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Chapter 27 - A la sueur de ses fesses

Mathis Johnson

Conscient de l'erreur que je venaie de commettre en embrassant Lucia, je la relâchai en prenant un air de "je m'en fous". Un rapprochement entre nous deux c'est tout ce dont je ne peux me permettre en ce moment. Lucia de son côté est encore sous le choc. Elle n'avait pas prévu que les choses prennent cette tournure là. ON n'avait pas prévu que les choses prennent cette tournure là. On est là à se fixer dans un mutisme irritant.

Que je l'embrasse, oui. Mais c'était seulement en présence des gens pour donner l'illusion aux autres que c'est réel. Mais encore, je ne l'ai même pas encore présentée à tous. Tout ceci n'a aucun sens.

- Mais pour... pourquoi tu m'as embrassée ? Lucia me demande un peu essoufflée.

- Juste pour te montrer que je pourrais t'avoir très facilement si je le voulais. Mais cela ne m'intéresse pas le moins du monde. Les femmes comme toi... trop peu pour moi, j'ajoute le dégoût au visage. Tu vois, en fin de compte, le désir a eu raison de toi.

Moi même je ne comprenais pas pourquoi je disais ça.

- On est d'accord au moins sur un point en fait. Moi non plus je ne veux pas de toi. Ce n'est pas le genre d'homme pour lequel je m'arrête en chemin. Les frustrés comme toi, n'ont rien à offrir aux autres mise à part leurs amertumes. Les pauvres, ce n'est pas de leur faute. Ils sont vides à l'intérieur d'eux même. Pffffff ! N'importe quoi. Te désirer ? T'es tombé sur la tête ?

C'est le coup de l'arroseur arrosé. Moi qui voulais faire mal à Lucia, j'ai été servi. Je grince des dents, mais ne dis rien. Je lui ferai payer son insolence plus tard, je me suis dis. Pour ça, j'en aurai amplement le temps. Il n'y a pas de date d'expiration sur le contrat. Alors Lucia est à ma merci.

Narrateur externe

Lucia redécouvre l'autre facette de son mari de nouveau. Depuis le mariage, il lui a toujours montré ce côté prévenant. Elle a même oublié l'impression première qu'elle s'était faite de lui. Comme si les gens pouvait changer d'un claquement de doigts. Cet homme lui a tout de même forcé à l'épouser.

- J'ai failli oublié que tu n'étais qu'un goujat, lui crie Lucia avant de laisser son bureau toute remontée.

Il aurait voulu la rattraper après cette énième affront. A cet effet, il lui a couru après d'ailleurs. Malheureusement pour lui, trop de monde était présent dehors et guettait ses gestes comme s'ils étaient au courant de quelques chose. L'ayant compris assez vite, il continua son chemin comme si de rien était. Cela ne lui a pas prit beaucoup de temps pour revenir s'installer dans son bureau et continuer sa journée au calme.

Lucia Monica Johnson Fabien

De la journée, tout le monde me fixait différemment. Les filles me parlaient mal sans raison. Pauvre de moi, je n'ai rien compris de ce qu'il m'arrivait. Même Samira, celle qui a toujours été la plus proche de moi, me dévisageait au passage comme une bête de foire. Tout ceci me paraissait bien trop étrange pour laisser passer cela.

Après la pause déjeuner, en quittant la cafétéria, je me suis donc rapprochée d'elle pour comprendre ce qu'il se passait. Elle était avec les autres filles mais à la différence chacune était encore assise à table.

- On a un problème Samie ? Je lui demande en l'arrêtant par le bras. J'ai comme l'impression que tu m'évites dépuis ce matin. J'ai fait quelques choses qu'il ne fallait pas ?

- Il n'y a rien. Juste que je dois bosser. Vois tu, je ne voudrais pas me faire engueuler par le patron si j'arrête de faire ce pourquoi on me paie dans cette boîte. Tu comprends ce que je veux dire ?

Elle se retourne pour partir sans me laisser placer le moindre mot. Je tente tout de même de la retenir par le bras lorsqu'elle le dépassait.

- Depuis que je suis ici, tu as toujours eu du boulot Sam. Cela ne t'a pas empêché de trouver du temps pour moi. Jamais. Je ne vois pas ce qui a changé maintenant. Ou peut être que si. Quelques chose à changé entre nous ?

- J'ai un dossier à ramener au boss. Tout à l'heure je n'en ai pas eu l'occasion.

Samie ! Mais qu'est ce que je t'ai fait ?

- En plus elle est hypocrite, intervient Mayela hautaine, empêchant par la même occasion à Samira de répondre.

- Pardon ! Je m'exclame n'ayant rien compris de ce qu'on me reprochait visiblement.

- Ouais, c'est ça, fait l'idiote, elle reprit. Comme si on allait te croire. Au moins on sait comment et pourquoi tu as dégoté ce job... En bécotant le patron. Qui sait ce que tu as dû en faire d'autres ? Là, c'était au bureau. Vous ne faisiez que vous embrasser. Et si c'était ailleurs ? Mon Dieu ! Ces genres de filles!

Je repense à la scène de tout à l'heure. Et je finis par identifier la source de ce rechignement. Mathis avec son arrogance me cause bien des ennuis. C'est à cause de lui et de sa bêtise que les filles me prennent en grappe. Déjà qu'elles ne me supportaient pas.

- Waww ! Tu... tu es méchante, je m'attriste. Tu me juges sur des faits inexistants. Des choses que tu interprètes mal.

