce temps, Arito tire une nouvelle carte et la plante dans la protection de glace érigée précédemment.
« Olowar ! »
Brisée grâce à une onde d'énergie puissante en forme de vague mettant à terre son adversaire.
« Je suis le meilleur ! Comme quoi notre maître avait tort en te choisissant pour léguer son bouquin ! Tu n'es pas à sa hauteur ! »
Au lieu de répondre bêtement à sa provocation, Yoru analyse après coup ce qu'il vient de se passer. Aucun flux particulier n'a été perçu. Pour lui, ça ne signifie qu'une chose : il mêle de l'énergie neutre avec les éléments qu'il utilise, comme avec le cas Endalia. Son opposant tire une nouvelle carte.
« Kaylar Énar ! »
Pendant sa route, celle-ci se transforme en une boule d'énergie.
« Oder Ilwaï ! »
Un nouveau mur de glace d'envergure moins grande que la première protection érigée vient l'intercepter. Aucun dommage critique à déplorer. Sa théorie peut être à présent confirmée : il insuffle une partie de cette énergie. Ainsi, il permet aux sceaux qu'il désire d'être activés à distance. Le contrôle absolu. Maintenant, sa stratégie consiste à découvrir sa limite et l'exploiter.
« Alors comme ça je te mets déjà en difficulté ? On la ramène moins ? Et oui mon cher ! J'ai perfectionné mon Obujepawa ! » continue à s'extasier Arito, absolument convaincu de sa supériorité écrasante.
De la glace provenant de son grimoire est jetée dans les airs.
« Ular Ilwaï ! »
Une pluie s'abat sur son opposant. Il l'évite en courant. Dans sa course, une carte est piochée et tirée.
« Xénatyon ! »
Cette dernière explose, anéantissant intégralement le sort de l'aquamancien. Ailleurs, Endalia tient toujours Raï en otage.
« Toi lâcher […] ! »
Point le temps de finir son exigence qu'elle disparaît subitement et arrive juste à côté de Rajik, main chargée en énergie.
« Itiwer Uzunar ! »
Lui aussi se retrouve paralysé.
« Qu'est-ce que tu as fait ? C'est moi que tu veux ! Laisse-le en dehors de tout ça ! »
« Oh que c'est mignon, mon cher Yukito solitaire s'inquiète pour son ami ! Mais ne t'inquiète pas, je l'ai immobilisé pour qu'il n'intervienne point dans notre discussion ! Mais si tu veux l'aider, il faudra me passer sur le corps ! » » répond-elle en activant deux sceaux sur ses mains.
« Pourquoi tu veux tant me combattre ?! »
« Tu le sais très bien mon cher Yukito. Nous sommes pareils. C'est notre manière de nous saluer. Tu es le seul capable de me défaire ! Et en plus tu as joué avec mes sentiments ! Alors j'en fais une affaire personnelle ! »
Ils se regardent droit dans les yeux, c'est là qu'un souvenir vient frapper l'esprit du Shirenai. Quelques années plus tôt, dans le Continent du Nord, il tua une personne qui tomba à terre. Il était debout à côté avec du sang qui coulait de son katana. Endalia arriva.
« Encore toi ?! Tu oses encore me voler mes cibles ! »
« Si je me souviens bien, tu es recherchée, non ? »
« Et oui très cher ! Je me suis construite une réputation puisque tu as refusé toutes mes avances ! Je ne perds pas de temps ! Essaye de m'attraper ! »
« Firaizer ! »
En les transperçant avec un éclair, pile au centre de leurs fronts, le Shirenai détruisit les deux entités de terre qu'elle avait invoquée. Alors qu'elle allait en ramener d'autres, Rai réapparût dans son dos, plaçant son katana sous sa gorge et la prenant alors comme otage.
« Je pourrais te tuer maintenant ou te livrer directement à notre chef. Mais je n'ai pas le temps pour ça. Un jour, je me rendrai dans le Continent Central, je me ferai une meilleure notoriété que la tienne. Tandis que, toi, tu resteras sagement ici à t'amuser comme une gamine avec tes piètres statues mouvantes. »
« Tu vas encore me laisser seule ?! Tu ne peux quand même pas oublier ce qu'il y a eu entre nous ?! Arrête d'écouter aveuglément ces chiens qui me chassent juste parce que je ne suis pas comme toi ! Qu'est-ce que j'ai fait à la longue ? Hein ? »
Face à cette rafale de questions, le sabreur n'offre aucune réponse. Au lieu de l'égorger, à la grande surprise de l'invocatrice, il décide de la laisser tranquille et s'en va tel un seigneur. Blessée dans son orgueil, la géomancienne matérialise son gant muni de lames.
« N'essaye pas de m'attaquer dans le dos. »
« Salaud ! Arrête de jouer avec moi ! Où que tu ailles, je te retrouverai ! Je serai plus forte que toi ! Et tu te soumettras ! »
Ce souvenir, une fois fini, éclaire l'esprit du manieur de foudre sur les véritables intentions de celle qui tient son ami en otage. Rajik tente malgré tout de bouger.
