L'arène entière semblait consumée par les flammes, un enfer ardent où la chaleur écrasait les spectateurs et les combattants.
Les flammes immenses léchaient les murs, dévorant tout sur leur passage.
Au centre, Liora, la favorite du tournoi, se tenait immobile, impassible au milieu du chaos qu'elle avait déclenché.
Ses cheveux flamboyants dansaient au rythme des feux qu'elle contrôlait, sa lance enflammée brandie avec une grâce terrifiante.
Face à elle, Masae, jeune et inexpérimenté, était paralysé par la terreur.
Ses vêtements avaient été réduits en lambeaux par les flammes de Liora, son corps couvert de brûlures.
Il tremblait, incapable de bouger, alors que l'aura écrasante de Liora s'intensifiait à chaque pas qu'elle faisait vers lui.
Liora avançait, son regard froid et détaché, comme si le jeune homme n'était rien de plus qu'un insecte.
Ses pas résonnaient dans l'arène silencieuse, chaque mouvement dégageant une puissance écrasante.
— Tu es pitoyable, dit-elle, sa voix glaciale contrastant avec les flammes ardentes qui l'entouraient. Tu ne mérites pas ta place ici. Retourne chez toi.
Elle parlait avec une autorité implacable, sans émotion ni pitié.
Pour Liora, Masae n'était rien d'autre qu'un obstacle sur son chemin, une distraction indigne de son temps.
Puis, sans hésiter, Liora leva sa lance enflammée et la projeta avec une précision dévastatrice.
La lance transperça Masae, son corps se soulevant légèrement sous l'impact avant d'être projeté à travers l'arène, comme un simple jouet.
Il s'effondra loin dans l'arène, son corps inerte, une traînée de sang marquant son passage.
Liora tourna le dos à Masae sans même un regard, ses yeux froids se dirigeant déjà vers sa prochaine cible.
Pour elle, ce combat était terminé avant même d'avoir commencé.
Le choc résonnait encore dans l'arène. Liora, avec une aisance terrifiante, avait réduit Masae à un simple pantin désarticulé, jeté à l'autre bout de l'arène.
Les flammes crépitantes embrasaient encore les lieux, et la chaleur écrasante semblait se mêler à l'aura écrasante de la favorite du tournoi.
※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※
Kurayami, dans les tribunes, fixait la scène, les yeux écarquillés, incrédule face à une telle démonstration de puissance.
Il serrait les accoudoirs de sa chaise, son cœur battant à tout rompre.
— C'est... inimaginable... murmura Kurayami, la voix tremblante d'étonnement. Elle l'a anéanti sans même faire d'effort...
Assise à côté de lui, Aiko l'observait du coin de l'œil.
Elle avait anticipé sa réaction.
Elle connaissait bien Liora, et son pouvoir dévastateur.
Elle la considérait à la fois comme une rivale redoutable et une force de la nature que peu de gens pouvaient espérer vaincre.
— Je t'avais prévenu, dit Aiko, d'un ton calme mais ferme. Liora n'est pas une simple combattante. Elle n'a jamais perdu ce tournoi, et chaque fois qu'elle le gagne, elle refuse d'aller à Kinokawa. Elle tourna son regard vers Kurayami. Tu ne peux pas la sous-estimer, Kurayami. Si jamais tu dois l'affronter, tu devras être à ton maximum.
Kurayami déglutit, encore incapable de détourner le regard de Liora, qui se retirait de l'arène sous les applaudissements effrénés des spectateurs.
Il se tourna finalement vers Aiko, une expression de doute marquant son visage.
— Mais... comment est-elle aussi forte ? demanda Kurayami, sa voix à peine un murmure. Elle semblait invincible. Je ne suis pas sûr de pouvoir la vaincre, même avec tous mes entraînements...
Aiko fronça légèrement les sourcils, mais ses yeux étaient empreints de douceur.
Elle posa un regard rassurant sur Kurayami.
— Tu ne dois pas te laisser intimider par elle, répondit-elle avec assurance. Oui, Liora est puissante, et oui, elle est peut-être la plus forte ici, mais cela ne signifie pas que tu es sans espoir. Elle aussi a ses faiblesses, même si elle les cache bien. Chaque combattant en a.
Kurayami hocha lentement la tête, mais son esprit restait hanté par l'image de Masae gisant au sol.
Liora ne semblait montrer aucune pitié, aucune émotion, et c'est ce qui le terrifiait.
— Je sais que tu as raison, murmura Kurayami, mais... c'est difficile de rester confiant après avoir vu ça.
