Lucia Monica Fabien, épouse Johnson
En épousant Mathis, je croyais qu'en faisant cela, j'allais pouvoir être capable de résoudre la majorité de mes problèmes. Aujourd'hui je me rend bien malheureusement compte que non. Au moins avant ce mariage j'étais libre et je pouvais faire ce que je voulais. Je viens à l'instant de m'en rendre compte. Cette maison est pire qu'une prison. L'ennuie est mortelle. J'aurais mieux fait de dire non et de préférer la prison ferme à cette cage dorée.
De tout le reste de la journée, je n'ai plus osé aborder Mathis de nouveau. De toute façon, pour lui dire quoi ? Je suis d'abord allée m'enfermer dans ma chambre en espérant que cela allait me calmer. Mais rien. Ensuite, j'ai été marchée dans le patio afin de me changer les idées. Toujours nada. Puis, par la suite, j'ai opté pour regarder la télé. J'avais beau suivre mes émissions télévisées favorites, rien n'y fait. Je me sent toujours autant ennuyée que ce matin. Rien de ce que je ne faisait ne semblait m'amuser d'ailleurs. Alors, je commençais à regretter d'avoir epousé cet homme si ennuyeux, qui maintenant allait me transmettre l'ennui. On aurait dit une maladie transmissible.
Maintenant je se retrouve dans une prison. Dorée, oui. Ceci dit, cela reste une prison tout de même. Il est clair que beaucoup de femmes donneraient tout pour être ici à ma place. Toutefois ce n'était pas mon ressenti à moi. Cet homme était bien trop grotesque selon moi. Ce mariage a été une erreur. C'est comme ce jour où je suis tombée sur le corps inerte de Sébastien dans sa chambre et que j'ai voulu le réanimer. Ceci m'avait conduite à la prison.
- On peut toujours sortir si tu veux, me dit Mathis qui arrivait derrière mpi en remarquant mon air irrité.
- Mais tu as dit que je ne pouvais pas encore me montrer en publique, répondis je peinée.
- Exact. Et tu connais mes raisons. Tu peux ne pas les partager ou même les comprendre. Mais il est nécessaire de faire le nettoyage avant de te montrer. C'est indéniable. Mais...
Je baisse la tête pour ne pas exposer mon regard assombri par la tristesse.
- Mais, il y a un moyen, enchaîna l'homme. Il suffit juste de vérifier qu'il n'y a pas de journalistes ou de personnes malintentionnés aux alentours de la maison. Et on y va.
- Et même si c'était le cas, on nous reconnaîtra facilement où on va. Enfin... je veux dire, on te reconnaîtra. Cela ne nous aurait servi que pour sortir d'ici.
Mathis sourit face à autant d'innocence de la part avant de répondre. Je n'avais pas encore compris ce qu'il avait l'intention de faire. Une personne qui a toujours été sur le feu des projecteurs l'aurait clairement compris pourtant. Sur ce, il a raison de me traiter de villageoise. J'y connais rien à ces choses là.
- On peut toujours se déguiser, il tente de m'expliquer.
- Se déguiser ! Je m'exclame. Et avec quoi ?
- Des képis, des lunettes de soleil, un sweat à capuche... Des fausses moustaches même si tu veux. Le but est de passer incognito.
Je me tord de rire. A cet instant mon cerveau cherche à imaginer à quoi ressemble un Mathis déguiser. Jamais je n'ai vu Mathis aussi relaxé qu'à ce jour. Après tout, ce n'est pas comme si on se connaissait depuis si longtemps que ça. Ce mariage a tout précipité entre nous. Les étapes ont été sautées.
- Cela me fait tout drôle, expliqué je en riant. Vous déguiser ! Vous ! Je répétai de nouveau. Vous avez fait ma journée, je prononce en recommençant à rire.
- On est d'accord alors, se contente de répondre Mathis qui apparemment n'était pas fâché que je me moque de lui de la sorte. Je crois que j'en ai quelques uns dans ma chambre. Attends ici. Je vais aller les chercher.
- Je n'en aurai pas besoin. Personne ne sait qui je suis, je déclare.
- Ne prenons pas le risque. Avec ces journalistes, on ne sait jamais. Tu sembles oublier que la video de notre fiançaille a fuité, me corrige Mathis. A première vue on ne saurait te reconnaître. Mais si tu t'exposes, on peut bien faire le lien. On en aura besoin tous les deux, je dirais. On sortira sans voiture. Ainsi, on pourra se fondre dans la masse plus facilement. Ça te va ?
- J'achète, dis je émue.
Je profite du fait que Mathis ait monté chercher les déguisements pour aller m'installer au balcon afin d'appeller la seule amie que j'ai, mon avocate, maître Lisa LARSON. Je lui explique comment évoluent les choses dans la maison de Mathis jusqu'à lors. Lisa, pour mon plus grand dessaroi semble être d'accord avec ce que propose Mathis. Elle ne l'exprime pas clairement, mais elle me le laisse penser.
- Il me semble que quelqu'un encourage les actions de Mathis. Je te signale que tu es censée être de mon côté.
