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Chapter 14 - Monsieur et Madame Johnson

Lucia Monica Fabien

J'aurai beau nié l'évidence, un fait demeure. Actuellement, je suis au cœur du scandale du siècle. Tout ce dont je n'avais pas besoin en ce moment. Je me souviens encore des mises en garde de l'officier de probation sur ma conduite quand on m'avait accusée d'avoir dérobé cette montre alors que je n'en savais rien. Qu'en sera t'il maintenant que ma tête est partout dans les journaux ? Même si ce n'est qu'en parti. Très vite on pourra faire le lien.

Le fait que Mathis avait tapé tout un scandale avec cette histoire de montre à l'hôtel me dessert. Et si quelqu'un là bas m'avait reconnue ? Aussi pénible que cela puisse être, j'en conclus qu'il n'existe qu'un seul moyen de m'en sortir de cette impasse si cela devait aller dans tous les sens. Réaliser ce foutu mariage avec cet homme arrogant qui m'insupporte tellement. Autrement je peux me retrouver dans cet endroit qui me répugne tellement à tenir compagnie à ses femmes les unes plus cruelles que les autres à revivre le même cauchemar d'antan. Et ça je ne le voulais pas.

Je n'étais pas à ma place là bas. Je n'y suis pas sortie pour y revenir aussi rapidement. Déjà que les journaux sont entrain de relayer n'importe quoi sur moi et les possibles raison pour laquelle une fille comme moi frequenterait un homme comme lui. Comme si j'avais mis la corde au cou de ce rustre de Mathis. Il faudrait le voir.

Ils m'ont bien qualifié de croqueuse de diamant, d'opportuniste, d'arriviste, de fille intéressée, de prostituée de luxe pour ne citer que cela. Moi, prostituée ! C'est le pire insulte qu'il m'a été donnée d'entendre. Ils sont bien loin du compte. Ceci dit, ce n'est pas l'amour fou qui conditionne notre mariage non plus. Ils ont raison quelques part.

- Bon, finalement, je crois que je n'ai pas le choix, j'admets le cœur lourd. Tu as gagné. Je vais me marier avec toi comme tu l'as toujours souhaité. Tu devrais te réjouir de la nouvelle. Mathis Johnson gagne toujours. N'est ce pas ce que tu m'as toujours affirmé ?

- Cela en a tout l'air, oui, répondit Mathis fièrement.

J'aurais bien aimé l'insulter. Mais pourquoi faire ? Il a bien raison. Ce monde, c'est la jungle. Bouffer l'autre d'abord si l'on ne veut pas se faire bouffer.

- Sauf qu'il n'y a rien à se réjouir là dedans, il continue. Je ne t'ai pas piégé comme tu peux le penser. Je n'en ai aucun intérêt à me rabaisser à faire cela.

A faire cela non. Mais comment oublier que ce type m'a fait chanter pour que j'accepte ce mariage ? Il n'aurait pas hésité même en sachant que j'étais sur le fil et que j'aurais pu retourner en prison.

- Et bien ! Faisons le demain alors. Qu'on en finisse une bonne fois pour toute, je lui propose. Plus vite on serait marié, plus vite on m'enlèvera cette épée de Damoclès sur la tête. C'est bien cela que tu m'as promis, n'est ce pas ?

J'étais maintenant impatiente. Pour avoir fait la prison, je savais quand ça sentais la merde. Et là, j'étais au pied du mur et je le savais.

- Ce sera comme tu voudras Lucia. En attendant, va faire tes bagages. N'ajoute que le stricte nécessaire. Il nous serait plus facile pour les ranger dans la voiture. Lopez arrivera sous peu. Quand tu seras ma femme tu pourras achter tout ce que tu voudras.

- D'accord. Maintenant que l'on va enfin se marier, j'espère aussi que tu feras bouger les choses pour moi. Vu que tu vas avoir ce que toi tu voulais, il n'y aucune raison pour qu'il n'y ait que toi à en profiter.

- Je respecte toujours mes promesses. Elles sont comme ma boussole dans la vie, déclare Mathis. Tu auras tout ce dont il a été question lors de cet accord entre nous. Et plus encore.

- Y a intérêt, je le menace du regard.

Il sourit. J'allais faire mon sac et je m'en vais avec Mathis chez lui. C'est Lopez qui, bien évidemment est passé nous prendre. Devant chez lui, ça grouillait de journalistes. Encore heureux que les vitres du véhicule sont teintés. Les agents de sécurité de la maison ont été obligés de sortir de force ces journalistes qui ont quand même réussi à se faufiler jusqu'à la grande cour de la maison au moment où la voiture rentrait.

A l'intérieur, un officier d'état civil nous attendait pour célébrer notre union. Tout était déjà prêt. Il était convaincu qu'il n'allait pas échoué avec moi, cela se voit. Quoique ça m'agace, il faut avouer qu'il est bien perspicace. La robe, l'équipe de maquillage tout était prêt. On oublie l'église. Ce n'est qu'un contrat après tout. Je n'allais pas en faire tout un plat. Je n'étais plus en position de force. Mais de cela, les maquilleuses ne sont pas au courant. Tout ce qu'elles avaient en tête c'est de sublimer la mariée pour son jour.

Alors, je joue le jeu à fond. Moi et les mariages. C'est assez fou comme histoire. Il a fallu plus de 2 heures pour que je sois enfin prête. Ce n'est pas que je suis moche, mais il me faut dire qu'ils ont fait des miracles. Le salon de chez Mathis allait être temoin de ce que l'on appelle le coup de théâtre du siècle. Même à Hollywood on n'a pas déjà eu à jouer si parfaitement un telle scénario. Le mariage de l'an. C'est clair.

