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Chapter 8 - Rencontre avec l'héroïne des eroge.

Note : Lorsque vous voyez "~" cela annonce une pensée de personnage. Bonne lecture !

Les rayons du soleil éblouirent mon visage et me réveillèrent brusquement. J'ouvris lentement les yeux quand tout à coup, mon téléphone sonna.

~Qui ose me ressusciter si tôt.~

~Je peux la découper, au besoin, me chuchota Kinari énervé.~

~Tais-toi, psychopathe.~

— Tu ne m'as même pas donné de nouvelle hier !

— Oui désolé j'étais assez occupé, excuse-moi.

— Alors, comment se passe ton voyage, grand frère ?

— On est allé à Kamogawa Sea World, tu sais l'aquarium dans la périphérie de Chiba.

— Ah, d'accord, je vois.

— Anzu avait de la fièvre donc on a juste eu le temps de regarder le spectacle de dauphin. Elle ne se sentait vraiment pas bien, donc je l'ai accompagné à l'infirmerie avec notre professeure principale.

— Anzu ? Tu appelles Shimizu-senpai par son prénom ? Je ne te savais pas si proche d'elle grand frère. Elle se porte bien ?

~Quel idiot.~

— Elle va mieux maintenant. D'ailleurs aujourd'hui, on doit partir à Chiba Kodomo no Kuni Kidsom.

— Ah, oui d'accord, on avait déjà visité ça ensemble !

— En effet…

~N'en dis pas plus, Chizu.~

— Je vais y aller, moi, à plus tard sœurette.

— À plus tard, grand frère !

J'inhalai l'air au maximum, méditai sur mes souvenirs avec Chizu puis raccrochai.

Je retrouvai Anzu auprès du bus, puis nous partîmes en direction du parc d'attractions.

— Tu as entendu la rumeur, Kinari ?

~La rumeur ?~

— Non.

— Certains élèves pensent qu'on est en couple, car on porte la même écharpe.

~On peut reprendre les cadeaux ?~

— N'y prête pas attention Anzu, ils sont bêtes.

— Heureusement qu'ils ne savent pas tout, marmonna-t-elle.

~Je n'ai rien entendu, me répétai-je.~

Après les banalités que nous dicta notre professeure principale, Anzu et moi sortîmes du bus.

— Par quoi veux-tu commencer, Kinari ?

— On peut débuter en faisant le tour pour trouver le cadre de notre selfie ?

— Oui.

Depuis hier, je sentais que quelque chose avait inexorablement changé en moi. Ma façon de parler, de me comporter avec elle, c'était étrange.

~Je ne suis pas si différent de ces personnes en 3D, soufflai-je.~

Lors de notre aventure dans le parc d'attractions, je remarquai qu'Anzu semblait très attirée par les montagnes russes, elle s'extasiait à la simple vue des rails, des wagons montants et descendants à toute vitesse.

~Dois-je lui proposer d'y faire un tour ? Est-ce ce qu'elle attend de moi ? Que faire ? me répétai-je.~

~M'informer ! C'est primordial pour ne pas faire d'erreur, pensai-je.~

— Ça va Anzu ? Tu as l'air surexcité.

— Moi ? Mais pas du tout voyons ! Je n'ai jamais été aussi calme ! Puis de toute façon on est où là ? Au parc d'attractions ? Je n'aime pas ça moi, en plus !

~Insupportable.~

— Ce sont les montagnes russes qui te rendent comme ça ?

— Les montagnes russes ? Mais pas du tout ! Tu es bête Kinari, mais c'est pour ça que je t'apprécie, tu es quelqu'un d'imperturbable, comme moi !

~Là, tu m'énerves, idiote.~

— Suis-moi, et tais-toi.

— Merci, Kinari.

Nous traversâmes la foule, puis embarquâmes à bord du wagon. Je m'assis à côté d'Anzu, elle progressa petit à petit vers moi.

~Ses cuisses, ses bras, sa peau sont si proches… Qu'est-ce qui me provoquera le plus d'adrénaline entre sa proximité et le manège ?~

— Je te suis vraiment reconnaissante. Je voulais y monter au moins une fois dans ma vie.

Je gardai le silence et l'observai.

~Tais-toi, je t'ai dit.~

Nous nous attachâmes. Je fixai le parcours que j'allai devoir subir, l'anxiété commença à m'envahir.

~Que faire ? me répétai-je… Demi-tour ? Impossible, je passerai pour un imbécile et c'était déjà bien trop tard.~

— Kinari, tu as peur ?

— Non, non.

~Absolument pas.~

— Tu sais, si on se tient la main, tu te sentirais peut-être plus en sécurité.

