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Chapter 10 - chapitre 10: Aucune chance

"Je vais attendre Rosa", lui dit Dereck. Eloit fut surpris. Son regard perçant ne put comprendre.

"C'est bien d'être altruiste, mais pas au prix de sa propre vie", se dit Eloit. À moins qu'il n'y ait une autre raison, qui n'a rien à voir avec l'altruisme.

Eloit eut une révélation troublante. Mais n'ayant aucun moyen de la confirmer, il se tut. "Je vais t'aider", dit-il. Dereck ne voulait pas se battre juste par gentillesse.

La figure ensanglantée de Rosa apparut à l'horizon.

Le loup bondit, Dereck fit preuve de grande dextérité. D'un pas rapide sur le côté, les griffes de la bête le manquèrent d'un millimètre. Il pouvait sentir le vent se déchirer sur ses griffes acérées.

Dereck brandit la branche dont il était muni. Elle virevoltait, splash ! La part de la bête céda sans aucune résistance. Le sang jaillit tel une fontaine.

La bête, enragée, brandit ses griffes. Dereck bondit en arrière, les griffes lui lacérant le torse. Il grinça des dents mais sa détermination battait son plein. À Dreamland, il était quelqu'un d'autre. Dans ce monde dont t'il étais l'auteur, rien ne semblait impossible.

Il se sentait comme un gladiateur, avec ce courage efermer dont nous avons tous fait l'expérience au moins une fois. Il se battait comme un lion de toutes ses forces. "Pour une fois, je ne fuirai pas," s'écria-t-il. Penchant la tête de côté, une esquive digne d'un champion, la griffe déchira tout sur son passage, s'écrasant avec férocité contre l'arbre, le faisant trembler de tous côtés.

"Tu peux le faire, tu n'es pas obligé d'être faible," brandit Dereck son arme. La branche s'enfonça profondément dans la gorge du loup. Il poussa un dernier cri de terreur tandis que sa vie s'évaporait.

Eloit fut abasourdi. Des aptitudes pareilles ? Pourquoi Leron le méprisait-il ? Ça n'avait aucun sens.

Eloit tourna le regard, baissant la tête. Des griffes le manquèrent de justesse. "Ce n'est pas le moment," finit-il par dire.

D'une précision inhabituelle, Eloit pivota tel un génie des arts. Ses bras s'étendirent. Slash... le loup finit sa course face contre terre. Son coup gicla de sang.

Dereck sourit. "Je l'ai trouvé sur la plage," dit Eloit d'un sourire vivant, tenant la morceau de ver en main. Dans un monde où le danger et la mort les guettaient de toutes parts, ce petit bijou de ver était devenu essentiel.

Personne n'y avait pensé. "Comment pouvait-il savoir ? A-t-il anticipé les dangers ?" Dereck fut confus. Dans le chaos de la plage, qui aurait pu imaginer, ne serait-ce qu'une seconde, se procurer ces morceaux de ver qui, à ce moment-là, étaient d'une cruauté sans pareil ? Dereck lui-même n'y avait même pas prêté attention.

"Je devrais le garder à l'œil, lui," ces mots résonnèrent dans sa tête. Sa survie dépendait grandement de l'anonymat de ses connaissances de Lille. Car si les autres apprenaient son implication, il ne saurait comment se sortir d'un tel pétrin.

"Merci les amis," dit Rosa, les larmes aux yeux. Elle n'y croyait presque plus. Maintenant avec leur aide, elle avait peut-être encore une chance.

"Allons-y," dirent Dereck et Eloit. Le trio se mit à fuir de toutes leurs forces.

Les plaies s'accumulaient sur leur peau fragile au fur et à mesure. Les loups dotés d'une vitesse hallucinante.

Le trio réussit malgré tout à rattraper une partie du groupe. Où devrait-il dire qui les attendait ? Une figure féminine lâcha la branche en main.

Elle explosa vers les loups, qui vinrent à un arrêt brutal. Le corps balayé en arrière.

"Dépêchez-vous," dit-elle, malgré le visage amoindri couvert de sang, elle semblait calme.

Le trio fut surpris mais finit par ne rien dire. Ce n'était clairement pas le moment. Ils se dirigèrent tous vers la sortie. Une descente incurvée. Ralenti tout le monde.

Des branches aussi pointues que des aiguilles. Jonchaient le long de la descente. Ils descendaient tous lentement. "Ahhh...." un cri de panique. Une des élèves trébucha. Son corps se heurta contre le sol. Tel un ballon, elle entama une descente fulgurante. Elle ne put contrôler son corps. La gravité lui jouait des tours mortels.

Splash... son visage s'écrasa contre les branches éguilles. Elle les traversa avec une facilité effrayante. Tel un laser de précision.

Le sang dégoulinait le long de la branche éguille. "C'est pas possible," l'un vomit ne pouvant supporter l'horreur.

Des bruits sourds flottaient dans l'air. "Non, mais vous vous foutez de moi," s'écria une voix. Des gouttes d'eau se mirent à tomber. Malgré le soleil aveuglant dans le ciel.

Le tonnerre frappa la descente. Bang.... le sol frémit sous la puissance du coup. Se fissurant légèrement, manquant l'un d'entre eux au millimètre près. Il avalait sa salive, le visage abasourdi.

"Soyez prudent, le sol..." Dereck ne put finir sa phrase. Son corps se fracassa contre le sol. Entamant lui aussi une descente vers ce qui semblait être une mort atroce.

Le mélange de terre et d'eau l'enveloppait. Il sentit un goût horrible dans la bouche. "Qu'est-ce que j'ai avalé?" Son corps dégringolait à une vitesse effrayante.

"Oh non, Dereck," Rosa fut prise de panique. Le cœur battant la chamade. Ne sachant quoi faire, elle se tourna vers Eloit.

"Que peut-on faire?" Eloit eut une idée mais ne sut quoi faire. Face à un dilemme énorme. Voilà le moment qu'il attendait. Dereck savait-il mieux que lui ? Ou bien c'était juste son imagination ?

Le prix à payer pour cette réponse était plutôt énorme. S'il avait tort, Dereck allait mourir et il devrait vivre dans la culpabilité et le regret. Mais s'il avait raison. Alors beaucoup de questions se poseraient.

Dereck, malgré son calvaire, sentit le regard effrayé des autres. Se frappant sans cesse contre les obstacles. Il savait exactement quoi faire pour éviter les branches d'aiguilles.

Il fit preuve d'une agilité et d'une imagination choquantes. Il se repositionna sur le ventre, glissant tel un poisson dans l'eau.

Swoosh... leur cœur omit un battement, la branche d'aiguille frôla la joue de Dereck. Une ligne aussi fine que de la soie se dessina sur son visage. Le rouge sang ondulait dans l'air.