Déjà prêts pour le sprint final, Mathis et moi, en bon futurs époux que nous sommes, on s'approche du petit autel arrangé pour l'occasion et on prit place.

- Comment as tu réussi à ce que le maire se déplace de manière si précipité, je lui questionne tout bas.

- Quand on a de l'argent, on peut tout obtenir, répondis Mathis satisfait de lui même. Si je lui ordonnai de tout laisser tomber il le fera sans objection. Qu'est ce que tu crois ? L'argent est le moteur du monde.

- Hmmm ! Je vois.

[Marquant une pause]

- Marions nous. Debout devant le maire, on donnait l'air d'écouter attentivement le discours de celui ci sans vraiment y prêter une attention vraie.

- ...Le mariage est une institution sacrée. C'est l'union de deux vies tant physique que spirituelle. Si vous aviez emprunter ce chemin, vous même savez ce que vous y attendez à la sortie. Cependant je vous préviens. Si vous attendiez à ce que cela soit un long fleuve tranquille, autant abandonner tout de suite. Il n'en est rien de tout cela...

A voir son regard assassin, Mathis était visiblement agacé par autant de paperasse et de barvaderie.

- Ne pouvait on pas juste signer les papiers ? Décidément, tout le monde voulait accordé plus de valeur à cet acte qu'il n'en avait, il me souffle avec le sourire pour camoufler son mal être.

- ...C'est le sens des articles du Code civil dont je vais à présent vous donner lecture. Écoutez-les bien : ils sont le socle de l'engagement que vous prenez aujourd'hui. Ils définissent les droits et devoirs que vous vous reconnaissez l'un envers l'autre pour le temps qu'aura duré ce mariage. Les gens présents ici pour cette occasion, en seront les témoins. Conformément à l'article 75 du Code civil, je vais donc vous donner lecture des droits et devoirs des époux.

- Bon Dieu, dit Mathis avec agacement. C'est quand la fin ?

- Tu pourrais faire semblant d'être moins agacé Mathis, je lui suggère après l'avoir observé un moment se désintégrer sur place.

- Je vais à présent demander aux futurs époux de se lever pour la question traditionnelle qui scellera leur union, reprit le maire.

- Enfin, souffle Mathis.

- Mademoiselle Lucia Monica Fabien, consentez-vous à prendre pour époux monsieur Mathis Johnson ici présent ? De l'aimer...

- Oui, je le veux, je le coupai car j'avais compris que Mathis n'était pas bien loin de l'implosion.

- Monsieur Mathis Johnson, consentez vous à prendre...

- Oui, je le veux, répondit Mathis sans donner au maire la chance de terminer sa phrase.

- Et bien, vous êtes pressé dit donc, déclara le maire en riant. Les choses de l'amour, c'est toujours comme ça le jour-j. Ils sont tous impatients.

Il ne savait pas à ce moment là à quel point il pouvait être à côté de la plaque. Personne n'aurait pu le deviner d'ailleurs. Mathis et moi, on était trop parfaits dans nos rôles de nouveaux mariés amoureux et heureux. Au moins je sais que je pourrais faire du cinéma si je ne pourrais plus exercer comme infirmière.

- Au nom de la loi, et par les pouvoirs qui me sont conférés par l'état de New York, je déclare Monsieur Mathis Johnson et Mademoiselle Lucia Monica Fabien unis par le sacrement du mariage. Vous pouvez donc embrasser la mariée.

Mathis m'embrasse sur la joue, sous le regard réprobateur du maire. Andrew apporte les alliances et on se passent finalement la bague au doigt pour le plaisir de Mathis qui s'impatientaient déjà. C'est l'unique mariage avec un seul témoin et qui a servi pour les deux parties que je connaisse à ce jour.

- Ma qualité d'élu me donne droit à quelques privilèges, dont celui d'être le premier à vous adresser à tous les deux mes vœux de bonheur en tant que monsieur et Madame Johnson. Nous allons donc authentifier cette union en signant les registres d'état civil. Veuillez procéder à la signature des registres s'il vous plaît. D'abord les mariés, ensuite les témoins. Après vous me le passer pour apposer ma signature.

On s'exécute et on signe l'acte dans l'ordre sus-cité. Mathis plus vite que moi. Il en avait marre et il ne le cachait même pas. Puis Andrew. Le maire est sidéré de constater qu'il n'y a eu qu'un seul temoin pour deux. J'avais prévu que le mien soit Lisa. Sauf que tout est allé plus vite que ce qui était programmé.

- Mesdames et Messieurs, ce fut une joie sincère pour moi de partager avec vous ce moment de bonheur intime. J'adresse aux mariés mes plus sincères félicitations. Je vous souhaite à tous les deux de prolonger cette journée dans la gaieté et la convivialité, de faire en sorte que cela dure. Que cette envie de se retrouver seuls tous les deux qui anime Mathis dépuis le début de la cérémonie puisse perdurer à tout jamais.

Il feint un sourire. Et tous les deux on remercia le maire à tour de rôle avant de prendre congé de lui même. Andrew s'est par la suite occupé d'escorter ce dernier jusqu'à son véhicule.

- Bienvenue chez toi madame Johnson, déclare Mathis à mon encontre dès que tout cela se soit terminé. Cette maison sera le témoin de tout ce qui va suivre. Mais s'il te plaît, mets toi à l'aise. On ne sait pas combien de temps cela va durer. Il n'y a pas besoin que cela se change en quelques chose d'infernale. Tu auras ton espace et moi le mien. Si chacun sait se respecter. Tout se passera bien.

- Entendu. J'espère que dès demain les démarches seront entamés au vu de me disculper.

- C'est déjà en marche. Ne te tracasse pas pour cela.

- C'est parfait alors.