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Chapter 37 - Chapitre 36 : l'ère glaciaire

Après avoir déposé Lisa à l'école, je me rends au laboratoire pour rejoindre Marcus et Albert Junior. Contrairement à d'habitude, il n'y a plus d'animaux, juste des conteneurs en verre et en acier, ce qui me met déjà mal à l'aise.

"Ah, te voilà enfin, Gérald ! Allez, déshabille toi, on va passer à l'étape de renforcement de ton corps !" lance Marcus, avec ce regard un peu fou que je déteste.

"Bonjour... déjà ! Et, euh, qu'est-ce que tu mijotes encore, Marcus ?" demandais je, en m'écartant inconsciemment de lui, sentant l'ennui pointer le bout de son nez.

"Allons, ne fais pas l'enfant ! Il faut avancer ! On a fait une belle découverte quand tu as survécu au poison de Yawn, non ?" Il dit ça tout en ouvrant un caisson blindé sans même se tourner vers moi, comme si tout ça était parfaitement normal. "Allez, entre là-dedans, et ne pose pas de questions. C'est pour ton bien... je pense !"

Je le regarde, incrédule. "C'est rassurant, vraiment..."

Son ton est tellement inconsidéré que j'ai presque l'impression qu'il parle d'un simple passage chez le médecin.

"Ne t'inquiète pas, Gérald," déclare Wesker junior en arrivant, toujours aussi détendu. "On va soumettre ton corps à des attaques de différentes natures en ajustant l'intensité. Le but est de permettre à ton corps de développer une immunité, ou au minimum une résistance suffisante."

Je soupire, résigné, en enlevant mes vêtements, ne gardant que mon boxer. "Vous auriez au moins pu me laisser un petit café avant de m'enfermer dans un congélo," dis-je en entrant dans le caisson métallique, me sentant déjà comme un steak surgelé prêt à être emballé.

Le caisson se referme dans un claquement, et je suis plongé dans une pénombre légèrement angoissante. "Alors... on commence par quoi, messieurs les savants fous ?" demandais-je, tentant de garder mon calme malgré l'atmosphère de film d'horreur qui m'entoure.

"On va commencer par le froid," annonce Marcus, d'un ton calme qui me fait lever les yeux au ciel. "La grande faiblesse de nombreux organismes reste la glace, donc on va t'immerger dans de l'eau glacée, puis te sortir pour voir comment ton corps se rétablit. Ensuite, on augmentera progressivement les niveaux de froid jusqu'à essayer de te rendre insensible."

"Super... génial..." Je ne peux m'empêcher de me frotter les bras, comme si ça allait m'aider dans cette boîte de conserve géante.

Un bruit mécanique résonne, et soudain, je suis plongé dans une eau glacée. "M-mais c'est quoi ce bordel ?! On est dans Titanic ou quoi ?" criais je, mes dents claquant si fort qu'on aurait dit des castagnettes humaines. "J'vous préviens, si je ressors d'ici en Mister Freeze, je vous attrape tous les deux et je vous jette dans cette eau glacée, compris ?"

Wesker junior éclate de rire. "Tiens bon, Gérald, on n'en est qu'au début. Si tu claques déjà des dents, ça va être amusant de te voir quand on passera au niveau supérieur."

Après une minute qui semble une éternité, ils me sortent enfin de l'eau. Je tremble tellement que je ressemble à une machine à laver en mode essorage. "S-s-super, v-v-vraiment... J-j'ai toujours rêvé de f-f-faire l'ours polaire..."

Marcus observe calmement, prenant des notes. "Bien, ton corps se réchauffe, c'est bon signe. On va augmenter le niveau de froid pour la prochaine phase."

Je fronce les sourcils en me frottant frénétiquement les bras. "Attendez... a attendez une seconde... augmenter le froid ? Vous avez l'intention de me transformer en glaçon, c'est ça ?"

"Exactement," répond Marcus avec un sourire narquois.

