Lucia Monica Fabien, épouse Johnson
C'est assez troublant de m'imaginer que quelqu'un ait pu formenter tout ça juste avec pour intention de me piéger. J'étais juste une gamine sans histoire à l'époque. Qu'aurais pu gagner cette personne en m'envoyant en prison ? Qu'ai je fait pour mériter ça ? J'ai beau me questionner que je ne trouve pas grand chose à comprendre des événements passés.
Ce qui me chagrine, c'est de penser qu'Ashaya, ma seule amie de l'époque, ait pu y avoir un rôle à jouer. J'étais tellement loin dans mes pensées que je n'ai pas remarqué le moment ou Mathis s'est approché de moi. J'ai même sursauté quand ce dernier posa la main sur mon épaule.
- Pardon ! Je ne te pensais pas si absente, s'excuse t'il.
- Ce n'est rien. Tu avais besoin de quelques chose ?
- Non, non. Juste savoir comment tu allais et ce que tu comptais faire pour t'occuper de la journée. Je peux peut être toujours te prendre comme assistante à l'entreprise en attendant que ton affaire soit résolu. Cela ne devrait pas prendre de temps. Qu'est ce t'en dis ? Ou du moins tu pourrais aller au club histoire de te relaxer un peu. Tu es beaucoup trop tendue, je trouve.
- C'est d'accord, j'accepte n'ayant pas vraiment le choix. Va pour le boulot d'assistante. C'est toujours mieux que rien. Rester ici sans ne rien faire n'a rien de différent avec la prison. Et le club c'est pas mon délire. Tu m'as obtenue une carte membre. Je ne sais pas comment t'as fait. Je vais essayer de faire honneur à cette carte quand je pourrais. Mais ne compte pas sur moi pour en faire ma deuxième maison.
- Parfait. Je vais arranger cela avec Andrew. Il se chargera de t'expliquer les choses avant que tu ne prennes tes fonctions. Tu n'auras pas grand chose à faire. J'ai déjà un assistant. Avec tout ce qu'il y a à faire, je suis certain qu'Andrew trouvera quelque chose pour toi.
- Je te suis, alors. Mathis allait se retirer. Il a dû se souvenir d'une chose car il revient sur ses pas.
- Avant que je n'oublie. Ta carte d'abonnement au spa es prête. Andrew te la rapportera ce soir. Je voulais te l'annoncer depuis tout à l'heure. A partir de cet instant, tu es membre à part entière de ce club. Tu y vas quand tu veux. Et surtout, ne te laisse pas intimider par d'autres personnes. Tu es là au même titre qu'eux. Ton abonnement est payé exactement comme le leur. Je connais trop bien ce genre de personne. Il y aura sûrement l'un d'entre eux qui tentera de te mettre mal à l'aise. Alors ne te laisse pas faire.
La nouvelle m'a réjoui le coeur. Sa façon de me prévenir comme s'il s'inquiétait vraiment pour moi me laisse perplexe. Faisait il cela pour moi ou parce qu'il ne veux pas que sa femme ait l'air faible face aux autres ?
Qu'importe les raisons. Au fond de moi, je m'extasiais tout de même. Mais je ne voulais pas que Mathis me prend pour une intéressée. Alors, je met le plus de calme possible dans ma réponse.
- Merci. Je te rembourserai quand j'aurai commencé à travailler. Juste dis moi combien je te dois maintenant.
- Si tu y tiens. Mais ce n'était qu'un cadeau pour ma femme... Enfin, ma fausse femme comme tu me le répète souvent.
- Tu m'en fais déjà plein de cadeau. Se battre pour ma liberté reste la plus importante. Si cela devrait marcher, je te serai tellement reconnaissante. Mais ces autres choses ne font pas partie du contrat.
- Prend le comme... un bonus. Et pour ton innocence, cela prendra peu de temps. Crois moi, cela va marcher, il me touche les mains.
- Que Dieu t'entende ! Et dire que je t'appelais Mathis cœur de pierre.
- Quoi ? Il se retourne.
- Rien.
- Toi et moi on s'entraîde Lucia. Arrête de croire que tu abuses de ma bonne foi.
- Ouais ! Je grimace.
Mathis Johnson
J'ai bien étendu ce qu'elle a dit. Je voulais juste qu'elle répète.
- Comme ça, elle me surnomme cœur de pierre ? Je souris. En tout cas c'est mieux que pas de cœur du tout.