« Rai ! Quoi toi faire ?! Toi avoir être mauvais mais toi pouvoir changer ! Toi avoir une deuxième chance de prouver que toi être peut être bon ! Alors toi pas laisser cette fille embobiner toi dans tes méfaits ! Rachète-toi ! »
« A quoi bon lui dire ça, quand on chasse le naturel, il revient au galop ! Ce que tu as devant toi, sale bête, est un être imbu de lui-même, suivant toute doctrine qu'on lui dicte. »
« Rai ! Toi pas écouter ce que elle te dire ! Yoru et moi savoir que toi être un homme bien ! Ton amnésie être la preuve et l'opportunité de le prouver ! » lui crie-t-il, une fois sorti de sa paralysie grâce à toute l'énergie qu'il déploie d'un seul coup.
« J'en ai assez d'entendre des conneries sorties de la gueule d'un animal dans ton genre ! Tu vas goûter à ma fureur, sale vermine ! »
Lassée d'invoquer des serviteurs, elle se décide enfin à combattre par elle-même et charge le pauvre Rajik, qui peine à la suivre malgré l'efficacité de ses sens. Au bout de quelques échanges, elle finit par arriver derrière lui et enchaîne les coups dans le dos. Il finit, au bout de quelques instants, les jambes tremblantes, à lâcher prise et tombe au sol.
« Rajik ! »
« Tu es descendu bien bas, le prodige du Nord. »
Les invocations foncent sur lui. Soudain, l'air devient électrique.
« Gibaraï ! »
D'un mouvement de lame, il projette une ondée pulvérisant les assaillants instantanément.
« Viens là... Mon tendre assassin... »
Endalia s'approche de Rai. En arrière-plan, Rajik parvient à bouger de nouveau. La voix souffrante mais la volonté au rendez-vous il annonce :
« Rai… Moi savoir ce que toi être : Quelqu'un de bien qui nous avoir sauvé, quelqu'un en qui moi et Yoru avoir confiance et qui nous pas laisser tomber. »
« Tu as raison Rajik. Peu importe les choses atroces que j'ai commises, j'empêcherai le monde de tomber dans le chaos ! Je ne laisserai personne m'entraver dans cette mission ! En commençant par toi ! » déclare-t-il quelques secondes plus tard.
« Que de belles paroles ! Si ça continue, vous réussirez à me faire chialer. »
Elle le charge. Chacun pare ou esquive les coups de l'autre. Le combat prend de plus en plus d'intensité au fur et à mesure que les deux adversaires se donnent. Mais un moment d'inattention d'Endalia fait basculer l'affrontement. Rai en profite pour viser son plexus solaire. Cela stoppe le combat, le poing chargé en foudre toujours placé dessus.
« Je préfère largement ça. Tu es un meurtrier, mon Yukito. Tu m'avais promis tant de choses. Mais tu en as décidé autrement, à joindre ces chiens de Shirenais. »
« Pourquoi les hais-tu à ce point ? Tu es juste frustrée par moi, non ? »
« Tu ne comprends rien. Tu es tout aussi débile que tes potes. Ce type va vous descendre. Tous. Bande de connards. »
« Je tiendrais ma promesse. »
« Laquelle ? »
« Firaizer ! »
Rai finit par lâcher un éclair à bout portant qui la projette plusieurs mètres plus loin. Le menace écartée, l'amnésique vient ensuite porter secours à son ami.
« Ça va Rajik ? Tu vas bien ? »
« Oui... Toi pas t'en faire, moi récupérer vite. Nous foncer aider type Yoru. Comme lui pas revenir, lui devoir être en difficulté. »
Le combat qui oppose Yoru et son ancien camarade Arito continue son cours. Comme le pensait Rajik, l'aquamancien est effectivement en difficulté. Il a fini par trouver une planque derrière laquelle il tente de trouver une solution.
« Je ne comprendrais jamais pourquoi il t'a choisi en tant qu'apprenti. Tu es bien trop faible pour espérer avoir une chance de l'emporter contre moi. Maintenant, j'ai les capacités nécessaires pour le faire. »
« Pourquoi tu lui as fait ça ? »
« Ce grimoire que tu possèdes… Illégitimement... Comment a-t-il pu me faire ça ? Moi ! Son meilleur élève ! Il m'a écarté alors que toi, affilié de bas niveau, tu t'en tires avec les honneurs en recevant la récompense qui devrait m'être due à la base ! »
« Le grimoire que je détiens est le seul souvenir qu'il me reste de lui. Il m'a fallu du temps pour saisir pourquoi il me l'a transmis. Lorsque j'ai compris sa valoir, il était de mon devoir que je le protège d'êtres malfaisants qui oseraient s'en emparer pour leurs propres bénéfices. C'est le serment que j'ai signé en tant qu'Enijiakku. Et donc toi aussi j'imagine pour avoir suivi le même enseignement, n'est-ce pas ? »
« Rends-toi à l'évidence Yoru, il ne t'est pas destiné. Remets-moi ce livre ! »
« Viens me le reprendre ! »
« Kaylar Énar ! »
Une boule d'énergie est créée depuis la carte qu'il vient de piocher fonce à vive allure.
