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Chapter 12 - Soit ça, soit rien

Lucia Monica Fabien

Pendant l'espace d'un instant, j'ai dû oublier que tout ceci n'était en rien réel. Que ce n'était qu'un pacte avec le petit fils du diable... L'homme au cœur de pierre qui n'a pas hésité à me pieger pour me forcer la main. Et que tôt ou tard je devrais revenir à la réalité. Je me suis abandonnée complètement à Mathis au cours de cette danse si sensuelle pour célébrer nos soit disant fiançailles.

Je dois l'avouer, ça m'a fait du bien d'être dans ses bras. Je ne saurais le nier au fond de moi même. Même si je ne l'admettrais jamais devant personne. Pour avoir passé si longtemps sans la chaleur corporelle d'un homme, tout avait l'air décuplé comme sensation. Il a fallu que ce ce rustre comme je me plaîs à l'appeller vienne me ramener à la réalité. De manière si violente de surcroît. Comme je le déteste à ce moment précis de m'avoir rappelé que ce n'était qu'un contrat où les deux parties s'en sortiront gagnant. Lui pour les journalistes qui le harcèlent. Et moi pour ne pas retourner en prison. En somme, il me rappelle que je me suis vendue à lui. J'avais la rage.

Les gens autour avaient les yeux rivés sur nous. Je ne pouvais pas me permettre de réagir n'importe comment. Dès à présent, je compris que je devrais apprendre à faire semblant indépendamment que je sois contente ou non. A la longue cela deviendra insupportable si cela devrait continuer ainsi.

Malheureusement c'est ce genre de vie là que j'ai choisi à côté de ce diable quoique séduisant. Se sortir dans un pétrin pour aller se mettre dans un autre, je crois. Mais ai je vraiment le choix ? Le comportement de Mathis m'agaça au plus haut point. La personne en elle même était détestable. Qu'ai je supposé qu'il se serait passé d'autre ?

- On l'avait compris. Point besoin de le mentionner une fois de plus, répliquai je en essayant de paraître la plus naturelle possible. Je n'ai pas alzheimer Mathis.

- Parfait alors. Il ne faudrait pas que tu te fasses de fausses idées. Je ne veux pas te donner de faux espoirs. Nous deux, ça n'a jamais exister et ça n'existera jamais. Tu n'es pas mon type. Donc, il est hors de question que je te touche. Toi et moi ce sera juste un mariage blanc où chacun de nous en sortira gagnant. Rien de plus. Que ce soit clair pour toi.

Les propos de Mathis m'ont vraiment blessés... Jusque dans ma féminité je dois avouer. Cet homme, par ses mots, m'a donné l'impression que je n'étais en rien désirable. Moi non plus je n'avais envie d'avoir affaire avec lui. Mais tout de même, c'est humiliant. Cependant, il était hors de question que je me montre abattue face à lui.

- Bien. Tout est clair entre nous dans ce cas. Marions nous alors. J'ai parlé comme si cela ne me faisait ni chaud ni froid. Mais au fond, je bouillonne de rage. J'avais envie de quitter le restaurant et le laisser planter là.

- On pourra le faire dans une semaine si ça te va, déclara Mathis sans entrain.

Andrew se chargera de ta robe. J'ai hâte que ça finisse.

- Aucun problème pour moi, répondis je. Mais je veux choisir l'église moi même. C'est tout de même mon mariage. Et je met un point d'honneur là dessus.

- Ah ça ! Autre chose, me dit Mathis. Il n'y aura pas de mariage à l'église. On se mariera chez moi, dans mon jardin. Les trucs d'église ne m'ont jamais intéressé. Il en va de soi que mon mariage ne s'y déroule pas.

- C'est une blague ! Je m'estomaquai. Je n'accepterai jamais... Il m'attira à lui en fermant son emprise.