Cette fois je m'en vais pour de bon. En partant, je contacte Andrew afin de tout mettre en place pour que Lucia puisse commencer le boulot dès la semaine prochaine. Je lui ai aussi confié une autre mission assez importante. Après cela, je me suis enfermé à l'intérieur de mon bureau pour pouvoir travailler dans le calme. J'avais à peine commencé que j'ai reçu l'appel de ma sœur. Pourquoi cela ne m'étonne pas ? Elle a même tardé. Mahalia n'est pas intrusive. Sauf quand c'est maman qui l'envoie. Et le fait que je boude actuellement ses appels je savais qu'elle allait passer par ma sœur.
- C'est vrai ce qui se dit de toi dans les journaux ?
- Bonsoir Lia ! Je vais bien. Ma femme aussi ?
- Ta femme ? Tu... Tu me fais une mauvaise blague ?
- Pourquoi ? Suis je aussi moche qu'une femme ne voudrais pas de moi ?
- Ne fait pas le clown Mathis. Tu vois bien où je veux en venir. Tu t'es non seulement fiancé sans nous informer, nous qui sommes ta famille. Tu t'es marié aussi. Mère ne sera pas d'accord.
- Je ne crois pas avoir quemandé son approbation.
- Elle va péter un câble.
- Alors ne lui dit pas sœurette. Je l'en informerai moi même quand je serai prêt.
- Tu l'aimes ?
- Qui ?
- Ta femme, enfin.
- Mais bien sûr. Pourquoi crois tu que je l'ai épousée sinon ? J'ai trouvé une femme que j'aime et qui m'aime. La logique a été que je l'épouse.
- C'est passé tellement vite... Enfin, si tu es heureux, je le suis. Je vais me contenter de répéter à maman que tu vas bien.
- Merci ma sœur. Je savais que je pouvais compter sur toi.
Une semaine plus tard les avocats sont revenus avec de nouvelles pistes. Plus concrets cette fois. Certains des éléments clés de l'enquête qui étaient porté disparus ont refait surface comme par magie. Les déclarations des témoins. Les informations liées aux évènements sur la mort du médecin légiste. Les images des caméras de surveillance avant et après le moment où Sébastian était censé être mort. Ils ont tous passé en revus avec Lucia.
- Les témoins n'ont pas menti. Vous étiez vraiment sur les lieux du crime bien avant l'heure présumée du décès.
- Impossible, clame Lucia.
- Pourtant vous y étiez.
- J'étais chez moi.
- Alors, tu dois avoir un super pouvoir pour te retrouver à deux endroits au même moment. Ce qui nous complique la tâche. Le jury peut très bien décider de l'irrécevabilite du dossier si on ne trouve pas rapidement quelques choses, déclare maître Espinosa. Alors je vous repose la question madame Johnson. Êtes vous sure d'être totalement blanc dans cette histoire ? J'ai déjà fait analyser les vidéos. Aucune d'elles n'a été truquée. Êtes vous vraiment arrivée chez lui à l'heure que vous avez indiquée et non avant ? Reflechissez madame.
- J'étais chez lui ce jour là. On ne devrait que discuter. Sauf qu'il était déjà mort à mon arrivée. Je vous dis vrai.
Les avocats, ainsi que moi, ne comprenions guère ce qui se passait. Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure qu'il n'avait aucune confiance dans ce que je dis.
- Ma femme ne l'a pas fait. Si elle dit qu'elle est innocente, je la crois. Elle n'a aucun intérêt à mentir.
J'entrelace mes doigts avec ceux de Lucia. Puis, je me retourne et fis face à Lucia. Quoique je suis intervenu pour calmer les nerfs, j'avais besoin de sa confirmation. Ce serait trop dommage qu'un nouveau scandale éclate alors que moi, tout ce que je cherchais c'était d'en finir avec certains. Maman allait me tuer.
- Je ne l'ai pas tué, confirme Lucia.
- J'ai envie de vous croire madame Johnson. Nous sommes vos avocats. Et notre rôle c'est de vous sortir de là, ajoute maître Davilla. Cependant c'est mieux quand on connaît déjà où sont stockés les cadavres. Je peux vous l'assurer. Comme ça on n'est pas pris par surprise au moment où ils vont émerger. Et on peut mieux vous défendre. Lucia ne cessait de clamer son innocence malgré tout ce que disaient les autres.
- Il se peut que tu oublies certains détails. Après tout, c'était il y a 10 ans Lucia. Essaie de réfléchir. De quoi te souviens tu ? Je l'encourage.
- Je vous dis que non. Je me souviens de tout exactement comme si c'était il y a 10 ans. Comment pourrais-je oublier cette journée marquant le début de mon cauchemar ? L'aspect de la pièce. Mes vêtements, ceux de mon fiancé, la peinture dans la chambre. Tout. Ce n'est pas de ces jours qu'on oublie facilement.