Mon facteur de régénération ralentit drastiquement à cause du froid, mais Marcus et Wesker, imperturbables, refusent catégoriquement que je tente de me réchauffer par mes propres moyens. Ils veulent voir jusqu'où mon corps peut aller sans aide extérieure.

"Allez, passons au suivant," dis-je en serrant les dents, une fois que je sens mon corps revenir lentement à la normale, même si mes muscles sont encore engourdis.

Je retourne dans le caisson, plongeant à nouveau dans l'eau glacée. Le froid est toujours là, implacable, mais il n'a plus cette morsure intense de la première immersion. Mon corps commence à s'adapter.

"Pas mal, Gérald," annonce Marcus avec un sourire satisfait sur son visage. "Tu te tiens maintenant dans une eau plus froide que celle du pôle Nord. Moins 55 degrés Celsius."

Je lui jette un regard noir. "Fils de put..." criais-je, mais le reste de l'insulte se perd alors qu'il referme le caisson dans un claquement, coupant court à mes mots. Le silence s'installe. Puis, soudain, une lumière bleutée envahit l'intérieur du caisson, donnant une ambiance irréelle, presque clinique. Un gaz est lentement injecté, créant une fine couche de givre sur l'eau autour de moi.

Je sens l'eau devenir de plus en plus dense, presque visqueuse, et en quelques secondes, elle commence à se geler. Ma peau se recouvre d'une fine pellicule de glace, et je sens chaque pore de mon corps se figer, comme si j'étais en train de devenir une sculpture de glace vivante. Je lutte pour respirer, sentant le froid s'infiltrer jusque dans mes poumons. La sensation de brûlure du froid extrême est tellement intense qu'elle en devient un engourdissement douloureux.

Je ferme les yeux et couvre mon visage avec mes mains, essayant de créer une poche d'air. Mais la sensation de mes membres s'évanouit peu à peu, le froid engloutissant la moindre sensation dans la partie inférieure de mon corps. Je ne sens plus mes jambes, ni mes pieds. Ma respiration devient laborieuse, chaque souffle créant un petit nuage de vapeur glacée.

Le monde devient flou, mon esprit se rapproche dangereusement de l'évanouissement.

Juste avant de sombrer, le caisson s'ouvre brusquement dans un bruit strident. Wesker, avec ses capacités surnaturelles, me tire hors de l'eau gelée, mais pas sans difficulté. Des morceaux de glace sont accrochés à moi, ma peau encore figée, bleuie par le froid. Chaque mouvement semble irréel, lent, comme si le temps s'était arrêté.

Je suis à deux doigts de perdre conscience, mon corps tremble violemment, chaque muscle engourdi par le froid qui semble dévorer mon être. Tout est flou, comme si une brume épaisse m'engloutissait. J'entends vaguement des cris, une voix perçant le silence, mais les mots sont incompréhensibles, noyés dans le bourdonnement sourd de mon esprit gelé.

"Putain, Marcus, on a dit progressif !" La voix de Wesker junior résonne avec force alors qu'il s'efforce de briser la glace qui s'accroche à ma peau, des fragments de glace éclatant en petits morceaux sans que je ressente vraiment la douleur.

"Tu as commencé avec une eau qui tuerait n'importe quel humain rapidement, et tu l'as fait passer de -55 degrés Celsius à -271 degrés Celsius avec l'hélium réfrigéré ! C'était censé être la dernière étape du processus !" hurla t-il, sa voix chargée de colère et d'inquiétude, tandis qu'il me porte à la hâte vers un bureau, me couvrant avec tout ce qu'il peut trouver. Je sens à peine le poids des couvertures sur moi, mon corps toujours figé dans cette étrange torpeur glaciale.

Dans un ultime réflexe subconscient, je fais appel à deux de mes lionnes G. Elles apparaissent, leur présence chaude et rassurante, et viennent instinctivement se coucher contre moi, pressant leur corps contre le mien, m'entourant de leur chaleur. Le contraste est saisissant, leur pelage dégageant une chaleur bienfaisante, tandis que je me sens pris dans un cocon de chaleur animale, mes muscles se détendant légèrement.

