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Chapter 24 - Surtout ne pas flancher

Lucia Monica Johnson Fabien

Je ne comprenais pas dutout la réaction de cette fille. Assise en bas de l'escalier, j'attendais le retour de mon mari pour l'interroger de ce que faisait cette femme dans sa maison et qui elle était. Il est vrai que ce n'était pas un vrai mariage, mais au moins il pouvait avoir la décence de ne pas ramener sa maîtresse chez lui alors que j'y vis. Il s'est passé un bon moment avant de voir Mathis revenir dans la maison et ce dernier avait l'air très remonté. Je me demandais au fond de moi même si c'était vraiment nécessaire d'aller l'affronter dans cet état là. Après tout il ne m'avait rien promis de ces choses là. Et dans le contrat il n'y avait pas de clause stipulant qu'il ne pouvait pas emmener qui il voulait chez lui. De toute façon c'est SA maison, SES règles. De quoi je me mêle ?

- Je pensais que tu t'étais déjà endormie, il me dit quand il fut près de moi.

- Euh non pas du tout. Je n'ai pas encore sommeil. En fait je t'attendais. Je veux...

- Si tu t'apprêtes à me parler de Maëlle, sache que ce n'est vraiment pas le moment pour ça, il me stoppe. Je ne tiens pas à parler d'elle avec toi. Ni maintenant, ni jamais. Cela ne regarde que moi mon histoire avec elle, il me prévient.

- Comme ça, elle s'appelle Maëlle. Et il y a eu une histoire. Je retiens.

Implicitement, Mathis venait de m'avouer qu'il a bien eu une relation avec la fameuse Maëlle en question. Cela semble récent en plus vu sa réticence à aborder le sujet. Pourtant, il n'en avait jamais parlé. Je ne connaissais même pas son prénom avant maintenant. Il est clair qu'il avait une vie avant moi. Maintenant, la question est, pourquoi la cacher ? La meilleure est, pourquoi il m'a épousée moi s'il y avait quelqu'un avant moi ?

- Depuis le début les choses ont été claires entre nous Lucia, il continua. Je ne t'ai jamais menti.

- Mais tu m'as cachée des choses.

- Ce... ce n'est pas un vrai mariage Lucia. Tu as ta vie, j'ai la mienne. Donc autant en rester là. Personne ne devrait empiéter sur la vie de l'autre.

- Ah oui ! Je vois, répondis je déçue. Tu as raison. C'est moi qui n'ai pas ma place ici. A l'avenir je saurai restée à ma place.

- Je... Ce n'est pas... Les derniers mots de Mathis se meurt au fond de sa gorge. Ce n'est pas un vrai mariage. Je le sais. Il le sait. Alors pourquoi diable cela me blesse autant qu'il me le rappelle ?

Il me dépassa sans rien ajouter alors que j'étais maintenant débout en bas des escaliers et remonte directement jusqu'à sa chambre où il s'enferme pour dormir. Chose qui est inhabituelle chez lui.

Mathis Johnson

Je suis dans ma chambre il y a plus d'une heure. Je suis très nerveux. Pour une raison que moi même j'ignore, je ressentis le besoin de clarifier les choses avec elle. Tout m'échappe. Pourtant, je ne semble pas le remarquer. Je ne compris même pas ce qui s'est passé tout à l'heure avec Maëlle. Si ça se trouve, c'est elle qui a envoyée les informations aux médias comme quoi ma fiancée en avait après mon argent.

- Je dois faire quelques choses pour tout stopper dans l'œuf. Si les gens devait se mettre à creuser de ce côté là, la vérité allait très vite éclater au grand jour. Je me dois de résoudre au plus vite ce problème. Avec Maëlle qui revient à la charge, tout peut s'ébruiter. Que je suis avec Lucia pour parfaire mon image, elle le savait. D'ailleurs c'est d'elle que vient l'idée. Pas concernant Lucia directement. Mais c'est ce qu'elle me répétait à chaque fois que j'étais dans le pétrin.

Ma première réaction fut d'appeler mes avocats afin de leur mettre un peu la pression afin qu'il accélèrent le processus visant à innocenter Lucia. Ça traîne beaucoup trop en longueur d'après moi. Dès le départ, ils m'avaient promis de faire mieux que ça. Et ce n'est toujours pas réglé. Ils avaient guaranti que tout allait se régler sous peu. Peut être que le fait qu'il n'y ait pas d'autres suspects potentiels a tout retardé. Mais moi, je m'en fiche. Qu'ils me règlent ça, une fois pour toute. Je veux que le casier de Lucia soit mis sous scellé. Il n'y a qu'ainsi que je pourrais être tranquille.

