Le visage de Loli fléchit, un regard moqueur. "Que je ne tombe pas, tu dis ?" Quelle raison de merde ! Loli comprit ce qu'il avait derrière la tête. Ses vêtements plutôt révélateurs la faisaient déjà souffrir sur ce temps infernal.
Sans ces vêtements, elle ne pourrait certainement pas fuir. Même si elle arrivait tout en haut. Bien qu'elle n'ait aucune intention de le faire, il était clair que Donovan ne pensait pas la même chose. Il voulait s'assurer qu'elle ne fuirait pas. Cela semblait logique vu de son point de vue, mais du sien, celui d'une femme, elle se sentait abusée.
Cette sensation suffocante où on ne peut rien faire d'autre que de se compromettre.
Une intense sensation de haine et de colère l'enveloppait. Elle savait que si elle n'obéissait pas, il n'allait pas se gêner pour la forcer.
Loli serra les dents, se déshabilla. Donovan, comme beaucoup, ne la quittait pas des yeux, les larmes aux yeux, elle le fixa, le cœur rempli de haine.
Maintenant en sous-vêtements, la pluie s'intensifia, la mouillant de la tête aux pieds. Ses longs cheveux tombaient le long de ses épaules. Ses courbes parfaites, dignes d'une déesse grecque, les firent rêvasser. Sur son visage mouillé et angélique, un regard venimeux.
Les regards des autres étaient perçants, la dévorant de tous côtés, telles des coyotes sur leur proie.
D'autres filles furent humiliées à sa place, n'arrivant pas à s'imaginer si elles auraient le courage de faire quelque chose de similaire. Certaines juraient préférer mourir sous les mâchoires des loups.
"Je comprends maintenant l'obsession de Leron," se dit Donovan à lui-même. Avec un corps pareil, beaucoup en perdaient la tête. Mais pour lui, cela importait peu. Il n'avait jamais vraiment été intéressé par une fille en particulier. Il avait d'autres hobbies beaucoup plus intéressants.
Dereck et les autres arrivèrent enfin sur la scène, un regard de dégoût sur le visage de Rosa.
"Ne me regarde pas comme ça, je fais ce qu'il faut pour qu'on survive," lui dit Donovan.
"Monstre, tu n'es pas différent de ces loups," lui dit-elle.
"Je préfère être un loup en vie que mourir de manière idiote," Donovan n'avait rien à foutre de leur avis.
Le regard de Dereck se posa sur la figure tremblante de Loli. D'abord abasourdi par le choc, puis un semblant de pitié. Elle avait l'air si dégoûtée. Il ne sut quoi dire. Que pouvait-il faire ?
Loli se mit en action, ses émotions un mélange explosif de honte et de colère. Elle se mit à grimper, les mains glissant.
Elle eut beaucoup de mal à se hisser tout en haut. Plus d'une fois, elle faillit se retrouver face contre terre. Mais armée d'une haine incroyable, elle finit par y arriver.
Comme prévu, l'échelle fut descendue. Et là, une panique générale. Leron, Lucy, Donovan, et d'autres furent les premiers à se hisser en haut.
Dereck et son petit groupe furent les derniers à arriver. Il ne leur restait plus qu'à attendre. "Ne devrions-nous pas y aller nous aussi ?" l'un reprit d'une voix rapide, le regard se tournant sans cesse vers l'horizon où les griffes des loups se rapprochaient.
"Patientez... C'est beaucoup trop risqué," dit Dereck. Dans ce chaos, il ne fallait pas grand-chose pour se faire écraser.
De plus, aucun d'entre eux, qui avaient bataillé pour former l'échelle, ne les laisserait passer, lui et son groupe. Quitte à leur faire du mal s'il le fallait. "Ne sous-estimez pas la détermination de quelqu'un au bord du gouffre," leur rappela Dereck. Mieux que quiconque, cet état lui était extrêmement familier. Dreamland en était la preuve.
"Awoooooooo..." Un loup bondit vers eux. Dereck fut plaqué sur le sol humide, les flaques d'eau projetées dans tous les sens.
Le loup refermait sa mâchoire sans cesse, les claquant de ses dents au-dessus de son visage. Dereck se battait pour vivre.
Eloit réagit au quart de tour, brandissant son morceau de ver. Le loup bondit en arrière, son nez se fronçant.
Ses canines grandirent encore, crack... crack... son corps se métamorphosait. Sous le regard ébahi de Dereck et des autres, le loup se mit sur ses deux pattes.
Un puissant rugissement digne d'un lion. Des griffes aussi longues que des sabres. "Manger..." de la salive dégoulinait de sa bouche.
"Un... un... loup-garou..." dit-il d'une voix tremblante.
Dereck se remit sur ses pattes, le regard confus. "Je ne me souviens pas de loup-garou à Dreamland. Qu'est-ce que ça veut dire?" Son cerveau tournait à mille à l'heure.
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Tous en haut sur le mur, les autres avaient vu le changement du loup. Ils étaient reconnaissants de ne pas avoir suivi Dereck. Dans le cas contraire...
"Le moucheron, il est cuit cette fois-ci," dit Leron. Les autres ne pouvaient que regarder impuissants.
Loli, maintenant vêtue, descendit l'échelle encore une fois. Dereck l'avait aidée, et cela plus d'une fois. C'était la moindre des choses, se dit-elle.
Whoosh... Loli sentit son corps projeté en arrière, s'écrasant violemment contre le sol. "T'es malade ou quoi ? Tu veux tous nous faire tuer ?" Leron l'agrippa par le cou, la hissant dans les airs telle une feuille de papier. Si le loup-garou utilisait l'échelle pour les retrouver là-haut, ça allait finir très mal pour eux.
Loli sentit sa poitrine se contracter, la voix inaudible, se débattant sans cesse. Sa force s'évaporait lentement, tandis que sa vision devenait double.
"Ça suffit, Leron. Je ne tolère plus de violence entre camarades," prit les devants Mark. Son bras agrippa celui de Leron, qui fronça les sourcils.
"Camarade..." Leron explosa de rire. "Nous ne sommes plus à Corrone d'Or, mon cher Monsieur. Ici, il n'y a pas de camarades, juste des individus prêts à tout pour survivre. Je vous préviens, quiconque menace ma survie devra être prêt à subir les conséquences." Sa voix retentit, des sueurs froides leur caressant le dos.
"Il a raison, Leron. Tu ne peux pas frapper tous ceux qui ne te suivent pas," continua Donovan. Non pas que le sort de Dereck et des autres l'intéressait, mais Mark avait une influence sur les autres. Il ne serait pas judicieux de l'avoir du mauvais côté.
Leron fronça les sourcils, voulait-il se rebeller contre tous? Quelle audace !
"Monsieur Mark, ou plutôt Mark," continua Donovan. "Il n'a pas complètement tort."
La tension était palpable, tandis que les esprits s'échauffaient.