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Chapter 17 - Une journée loin de tout (suite)

Mathis Johnson

Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas fait de pareilles folies. Marcher à pied dans les rues de la ville m'aidait autrefois à m'évader. Mais aujourd'hui, je ne le fais pas pour moi mais pour ma femme. Ma femme !  Cela me sonne bizarre de prononcer pareil mot.

Elle en avait besoin et je me suis executé. Sans le savoir je venais d'ouvrir une fenêtre de ma vie que je ne sauraisplus renfermer. Et les rayons qui y pénétraient risqueraient de me brûler. Comme on dit, les feux de l'amour sont aussi doux que fatales. Et ce n'est pas moi, même au sommet de mon arrogance qui m'en échappera.

Au cours de notre petite escapade, on arrive au devant d'un club de sport et de jeu. L'entrée principale était somptueuse. Du dehors on pouvait déjà s'imaginer à quel point c'était prestigieux.

- Viens, allons à l'intérieur, je l'invite à me suivre. Tu sais jouer au tennis aussi ?

- Je me débrouille un peu... Je ne suis pas... J'ai arrêté de jouer il y a longtemps.

- Allons voir ce que tu as dans le ventre alors, je la tire à moi.

- Tu seras surpris très cher, répondit Lucia comme sur un air de défi.

Elle me défie ? Tout ce que j'aime. On va la faire redescendre un peu alors. L'un après l'autre, on rentre ensemble au club. Après avoir passé l'entrée, je reviens sur mes pas.

- Avance un peu, j'ai oublié de dire une chose au gardien.

- D'accord, répondit Lucia en continuant d'avancer sans se douter de rien.

J'allai retrouver le gardien et m'adressa à lui en ses termes :

- Fais préparer ma salle de jeu personnelle. Et inutile de te dire que personne ne doit être mis au courant de ma présence en ces lieux. Je tien à passer inaperçu.

- Oui monsieur, répondit le gardien.

Je reviens trouver Lucia qui tournait en rond ne sachant pas par où aller.

- Un petit oiseau m'a dit que Lucia Monica JOHNSON était un peu perdue. Je viens lui proposer mon aide.

- N'importe quoi. J'admirais juste le paysage. C'est très beau ici. Comment as tu connu cet endroit ? Elle demande en se tournant en fixant de partout au passage.

- C'est mon...

C'est me mien, j'allais lui dire. Mais à ses yeux je suis déjà bien trop arrogant pour me vanter encore des biens que je possède. Et la mettre mal à l'aise en ce jour, ne fait pas parti du plan.

- Par un ami. Il venait souvent ici, je me suis repris. Puis un jour il m'a invité à venir ici avec lui. Et puis voilà, j'ajoute en scrutant ses réactions.

- C'est merveilleux ici. J'ai déjà repéré plein de coin détente. Je l'avoue, elle s'emmerveille.

- Tu peux t'y inscrire si tu veux, je lui propose.

- Dans ces genres de club, les personnes comme moi semblent facilement insignifiantes. Je ne crois pas que je pourrais fréquenter pareil endroit. Je supporte mal le mauvais regard des gens.

- Comment tu as survécu en prison ?

Son regard maussade me fit comprendre à quel point ma question a été déplacé. Pourtant j'ai demandé en toute innocence.

- Euh... désolé. Je ne pensais pas à mal. C'est juste que je me disais que le regard des autres sur toi ne devrait pas avoir de l'importance.

- Peut être. Mais je ne fréquente pas habituellement ce genre d'endroit.

Comment expliquer ce qu'il s'était passé au restaurant j'aurais voulu lui demander. Mais, une bourde ça passe. Mais si je devais en commettre un autre, cela risquerait de gâcher la journée. Alors, je me tais.

- De plus, je devine que cela doit être réservé à une catégorie de personnes en particulier, elle ajoute.

Elle ne croyait pas si bien dire. Dans ce club, seul les gens friqués de Los Angeles pouvaient se payer l'un des packs d'abonnement. Toutes ses personnes qui le fréquentaient étaient des gens de la haute société et qui voulaient exposer leur richesse aux yeux de tous. A leurs yeux, c'était une sorte de concours où celui qui pouvait dépenser le plus en une journée gagne. Mais ça, je n'allais pas le lui dire. Encore une fois, je n'ai aucune raison de lui exposer ma richesse. Elle est déjà beaucoup trop mal à l'aise.

- Je connais le proprio. Je peux lui demander. Il peux t'obtenir un pass mensuel et pour très peu. Actuellement, ils offrent une réduction de près de 70%, je crois.

- Et pour le mois prochain, on en fait quoi ?

- On réglera ça le mois prochain. Viens allons y. Tu ne vas tout de même pas revenir sur ta décision. Je vais te mettre la raclée de ta vie.

- Pas du tout. On ne m'a pas appris à fuir dans ma famille. Mais à affronter chaque épreuve qui pouvait se présenter devant moi. Et là raclée mon cher Mathis, c'est moi qui vais te la mettre, elle soulève son buste.

- C'est bien. On va voir ça.

On se dirigea vers ma salle de jeu bien décidés à lui faire passer l'envie d'avoir la grosse tête. Lucia s'emmerveilla encore plus en découvrant la splendeur des lieux. Ce qui gonfle mon orgueil. Plus pour être celui qui lui procure cette joie que pour être le maître des lieux.

- Mon Dieu ! Des endroits comme ça existe vraiment, se dit elle tout bas.

Malheureusement pour elle, j'avais tout entendu. Et cette fois, je décidai de lui répondre.