- Je le suis. Mais, il a raison Lu. Ce n'est pas le moment de te montrer. Après un tel scandale, il vaut mieux laisser le temps au temps afin que celui ci fasse son temps. Accorde leur le temps de vous oublier. Le temps d'un autre sujet croustillant qui saura les tenir en haleine. L'important en ce moment c'est de se pencher sur ton dossier et voir ce qu'il est possible de faire. Si on arrive à obtenir une révision de peine dans ton cas et qu'on réussit à t'innocenter, ton intégration se ferait plus aisément. Tu n'auras plus besoin d'enchaîner les p'tits boulots. Et après ton divorce avec Mathis, tu pourrais facilement te refaire une vie avec tout ce qu'il va te donner.
- Oui, mais pour l'instant je dépends de lui et je n'aime pas ça Lisa. Je ne l'ai épousé que parce que je croyais qu'il pouvait régler mon histoire avec la justice. Pas pour devenir riche par la suite. Je ne suis pas un parasite Lisa. Et encore moins quelqu'un de oisif. J'aime toujours avoir quelques choses pour m'occuper. Ce qui n'est pas le cas pour le moment. Même en prison, je n'étais pas aussi inutile. Je nétoyais le sol du réfectoire après que chacune ait fini de manger. Donc...
- Bah, dis toi que cette situation est temporaire ma belle. De notre côté, on fait le max pour t'aider... Vu que ton mari est riche ça peut aller plus vite que ça ne l'a été avec moi, je pense. Souviens toi de comment cela nous a été difficile qu'on nous transfert certains éléments de preuve alors qu'on avait fait la requête. Ils n'oseront pas faire la même chose si c'est ton mari qui s'en charge. Laisse le faire.
Je soupire. Sur ce coup, elle a raison Lisa. L'enquête a été bâclée. Tout a été fait dans le but d'accélérer le processus. J'ai été condamnée alors qu'il n'y avait pas assez de preuves pour constituer un dossier. Certains éléments pouvant m'innocenter ont disparu comme par magie. Comme c'est pratique.
- Au moins quelques chose de bien dans toute cette histoire de faux mariage, j'admet péniblement.
- Je vais constituer un dossier avec tous ce que j'ai pu rassembler jusqu'ici. Et je viendrai avec demain. Tu peux prévenir ton mari de ma venue. Il m'en avait déjà fait la demande.
- D'accord. Merci beaucoup Lisa.
En me retournant, je me rend compte que Mathis était derrière moi, debout assez calmement. Je ne sais pas ce qu'il a pu écouter. Ni depuis quand il était là.
- Ah ! Tu es là, dis je avec un sourire gêné. Je te pensais encore là haut.
J'avais la tête baissée. Mathis réagit comme si de rien était. S'il avait entendu, c'est qu'il devrait être un sacré bon acteur pour ne rien laisser paraître. Mais bon, de ses capacités d'acteurs, j'en ai déjà fait l'expérience à maintes fois.
Il me tend de quoi me déguiser. Je m'applique et on sort ensemble par la porte arrière de la maison.
- On va devoir courir. Et, beaucoup, quand on sortira d'ici, il me prévient. Prépare toi.
- Pourquoi, questionné je perdue ?
- Afin de s'écarter au plus vite de la propriété. Plus vite on sera loin d'ici, moins il y a de chance que l'on fasse le lien... que l'on nous reconnaisse.
- Ah ! Je vois. Eh bien, on va donc voir ce dont j'ai retenu de la course d'orientation au collège.
- A 3 on y va. Prête ?
Je fais oui de la tête. Mathis se mit alors à compter.
- 1, 2, 3... Allez, un. On bouge.
On se mit à courir comme des gamins dans la rue. On le fait sans regarder en arrière. Aucun des gardes du corps n'a remarqué qu'on s'est absenté au moment des faits. On est fort. Arrivés à un carrefour, lui et moi, on se pose pour respirer.
- Pas mal, me dit Mathis. Tu es plutôt rapide. Mes félicitations !
- Plus jeûne j'ai remporté des trophées dans cette discipline.
- Tu m'étonnes !
Sans le savoir, Mathis était en admiration devant moi. Cette fois, on repartait en marchant.
- Pourquoi tu fais tout ça ? Je lui demande quand on fut loin.
- Que je fais quoi ?
- Ce que l'on fait là. Sortir ensemble... courir comme des gamin. C'est toi qui as dit que je ne devrais pas accorder plus d'importance à ce mariage qu'il n'en a.
- Ah ! Ça ? Eh bien, ce n'est pas parce que l'on n'est pas vraiment marié que je ne peux pas te faire plaisir. Ce mariage n'est pas un champ de bataille Lucia. On est adulte tous les deux. Donc on devrait être capable de trouver son compte chacun de ce mariage fabriqué de toute pièce comme tu aimes si bien le dire. Rendons ce moment agréable pour tous les deux. Je ne t'aime pas. Tu 'e m'aimes pas. Il n'y a aucune raison que cela change.
La vérité est que Mathis avait entendu une bonne partie de ma conversation téléphonique avec Lisa tout à l'heure. Mais comme il n'avait effectué aucun commentaire, j'avais cru que non. Pourtant, il n'a juste pas voulu m'embêter plus que j'avais l'air de l'être déjà en me faisant comprendre cela. Il savait qu'il y avait d'autres moyen de tout gérer.
- Ce que je te propose c'est une journée loin de tout, m'explique Mathis. Le reste, on s'en passe.