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Chapter 31 - Première sortie ratée (suite)

Lucia Monica Johnson Fabien

- C'était une catastrophe. Cela n'aurait pas pu plus mal se terminer, pesta Mathis à peine rentrer dans la maison en jettant son manteau sur le canapé. Mais fais chier, putain. Pourquoi diable j'ai choisi une femme comme celle là ? Il soupire. Ce fut un mauvais calcul. Je...

Il me fixe, secoue la tête et se tait. Je n'y répondis rien et passai ma route afin de me rendre dans ma chambre. J'avais tout vécu en live. Je n'avais pas besoin d'alimenter ce conflit naissant avec mon idiot de pseudo mari. L'interview avec tous ses journalistes qui semblaient avoir une dent contre moi m'a épuisée. Et maintenant tout ce que je souhaite c'est de pouvoir me reposer en paix. Alors, rester là et continuer à écouter Mathis déverser sur moi sa colère ne risque pas d'arriver.

- Où est ce que tu vas comme ça ? Il me demande comme s'il n'avait rien compris de ce que je faisais.

- Où veux tu que j'aille Mathis ? Dans ma chambre, bien évidemment. Ou peut être as tu besoin que je reste ici te faire la causette ? Je suis fatiguée Mathis. Je ne sais pas pour toi. Mais moi, j'ai besoin de dormir.

- Tu es sérieuse Lucia ? Donc tu vas me laisser planter là à parler tout seul comme un con ?

La tension était palpable entre tous les deux. Chacun d'entre nous avait quelques chose à reprocher à l'autre et cela me demangeait la gorge de lui balancer ses quatres vérités. Mathis encore plus, il me semble. Car il a jugé que j'étais bien en dessous de ses attentes face aux journalistes. Et rien qu'à sa manière de me fixer, il était claire qu'il n'était pas bien loin d'exploser.

Je me passe la main sur le front et je soupire d'agacement.

- Mathis, je reviens de l'hôpital et je suis vraiment épuisée. Alors, quoique tu as envie de me dire ce soir, ça devrait attendre. J'en ai assez entendu de la matinée. Je suis saturée, tu comprends ? Je n'en peux plus. Toute cette mascarade me revient droit à la figure. J'y prend cher.

- J'y étais à cet hôpital moi aussi Lucia. Et je ne pretexte pas être fatigué au lieu de discuter de ce qui vient de se passer, il crie tout en me barant le passage. Tu as merdé. Admet le, bon sang. Tu étais tétanisée alors qu'il te fallait juste ouvrir la bouche pour répondre.

- Et qu'est ce qui vient de se passer que l'on n'avait pas prévu Mathis ? Je replique. Hein ! Dis le moi, je hurle à mon tour. N'est ce pas tu m'avais prévenue qu'ils n'allaient pas être tendre avec moi ? Et bien voilà. Tu as eu raison, je m'énerve. Ils m'ont fait ma fête.

- Je ne m'attendais pas non plus à ce que tu sois aussi tétanisée devant les caméras. Mais on voit bien que ce n'est qu'avec moi que tu sais jouer les grandes gueules. Que crois tu qu'il se passera ensuite ? Que crois tu qu'ils vont publier dans ces foutues torchons à sensation ? Que ma femme ne sait pas répondre correctement à des questions pourtant si simple ?

- Simple Mathis !

J'écarquille les yeux.

-Donc tu crois que c'était de la blague entre pote tout à l'heure, peut être ? Quand ces journalistes se permet de me traiter de tout les noms en plein direct. Le pire, je ne devrais même pas jouer aux offusquées. C'était durement mentionné. Mais ils ont raison. La vérité c'est que toi et moi on vient chacun d'un milieu différent. Et pour ce qui est de ce foutu simulacre de mariage, je me suis vendue à toi. La voilà la dure réalité, je pleure à la fin. Il n'y a pas lieu d'être offensée.

Je m'en vais folle de rage jusqu'à la composition murale qui soutient la télé et récupère le remote control pour mettre celle ci en marche. Les événements de ce matin faisaient déjà la une de plusieurs chaînes. Je m'arrêtai sur l'une d'entre elles.

- Mes dames et messieurs on vous a promis de tout vous révéler sur la croustillante histoire d'amour de notre PDG le plus sexy du pays et de sa charmante assistante, alors nous y voilà, commence l'un des journaliste présent sur le plateau. Il semblerait que la nouvelle selon laquelle il est désormais marié soit vraie. Il l'a lui même confirmé avec nos réporteurs qui étaient sur le terrain.