Marcus, pour sa part, reste en retrait, le visage impassible mais avec une lueur de panique voilée dans ses yeux. Pas une panique liée à ce qu'il vient de me faire subir, non. Plutôt celle d'un homme conscient de la punition qui pourrait lui être infligée pour avoir failli à son rôle. Il jette un coup d'œil rapide à mon corps frigorifié avant de lever les mains en signe de déni.

"Wesker, c'était une simple erreur de calcul," dit-il d'un ton presque indifférent, cherchant à justifier ses actions comme si ce n'était qu'un détail mineur. "Je voulais juste ajouter un peu d'azote liquide pour descendre la température à -100 degrés Celsius, mais… bon, ça a un peu dérapé."

Wesker lui lance un regard noir, visiblement furieux. "Dérapé ?!" Il s'efforce de maintenir mon corps couvert, les yeux scrutant la moindre trace de réaction. "Tu l'as pratiquement congelé vivant, bordel !"

Marcus, toujours imperturbable malgré la gravité de la situation, hausse les épaules. "On fera mieux la prochaine fois. Je vais préparer des caissons spécifiques pour chaque étape. Comme ça, je ne pourrai plus commettre d'erreur."

À mesure que mon corps se réchauffe, je sens peu à peu la vie revenir en moi. La chaleur des lionnes est apaisante, et leur respiration profonde et régulière aide mon corps à réagir. Mon souffle se stabilise, mes muscles cessent de trembler, et je reprends conscience lentement, encore secoué par l'expérience, mais vivant, prêt à affronter Marcus et ses folies une nouvelle fois.

Après avoir repris pleinement mes esprits, je sens mon corps revenir à son état optimal, chaque fibre de muscle réchauffée et rétablie. Je caresse le pelage doux des deux lionnes qui m'ont réchauffé. "Merci, mes filles," dis-je doucement en prenant leurs têtes entre mes bras, appréciant les ronronnements vibrants de plaisir qu'elles émettent en réponse à la proximité.

Je me retourne ensuite vers Marcus, mon regard aussi tranchant que de l'acier. Il se fige, les yeux écarquillés, réalisant que l'heure de la revanche a sonné. Mes lionnes le fixent, leurs prunelles fauves brillent d'une lueur prédatrice, prêtes à bondir.

"Les filles," dis-je d'une voix calme, "punissez-le."

Sans perdre une seconde, les deux fauves s'élancent vers Marcus. Celui-ci lève aussitôt les mains en signe de reddition, ses traits crispés par la panique. "Attendez, attendez ! C'était un accident, je vous le jure ! Un petit malentendu scientifique, rien de plus ! Soyez raisonnables !"

Mais ses supplications tombent dans l'oreille d'un sourd. Les lionnes bondissent sur lui avec une précision féline et commencent à le balancer entre elles comme une vulgaire balle de chiffon. Marcus est projeté d'un côté à l'autre de la pièce, ses lunettes volant dans un coin tandis qu'il gesticule dans les airs.

"Wesker ! Dis quelque chose ! Je suis un scientifique de renom, pas une balle de ping-pong !" hurle-t-il, ses mots entrecoupés de cris chaque fois qu'il change de direction.

Wesker, appuyé nonchalamment contre un mur, observe la scène avec une expression neutre mais clairement amusée. "Tu l'as bien cherché, Marcus. Je dirais même que c'est mérité."

Les lionnes continuent de s'amuser avec Marcus, le projetant dans les airs à intervalles réguliers. À chaque atterrissage, Marcus émet un son comique qui ressemble à un mélange entre un cri de terreur et un gloussement de panique.

"Okay, okay ! Je promets de ne plus jamais te geler vivant, d'accord ?!" finit il par crier en agitant les bras frénétiquement, toujours en plein vol.

Je croise les bras, amusé par la scène. "C'est ce qu'on verra. Mais pour l'instant, profite de cette petite leçon."