Aiko sourit légèrement, se penchant un peu vers lui.
— Tu te souviens de ce que je t'ai dit quand on s'est entraînés ensemble ? demanda-t-elle doucement.
Kurayami la regarda, un peu perplexe, avant de répondre.
— Tu m'as dit que... Il marqua une pause, réfléchissant, avant de se souvenir. Tu m'as dit que peu importe combien les adversaires paraissent invincibles, c'est toujours la détermination et la stratégie qui font la différence sur le terrain.
Aiko acquiesça, satisfaite qu'il se souvienne.
— Exactement, dit-elle avec un clin d'œil. La force brute ne fait pas tout. Et je suis sûre que si tu affrontes Liora, tu trouveras un moyen de la surpasser. Je crois en toi.
Ces mots, bien que simples, apportèrent un certain réconfort à Kurayami.
Il inspira profondément, essayant de calmer l'agitation qui grondait dans son cœur.
Aiko avait toujours su comment le rassurer, comment l'encourager sans le pousser trop fort.
Et même si Liora représentait une montagne difficile à gravir, l'idée qu'il ne serait pas seul dans cette lutte lui donnait de l'espoir.
— Merci, Aiko, dit-il finalement, un léger sourire apparaissant sur son visage.
Aiko lui rendit son sourire avant de détourner son regard vers l'arène, où l'équipe soignante transportait Masae hors du terrain, toujours inconscient.
— Il reste du temps avant la fin de la journée, dit-elle d'un ton plus léger. Pourquoi ne pas en profiter pour faire un tour en ville ? On pourrait aller manger quelque chose. La ville de Valoria est vraiment magnifique, et il y a plein de choses a voir.
Kurayami, un peu surpris par la proposition, hocha la tête.
— C'est une bonne idée, répondit-il avec enthousiasme. Je n'ai pas vraiment eu le temps de visiter quoi que ce soit depuis qu'on est ici.
— Alors allons-y, dit Aiko avec un sourire plus large, attrapant son sac avant de se lever. Je connais un restaurant qui fait des plats délicieux !
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Ils quittèrent l'arène, se faufilant à travers la foule dense de spectateurs encore en ébullition après la démonstration de Liora.
La ville de Valoria était à la fois grande et vivante, chaque rue animée par des marchands criant leurs offres et des passants déambulant dans les ruelles pavées.
Kurayami se sentit immédiatement submergé par l'activité de la ville.
Les couleurs vives des étals de fruits, l'odeur de la nourriture grillée, et les éclats de rires des enfants qui couraient partout donnaient à l'endroit une ambiance festive et chaleureuse.
— C'est immense, déclara Kurayami, les yeux grands ouverts, admirant la ville qui s'étendait devant eux.
Aiko hocha la tête.
— Oui, et il y a encore beaucoup à voir. Mais d'abord, allons manger avant de continuer. Elle pointa du doigt une petite enseigne nichée entre deux grandes échoppes. C'est là-bas.
Kurayami s'efforça de se concentrer sur ce qu'Aiko racontait, mais son esprit semblait ailleurs.
Ses yeux se fixaient sur son sourire éclatant, sur la manière dont ses cheveux tombaient doucement autour de son visage à chaque geste qu'elle faisait.
La lumière tamisée du restaurant ajoutait une chaleur à l'atmosphère, rendant ce moment presque irréel.
Aiko, sans remarquer le trouble de Kurayami, continuait de parler, sa voix douce et enjouée :
— Je me souviens encore du jour où tu as trempé l'académie en essayant cette nouvelle technique d'eau... Elle éclata de rire en secouant la tête. C'était tellement drôle !
Kurayami, bien que légèrement gêné par ce souvenir, sourit à son tour.
— Oui, je crois que même Mr.Ken était un peu énervé ce jour-là, répondit-il en riant doucement.
Mais au fond, son esprit n'était plus complètement dans la conversation.
Aiko avait toujours été une amie proche, une alliée sur qui il pouvait compter, mais à cet instant, quelque chose semblait avoir changé.
Son cœur battait plus vite, et il ne comprenait pas pourquoi cette simple soirée au restaurant avait pris une tournure si différente.
Un moment de silence s'installa entre eux, interrompu seulement par les bruits de la ville qui filtraient à travers la fenêtre ouverte.
Kurayami se décida à parler, mais il ne savait pas quoi dire.
Alors, il fit ce qu'il savait faire de mieux : il changea de sujet.
— Alors, c'est vraiment l'un de tes endroits préférés ? demanda-t-il, un peu maladroitement.
