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Chapter 5 - chapitre 5: Nuit glacial

Dereck et Rosa ne perdirent pas de temps, se précipitant hors de la plage. Elle qui avait déjà été gorgée de leur sang.

Ses yeux flashèrent un bref instant, s'arrêtant devant une figure familière. Loli était couverte de blessures, sa jambe grièvement atteinte. Son regard angélique et ses formes dignes d'une déesse lui conféraient un air magnifique, tel une fleur attirant les abeilles.

L'aura qu'elle dégageait donnait l'envie de lui sauter aux pieds, pour remplir le moindre de ses caprices.

Leron l'avait ignorée sans même lui jeter un regard. Pour lui, survivre était beaucoup plus important. S'il survivait, il pourrait toujours trouver une fille tout aussi belle. Bien que ce fut un combat rude de détermination.

"Aide-moi, Dereck," Loli le suppliait, le regard triste. Son cœur chavira, des incertitudes se dessinant sur son visage. Les sourcils se plièrent, une envie brûlante de hurler. "Bien fait pour toi, sale..."

Mais une autre voix lui dit, "Si tu la laisses passer, tu ne seras pas différent d'eux." Coincé entre le marteau et l'enclume, il ne sut quoi faire. Il détestait Loli au point de la vouloir morte, mais quand était-il des autres ? Il n'avait rien fait.

"Dereck, on peut l'aider," Rosa, fidèle à son cœur d'ange, finit par prendre la décision. Dereck ferma les yeux un bref instant, comme pour laisser tomber ces chaînes qui le tiraient en arrière. "Je ne le fais pas pour toi," dit-il d'un ton froid. Il prit Loli dans ses bras, aidé de Rosa, et ils se précipitèrent hors de la plage.

Lorsqu'ils traversèrent l'endroit dont il se souvenait contenir le plus grand nombre de morceaux de ver, une sensation familière les enveloppa. Une envie brûlante de jeter Loli dans cet étau de ver.

"Dereck, qu'est-ce qu'il y a ?" Rosa finit par dire, suivant son regard perçant.

Déchiré entre morale et haine, Dereck finit par dire, "Rien, allons-y," secouant la tête comme pour essayer d'effacer ces pensées dont il n'était pas très fier.

Plusieurs minutes plus tard, ils finirent par quitter la plage, se dirigeant vers les hauteurs. Les autres furent surpris, ne sachant ce qu'il décidait de suivre la masse.

Leron, bien que grognant, fit de même. Il détestait l'idée de marcher derrière un moucheron comme Dereck, quelqu'un qu'il pourrait écraser avec une facilité déconcertante, mais dans ce genre de situation, suivre le mouvement était beaucoup plus avantageux.

Tel des abeilles après leur cher miellé, ils suivirent tous Dereck. Malgré le nombre incalculable de morts, leur groupe était plutôt imposant.

Dereck fit mine de ne rien voir, Loli marchait derrière, aidée par quelqu'un d'autre. Hanté par des questions sur le fait de la laisser à côté de lui.

Dreamland s'étendait à l'horizon, les ambres plutôt atypiques. Il semblait y avoir un flux, réal et irréel.

Une symétrie effrayante les recouvrait. Chacun des ambres avait exactement sept branches, un détail auquel personne ne prêtait attention.

"Bizarre, encore le chiffre 7," Eloit suçait son index gauche tout en marchant. Cette pratique inhabituelle pour beaucoup, les autres la regardaient comme la peste. Quelques pas derrière le groupe, une petite silhouette semblait plutôt isolée, telle un fruit trop mûr dans une bassine de fruits verts.

L'air semblait lourd et humide, Eloit expirait ses poumons ayant du mal à s'y accommoder. Le sol sous ses pieds était mou, presque spongieux. On aurait dit du coton.

Une envie soudaine de dormir, de s'allonger et de fermer les yeux, ne se ressentait qu'à chaque seconde. Il se mordit l'index, son sang gicla dans sa bouche, le maintenant tant bien que mal éveillé.

