Oui, tout a commencé comme par le commencement, lorsque je m'assied sur ce banc public de fortune et commença à me remémorer sur ma vie passée, tout en me disant qu'elle allait m'illuminer et m'instruire sur les erreurs lancinantes d'une jeune fille, cloitrée par sa jeunesse tatillonne et obnubilée par le désir de la mode et la trouvaille d'un prince charmant. Oui, c'était sur ce banc public égaré dans un jardin qu'arpentait cette rue piétonne, à partir de laquelle je pouvais compter inlassablement les passants tout en me laissant tressaillir par le bruit des voix lointaines des gamins qui couraient après une boule translucide ; les arabesques atmosphériques que dessinait chaque tir de balle me laissait entrevoir une lueur de parfum d'une existence divine qui me parlait en échos. La chaleur est oppressante et le sable teinté de couleur de rouille laissait exhaler une odeur désagréable dont je restais insensiblement muette, parce que je ne pouvais partir de là, de ce banc qui m'illusionnait et dont l'environnement me gavait dans son atmosphère feutrée d'impression d'avoir atteint le paroxysme de mes désirs.
J'ai connu mon premier cri à la vie et mon adolescence dans cette ville aux allures très ambiante, assourdissante et accablée par le bruit des motocyclettes et des engins à quatre roues. Mon adolescence n'a pas été un long fleuve tranquille compare à celui des jeunes de mon âge, j'ai connu dès le bonheur l'amitié de quelques compagnons avec qui je courrais en longueur de journée et dessinais des arabesques sur le sable de notre voisin du quartier.
J'ai toujours aimé cette ville de par ses couleurs aux milles attraits, son ambiance festivalier, ses mets assortis de poissons et autres produits de mer, son parfum qu'exhale le sable chaud en longueur de journée et auquel je me suis habitue, ses pluies troublantes et enfiévrées, sa chaleur torride et ses moustiques aux piqures indolores, dont le foisonnement incessant a fini par créer une cohabitation presque familière et le bruit en voltigeant, une musique qui fredonne dans les oreilles et berce nos nuits.
C'était dans un quartier huppé de cette ville portuaire, qui se trouvait être la capitale économique de ce pays au cœur de l'Afrique. Cette Afrique en miniature on l'appelle à dessein dans des programmes de formation de jeunes et même au niveau politique et intergouvernemental. Ce pays logé sur l'équateur et dont la position géographique lui offre une multitude d'écosystèmes et de microclimats. La capitale économique est ce principal centre d'affaires et de tourisme et la plus grande ville du pays avant la capitale politique de mon pays. La grande particularité de ville réside sur son statut cosmopolite et son hydrographie. Sa position géographique offre à ses résidents le bonheur de goûter aux brises parfois fracassantes de l'océan atlantique repéré a quelques encablures. C'est dans cette ville que je réside auprès d'une fratrie de trois ; mes parents dans le cours de ma vie ont quelques fois brillé par leur absence et seule ma grand-mère me servait d'autorité et de couverture parentale. Je me suis rapidement entourée de jeunes de mon âge avec qui je pouvais épiloguer en longueur de journée à l'absence de mon autorité, ou à chaque fois que ma grand-mère se reposait dans son lit velouté d'un matelas de coton soyeux, sur les caprices et les désirs de jeunes filles. J'aime beaucoup cette ville de par ses couleurs, son ambiance, sa nourriture riche en poissons majoritairement et son hydrographie qui lui offre une multitude de cours d'eau navigant se jetant dans la mer. C'est aussi une ville portuaire située en bordure de l'océan Atlantique, au fond du golfe de Guinée, à l'embouchure du fleuve Wouri, Douala a le plus grand port du pays, et l'un des plus important d'Afrique centrale. La ville de Douala a une température minimale moyenne a environ 24,44o Celsius et maximale a environ 30o. Oui il fait très chaud dans cette ville, mais c'est cette chaleur qui fait aussi sa particularité et sa beauté qui l'assimile a une ville balnéaire. C'est également cette chaleur si particulière qui donne la sensation de s'évader quelques fois et profiter d'un bon