- Contrôle bien tes actions ma très chère future épouse. On est en public et tout le monde nous regarde. S'il devrait y avoir un scandale, je doute que je pourrais nous sortir de là tous les deux, il me sourit pour donner l'impression que l'on fait la danse du bonheur.

- Tu me menaces ?

- Pas du tout. C'est juste un avertissement ma chère. Vois le comme ma bonne action de la journée. Si tu crées un scandale, tu n'aimerais pas savoir comment je compte m'y prendre pour m'en sortir. Je te jure que non.

- Pathetique ! Vraiment, tu es pathétique mon cher. Je te plains. On dit souvent que personne n'est plus arrogant envers les femmes, plus agressif ou méprisant, qu'un homme inquiet pour sa virilité. Pauvre de toi. Tu dois te sentir très minuscule pour tenter ça.

Les dernières paroles que j'ai prononcées ont dues un peu écorché l'ego démesuré de Mathis cœur de pierre, qui malgré tout réagit avec calme et sang froid. Il pressa mon bassin contre sa bosse qui doit s'être durcie alors que l'ont étaient toujours en train de danser et me maintient collée à lui. Il me fait tourner et recommencer son petit manège.

- Tu vois bien la chose ? T'en as une idée, pas vrai ? Ou peut être que tu crois qu'elle est fausse... minuscule peut être ? Détrompe toi alors.

- ...

- Dommage pour toi que tu ne pourras pas y goutter. Tu aurais confessé par la suite que jamais avant cette fois tu n'avais été touché par un homme... un vrai... Comme moi qui saurait te faire grimper au rideau en 5 secondes.

- Espèce de... je dis en reculant alors que le reste de ma phrase se meurt au fond de ma gorge.

- Hey, pas de gros mots, il me retient. Ma future femme ne peut pas prononcé de  gros mots de sa jolie bouche. Que diront les autres s'ils t'entendaient ?

L'atmosphère sexuelle qu'il a créée rend l'instant tendu.

- Je ne comprends pas pourquoi tu tiens autant à ce mariage. A vu d'œil, je ne t'intéresse pas. Alors pourquoi moi ?

- Et moi, ce que je ne comprend pas, dit Mathis, c'est ton acharnement à vouloir un mariage religieux alors que tout ça n'est pas réel. Je te le dis franchement. C'est à prendre ou à laisser. J'ai déjà fait beaucoup trop de concession pour ce foutu mariage, il me fait virevolter de nouveau. Toi qui accordes autant d'importance au religieux, tu ne crois pas que cela devrait être la limite à fixer ? Dieu nous voit et il sait que c'est faux. N'allons pas emmerder le seigneur pour une broutille.

- Et moi je refuse de me marier ailleurs qu'à l'église, je conteste alors que je reviens buter contre son buste.

Mathis était visiblement agacé par la situation. Il se retenait juste par rapport au journaliste présent dehors. Je le sentais. L'un pouvait rentrer à n'importe quel moment. Je ne sais pas où ils ont eu la nouvelle de nos pseudo fiançailles. Tous les deux, on rejoignit notre table en faisant semblant de s'amuser jusqu'à la fin de la soirée. Au moment de sortir, Mathis me pris la main. C'était plus pour m'intimider qu'autre chose. Mais les gens présent ont cru que c'était un geste romantique et plein de belles intentions. Ils ont trouvés ça trop chou et ont sorti leur téléphone afin de prendre des photos.

- On va sortir ensemble. Soit très discrète s'il te plait. Je ne veux pas que ton visage se retrouve au premier plan dans les journaux demain dès la première heure. Ce n'est pas encore le moment pour cela. Il y a d'autre chose très importante à régler.

- Okay, me suis je contentée de dire.

Après tout, qu'aurais je pu dire d'autre ? On a pu se faufiler par l'arrière avec l'aide du chauffeur et par la même occasion éviter les journalistes. Enfin, on le croyait. On a ensuite pris le chemin menant vers ma maison. D'après lui, comme je vis dans un quartier dangereux, il ne pouvait pas me laisser rentrer toute seule. Après c'est lui qui va me dire que j'accorde trop d'importance à cette histoire de fausse mariage.

