Le combat dans l'arène devenait de plus en plus intense.
Takeshi, désormais enveloppé dans une aura maléfique émanant de sa faux noire, avançait lentement vers Tsubasa, dont l'expression changeait.
Ce qui devait être un combat simple était devenu une lutte contre une puissance inquiétante.
Tsubasa, toujours déterminé, ne comptait pas abandonner.
Il tendit la main, invoquant une vague d'énergie bleutée qui émanait de son corps.
D'un bond, il tenta une attaque rapide, ses poings renforcés par cette énergie, visant directement la tête de Takeshi.
Mais cette fois, Takeshi, bien plus rapide que ce à quoi Tsubasa s'attendait, esquiva avec une fluidité déconcertante.
— Trop lent, murmura Takeshi, son regard rougeoyant d'une lueur sinistre.
D'un geste vif, Takeshi brandit sa faux, traçant un arc mortel dans l'air.
La lame noire, enveloppée d'une énergie maléfique, frappa avec une précision implacable.
Tsubasa tenta de bloquer l'attaque avec ses bras renforcés par son aura, mais l'impact fut trop puissant.
La force de l'attaque le projeta violemment en arrière, son corps heurtant lourdement le sol.
Tsubasa se redressa, haletant, les mains tremblantes sous l'effet de la collision.
Son énergie semblait diminuer à chaque instant, tandis que Takeshi ne faisait que gagner en puissance.
Il levait sa faux, prêt à porter le coup final.
— Tu as été un bon adversaire, mais tu n'es pas à la hauteur, dit Takeshi d'une voix froide, sans une once d'émotion.
Sans donner à Tsubasa le temps de riposter, Takeshi abattit sa faux avec une vitesse terrifiante.
La lame noire fendit l'air, s'abattant sur Tsubasa dans un éclair sombre.
L'énergie maléfique entourant la lame sembla absorber ce qui restait de la force de Tsubasa.
Le choc final fit s'effondrer Tsubasa, à bout de forces. Il gisait au sol, inconscient.
L'arbitre s'avança immédiatement, levant la main pour clore le combat.
— Le vainqueur est Takeshi Nakamura !
L'arène tomba dans un silence pesant.
Personne ne savait exactement ce qu'il venait de se passer, mais tout le monde ressentait cette oppression dans l'air, cette présence maléfique qui semblait flotter autour de Takeshi et de sa faux.
Takeshi rangea sa faux, l'aura sombre qui l'entourait disparaissant peu à peu.
Son visage redevint calme, presque innocent, comme si rien d'inhabituel ne s'était produit.
Il jeta un coup d'œil à Tsubasa, inconscient, puis sortit de l'arène sous les murmures des spectateurs qui n'en revenaient pas de la tournure du combat.
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Après cette journée d'intenses affrontements, le groupe de Lysium se retrouvèrent à la salle à manger de l'académie pour prendre un repas bien mérité.
La salle était plongée dans une ambiance tendue après la série de combats, et plus particulièrement après celui entre Takeshi et Tsubasa. Tout le monde mangeaient en silence, leurs pensées s'entrechoquant à propos de ce qu'ils avaient vu plus tôt.
Kurayami, après avoir hésité plusieurs secondes, prit finalement la parole.
— Takeshi… cette faux… ce n'est pas une arme ordinaire, n'est-ce pas ?
Tous les regards se tournèrent vers Takeshi, qui, au lieu de paraître troublé par la question, haussa simplement les épaules, un léger sourire en coin.
— Disons que c'est un héritage. Une arme transmise depuis des générations, répondit-il, d'un ton décontracté. Il planta distraitement sa fourchette dans son repas avant de lever les yeux. Rien de bien compliqué.
Aiko, qui avait été particulièrement troublée par ce qu'elle avait vu pendant le combat, fronça les sourcils.
— Rien de compliqué ? Elle se pencha légèrement en avant, ses yeux fixant intensément Takeshi.
Cette faux émettait une énergie maléfique que même un idiot pourrait sentir. Elle n'a rien d'ordinaire. C'est une relique, et pas n'importe laquelle.
Kiyomi, qui écoutait attentivement, ajouta doucement :
— C'est comme si cette arme avait sa propre conscience. Quand tu l'as utilisée, on aurait dit que ce n'était pas uniquement toi qui te battais. Elle agissait presque… indépendamment.
Un silence lourd s'installa autour de la table.
Takeshi, les yeux toujours mi-clos, éclata soudain de rire, brisant cette tension.
— Vous dramatisez vraiment les choses, hein ? dit-il en secouant la tête, amusé. Oui, cette arme a une certaine puissance, mais il n'y a rien de dangereux là-dedans. C'est moi qui la contrôle, pas l'inverse.
Tsubasa, visiblement plus affecté par ce qui s'était passé dans l'arène, redressa la tête, toujours légèrement affaibli par son combat.
— Non… ce n'est pas ce que j'ai ressenti… Sa voix était faible mais résolue. Quand tu m'as frappé avec cette faux, j'ai senti une force extérieure… Ce n'était pas juste toi, Takeshi. Cette arme… elle dégage quelque chose de plus profond, de plus sombre.
Le regard de Takeshi s'assombrit légèrement, mais il garda son sourire.
— Peut-être que c'est toi qui te fais des idées. Tu as juste été surpris, c'est tout. Je t'ai battu parce que j'étais plus fort aujourd'hui, pas parce que ma faux est « vivante » ou quoi que ce soit de ce genre.