Les lionnes continuent encore quelques instants avant de laisser Marcus s'effondrer au sol, étourdi, décoiffé, mais miraculeusement entier. Elles retournent tranquillement à mes côtés, ronronnant comme si elles venaient juste de terminer une simple partie de jeu.

"Bon," dis-je en me tournant vers Wesker, "on passe à la prochaine étape ?"

Wesker m'invite à retourner dans le caisson, un sourire en coin. "À cause de cet idiot," dit-il en jetant un regard désapprobateur vers Marcus, "tu as sauté l'étape de la zone froide. On va repasser par les étapes précédentes, et quand tu seras prêt, on reviendra à l'hélium. Cette fois, ça ne devrait plus te causer autant de problèmes."

Je fais un signe de la tête avant de me tourner vers les deux lionnes qui se tiennent toujours à mes côtés. "Les filles, allez vous asseoir sur lui," dis-je en pointant Marcus qui tente difficilement de se relever.

Les deux félins ne se font pas prier. Elles s'avancent tranquillement avant de s'allonger lourdement sur Marcus, l'écrasant de tout leur poids. "Ah... non... attendez..." gémit-il, incapable de bouger sous leur pression, le visage plaqué au sol.

Satisfait, j'entre dans le caisson sans me presser.

Wesker commence les premières étapes, me plongeant dans l'eau glacée. "On commence doucement, comme la première fois," dit-il d'une voix calme mais professionnelle. Je ne ressens absolument rien, pas une once de froid, comme si je baignais dans une piscine chauffée.

La prochaine étape combine l'eau glacée à une petite dose d'azote liquide. Wesker m'informe que la température est maintenant de -102 degrés Celsius, mais encore une fois, mon corps ne réagit pas.

"Impressionnant," murmure Wesker en observant les capteurs. "Ton corps traite cette température comme si elle était totalement normale. Cela veut dire que ta régénération est en train de s'adapter au froid extrême."

Finalement, je suis immergé presque entièrement dans l'azote liquide, la température plonge à -196 degrés Celsius. C'est ici que je commence à ressentir une légère fraîcheur. Ce n'est rien de dramatique, mais assez pour me rappeler que je ne suis pas complètement insensible à ce froid extrême.

"Le véritable test commence maintenant," annonce Wesker, sa voix un peu plus tendue. Les parois du caisson s'illuminent d'une lueur bleue, projetant des ombres froides dans l'espace restreint. L'hélium réfrigéré est injecté dans le caisson.

C'est à cet instant que je ressens un véritable choc. Le froid mord ma peau comme des milliers de petites aiguilles, et ma respiration devient plus difficile. Mais contrairement à la première fois où j'avais frôlé l'inconscience, cette sensation est maintenant comparable à une randonnée dans des montagnes glacées. Inconfortable, mais pas insurmontable. Je me concentre sur ma respiration, maintenant régulière malgré la basse température. Mon corps s'adapte.

Lorsque je sors enfin du caisson, mes muscles sont tendus mais fonctionnent parfaitement. Les lionnes, voyant mon état, se lèvent immédiatement de Marcus, qui geint sous leur poids avant de rouler sur le côté, à moitié écrasé.

"Vous savez, vous pourriez être un peu plus douces..." gémit-il.

Les lionnes m'entourent à nouveau, frottant leurs têtes contre moi pour me réchauffer. Je laisse échapper un soupir de satisfaction en les caressant.

"Bon travail, Gérald," dit Wesker, légèrement impressionné. "Ton corps semble s'être parfaitement adapté. L'hélium, qui aurait dû te tuer, n'est plus qu'une formalité pour toi."

Je souris. "Je suppose que je te dois un merci... même si ce n'était pas facile."

Pendant ce temps, Marcus, se massant les côtes douloureuses, marmonne faiblement. "Rappelle moi de ne plus jamais faire d'erreur... surtout pas quand il y a des lionnes dans les parages..."

(Nda : petit chapitre en perspective, j'espère que vous avez appréciez mon humour ^^)