Une fois avoir discuté avec eux, ces derniers me promettent que l'affaire sera réglé dès le mois prochain. Une chose de résolu, je me dis. Je pourrai donc avancer et me concentrer sur ce qui me tracasse depuis tout à l'heure à savoir quel rôle a eu à jouer Maëlle dans les informations publiées sur Lucia et moi dans la presse. J'espère pour elle, qu'elle n'y est pas mêlée. Sinon, je lui ferais passer l'envie de recommencer. Dès que j'ai raccroché avec mes avocats, je contacte de suite Andrew.

- Je veux que tu me trouves des informations sur Maëlle. Quand elle est revenue au pays, ce qu'elle a fait, où elle est allée, qui elle a vu, dans quel restaurant elle a dîné...Tout. Je veux tout savoir d'elle. Je veux savoir si c'est elle qui a fait parvenir les informations à la presse comme quoi Lucia était une parvenue qui en voulait à mon argent. Je ne souhaite pas que cette information prenne plus d'ampleur qu'elle n'en a. C'est ainsi que cela commence.

- D'accord monsieur. Je me mets tout de suite au boulot. Je pense que je peux vous avoir ces informations dans la semaine.

- Fais mieux que ça, je lui ordonne.

Les minutes passent et la même chose continue à me chivoquer l'esprit. En fait, après mon appel de tout à l'heure avec Andrew, je me suis remis à repenser à la conversation de tout à l'heure avec Lucia. C'est vrai que je suis allé beaucoup trop durement dans mes propos. On dirait que je né répète que ça aujourd'hui. Mais, en vrai, je sais que je n'aurais pas dû lui parler de la sorte. Lucia n'était en rien coupable du fait que Maëlle ait débarqué à l'improviste chez nous. Je n'avais pas à m'adresser à elle de la sorte.

Malheureusement pour elle... ou pour moi, je n'ai pas su comment bien réagir au moment des faits. Et maintenant je m'en veux. Mais, je ne sais pas comment aborder Lucia pour ne pas que cette dernière se fasse des idées et pense que je m'intéresse un temps soit peu à elle ou même à ce qu'elle pense de moi. Parce que non, elle ne m'interesse pas du tout. Pas le moin du monde.

D'un pas décidé je quittai ma chambre et me rend à celui de ma fausse femme. Je me le répète si souvent que cela devient une nomenclature naturelle pour moi. Je suis arrivé devant la porte au moment même où Lucia s'apprêtait à sortir. Malheureusement pour moi je me suis pris la porte en plein dans le visage.

- Ouch, je crie en me tenant d'une main le visage. Je sais que j'ai déconné, mais tu aurais pu y aller moins fort dans ta vengeance Lucia.

- Désolée ! Elle s'excuse. Je suis vraiment désolée. Je m'apprêtais à sortir... Donc je ne t'ai pas vu arriver.

Je me tiens encore mon visage. C'est très douloureux. Et une bosse s'est formée. Étant une ancienne infirmière, Lucia se connaît un peu en première soin. Elle me propose dès lors de m'aider pour ma bosse au niveau de l'arcade.

- Tu peux rester dans ma chambre, elle me dit. Je vais chercher de la glace en bas dans la cuisine. Ensuite, j'irai voir dans ta petite pharmacie aussi s'il peut y avoir une pommade pour la blessure afin que celle ci ne s'infecte. C'est juste un petit bobo. Cela ne devrait pas te causer d'autres soucis. Encore une fois je suis désolée.

- Ne t'inquiète pas pour moi. Je marchais la tête baissée. C'est moi qui aurais dû regarder où j'allais. Lucia n'avait pas mis trop longtemps avant de revenir. Heureusement elle a trouvé tout ce qu'elle était allé chercher. Dans sa chambre, elle me fit asseoir sur son lit en me demandant de garder mon calme. Mauvais timing.

- Ça va faire mal un peu, mais ça va très vite passer, elle me prévient au moment où elle allait appliquer la glace sur la bosse.