Kurayami, qui observait en silence, sentit un malaise profond.
Il ne pouvait s'empêcher de penser que Takeshi cachait quelque chose.
— Cette arme, c'est comme si elle absorbait quelque chose dans l'air, non ? lança-t-il soudain, cherchant à clarifier ses pensées.
Ren, qui était resté relativement silencieux jusqu'à présent, hocha la tête en signe d'approbation.
— Oui, j'ai ressenti la même chose. Elle dégage une aura qui semblait vouloir prendre le contrôle de l'espace autour de toi. Ce n'était pas normal.
Takeshi, semblant agacé par la tournure de la conversation, soupira longuement.
— Sérieusement ? Vous tous, vous exagérez vraiment. Écoutez, il posa ses couverts sur la table avec un claquement, je suis venu ici pour me battre et gagner, et c'est exactement ce que j'ai fait. Maintenant, si vous avez peur de moi parce que j'utilise une arme différente, c'est votre problème, pas le mien.
Aiko, toujours perplexe, secoua la tête.
— Ce n'est pas que ça. Une arme aussi puissante n'est pas censée être maniée si facilement. Si elle tombe entre de mauvaises mains ou si elle te dépasse, elle pourrait causer d'énormes dégâts. Ce que tu as montré aujourd'hui, c'était plus que juste de la force brute, c'était un pouvoir qui te dépassait.
Kiyomi, jusqu'ici calme, intervint à nouveau.
— C'est vrai, Takeshi. Ce n'est pas une question de peur, c'est une question de sécurité. Si cette faux a une volonté propre, elle pourrait te manipuler à ton insu.
Takeshi, frustré, se leva brusquement de sa chaise.
— Vous ne savez rien ! Sa voix, pleine de colère, résonna dans la pièce. Cette faux ne fait que renforcer mes pouvoirs, elle ne me contrôle pas ! Je suis maître d'elle !
Un silence tendu suivit son éclat.
Kurayami, sentant l'intensité de la discussion monter, tenta d'apaiser les tensions.
— On ne dit pas ça pour t'accuser, Takeshi, dit-il d'une voix posée. On a juste vu quelque chose d'étrange et on veut comprendre. Après tout, on est tous ici pour le même tournoi, et on est tous dans le même camp.
Takeshi serra les poings, son regard furieux balayant la table.
Puis, d'un geste brusque, il tourna les talons.
— Croyez ce que vous voulez. Ça m'est égal, lança-t-il avant de sortir de la salle, laissant derrière lui une atmosphère lourde et chargée.
Le groupe resta silencieux un moment après son départ.
Tsubasa se redressa légèrement, l'air pensif.
— Il est dangereux, murmura Tsubasa. Je ne pense pas qu'il sache réellement ce qu'il fait avec cette arme.
Kiyomi hocha la tête.
— Il est fort, mais cette force semble… instable. Si cette faux lui échappe, elle pourrait causer des dégâts irréparables.
Aiko, toujours assise, croisa les bras.
— Ce qui m'inquiète le plus, c'est que Takeshi semble convaincu qu'il contrôle tout. Mais si cette arme commence à le contrôler lui…
Ils échangèrent des regards inquiets, conscients que ce qu'ils avaient vu aujourd'hui pourrait n'être que le début d'un danger bien plus grand.
Cependant, avant qu'ils ne puissent discuter davantage, Kiyomi se redressa soudainement, ses yeux scrutant la salle.
— Attendez, où est passée Miyu ? demanda-t-elle soudainement.
Tous se tournèrent vers Aiko, qui s'était redressée à son tour.
— Je ne l'ai pas vue depuis son combat, répondit-elle, l'inquiétude dans la voix.
Kurayami fronça les sourcils.
— Peut-être qu'elle est retournée dans sa chambre après sa défaite. Ça a dû être dur pour elle.
Kiyomi, inquiète, proposa :
— Je vais aller vérifier. Elle était vraiment bouleversée après sa défaite.
Quelques minutes plus tard, Kiyomi revint, l'air sombre.
— Sa porte est fermée, et elle ne répond pas quand je frappe. Je pense qu'elle s'est enfermée.
L'inquiétude se lisait maintenant sur tous les visages.
Aiko, connaissant bien Miyu, se leva.
— Elle est probablement encore en colère contre elle-même. Je devrais aller lui parler… Mais avant qu'elle ne puisse faire un pas de plus, Yoko intervint doucement.
— Peut-être qu'il vaut mieux lui laisser un peu de temps. Cette défaite… ça ne doit pas être facile pour elle.
Ren acquiesça.
— Nous savons tous à quel point Miyu met tout son cœur dans ses combats. Perdre de cette manière… ça a dû l'affecter profondément.
Aiko, le regard baissé, murmura doucement.
— Je sais, mais elle ne peut pas affronter ça seule. Nous sommes tous dans cette convocation céleste ensemble.
Tous acquiescèrent en silence.
Miyu était une combattante forte, mais même les plus forts pouvaient vaciller après une défaite amère.
Ils savaient qu'elle avait besoin de temps, mais ils étaient également conscients que Miyu avait besoin de leur soutien.
La soirée se termina dans une atmosphère lourde, marquée par des questionnements, des inquiétudes, et des doutes sur ce qui allait suivre.
Takeshi s'éloignait de plus en plus du groupe, et Miyu s'enfermait dans ses émotions.
Le tournoi continuait, mais les relations entre les combattants devenaient de plus en plus complexes, et les ombres du passé semblaient prêtes à resurgir à tout moment.