- Ah oui ! Inexistant, tu dis ? Donc tu n'étais pas dans le bureau du patron ce matin à lui sucoter la bouche avidement comme une déchaînée Lucia ? Ou peut être était ce dans l'imagination de la personne qui t'avais vu.

J'étais sans voix suite à la question de Mayela. Cette fille a toujours été hypocrite avec moi. Et ça, j'en avais conscience dépuis un bon moment déjà. Sauf que, j'ignorais juste qu'elle était aussi mesquine pour s'incruster de cette manière dans ma vie privée. Et ceci même après que j'ai fini par comprendre que cette dernière, ainsi que Myerline ne s'étaient rapprochées de moi juste parce qu'elles ont constaté ma proximité avec Mathis au départ. A la minute où elles ont compris qu'il n'en était rien de tel, elles s'en sont éloignées tout bonnement. Il n'y a que Samira qui était restée mon amie. Et j'étais sur le point de la perdre.

- Tu n'as rien à répondre à ça ? Insiste Mayela.

Je dirige mon regard vers Myerline, puis Samira. Les deux assistaient à la scène les bras croisés. Mon regard s'attarde sur Samira qui détourna le regard. Face à cela, j'eus un sourire amère. Je pensais que Samira au moins aurait eu plus de considération pour moi. Malheureusement, ce n'était pas ce que j'étais en train de constater. J'étais tellement déçu. Ce qui me poussa à répondre sèchement à Mayela avant de quitter la cafétéria de l'entreprise.

- Tu as tout compris ma chère. Tu peux croire ce que tu veux que cela me coulerait sur le corps. Je te dirais juste une chose. Tout le monde n'utilise pas les mêmes atouts que toi afin de parvenir à leur fin. Moi, j'utilise mon cerveau. C'est de là que provient mes capacités à me dégoter un job. Pas comme d'autres.

Au fond d'elle même, Mayela bouillonna de rage. J'étais tombée à pic sans le savoir. Pour avoir ce job, elle a du s'offrir au RH de l'entreprise. Pourtant mademoiselle se la joue femme battante vertueuse, moderne et émancipée.

Narrateur externe

Mayela serre les poings et s'en va. Les deux autres la suivent de près. Lucia ne s'en inquiétait guère. La seule qui lui importait, était Samira.

- C'est le comble qu'elle ose me parler de la sorte quand on sait que c'est elle qui est ici à la sueur de ses fesses, pesta Mayela.

- Arrête Mayela, dit Samira. Si ça se trouve, c'est le patron qui a tenté d'abuser d'elle. Etant donné que cest son boss, elle n'a rien pu faire. Lucia n'est pas une mauvaise personne.

- Comme tu peux être naïve ! S'insurge Myerline. Quand tu regardes le patron, tu vois un homme qui a besoin d'obliger une femme à avoir une relation avec lui. Tu es vraiment bête si tu peux croire ça. Regarde bien l'homme. Analyse le sur tous les plans. Et maintenant ose répéter encore de telle sornette.

- Vous comptiez rester ici pour le reste de votre journée de travail mes dames ? Dit une personne qui arrivait droit sur eux.

C'était Mathis. Ce dernier avait la mine fermée. Les trois filles prirent peur face à sa mine sérieuse. Visiblement, Mathis était très remonté par leurs propos. Puisqu'il enchaîna par la suite très froidement.

- Ou peut être que vous pensiez qu'il est préférable que vous restiez ici médire sur votre collègue qui ne vous a rien fait.

- On s'apprêtait à rejoindre nos postes monsieur, répondit Samira apeurée.

- Il y a intérêt, prévient Mathis. On ne vous paie pas pour ne rien foutre ici. Si vous trouvez que le travail qui vous a été assigné est beaucoup trop et que vous vouliez vous reconvertir dans la médisance, sachez que le RH attend votre lettre de démission à toute heure, il dit avant de s'en aller.

- Voilà ! Le patron s'énerve juste parce qu'il nous a entendu. Tu continue de croire qu'il n'y a rien de louche entre eux sainte Samira ?

- Je n'en sais rien. Ce dont je sais par contre, c'est que cela ne nous regarde pas.

- Ouais ! C'est ça. C'est ce que j'ai dit, lâche Mayela. Cette fille a eu le poste à la sueur de ses fesses. Je ne discute avec personne. Cette fille se vend au plus offrant.

- Arrête Mayela, dit Samira.

- Quoi ? Est ce que je mens ? N'est ce pas qu'on l'a vu embrasser le patron ce matin ? C'est une sans gêne. En vrai, cette fille est la plus dangereuse des vipères. Et dire que le patron s'apprête à se marier avec une autre. Leurs fiançailles a été annoncés par les médias comme étant l'évènement de la décennie. Pauvre fille !

- Les hommes... lui non plus n'est pas un exemple. On ne peut pas se montrer heureux en ménage et coucher avec son employé en quatimini, dit Samira. Il a aussi son lot de blâme.

- Cest un homme Samie. Riche de surcroît. Il peut se permettre ce que bon lui semble. Qui va lui avancer le contraire ? C'était à cette fille de fermer ses cuisses. Celle que je plains, c'est la pauvre fille qui s'est fiancée à lui. Il a bien raison de ne jamais montrer son visage, intervient Myerline. Il la trompe déjà assez.

- Peut être qu'elle n'existe pas vraiment comme le suggère la presse... De toute façon, la mauvaise c'est ta copine Samira. Et dire que tu nous l'as présentée comme la plus pieuse de la terre. Pourtant, ta sainte Lucia se tape le patron. Au moins, elle a visé grand.