Les vents violents balayaient les feuilles des arbres. Ils criaient, telles des ombres dans la pénombre. Eloit jeta un regard vers le ciel. Bizarre, le soleil brillait à pleine puissance, mais leur ombre ne se voyait pas. La dense forêt semblait presque sombre.

Il sentit le froid glacial, le gelant jusqu'aux os. Une sueur froide glissa le long de son dos. "Shh..." Il se retourna précipitamment, mais rien. Juste des branches qui dansaient dans le vent.

"Un problème ? Ne t'approche pas de moi," le jeune homme effrayé accéléra pour rejoindre le gros du groupe.

"Désolé," Eloit répondit d'une voix timide. "Ne t'endors pas, Eloit. Ne t'endors pas, Eloit," il cessa de se répéter, car de son intelligence plutôt élevée, il savait que s'endormir serait fatal.

Ses yeux s'illuminèrent de compréhension. "Je dois les informer de la situation," se dit-il, prenant un pas déterminé puis se figeant complètement. "N'as-tu donc rien appris ? Tu vas encore tout gâcher. Tu penses être le plus intelligent, et puis quoi encore ?" Des paroles dont il aurait aimé ne pas se souvenir. Un sourire vaincu se dessina sur son visage. Eloit ralentit, trop effrayé pour parler.

Les cœurs lourds, les esprits confus, il arriva dans un camp...

Le camp était gigantesque, une maison abandonnée, les murs brisés, le toit inexistant. Un feu énorme brûlait au centre, des ombres humaines se propageaient des flammes, créant une scène effrayante digne de leurs pires cauchemars.

Malgré la peur, il se rapprocha des flammes, suivant Dereck. "Il fait extrêmement froid. Il vaut mieux rester près du feu," finit-il par dire d'une voix plutôt élevée, son intention claire, il les mettait tous en garde.

Assis près du feu avec Rosa, il put enfin souffler. Le vent glacial les caressait constamment.

"Avec ce soleil, pourquoi fait-il si froid ici ? Ça n'a aucun sens," une voix retentit dans le groupe.

Tous les regards se tournèrent vers un homme. De tous le groupe, il semblait être le plus âgé, sa barbe sèche mais couverte de sang.

C'était Mark, le seul professeur présent. Dans le chaos, il avait pris sur lui d'aider quelques personnes. Après tout, il était le plus âgé et son mental était plus résistant.

"Scientifiquement, c'est impossible vu le soleil. Je n'ai aucune idée," répondit Mark, les yeux rivés sur les élèves. Cette île dépassait son entendement, elle n'était pas censée être réelle.

"Et ça s'appelle professeur de Corrone, d'or ," une voix agressive suivit. Un jeune homme assis près du feu, ses yeux aussi acérés que des lames. Donovan reprit d'un ton colérique, "vous êtes le seul adulte présent et vous osez dire que vous n'avez pas d'idée." Donovan s'écria.

"Qu'est-ce qu'on est censé faire ?" une autre voix féminine retentit.

"Allez-nous tous mourir ?" une autre apparut.

Comme en réponse à cette question, les arbres se mirent à bouger, les branches dansant telles des serpents. "Shh..." Le bruit familier. Les élèves plutôt éloignés du feu se rapprochèrent rapidement, les regards effrayés dans le dos. Mais rien...

Le silence régna, ils avaient tous peur, ne savaient pas où ils étaient, ni pourquoi ils étaient là. Ils avaient besoin de lâcher prise. Alors, ils se tournèrent vers leur professeur.

"Ne t'endors surtout pas, Rosa," Dereck lui pinça les cotes. "Ouch..." Rosa fronça les sourcils de douleur, mais ses yeux, presque fermés, revinrent à la vitesse. "Ok, mais arrête de me toucher comme ça," dit-elle d'une voix énervée.

La nuit promettait d'être intéressante.