Ils la regardaient tous sans placer le moindre mots. Ce qu'elle disait n'avait aucun sens. Alors que diable fout elle sur cette vidéo de surveillance ?
- Ce n'est pas nous qu'il va falloir convaincre, mais le jury. Je ne vais pas te mentir ma belle. Cela s'annonce mal, dit Lisa.
- Fais moi voir cette vidéo dont vous parler. Je vous dis que...
Elle se tue quand on lui place la video sous les yeux. L'incomprehension puis ensuite l'horreur se lit dans son regard. Elle n'en revenait pas et porte la main droite à sa bouche. Elle récupère la tablette, zoome sur la vidéo. L'horreur est d'autant plus visible dans son regard. Cela devrait sûrement être une mauvaise blague. Parce que nous, on l'attendait.
- Lu... Luciana ! S'exclame t'elle. Ce... Ce...
Le reste de la phrase se meurt au fond de sa gorge. Deux rangées de larmes partent de ses lacrymales et glissent le long de ses joues.
- Qui est Luciana ? Questionne Lisa.
- Ma soeur. Ma jumelle, précise Lucia.
Elle n'avait jamais mentionné à personne qu'elle était jumelle. Alors que si ça se trouve, c'est la double qui avait commis cet acte si méprisable et barbare. Ils se sont perdus de vue dépuis si longtemps qu'elle ne croyait pas ses yeux suivant ce qu'elle a dit. J'ai repensé à l'épisode du restaurant. Je me console en me disant que cela devrait être cette Luciana l'habituée des restaurants de luxe. Après tout, cette explication est plus logique si on tient compte du fait que Lucia était emprisonnée ces 10 dernières années. Je me surprend à espérer que ce soit ça l'explication. Et non. Je ne suis pas amoureux de cette fille. Ne vous méprenez pas. Je pense juste à ma réputation.
- C'est peut être elle la coupable. Notre troisième personne ce sera donc elle. Si on arrive à élucider les liens entre elle et la victime, on pourra facilement prouver que ce n'était pas vous l'auteure du meurtre. C'est jouable, déclare maître Espinosa beaucoup plus rassuré maintenant.
- Non, tonna fermement Lucia.
- Pardon !
Tous les regards etaient braqués sur elle à l'instant. Le mien aussi. C'était l'incompréhension totale après qu'elle est scandée ce non si énergiquement.
- Ma sœur n'est pas une tueuse. Tout comme moi elle est innocente. Je vais vous demander de ne pas inclure cela dans le dossier.
- Personne n'a indexé ta sœur Lucia, je lui dis tendrement. Elle est apparue au cours de l'enquête. Elle devra venir répondre si elle est impliquée. Son cas ne m'intéresse guère. Tout ce qui m'importe c'est de te sortir toi de cet enfer. C'est toi ma femme. Ta sœur, ce n'est pas mon affaire. C'est à toi et à toi seule que j'ai fit une promesse. A aucun moment de l'enquête elle n'a mentionné qu'elle aussi était sur les lieux. A t'elle eu pitié de toi au moins ?
- J'ai dit non. Je ne veux pas que ma sœur soit mêlée à cela.
- Comment penses tu que l'on puisse te sortir de là autrement ? Dis moi. Tu la protèges pourquoi ? Bien peut être que tu sais que c'est elle qui l'a fait, je replique agacé.
Elle se lève, fait face à sa cohorte d'avocat.
- Vous êtes mes avocats, n'est ce pas ? Alors, à vous de me sortir de là, mentionne t'elle en prenant la sortie en pleurs.
Narrateur externe
- Je viens d'appeler à la prison, Lucia a été libérée, il y a 1 mois déjà, elle lui balance avant de se jetter dans le lit.
- Li... Libérée ! Tu es sur de toi ? Mais co... comment ? L'expression de l'homme était un peu mitigé. On ne saurait dire s'il était heureux ou terrifié.
- Je ne sais pas. Tu crois toujours que ce n'est pas elle dans les photos ? Elle ressort sont téléphone pour ré-analyser les clichés.
- Je reconnais bien là sa silhouette. Elle est un peu plus vieille. Mais c'est normal pour quelqu'un qui a été enfermé 10 années de cela.
- Savais tu au moins qui était cet homme ma chère ? Pourquoi irait il s'encombrer avec une ex détenue ? Ce genre de personne accorde beaucoup trop d'intérêts à soigner leur image pour dealer avec une ex détenue.
- J'espère bien que ce n'est pas elle. Sinon, toi et moi, on est dans la merde Sébastien. On doit mettre la main sur elle avant que...
- C'est toi sa sœur. Si quelqu'un peut la retrouver c'est bien toi Luciana. Ou peut être que tu as oublié que je suis censé être mort.