« Oder Ilwaï ! »
Un énième mur de glace la bloque. Lassé d'avoir tout le temps affaire à ce genre de tactiques de sa part, Arito convertit l'énergie neutre employée en feu. Par quel miracle parvient-il à tout le temps obtenir ce qu'il veut ? Avec ce que le grand Kigzir a balancé sur lui, il est normalement impossible pour lui de contrôler son Obujepawa. Comment a-t-il pu le briser ? Lui-même a essayé à de nombreuses reprises de répliquer ce qu'il avait vu, en vain. Juste avant leur première rencontre avec Tencubo, il était encore incapable de mettre la main sur le bon sceau au bon moment, à part pour sa fuite évidemment. Il n'est pas celui qui a réussi ça. Mais alors qui ? Puis, il repense à une toute petite phrase qu'il a lâche avant que Rajik et Rai ne partent rejoindre le Shirenai de feu. Le mystère est percé.
« Décidément tu n'es bon qu'à te couvrir ! Et face à l'attaque de feu que j'ai emprunté, ta barrière de glace ne tiendra pas longtemps ! »
Malheureusement, il a raison. Yoru s'empresse d'analyser rapidement la situation. Son opposant n'attaque qu'à distance et tous les sorts qu'il utilise en garde une carte une main ne servent qu'à se défendre au corps-à-corps ou sur une petite portée. La seule ouverture qu'il peut entrevoir c'est lorsqu'il ne se sert que d'une main pour réaliser quelconque action.
« Arrête de faire perdre mon temps Yoru , tu es pitoyable. Donne-le moi et on n'en parle plus. »
Le mur de glace commence à fondre.
« Qu'est-ce que je disais ! Ta protection commence à finir en lambeaux, d'ici quelques instants tu seras carbonisé par mon attaque ! »
Soudain, Yoru a un éclair de génie. Ce qu'Arito fait depuis tout temps c'est de tenir sa carte offensive. Cela doit forcément puiser dans son énergie s'il souhaite maintenir son sort constant. Il ne peut donc pas tirer de carte supplémentaire tant qu'il ne l'aura pas estompé. Basé sur sa constatation, il prépare un nouveau plan. Le mur de glace arrive à terme et, en un instant, Yoru profite de la confusion créée par l'interruption du mur afin de contourner son rival pour le prendre par surprise. Ce dernier interrompt la déflagration et s'apprête à piocher.
« Si tu crois que tu vas m'échapper, tu te trompes ! »
« Je ne te laisserai pas l'occasion ! »
De la glace se concentre et s'affine très rapidement dans sa main droite.
« Sibar Ilwaï ! »
Arito arrive à esquiver la lance invoquée mais perd la trace de Yoru qui profite de l'instant d'inattention que lui offre son adversaire.
« Ular Ilwaï ! »
Le fournisseur d'arcanes parvient à s'extirper de l'assaut. Malheureusement pour lui, l'aquamancien se trouve à bonne distance pour mettre son plan à exécution.
« SanarIlwaï ! »
Yoru touche le paquet de cartes de son adversaire avec sa main recouverte de glace, le givrant instantanément. Désormais, il est dans l'incapacité d'attaquer ou se défendre.
« Finissons-en ! » déclare le futur vainqueur de ce duel.
Une aura bleutée se libère de lui et de son grimoire. Arito tente le tout pour le tout pour délivrer son Obujepawa de cette satanée glace en puisant dans son élément natif. En vain. Rien d'autre que le feu ne pourra le sortir de ce drame.
« Pejer Ilwaï ! »
Un puissant rayon de glace atteint sa cible et la congèle sur place. Rai et Rajik finissent par arriver sur les lieux. Leur ami au grimoire présente des gelures sur son corps.
« Ça va Yoru ? » demande le Shirenai.
« Oui ça va , je vais bien mais je crois que ma dernière attaque m'a vidé. J'aurais besoin d'un peu de temps avant de revenir à un état normal. »
« Moi voir ça ! Yoru pas déconner ! » confirme Rajik en voyant, effaré, la statue de glace d'Arito.
Le Zigrik qu'il n'est pas le seul à avoir perdu pas mal d'énergie. Les flux de ses amis ont perdu en intensité.
« Qui vous a mis dans cet état ? »
« L'invocatrice. Ne t'en fais pas. Elle ne nous causera plus aucun souci. »
Cette percutante affirmation, délivrée avec un calme sans nom, surprend celui qui vient d'enfermer Arito dans un cercueil de glace.
« Nous devons nous dépêcher avant que le Kirioku ne soit libéré. Qui sait qui cet Alnor a dû enrôlé ? » »
« Tu vas tenir le coup ? »
Il lui répond uniquement par un hochement de tête. Tous partent rejoindre le seul Shirenai à être de leur côté. Rai espère intérieurement qu'il va bien et qu'il est en train d'empêcher quiconque de s'emparer du Kirioku. Après avoir affronté Arito et Endalia avec ardeur, que pourrait-il se passer ? Tous ignorent que Tencubo affronte Fraya. Est-ce que le Conseil sentira les perturbations énergétiques localisées à Safaiatera ? Et, surtout, où est passé Alnor ?