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Chapter 11 - Chose promise, chose due

Narrateur externe

Le contrat avait été signé dans la semaine qui a suivi les négociations. Maintenant chaque partie devrait respecter leur part du dit contrat. Ce qui pour l'un devrait être facile en est tout autre pour une autre personne. Ce n'est pas Mathis Johnson, homme d'affaire froid, arrogant et manipulateur de surcroît qui sera l'exception à la règle.

Lui qui multiplie apparament les conquêtes amoureuses et traite les femmes comme des simples objets utiles uniquement pour réaliser ses fantasmes, va devoir faire une déclaration en public à l'insipide Lucia Monica comme il se plaît à la traîter, s'il veut que ce projet de mariage arrive à terme. C'était une de ses conditions à elle.

Mathis Johnson

Assis dans mon salon, un verre de whisky en main, je ne cesse de faire tourner la petite boîte qu'Andrew m'a fait parvenir des jours plus tôt. En effet, ce fut mon assistant qui fut chargé d'aller acheter la bague. Encore heureux que cette pauvre fille ne m'a pas exigé que j'aille l'acheter moi même. Ce n'est vraiment pas ma came ce genre de chose.

La première fois que j'ai été acheté une bague, ça a fait fuir la fille. Enfin, je crois. Parce que je ne vois pas ce que cela pouvait être d'autres. Tout allait pourtant si bien avant.

- Cette fille est une vraie plaie, je souffle d'exaspération. J'aurais mieux fait de trouver quelqu'un d'autre. Tout ce serait passé beaucoup mieux. Elle vient imposer ses conditions à la con.

Je soupire longuement. Puis enfile la petite boîte dans ma poche. Je contactai Andrew, mon assistant histoire de vérifier que tout est déjà en place.

- Monsieur, répondit Andrew après avoir décroché le téléphone.

- Tu es sur que tout a été fait suivant ce qu'on a demandé ? -Oui monsieur Johnson.

- Tu as fait livrer la robe et tous les accessoires à mademoiselle Fabien ?

- Oui monsieur. J'ai aussi averti mademoiselle Fabien que votre voiture passera la chercher à 19 heures tapante.

- Ma voiture fera quoi ! M'exclamé je. Tu as perdu la tête Andrew ? De quelle voiture tu parles ?

- ...

- Ma voiture va faire quoi ? Je répétais à nouveau comme si c'était important pour que je sois enfin convaincu que j'avais bien entendu. Non mais, t'es dingue.

- Non monsieur. J'ai pensé que...

- Tu as pensé ? Tu as pensé Andrew ? Tu n'as pensé rien du tout. Ton foutu cerveau ne te sert à rien, on dirait. Mais encore,  je ne te paie pas pour penser. Ici celui qui pense c'est moi. Toi, tu exécutes.

J'étais furieux. Si seulement Andrew était à côté, moi seul sais ce que je lui aurais infligé comme punition.

- Avec tout le respect que je vous dois monsieur, ce serait mieux si vous écoutez tout ce que j'ai à vous dire, répliqua Andrew. Cela pourrait vous être bénéfique. Croyez moi.

- Qu'est ce que je pourrais en tirer à jouer le chauffeur pour cette fille ? Dis moi.

- Ce serait mieux que la presse vous voit ensemble et super fusionnel bien avant le mariage. Cela nous évitera plus tard d'avoir à répondre à des questions inconfortables. Comme par exemple : les tenants et les aboutissants de votre mariage précipité. Notez que mademoiselle Fabien n'est pas issue de votre milieu monsieur. Cela paraîtrait bizarre qu'elle devienne madame Johnson du jour au lendemain.

- Sauf que moi je ne veux pas que nos visages aillent traîner dans les journaux à sensations et que la tournure m'échappe.

- Il n'y aura pas de papparazzis. Je m'en suis assuré.

- Oufff ! Cette histoire va trop loin d'après moi. Je voulais une femme pour faire taire les médias. Pas pour me mettre dans la peau de Roméo. Ce n'est pas encore le moment pour l'exhiber.

- C'est ce qui va se passer monsieur. Ce n'est qu'éphémère monsieur. Le temps que le mariage se fasse. Après on pourra inventer tout ce qu'on veut.

- Il vaudrait mieux pour toi que cela marche. Je te jure que j'en finirais avec ta carrière sinon.

Je fis venir mon chauffeur. Ce dernier me conduit jusqu'à la demeure de Lucia Monica aux Queens. Arrivé la bas, je ne descend pas du véhicule. J'ai juste demandé au chauffeur de simplement de klaxonner.

- L'autre n'a qu'à sortir d'elle même quand elle entendra le son, j'ai ajouté.

Effectivement, quelques minutes après les bruits du klaxon, Lucia apparut dans sa robe bleue épousant ses courbes et mettant en valeur sa silhouette affinée telle une guitare. On peut la traiter de sauvage si on veut, mais il faut lui accorder une chose : elle est magnifique. Ça lui allait comme un gant ce qu'elle portait. Qu'importe qui pourrait croire que cette robe a été faite spécialement pour elle tant elle la porte avec grâce. Au moins elle est belle. Alors, ça devra le faire.

Elle approche d'une démarche chaloupée. Le chauffeur est descendu lui ouvrir la portière.

- Merci, murmura t'elle à celui ci on dirait un ange tant sa voix fut suave.

Ce qui est bien différent de d'habitude. On ne dirait que c'est la même sauvageonne d'avant.

- C'est mon travail madame, Lopez lui répondit.