- Sa femme était à ses côtés, ne l'oublions surtout pas mon cher, ajoute une autre. Même si je les trouvais... dépareillés, continue elle en grimaçant alors qu'une image de nous deux apparaît à l'écran comme illustration. Elle ressemble plus à son assistante qu'autre chose... Ah ! C'est vrai. C'EST son assistante, elle ricane. Elle aurait dû le rester. Quand je pense que bon nombre de femmes avec beaucoup plus de classe que celle ci se sont faites recalées par lui. Ah les hommes avec leur goût pour les poisseuses...

Et ils ont continué à intervenir sur le sujet à tour de rôle. Et là encore, ils étaient bien trop gentils par rapport à ce qui se disait sur d'autres chaînes.

- Regarde ma tête à la télé Mathis, je m'éfforce de contenir mes larmes qui continuaient de couler à flot. Tu trouves que j'ai l'air de m'amuser là ? Je crie.

- On a un contrat Lucia, lâche t'il las.

- Un contrat ! Je commence à rire nerveusement. Donc j'ai signé pour me faire humilier, c'est ça que tu veux dire Mathis ? T'aurais dû me prévenir alors. J'ai mal compris mon rôle à tes côtés. Parce que moi, je n'ai pas signé pour ça.

- Tu croyais que t'allais faire quoi dans ce cas ? Dis moi. Rester cachée dans la maison pendant que je prétend avoir une femme ? Je devrais te prévenir tu dis ? Mais tu l'étais Lucia. Relis ton contrat. Tu es censée ME représenter devant ces caméras. Tu aurais dû chercher à bien comprendre dans quoi tu t'engageais. Mais tu t'es plus laisser apatée par les bons retombés du dit contrat.

- Redis le encore Mathis. Tu m'as achetée.

- Je te le répète encore. Et j'espère bien que cela va rentrer cette fois. Tu n'as pas épousé n'importe qui Lucia. Par de là mon honneur, j'ai un nom à préserver. Comporte toi bien.

- Alors excuse moi de ne pas être aussi bon actrice que tes maîtresses avant moi Mathis. Pourquoi n'avoir pas épousé l'une d'elle d'ailleurs ? Elle aurait pu bluffer n'importe qui. Tu aurais pu prendre Maëlle par exemple. Toi et elle, vous êtes du même acabit tous les deux. Vous vous serez bien retrouvés.

Ses traits se durcissent. Il me fusille du regard.

- Il n'est jamais trop tard d'ailleurs. Elle est assez intéressée, je pense. On peut très bien dissoudre ce mariage qui s'est transformé en fardeau sur mes épaules. Et alors, tu pourras recommencer avec quelqu'un qui saurait mieux te représenter. Moi, je commence à croire que c'est beaucoup trop de boulot pour moi, je termine en partant.

Mes mots doivent lui avoir piqué. Car, il m'a poursuivie jusqu'à ma chambre. Moi qui ne pensais pas que mon mari m'aurait suivi était en train de me déshabiller tranquillement. C'est alors que ce dernier passa la porte avec colère. Il m'attrape fermement par le bras. Ses yeux éjectaient du feu. Mais moi, il ne m'ébranle pas le moins du monde. Mes yeux encrés aux siens le prouvent amplement.

- Penses tu que je pourrais, d'un coup de baguette magique effacer ton idiotie de tout à l'heure si tu partait de ma vie maintenant ? Ce serait encore pire si l'on devrait divorcer. Je ne suis pas encore prêt à donner plus de raison à ces imbéciles de jaser sur ma personne... Mon erreur a été de t'épouser. Je suppose que l'on va survivre avec ça.

- Divorçons alors, je replique. Tu ne m'aimes pas. Je ne t'aime pas. On fout quoi ensemble ?

- Pas comme ça. J'ai déjà rempli ma part du contrat. Fais ta part des choses. Il n'y aura pas de divorce. Pas pour maintenant en tout cas, il me lâche. Tu vas devoir te débrouiller pour réparer ça. Ce n'est que quand toute cette histoire se tassera que l'on pourra envisager le divorce madame... Johnson. Ce contrat, il n'a pas d'échéance fixe ma douce... épouse.

- Bien. Et maintenant tu quittes ma chambre. Comme tu vois, je m'apprêtais à me déshabiller. Je ne suis ta femme que sur un foutu papier sans importance. Tu dégages de là quand je me déshabille. Je tiens à mon intimité.

- Bien entendu que je m'en vais, il me dit. Mais ne commet pas la bêtise de croire que tu échapperas à tout ça. Tu feras ce pourquoi je t'ai ramenée dans cette maison... Ah ! N'oublie pas notre dîner pour demain, il me rappelle sur le pas de la porte. Andrew viendra pour t'aider à te préparer et pour te coacher pour tes apparitions publiques. Il se chargera de faire ton shopping.

- Okay chef, je me moque en joignant l'acte à la parole. Pfffffff !