Elle entrelaça ses doigts aux miens et le wagon commença à avancer.

~Quelle finesse, ce manège se transforma en un voyage. Des nuages, des falaises, des prairies, des champs. Mais où suis-je ?~

— Tu es prêt, Kinari ?

~À quoi exactement ?~

J'ouvris les yeux et découvris une descente monstrueuse.

~Ne pas crier, surtout ne pas hurler. Je ne dois pas passer pour un imbécile peureux.~

J'analysai ma camarade.

~Aucune angoisse, elle dresse un sourire.~

L'adrénaline cette chose peu présente dans ma vie me donna le vertige.

Nous décrûmes à la vitesse du son, mon visage allait s'envoler.

Finalement, je ne pus m'empêcher de hurler.

— Waouh ! C'était génial, Kinari !

Mon âme était partie, ne restant plus qu'un corps inanimé collé au fond du siège.

— Kinari, Kinari, réveille-toi !

~C'est donc ça la mort ?~

Dans mon champ de vision, de petites étoiles remplacèrent les nuages.

~Quelle tristesse, excuse-moi Chizu. Pardonnez-moi, les mangakas de ne pouvoir lire vos prochaines œuvres.~

— Tu as terminé de dire des idioties ? me demanda-t-elle en me giflant.

— Aie !

— Allez, on descend, imbécile.

Étrangement, son rire me provoqua une joie phénoménale, mais paradoxalement, ce fut inexplicable.

Ce son apaisa mes pensées.

Mon ventre cria famine.

~La honte…~

— On va manger ?

~Elle a entendu en plus ? C'est pire…~

— Oui.

Nous nous installâmes sur un banc puis sortîmes nos onigiris. La jeune fille dévora du regard ma nourriture et la déroba avant d'en prendre une bouchée.

— Merci, Kinari, me dit-elle en me rendant mon onigiri.

~Pou… pourquoi a-t-elle fait ça ? On a le même repas, soupirai-je.~

Perturbé, je m'apprêtai à manger lorsqu'Anzu me coupa dans mon élan.

— C'est un baiser indirect ça, Kinari.

Confus, je balayai le regard entre mon sandwich et Anzu, jusqu'à le faire tomber par terre. Anzu mit sa main devant sa bouche et éclata de rire.

— Tu es vraiment trop drôle, Kinari.

Elle finit de déjeuner et leva les yeux.

— Re… regarde Kinari !

— C'est encore une ruse pour me taquiner, laisse-moi tranquille.

— Mais non, idiot, regarde, me dit-elle en pointant du doigt la grande roue.

J'inspectai le manège avec appréhension.

~Non, Anzu, non, je veux vivre, priai-je.~

— On va y faire un tour, hein ?

~Quel calvaire.~

— Oui, oui.

Un sourire se dessina lentement sur son expression, ça semblait l'avoir rendue heureuse.

~Quelle plaie le quotidien des personnes en 3D.~

Dans la cabine de la grande roue, nous n'étions que deux. Tout en commençant à monter, Anzu s'assit devant moi.

~Où dois-je poser mes yeux ? Si je les soutiens sur Anzu elle se sentira sans doute dévisagée, mais si je contemple ce paysage elle pourrait penser que je suis indifférent de sa présence. Que faire ?~

Ce n'était pas simple de se faire apprécier. J'étais bloqué dans le mode difficile d'un jeu vidéo, j'en étais persuadé.

~Je n'ai qu'à faire les deux, méditai-je.~

Elle admira l'horizon. En dessous de nous, nous remarquâmes une foule de personnes, des enfants courir et des dizaines de stands. Au loin, nous observâmes cette montagne gigantesque devant laquelle le soleil se coucha.

~Ce monde est tout de même assez beau.~

Anzu se leva et s'assit à côté de moi.

— Tu aimes quelqu'un, Kinari ?

~Je sens le Game Over approcher, c'est certain.~

— Euh… c'est-à-dire ?

— Je me demandais si tu t'étais déjà épris de quelqu'un.

— Je ne sais pas vraiment, mais ma sœur m'a dit que j'étais amoureux d'une fille quand j'étais petit.

— Co... Comment s'appelait-elle ?

— Sakai.

Des larmes coulèrent sur son visage et mon téléphone sonna au même moment.

~La présidente ? Que voulait-elle ?~

Je décrochai avec appréhension.

— Yamazaki-kun !

— Ôta-senpai ?

— Tu ne m'as pas du tout contacté depuis pratiquement une semaine, tu vas bien ?