Le restaurant choisi pour l'occasion par Andrew, était totalement somptueux aussi bien de l'intérieur comme de l'extérieur. Je peux être certains que jamais dans sa vie passée, elle n'a eu à fréquenter de pareille endroit. C'était assez intime comme lieux.

Sur ce point, Andrew a fait du bon travail. Je dois le reconnaître. Une fois attablée, je fis appel au serveur pour passer commande. Ce dernier, quand il arriva, a abordé Lucia d'une manière assez familière. Ce qui m'a beaucoup intrigué.

D'où est ce qu'il la connaît ? Que je sache, elle était en prison les 10 dernières années.

- La même chose que d'habitude miss Fabien ?

Je levai subitement la tête pour contrer le regard de Lucia. Cette dernière parut troublée par cette échange.

- Pardon ! Arriva t'elle à articuler après plusieurs minutes.

- Je demandais si vous vouliez que l'on vous serve le même plat que d'habitude ?

- Mais...

Narrateur externe

Je ne suis jamais venue ici aurait elle souhaité repondre. Pourtant, elle fit tout le contraire.

- Oui, procédons ainsi, répondit elle malgré le trouble évident qu'elle ressentait.

Le serveur prit leur commande et s'en va. Il revient plus tard avec leur plateau repas accompagné d'un grand cru. Mathis ne parvenait pas à comprendre ce qui venait de se passer. Il doit se dire que sûrement cette fille avait l'habitude de fréquenter des riches hommes d'affaires et que c'est certainement l'un d'entre eux qui l'a emmené dîné dans un si bel endroit. Hors elle n'a jamais été mariée. Cela voudrait il donc dire qu'elle a été la maitresse de tous ces hommes ?

Mathis Johnson

Les regards du serveur sur Lucia ne me plaisent pas du tout. Sa façon si familière de s'adresser à elle me déconcerte. Et non, je ne suis pas jalou. Elle ne m'intéresse pas tant que ça. J'ai été tenté de lui poser la question. Mais je me suis ravisé. Je ne voulais pas donner à cette fille insignifiante l'impression que je m'intéressais ne serait ce qu'un tout petit peu à sa vie. Après tout ce n'est pas un vrai mariage entre nous deux.

Les deux parties pourraient sortir avec qui bon leur semblent. Il suffit d'être assez discret sur le sujet. C'est ainsi qu'on a conclu. Elle et moi, on a profité du dîner pour faire connaissance histoire d'être assez crédible devant la presse. Mais je n'y étais plus. Je repensais encore à cette familiarité dont à fait preuve le serveur face à Lucia.

La seule idée que cette femme que je vais épouser puisse être une fille volage m'écœurait au plus haut point. Puis je changeais la tournure des choses. Car dans ma tête ça devient du n'importe quoi.

- Rien de ce qui va se faire là n'est réel. Considère juste qu'on est des bon acteurs. On va jouer le rôle de notre vie sur ce coup. Tu me suis ?

Encore une fois, rien n'est réel. Elle ne comprenait sûrement rien de ce que je racontai. Il a fallut que les autres personnes de l'entourage commence à s'agiter pour qu'elle réalise enfin que la cadence avait déjà changé. J'avais déjà sorti l'écrin contenant la bague et me tenais droit devant elle en posant un genou par terre. La chose la plus ridicule qui soit.

Des musiciens se rapprochèrent de nous en chantant une douce mélodie. La musique a été choisit par Andrew bien sur. Je ne fais pas dans ces stupidités là. Il faut dire qu'il savait comment gérer les apparences celui là. Un plus pour lui.

J'aurais beau m'énerver contre moi à chaque fois, il n'en démeure pas moins un bon assistant pour autant.

"In this crazy world of choices, I've only got a few. Either you're coming with me, or I'm coming with you. Cause I finally found, I finally found you.You never have to worry if what I say is true. Girl, I've been looking for you. And when I saw you I knew, that I finally found. I finally found you..."

[Dans ce monde fou de choix, je n'en ai que quelques-uns. Soit tu viens avec moi, soit je viens avec toi. Parce que j'ai enfin trouvé, je t'ai enfin trouvé.Tu n'as jamais à t'inquiéter si ce que je dis est vrai. Girl, je t'ai cherché. Et quand je t'ai vu, j'ai su, que j'ai enfin trouvé. Je vous ai finalement trouvé...]

En face de Lucia des écrans lumineux diffusant le même texte en alternant les couleurs : "veux tu m'épouser ?" Encore les actes d'Andrews. Ce type me fait passer pour un clown. Il doit bien en rire. Quoique ce n'était pas réel, elle fut émerveillée par tant de belles choses. Tout ça juste pour elle.

Moi aussi, parfait dans mon rôle d'acteur comme l'aurait été une star hollywoodienne, je déclare avec beaucoup de hargnes :

- Mademoiselle Lucia Monica Fabien, ma Lucie, mon amour, ma Luciole, la douceur qui fait fondre mon cœur, la femme de ma vie... voudrais tu faire de moi l'homme le plus heureux de la terre en acceptant que je sois ton mari ?

Elle pleurait à chaude larmes en prononçant son oui si majestueusement que j'eus envie de lui rappeler de nouveau que rien de tout ça n'était vrai. Qu'importe qui nous aurait vu n'aurait pas pu en douter de la véracité de la chose.

Je lui enfilai la bague au doigt et capturai ses lèvres dans un baiser fougeux pour donner le coup final. Le corps de Lucia tresaillit dans mes bras. Moi aussi mon corps a réagi étrangement. Cela doit sûrement être dû à l'émotion du moment. On est de bons acteurs. Au creux de son oreille je murmurai :

- Chose promise, chose due. Maintenant, à toi de respecter ta part du marché.