Une fois sur place, il a tenu à mettre certaines choses au clair avec moi.

- Reflechis bien à ce que tu veux. Il en est hors de question que je revienne sur mes décisions. On fera comme j'ai dit. C'est soit ça, soit rien.

- Entendu... Chef, ajouté je juste pour me moquer de lui.

Je suis descendue du véhicule et je suis rentrée chez moi. Mon petit lit bien douillet m'attendait tendrement. De son côté, le chauffeur de Mathis avait déjà redémarré.

Narrateur externe

La nuit a été longue pour tous les deux. L'un comme l'autre avait peur de la décision de la personne en face. Le lendemain, alors que Mathis s'était installé afin de prendre son petit déjeuner, Andrew est entré avec un journal en main à la hâte.

- Qu'est ce qui se passe Andrew ? Tu m'as l'air pressé. Il est assez tôt pourtant.

- Monsieur...

- Je t'écoute Andrew. Parle donc.

- Vos fiançailles sont dans les journaux, lâcha Andrew après s'être éclairci la gorge.

- Pardon ! Comment est ce possible, lui demanda Mathis les sourcils fronçés.

- Les photos et vidéos ont été prises par les personnes présentes au restaurant.

- Donc, il y a même des vidéos ?

Il se tient la tête.

- Mais bon sang ! Ces gens s'en foutent royalement de la vie privée des gens ou quoi ? Je savais que cela allait finir comme ça. Tout ça c'est toi et tes stupidités.

- ...

- Et bien oui. Tout ça c'est toi avec tes idées à la con.

- Heureusement que l'on ne voit pas trop bien le visage de madame. La lumière tamisée en est pour beaucoup.

- Heureusement, tu dis. C'est quoi l'évènement heureux dans tous ça ? Il demande furieux. Et maintenant si Lucia change d'avis il se passera quoi ? On va continuer à dire de moi que je sois un homme à femme et remettre en question mon intégrité de chef d'entreprise responsable, n'est ce pas ?

- Elle ne le fera pas monsieur.

- J'espère pour toi... Bon sang ! Il s'est exclamé en se tenant la tête. Il n'y a jamais de répis avec ces sangsues.

Après le départ d'Andrew, Mathis récupéra son téléphone et lance un appel.

- C'est sorti dans les journaux. Maintenant il n'y a plus de retour en arrière possible pour nous deux. Je ne veux pas faire l'objet d'un autre scandale. Donc, tu revois ta position. Sois tu t'amènes chez moi de toi même à l'instant. Soit je viens te chercher. Tu vois de toi même. La manière suave ou la force. Je crois que tu sais déjà qui je suis. Alors, ne me tente pas.

D'un autres côté, un vieux couple se prelassait à l'hôtel. Il prenait le petit déjeuner jusqu'au moment où les yeux de l'homme tombe sur la une du journal.

"Mathis Johnson,  l'un des hommes d'affaires les plus prolifiques des USA a demandé sa mystérieuse et belle petite amie que jusqu'à lors personne n'en avait entendu parler en mariage."

Il feuillete rapidement le journal tenu en main histoire d'en savoir plus. Une lueur d'incompréhension mélangée à la surprise lui parcourt les yeux.

- Mon amour, vient voir. Ce ne serait pas Lucia au bras de cet homme ?

- Non, elle répondit à peine avoir jetté un coup d'œil.

Elle regarde de nouveau.

- Ce n'est pas elle. Lucia est en prison et elle n'est pas prête de s'en sortir.

- Mais bébé, regarde bien. Elle lui ressemble.

- Ta vision te joue des tours mon amour. C'est tout.

- C'est tout ce que j'éspère, il déclare un peu paniqué.