— Oui, oui, j'étais occupé. Je suis avec Anzu en voyage scolaire, désolé.

Sa voix doubla de volume.

— Anzu ? Tu l'appelles par son prénom toi maintenant ! Vous êtes si proche que ça ?

~Pourquoi était-elle si énervée ?~

— Je ne sais pas si c'est le bon terme, Ôta.

— Tant mieux ! Je vous laisse entre vous alors. On se retrouvera demain, Kinari.

Ses mots me gelèrent les muscles.

~Quel froid glacial.~

Anzu se frotta les yeux pour essuyer ses larmes avant de se mettre à bouder.

~Elle est complètement lunatique cette fille.~

— Que voulait-elle ?

— Prendre de mes nouvelles.

— Je vois, me répondit-elle en croisant les bras.

La grande roue termina son tour et nous nous plaçâmes devant l'attraction. C'était ici que nous effectuâmes notre troisième selfie.

Il commençait à se faire assez tard, nous fîmes alors marche arrière pour retourner à l'emplacement du bus.

Arrivé à l'hôtel, Maeda et Yamaguchi s'approchèrent et me proposèrent de les accompagner au bain.

Je hochai de la tête pour acquiescer puis nous nous lavâmes.

~Encore une journée bien trop compliquée pour moi, soupirai-je en me détendant grâce à la chaleur de l'eau.~

— La cinquième et la dernière épreuve de notre voyage scolaire ! cria Maeda en s'étirant.

~Une sacrée humeur matinale pensai-je en me cachant sous ma couette.~

Le jeune garçon s'approcha de moi et retira mon enveloppe protectrice d'un air enjoué.

— Yamazaki-kun, tu es disponible aujourd'hui ?

~Qu'est-ce que tu veux, idiot ?~

— Euh… oui sûrement, pourquoi ?

— On aimerait aller à la plage avec Yamaguchi-kun et Inoue-chan.

— Inoue-chan ? Qui est-ce ?

— Aneko Inoue, tu ne la connais pas ? C'est une camarade de classe… dans quel monde vis-tu Yamazaki-kun ?

~Je me serais passé de son rire.~

~Ce serait sans doute mieux de mentir pour qu'on ne me prenne pas pour un idiot, méditai-je.~

— Ah oui, c'est vrai ! Je me souviens d'elle, pourquoi pas alors.

— On prévient Shimizu-chan, me dit-il en me faisant un clin d'œil.

~J'ai déjà beaucoup moins envie de venir, marmonnai-je.~

Nous retrouvâmes les filles et partîmes ensemble à la plage. Sur le chemin, je remarquai que des groupes se formèrent naturellement, sans doute par affinité. Anzu était à côté de moi et devant nous, mes deux camarades de chambres encerclèrent Inoue.

Nous nous promenâmes au bord du littoral Le soleil matinal, le vent effleura ma peau, c'était apaisant.

Tout à coup, Anzu, d'un air enjoué, proposa.

— On va plonger, les amis ?

Tout le monde adhéra à son idée alors nous enfilâmes notre tenue de plage et partîmes nous baigner.

Yamaguchi et Maeda s'amusèrent avec Inoue.

~Quelque chose clochait.~

~Si Anzu pouvait arrêter de m'éclabousser avec de l'eau peut-être que je pourrais vous conter ma pensée.~

Je simulai une envie d'aller aux toilettes, pour réfléchir. Les garçons semblèrent forcer Inoue à jouer avec eux. Cette jeune fille avait son regard sur moi et il n'avait absolument pas changé de cible durant d'interminables minutes.

~Pourquoi me dévisage-t-elle autant ? Les relations sociales, qu'est-ce que c'est énervant à comprendre.~

Je retrouvai mes camarades et analysai Inoue.

Sa silhouette féminine séduirait n'importe quel homme. Elle doit avoir le double, peut-être même le triple de la poitrine d'Anzu. Des cheveux longs, noirs et lisses. Elle sort d'un eroge cette fille ?

Moi-même me moquant assez de la beauté, elle me laissait sensible.

Soudainement, ses yeux couleur noisette croisèrent mon regard.

~Elle rougit ? Je l'intimide tant que ça ?~

La fin du calvaire se rapprochait, il ne restait plus que le voyage retour. Nous montâmes dans le bus et rejoignîmes Yokohama.

Dans l'autocar, Inoue s'approcha de moi timidement.

— Tu veux bien que je m'installe à côté de toi, Yamazaki-kun ?

~Elle connaît mon nom, alors que je n'avais aucune idée du sien. Peut-être a-t-elle une facilité à les retenir ?~

Son sourire et son côté mystérieux me firent accepter.