Aiko hocha la tête, un sourire doux aux lèvres.
— Oui, je viens ici chaque fois que je peux. Il y a quelque chose de réconfortant dans cet endroit. Ça me rappelle un peu ma maison… dit-elle, avant de marquer une pause. Ses yeux prirent une teinte plus mélancolique. Enfin, ce que je considère comme ma maison.
Kurayami fronça légèrement les sourcils, sentant que quelque chose d'autre se cachait derrière ces mots.
— Ta maison... murmura-t-il, avant de la regarder avec plus d'attention. Tu veux dire ta vraie maison, avant d'arriver à l'académie ?
Aiko resta silencieuse un moment, ses doigts jouant avec les bords de son verre. Elle finit par hocher la tête.
— Oui... c'était il y a longtemps. Mais parfois, je repense à cette époque. Elle leva les yeux vers lui, une légère tristesse dans son regard. L'académie est devenue ma famille, mais je ne peux pas oublier d'où je viens.
Il y avait une fragilité dans ses paroles que Kurayami n'avait pas souvent entendue chez elle.
Aiko était toujours si forte, si sûre d'elle.
Il se rendit compte que, malgré leur proximité, il ne savait pas vraiment tout ce qu'elle avait traversé avant de le rencontrer.
— Je comprends, répondit-il doucement. On porte tous notre passé, mais ça ne définit pas qui on devient.
Aiko sourit faiblement, touchée par ses mots.
— Merci, Kurayami. Ça me fait du bien de parler de ça parfois, dit-elle, avant de reprendre une gorgée d'eau. Mais assez parlé de moi. Tu es prêt pour demain ?
Kurayami se redressa légèrement, surpris par la question.
— Eh bien... je ne suis pas sûr, admit-il, Je suppose que je le saurai une fois dans l'arène.
Aiko éclata de rire.
— C'est exactement ce que tu dirais ! Toujours à improviser sur le moment. Elle secoua la tête avec amusement. Mais c'est ce qui fait ta force. Tu ne recules jamais devant l'inconnu.
Kurayami haussa les épaules avec un sourire timide.
— C'est surtout parce que j'ai toujours quelqu'un pour me pousser à avancer, dit-il, la regardant avec sincérité.
Aiko le fixa un instant, et il crut voir ses joues rougir légèrement.
Elle détourna rapidement le regard, tentant de masquer son embarras.
— Ne sois pas si dramatique, dit-elle en riant doucement, mais sa voix avait perdu un peu de sa légèreté. Je ne fais que te rappeler de ne pas abandonner.
Ils continuèrent de discuter, l'atmosphère se faisant plus douce et détendue.
Kurayami sentit que quelque chose s'était rapproché entre eux ce soir-là, même s'il ne pouvait pas encore mettre de mots sur ce sentiment.
Ils continuèrent de parler, mais une certaine intimité s'était installée, un lien qui semblait s'être renforcé à travers cette soirée.
À un moment, Kurayami la regarda, et pendant quelques instants, il se perdit dans ses yeux.
Le bruit de la ville sembla s'estomper autour de lui, et tout ce qu'il voyait, c'était Aiko.
Elle parlait encore, mais il était trop absorbé par sa présence pour vraiment écouter.
Son cœur battait plus fort, sans qu'il ne sache exactement pourquoi.
— Kurayami ? l'appela Aiko, en agitant une main devant lui. Tout va bien ?
Kurayami cligna des yeux, revenant à la réalité.
Il se sentit soudain gêné, ne sachant pas comment expliquer ce qu'il venait de ressentir.
— Oh, oui… répondit-il en riant nerveusement. Je pensais juste à… quelque chose.
Aiko haussa un sourcil, légèrement amusée.
— À quoi donc ? demanda-t-elle, se penchant légèrement en avant, l'air curieux.
Kurayami détourna le regard, essayant de trouver une excuse.
— Euh… à mon prochain combat, dit-il finalement, se frottant la nuque. Je me demandais comment je devrais m'y préparer.
Aiko sourit doucement, mais elle semblait avoir remarqué la gêne de Kurayami.
Elle ne fit cependant aucun commentaire à ce sujet, choisissant de laisser la conversation reprendre son cours.
※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※
Après avoir terminé leur repas, ils décidèrent de continuer leur visite de la ville.
Valoria était pleine de vie, avec ses marchés colorés et ses artisans talentueux.
Kurayami et Aiko passèrent devant des échoppes vendant des armes, des potions, et des objets magiques, des bijoux, chaque boutique regorgeant de trésors uniques.