- Je vois ça, dis je en grinçant des dents.

- Je suis désolée mais il le faut. Après je devrais nettoyer tout ça, elle me dit en se rapprochant. Sinon, ça va s'infecter.

Se faisant elle ne prêtait même pas attention au fait que son corps se frottait au mien timidement. Au bout d'un moment elle enleva la glace et se servit d'une tige de coton pour me sécher l'arcade.

- C'est l'histoire de quelques minutes. Ce n'est pas bien grave, elle enchaîna. Ensuite je vais te mettre une pommade dessus afin que ça ne s'infecte pas, elle m'informe d'une voix tendre. On ne sait jamais, elle conclut dès qu'elle eu fini de la sécher. Lucia me parlait. Mais il y a longtemps que je n'écoutais plus rien de ce qu'elle disait. Mon regard était ailleurs. Ses seins qui se retrouvaient à chaque fois dans mon champ de vision et qui bougeaient au rythme de ses mouvements me déstabilisaient. Mes lèvres se mouvaient malgré moi et mon soldat était au garde à vous.

- Surtout ne pas flancher, je me disais dans ma tête en fermant les yeux. Il ne le faut surtout pas.

Malheureusement pour moi, mes résolutions sont parties en fumées dès la minute où mes yeux se sont replongés dans le décolleté plongeant de la nuisette de Lucia. À ce moment-là je ressentis quelque chose que jamais je n'avais ressenti auparavant en présence de Lucia. Je ne pouvais pas décrire ce qui était entrain de se passer. Même mes boules et son pilié ont réagi dangereusement dans mon pantalon. J'avais peur que Lucia ne remarque ma nouvelle bosse.

Toute cette réaction était absurde. Il est vrai que j'avais été un peu secoué la première fois que je l'avais aperçue en nuisette. Mais là c'est quelque chose de complètement différent. Je me suis surpris à la désirer sauvagement à cet instant.

- Merci pour ton aide, je finis par lui dire en enlevant brusquement sa main de mon visage.

- Qu'est ce que tu fais ? Je n'ai pas encore fini, elle proteste innocemment.

- Je sais. Je... je vais me débrouiller pour le reste. Tu n'as pas à t'en faire. Tu en as déjà assez fait, j'ajoute en prenant la porte.

- Si tu le dis, se resigne Lucia qui n'a rien compris.

Elle n'avait pas besoin de comprendre non plus. En fait, elle n'allait rien comprendre de toute façon. Cela aurait été beaucoup trop humiliant pour moi. Qu'aurait elle pensé ?

Lucia etait un peu choquée au moment où je partais. Elle n'a même pas eu le temps de me demander pourquoi j'étais venu dans sa chambre. Ce n'était pas faute de ne pas avoir voulu. Elle était au pas de la porte lorsque j'arrivais. Ce qui voudrait dire qu'elle s'apprêtait à aller marcher un peu. C'est bien peut être parce qu'elle n'arrivait pas à dormir. Au final elle a changé d'avis car je n'ai pas entendu sa porte s'ouvrir après moi. Elle ne souhaitait surement pas avoir de problèmes avec moi. N'est ce pas je le lui avais bien signifié tout à l'heure ?

Ma façon de m'adresser à elle était bien plus con que tout à l'heure. Pourtant j'étais parti là bas avec une bonne intention. Je voulais arranger les choses. Malheureusement. Je m'enferme dans ma chambre étant convaincu que c'était une très mauvaise idée d'aller jusqu'à la chambre de Lucia tout à l'heure. Et si elle avait remarqué mon gêne ? Maintenant elle pourrait se faire des idées à propos d'une possible relation entre nous deux. Je ne pouvais pas laisser cela arriver. Et pour cela je devrait prendre toutes les dispositions nécessaires afin d'éviter une telle tragédie.

Ce mariage avait été un contrat et ce contrat doit être respecté. Peu importe les circonstances. Les règles étaient que l'on se marie et que chacun en ait pour son compte. Ensuite nous divorcerons. Et chacun retournera à sa vie comme c'était le cas avant ce foutu mariage. C'est comme ça que les choses doivent être. C'est ainsi qu'elles seront peu importe ce que je devrais faire pour m'en assurer.

- Je ne peux pas... non, je ne dois pas m'intéresser à elle, je cherche à me convaincre en faisant les cents pas. Je ne peux pas.