~Ma curiosité va me tuer, c'est certain. Sérieusement, je n'ai plus un moment à moi pour être seul.~

Prise de fatigue, Inoue s'effondra brusquement sur moi.

~Qui, que, quoi ? Je suis censé faire quoi là, exactement ?~

Je restai immobile, ne sachant quoi dire ou quoi faire.

Son cou, si proche de mon visage me transmit l'odeur de son parfum.

~De la rose, rêvassai-je.~

Yamaguchi et Maeda remarquèrent Inoue, nichée sur mon épaule, et en profitèrent pour se moquer.

— Yamazaki-kun le tombeur, Yamazaki-kun le tombeur, chantonnèrent mes deux anciens camarades de classe.

~Ce n'est vraiment pas le bon moment ! criai-je dans mon esprit.~

~J'ai deux khukuris au besoin, me souffla Kinari énervé.~

~Tais-toi, le psychopathe.~

Anzu, silencieuse, semblait agacée lorsqu'elle entendit la chanson des deux garçons.

~Je veux rentrer chez moi, tout de suite. Mon sanctuaire me manque.~

Arrivés à la gare de Yokohama, le bus s'arrêta. Je réveillai Inoue en secouant son bras.

— Où suis-je ?

~Là, sur mon épaule, soupirai-je.~

Elle se frotta les yeux, puis s'écria.

— Désolé, Yamazaki-kun ! Je voulais m'endormir sur toi.

~Je n'ai pas dû bien entendre.~

— Oups, souffla-t-elle en cachant son visage.

~Quelle idiote.~

— Ce n'est pas grave, Inoue-chan.

— Tu… tu connais mon nom ?

— C'est Maeda-san et Yamaguchi-san qui me l'ont donné.

Elle détourna le regard, puis nous sortîmes du bus.

~Tu en fais beaucoup trop, répéta sans cesse, Kinari blasé.~

~Tu n'as pas tort, soupirai-je.~

En rentrant à mon appartement, j'observai Chizu qui accourut vers moi avant de sauter dans mes bras.

— Grand frère, tu m'as tellement manqué !

— Toi aussi Chizu, tu vas bien ?

— Oui, merci ! D'ailleurs grand frère, tu as une surprise dans ta chambre.

~Une surprise ?~

— Ah ? Je vais voir ça.

Avec appréhension, j'ouvris la porte puis sursautai en criant.

— Qu'est-ce que tu fais là ?

~C'est ça mon cadeau ?~

Ôta était assise sur mon lit, un livre à la main.

Notre présidente se leva timidement.

— Désolé de t'avoir fait peur, j'avais simplement envie de te retrouver, aujourd'hui Kinari.

— Kinari ? Tu m'appelles par mon prénom ?

— Shimizu-chan le fait, elle… je n'ai pas le droit, moi ?

~Quand est-ce que cette étape va se terminer ? méditai-je.~

Chizu m'avait souvent expliqué ce qu'était la jalousie. J'avais qu'un vague souvenir de cette leçon.

~C'est sans doute ça que ma sœur nommait « jalousie ».~

Masuko attrapa mon bras, posa son regard sur le mien, puis me murmura d'une douce voix.

— Tu me manquais, Kinari.

— Quoi ?

— Tu m'as manqué, imbécile !

~Le manque ? C'est bien la première fois que quelqu'un me confie quelque chose de si profond.~

Bouleversé, j'eus une sorte d'électrochoc en moi.

Je gardai le silence.

Elle retira doucement son emprise, me regarda avec ses yeux bleus, me salua de la main, puis s'en alla.

— J'étais à deux doigts de faire une crise cardiaque, là, déclarai-je en m'étalant sur mon lit.

Chizu m'appela pour le dîner.

~Quel délice, c'est mon plat préféré, le curry accompagné d'un peu de riz, un régal.~

Après le repas, Chizu s'approcha silencieusement et me demanda.

— Ferme les yeux, grand frère.

~Que souhaite-t-elle ?~

C'était étrange, mais je pouvais lui faire confiance, alors je l'écoutai.

Je sentis Chizu qui m'étreignit avant de m'avouer d'un ton plein de sincérité et d'amour.

— Je t'aime, grand frère.

Chizu était vraiment attentionnée en tant que sœur. Elle n'avait pourtant que quatorze ans, mais sa maturité démontrait qu'elle avait une sagesse que je ne possédais pas.

Je lui répondis, le sourire aux lèvres.

— Moi aussi, je t'aime, Chizu.

Chizu était la seule personne, jusqu'à maintenant, à qui je prononçai ces mots.