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Chapter 9 - chapitre 9: Détermination

Le groupe se remit en route. Les uns après les autres, ils foulaient le sol de la forêt dense.

Leur avancée était lente et ardue. Il semblait n'y avoir pas de fin. Le chemin s'étendait à perte de vue vers l'horizon.

"Ça fait des heures qu'on marche. On pourrait prendre une pause," la voix épuisée de Rosa retentit.

"Tu peux t'arrêter si ça te chante," répondit Donovan, son visage dénué de toute compassion. Il n'avait rien contre elle, mais pour lui, sortir de cette forêt était la chose la plus importante. Chaque seconde les enfonçait un peu plus dans un puits sans fond.

"Pas besoin d'être méchant. N'oubliez pas, seul on n'arrivera à rien. Si tu as besoin d'y aller, vas-y. On t'attendra," reprit Mark. Bien qu'il soit parti sur de mauvaises bases, il ne devait pas laisser leurs différends les affecter.

"Deux minutes," dit Donovan les dents serrées. Il était clair qu'il le disait contre son gré. Mark avait raison, seul, ils n'iraient pas bien loin. De plus, chacun d'entre eux représentait une question à poser au maître du jeu. Une question qui pourrait être vitale. Sachant cela, il ne pouvait pas les laisser mourir. Ils étaient comme des pierres précieuses valant une fortune, dans ce cas valant peut-être une vie.

"Nous ne sommes pas loin," rassura Dereck. Rosa hocha la tête, puis se retira du groupe. Elle n'en pouvait plus. Tout ce stress, toute cette adrénaline.

Tel un effet domino, plus d'une fille se retira du groupe, Lucy y compris. Beaucoup en avaient besoin, mais personne n'osait en parler, quitte à se faire du mal. Ils se noyaient tous dans la peur d'être abandonnés, une peur constante qui les suivrait comme leur ombre.

"Le premier qui bouge, je le bute, capiche," dit Leron d'une voix calme. Tant que Lucy n'était pas de retour, ils devaient tous attendre, que ça leur plaise ou non. Il sourit sous leurs regards farouches. Bien qu'en colère, il n'osait pas dire un mot.

Leron adorait cette sensation unique, telle une drogue qui se répandait dans son corps, il y prenait goût. Ces regards effrayés ! Ils étaient tous à sa merci. Ici, il pouvait faire ce qu'il voulait, quand il le voulait. Que c'était rafraîchissant, se dit-il.

...

Rosa avançait, la tête remplie de questions. Qui avait bien pu créer cet endroit ? Depuis combien de temps étaient-ils ici ? Il n'avait aucune notion du temps. Que penseraient ses amis, et l'école ? Ses devoirs ? Ses cours ?

Ellen ne pouvait pas se permettre d'échouer. Le regard déçu de ses parents semblait lui apparaître comme des démons tout droit sortis des enfers. N'est-ce pas ce qu'ils voulaient ? N'en étaient-ils pas morts de jouer un rôle ?

Elle ne put résoudre ces questions. Ces questions qui, comme des chaînes, entravaient sa raison. Les yeux en larmes, elle s'adossa contre un arbre. Ne pouvant plus se retenir, elle lâcha un cri du plus profond de son âme.

Shshh... Rosa leva la tête, une brise légère lui caressait la peau. Elle vit une ombre se cacher derrière les arbres.

Son cœur omet un battement. Tandis qu'elle se repliait lentement, la respiration écrasée sous le poids de la peur.

Crack... Rosa tourna la tête vers le bas. Une branche se brisa. "Awoooooooo..."

Une voix qui la fit trembler. Whoosh... La figure puissante la plaqua contre le sol. Elle sentit ses os se fracturer. Rosa grincèrent des dents, elle cria à l'aide.

Le monstre, un loup avec des canines dignes de la préhistoire, aussi longues que des cornes. Le visage au-dessus de Rosa, ses puissantes griffes l'ancraient au sol.

Rosa se débattait violemment. Son sang peignait les griffes du loup d'un rouge écarlate. Il ouvrit la bouche, prêt à mordre. Rosa sentit son cœur exploser, prêt à prendre ses jambes à son cou.

La salive visqueuse du loup lui tomba sur le visage. Elle était chaude presque... "Je ne veux pas mourir, je ne veux pas mourir", sa voix brisée retentit. Tel des gladiateurs, le loup et la femme s'engageaient dans une lutte sans merci. Des éclaboussures de tous côtés. Elle avait passé toute sa vie à suivre des choses qui ne l'intéressaient pas. Sur le point de mourir, elle ne put se résigner. Elle avait tellement appris en cachette. "Hors de question que ça finisse comme ça. Hors de question que je perde encore une fois."

Rosa agrippa la branche brisée. Les canines s'ouvraient, prêtes à la dévorer jusqu'à l'âme. D'un cri de guerre, elle la plongea dans la gorge du loup.

Le sang frais se déversa sur son visage. Le loup fut agité, ses griffes lui déchirant les épaules. Rosa, armée d'une détermination de fer et d'une précision chirurgicale, l'enfonça plus profondément.

Le loup poussa un cri d'agonie avant de s'effondrer complètement. Rosa parvint tant bien que mal à se remettre sur ses jambes.

Des loups hurlaient à l'unisson. Leur charge féroce. Le sang de leur compère empourprait l'air. Leurs cris semblaient annoncer le début de la fin.

.....

La lutte était sans fin. "On va tous mourir si on reste là," une voix meurtrie.

Leron, bien que déconcerté, fit preuve d'un courage impressionnant. Le loup lui sauta à la gorge. Ses canines acérées déchiraient l'air, prêtes à le dévorer.

Leron agrippa les mâchoires du loup. Son surnom de la bête n'était pas sans raison. Les muscles se contractèrent. D'un puissant rugissement. Crack... Il déchira la mâchoire du loup.

"Allons-y, on bouge," sa voix féroce retentit de toutes parts. Lucy, effrayée, ne le quittait pas d'un centimètre. Une panoplie d'émotions lui parcourait le corps. De l'admiration à la honte puis à la fierté. C'était peut-être la meilleure décision que j'ai prise, se dit-elle.

"Rosa n'est pas encore revenue," dit Dereck agité.

"J'ai dit on bouge. Je vous préviens que ceux qui traînent le regretteront," Leron agrippa Lucy avec qui il bondit vers l'avant. Donovan prit les devants, se déplaçant avec une grande dextérité.

"Si il le fait maintenant pour elle, qu'est-ce qui vous dit qu'il ne le fera pas à votre tour ?" Eloit leur dit, l'index toujours dans la bouche.

L'hésitation était palpable. Le groupe était divisé. "Au moins on ne mourra pas maintenant," finit-il par dire. Entre se faire déchiqueter maintenant et plus tard. La question ne se posait même pas. Ils se mirent tous à fuir, fuir pour leur vie.