- La cité des anges regorge de pareils endroit. Il suffit juste...

- D'avoir le moyen de se le permettre, ajoute Lucia, m'empêchant par là de terminer ma phrase.

- J'allais dire qu'il suffisait juste de savoir par où chercher.

- Hmmmm, je vois. Mais cela revient au même.

- Allons nous changer.

- On va jouer ici, questionne Lu les yeux écarquillés. Quand tu as dit tennis j'ai cru que...

- On va jouer au tennis de table. Ping pong si tu veux, dis je en me dirigeant vers la salle disponible à cet effet.

- Et pourquoi il n'y a personne d'autre ici ? Elle demande en me suivant de près.

- Tu as oublié que l'on était en cavale ? Répondis je avec humour. Comment penses tu qu'on allait pouvoir jouer avec du monde autour de nous ? Tu voudrais que l'on nous reconnaisse ?

- Tu as dû payer une fortune pour cela.

- Assez parler d'argent. Contente toi de te changer. Va dans le box d'en face. J'y vais à celui là.

On troqua nor vêtements de camouflage pour un short et un t-shirt chacun et on revient vers la table de jeu.

- Tu connais les règlements de base, je la questionne ?

- Il faut que la balle fasse un rebond dans chaque camp. Si elle touche le filet, il y a « let » et le service est remis. Le service en diagonale n'est obligatoire qu'en double. En simple, vous servez où vous voulez. Chaque joueur a 2 services consécutifs. À 10 partout, chaque joueur n'a plus qu'un seul service. La raquette et la balle doivent se situer au dessus du niveau de la table et derrière la ligne de fond. Le lancer doit se faire main ouverte, à plat, face vers le haut, et la balle doit atteindre au moins 16 cm. Le lancer doit être vertical. La balle doit toujours être visible, me répond Lu.

- Bien. On va en ajouter d'autres. Juste pour la partie. Celui qui n'arrive pas à tenir longtemps, même s'il menait au score a perdu.

- C'est de la triche, se plaint Lucia.

- Pas du tout. la résistance ça compte aussi. De plus, il faut que l'on joue pour quelques chose. Celui qui gagne pourra demander ce qu'il veut à l'autre, je poursuis.

- Ce qu'il veut tu dis ? Hmmm, c'est très intéressant s'extasia Lucia alors qu'elle ne s'est pas rendue compte de l'entourloupe.

- Et pour finir, celui qui perd devra supporter les caprices de l'autre pendant une semaine entière.

Lucia hesita. Cela fait tellement longtemps qu'elle n'a pas tenu une raquette. Elle doit avoir peur de perdre. Qui sait jusqu'où je pourrais aller dans mes délires de diablotins ? En tout cas, moi même, je ne le sais pas.

- Tu as peur ? Tu n'es pas sûre de pouvoir gagner madame Johnson ? N'as tu pas dit que j'allais être surpris ? Surprend moi alors. A moins que tu y renonces ? Serais tu une lache Lucia ? Je n'ai pas epousé une mauviette tout de même ?

Je faisais tout pour provoquer Lucia. Cette dernière fini par accepter le défi. Elle s'est jetté dans la gueule du loup sans le savoir. A force de tricherie, et de fourberie, j'ai fini par gagner la partie. Ce qui enrage Lucia.

- Je me demande ce qui me ferait plaisir comme prix, je me moque en portant une main à mon menton en faisant mine de réfléchir.

- Ça ne compte pas si tu as triché.

- Ce que tu dis là était dans les règlements ? Ne soit pas mauvaise joueuse. Accepte donc ta défaite ma chère. Et honore ta part du contrat.

- Et moi qui pensais que tu étais un homme de parole. Je me suis bien fait avoir.

Je m'esclaffe face à la mine trop serieuse de mon pseudo épouse. Elle a trop pris les choses au sérieux. Ce n'était qu'un jeu après tout. C'est bien Lucia ça. Elle prit trop les choses â cœur. En dessous de son côté sauvage, elle est une petite fille très apeurée. Je me demande comment une personne comme elle a pu finir en prison.

- Tu t'emportes beaucoup trop vite, je la taquinais en espérant qu'elle se relaxe. Tu vas très vite vieillir si tu ne changes pas ce côté là de toi.

Lucia s'enrage encore plus à ses mots. Alors que moi, j'agissais comme si de rien était.

- Allons nous rhabiller. On va porter de nouveau les mêmes vêtements que l'ont avait quand on venait d'arriver. Je vais prévenir afin que l'on revienne nous chercher. On ne pourra pas refaire le trajet à pied au retour. Ce serait beaucoup trop fatiguant pour tous les deux.

Elle me toise et rentre dans le box afin de se changer. Elle était furieuse. Si elle le pouvait, elle serait partie dépuis tout à l'heure en laissant le pauvre homme que je suis ici, au club. Malheureusement pour elle... Quant à moi, je continuais à rire comme un dingue. Personne ne sait ce qui m'amusait autant.

- Je te taquine juste, je lui avoue sans pouvoir contenir mon fou rire. Tu ne le vois pas ?

Elle avait déjà le dos tourné. Et même si tel n'était pas le cas elle était déjà beaucoup trop énervée pour me répondre correctement

Voyant que Lucia ne répondait pas, je laissai tomber les blagues de peur d'atteindre le point de non retour avec elle et rappelle alors mon chauffeur afin qu'il vienne nous chercher au club. Puis, je m'en vais à mon tour me changer.

- Ce sera pour une autre fois... Lucia, je me suis dit en souriant.