bain ensoleillé sur les plages touristiques de certains recoins de cette ville. Dans les rues pittoresques de cette capitale économique se trouvent des restaurants tout aussi beaux que délicieux les uns que les autres. Elles sont jonchées de points dansant à proximité des boites de nuits, snacks, bars, qui sont des attraits pour tout amoureux du luxe et de l'ambiance festive, en soirées d'alcools et plein d'autres délices incommensurables en plein air. Oui c'est une ville connue pour ses éternelles soirées rocambolesques entre amis, ses grillades très courues des citadins et autres visiteurs le temps d'une soirée, et surtout le charme de ses résidants et de ses filles de joie, prêtes à séduire le premier venu. Elle reste ouverte, respire et transpire, elle fonctionne sans limite et sans gêne, elle offre du plaisir attrayant a ses occupants, du jeu aux enfants et adolescents, de la compagnie aux amoureux, du loisir aux ténébreux, et de la vie aux noctambules. Oui j'adore cette ville, ses salles de divertissement, ses jardins publiques, ses terrains de loisirs, ses aires de repos jalonnés de fleurs, ses entreprises, ses tours, ses lieux mythiques, ses casinos et salles de spectacles pour adultes, bref, cette ville a tout pour façonner et distraire, c'est un lieu de rencontre en toute délicatesse, ou il fait bon vivre, ou on fait des rencontres les plus folles et les plus amoureuses, ou on sait aimer et idolâtrer, ou l'amour se sème et se rencontre à tout vent, ou l'art de draguer et d'aimer ne fait plus l'ombre d'aucun doute, où les perfides et les téméraires trouvent l'amour vrai, oui c'est la ville du bonheur, du plaisir à gogo et de toutes les tentations intimes. Les salles de jeux et ses casinos se prêtent à profusion dans une ambiance carnavalesque, couplée aux sons intrépides et stridents des engins à deux roues sillonnent et transportent les fêtards et résidents tout au long de ses 24 heures.
Assise dans ce banc public, je ne puis m'empêcher de vivre cette ambiance engluée par des souvenirs, fussent-ils étincelants pour les uns, anxieux pour d'autres, intrépides et rocambolesques pour d'autres encore. La capitale économique est connue pour sa beauté extrême et ses couleurs nocturnes, sa musique incessante et dansante, sa démographie galopante et son hydrographie, qui suscite une activité de pêche florissante, le visiteur est embarrassé par la multitude de poisson que lui propose la braiseuse du soir, on y consomme du maquereau, la sole, le capitaine, le brochet, le thon, la morue, le silure, etc. Ma famille et moi avons bien profite de tous ces délices depuis plusieurs années déjà. Oui je pense à ces souvenirs de jeunesse, à cette ville où j'y ai grandi, y ai fréquentée, y ai fait mes premières rencontres amoureuses, aussi mauvaises que belles, pessimiste qu'alarmiste, j'y ai fait mes études et obtenu mon tout premier diplôme d'entrée à l'Université. Je me remémorais tous ces souvenirs passés et lointains quand soudain, comme le saint esprit qui descendit dans mes pensées aveugles, l'idée de poursuivre mes études ailleurs me hanta. Ce fut quelque chose de visiblement éphémère car dans la réalité, je compris que mon déploiement était conditionné par les moyens modestes et limités de mes parents. Louis était encore si jeune, sans moyens et mes parents assez modestes se sont battus depuis mon bas âge pour me scolariser.
Ma féminité me transcenda davantage au moment où il fallut concilier ma passion, mes rêves et les études, pour cette jeune fille de mon acabit, à peine la vingtaine sonnée et qui envisageait de prendre un nouvel envol plus loin de sa famille. Je ne pouvais plus, je ne voulais plus, je restais anxieuse et rêveuse ; j'étais en quête de nouveautés, de nouvelles rencontres pour redéfinir ma nouvelle vie, d'amour nouveau, de voyage infini, de plaisir incommensurable et de tous ces excès pimentés qui agrémentent le quotidien de jeunes filles dépucelées. Tel un harcèlement moral, ma vie passée s'égrainait après chaque épisode dans mes pensées et le préjudice de l'amour charnel récent vint clore ce voyage cauchemardesque dans ma mémoire. Ce fut le début et c'est ainsi que tout a commencé.