Mais alors que la soirée avançait, la fatigue commençait à se faire sentir.
Après avoir longuement marché, ils décidèrent qu'il était temps de rentrer à l'académie pour se reposer.
— C'était vraiment une belle journée, dit Kurayami en se retournant pour jeter un dernier regard sur la ville illuminée par les lampions.
Aiko hocha la tête.
— Oui, ça fait du bien de se détendre un peu avant la suite du tournoi. Tu as besoin de te reposer, tu vas avoir un autre combat difficile demain.
※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※
Kurayami se frotta les yeux, encore engourdi par le sommeil, tandis que la voix enjouée de Mme Kuroda résonnait dans la petite chambre.
Il se laissa tomber en arrière sur son lit, fixant le plafond.
L'image de Liora, implacable dans l'arène, revenait sans cesse dans son esprit, mêlée à ses propres insécurités concernant le tournoi.
Mais, de manière inattendue, la pensée qui persistait le plus était celle d'Aiko, assise avec lui au restaurant, souriant et riant.
— Je n'avais jamais passé de moments comme ça quand j'habitais encore à Kyoto… pensa Kurayami en soupirant.
Le contraste entre sa vie à l'académie et son passé était saisissant.
À Kyoto, il n'avait jamais vraiment connu ces instants de légèreté, de camaraderie.
Il avait toujours été plongé dans la solitude.
Ici, malgré la pression des combats à venir, il se sentait entouré d'alliés, voire d'amis.
Et Aiko... elle était spéciale.
— Allez, bouge-toi, Kurayami ! s'exclama Mme Kuroda avec un grand sourire, frappant joyeusement dans ses mains pour le faire sortir de son lit. Tu vas rater toute l'action si tu traînes encore !
Kurayami, toujours assommé par la fatigue, roula des yeux en entendant l'enthousiasme débordant de sa professeur.
— Vous êtes vraiment insupportable… grogna-t-il, attrapant son uniforme de combat posé près de son lit.
Mme Kuroda avait le don pour le sortir du lit de la manière la plus brusque possible.
Malgré tout, il savait qu'elle ne faisait ça que pour lui rappeler l'importance de rester concentré.
— Insupportable ? Moi ? rétorqua Mme Kuroda, feignant l'indignation avec un clin d'œil. Tu devrais plutôt me remercier de te motiver autant !
Avec un soupir résigné, Kurayami finit par se lever et s'habiller rapidement.
Il savait que le troisième jour du tournoi serait crucial, et même s'il se sentait nerveux, il ne pouvait pas se permettre de montrer de la faiblesse.
Il prit une grande inspiration avant de sortir de la chambre, laissant Mme Kuroda derrière lui.
※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※
Dans le couloir, l'arène était déjà en ébullition.
Les élèves, les combattants et les spectateurs se préparaient pour une nouvelle journée intense.
Kurayami avançait d'un pas décidé, mais au fond de lui, l'excitation était mêlée à une certaine anxiété.
Alors qu'il rejoignait les autres dans les tribunes, il croisa le regard d'Aiko, qui l'attendait, un sourire chaleureux sur le visage.
— Prêt pour une nouvelle journée ? demanda-t-elle, ses yeux pétillants d'énergie.
— Je crois bien que je n'ai pas le choix, répondit Kurayami avec un sourire en coin, tentant de masquer son appréhension.
Aiko le regarda avec attention, semblant deviner son trouble.
— Ne t'en fais pas, dit-elle doucement, tu vas t'en sortir.
Kurayami hocha la tête, un peu plus rassuré.
Les mots d'Aiko avaient toujours un effet apaisant sur lui, même lorsqu'il se sentait submergé par le stress des combats à venir.
Ils s'assirent côte à côte dans les tribunes, observant les premiers préparatifs pour les combats de la journée.
Kurayami se laissait entraîner par l'ambiance électrique de l'arène, mais ses pensées revenaient sans cesse à ce qu'il avait ressenti la veille.
Aiko était à ses côtés, parlant de tout et de rien, mais il ne pouvait s'empêcher de remarquer à quel point elle semblait lumineuse, comme si la tension du tournoi ne l'affectait pas.
La journée s'annonçait intense, mais quelque chose en Kurayami avait changé.
Peut-être était-ce la confiance que Aiko lui inspirait, ou peut-être était-ce cette nouvelle flamme qui grandissait en lui depuis leur soirée partagée.
Quoi qu'il en soit, il était prêt à affronter les défis à venir, le cœur légèrement plus léger.