Chereads / J'ai prétendu être la Mort, mais elle m'a tenu tête. / Chapter 4 - Il a l'air plutôt désagréable.

Chapter 4 - Il a l'air plutôt désagréable.

« Prête à commencer le travail, CHEF ! » Dit-elle d'une forte voix, à la limite du cri.

Elle ne voulait pas paraître si bruyante. Mais elle devait être sûre qu'il se tournerait vers elle et la regarderait.

Il tressaillit un peu, cependant. Cela la fit presque reconsidérer son approche furtive suivie de cette salutation trop confiante.

Mais elle était pleine d'attentes. Elle avait besoin de voir son visage. Elle avait besoin de vérifier…

Il sembla se détendre à nouveau malgré la petite frayeur qu'elle lui avait donnée, et il leva deux yeux bruns vers elle ; se demandant ce qu'elle faisait ici, en ce moment, à côté de son bureau.

Ses yeux perçants étaient un peu intimidants, mais elle ne fit pas un pas de côté ni ne détourna son regard ; se concentrant sur ses traits, détaillant son visage avec le plus grand soin. Elle était contente qu'il soit assis en ce moment, car elle était à peu près sûre que l'homme en costume marron qui était aussi son nouveau patron était plus grand qu'elle. Et pas qu'un peu.

« Hein… Vous… Vous êtes… ? » Demanda-t-il d'une voix monotone.

C'était ça. Cette voix. Profonde, mais encore un peu sous le vent. Elle devait faire une bonne première impression. Surtout si elle lui avait vraiment fait peur quelques secondes auparavant. Alors elle décida de sourire, même si elle était vraiment nerveuse ; avec son cœur battant si fort qu'elle espérait qu'il ne l'entendrait pas battre de là où il était assis.

« Je suis la nouvelle recrue sous votre direction, Chef Kobayashi ! » Lâcha-t-elle, avec un sourire qui ressemblait plus à une grimace.

Et merde. Ce n'était pas le sourire qu'elle voulait faire. Pourquoi était-ce si difficile de sourire, surtout en face de lui ? Mais au moins, elle avait réussi à garder une voix régulière et joyeuse.

Mais peut-être que même cela n'avait pas eu le résultat escompté. Il fronça les sourcils, la regardant comme si elle le dérangeait plus que tout.

Il semblait même à la jeune femme qu'il avait les yeux fatigués, comme si aujourd'hui avait été une très longue journée. Alors que pourtant, il n'était en réalité que 08h30 du matin. Peut-être avait-il passé une mauvaise nuit ?

« êtes-vous sûre de ne pas vous être trompée, mademoiselle… ? » Demanda-t-il en lui retournant un regard sévère.

Aïe. Ça, ça faisait vraiment mal. Il était même un peu dur là, bien que ne l'ayant rencontrée que ce matin.

Cela la fit même abandonner son sourire, malgré son intention d'être aussi joyeuse qui possible. Surtout devant son nouveau patron.

Peut-être… Peut-être qu'il est juste trop fatigué pour être poli… Pensa-t-elle.

Mais elle n'avait pas réussi tous ces entretiens pour rien. Elle n'avait pas réussi toutes les évaluations préalables pour rien.

« Je suis Shinohara Hana, chef, » répondit-elle, plus du tout joyeuse ; mais en utilisant un ton et une expression sérieuse. « J'ai été affectée à votre section, à partir d'aujourd'hui. Je suis une nouvelle recrue, mais j'espère me montrer utile dès maintenant.»

Elle espérait vraiment faire bonne impression. Vraiment. Mais elle ne pouvait pas non plus détacher son regard de ses traits.

C'était un homme dans la quarantaine, vêtu d'un costume marron et d'une cravate rayée bleue et blanche, et avec un regard perçant braqué sur elle.

Des cheveux décoiffés brun foncés, laissés à vivre leur propre vie pendant la journée. Et une barbe de trois jours sur son menton et sa mâchoire. Même son visage semblait un peu…

C'était une apparence assez négligée, malgré le soin avec lequel son bureau était rangé. Tout était parfaitement aligné. Des stylos triés par couleur aux fournitures de bureau parfaitement disposées en ligne sous l'écran de son ordinateur. Y compris une agrafeuse rouge et une petite perforatrice. Tout ce qui concernait le travail était à son endroit désigné. Mais pour ce qui était des affaires personnelles, il n'y avait rien en vue. Pas de photo de chat ou d'enfant, pas de petite plante en pot, ni de petit jouet ou d'objet enfantin pour égayer l'espace de travail. C'était vraiment ordonné. Peut-être même un peu trop.

« Dans ce cas, vous dérangez actuellement l'environnement paisible de cette section, Shinohara-san, » dit-il durement, la regardant fixement et la faisant revenir à la réalité. « Alors vous feriez mieux de vous trouver une place, sinon je me débarrasserai de vous sur le champ.»

Il lui fit un signe de la main pour lui signifier qu'il la chassait.

Elle fronça un peu les sourcils. Ce n'était vraiment pas sympa de faire ça, surtout dès son premier jour.

Il la renvoyait déjà comme si elle était une perte de temps et d'espace. Il haussa même un peu les épaules, comme si ce n'était déjà plus son problème ; et reprit son travail.

Elle décida de chercher un emplacement inoccupé qu'elle pourrait utiliser comme le sien. Il semblait qu'il n'avait pas autant de patience que ça ; elle observa donc en détail tout l'étage, à la recherche d'un bureau vide pas trop loin. Presque tout l'étage était aménagé avec des bureaux collés les uns aux autres et séparés par un écran de séparation gris, formant de petites cabines à perte de vue. Elle n'était pas venue ici, ni à aucun autre étage avec un tel décor, quand elle était venue aux entretiens d'embauche. Ce genre d'environnement de travail était donc nouveau pour elle.

Non, oubliez ça. Tout lieu de travail était nouveau pour elle. C'était le premier emploi auquel elle avait postulé après avoir obtenu son diplôme, même si ce n'était pas la première fois qu'on lui demandait de venir pour un entretien d'embauche.

Il y avait quelques indices qui pouvaient être utilisés pour vérifier si un bureau était occupé ou non ; collègue présent ou non. C'était presque comme un jeu pour elle, à tel point qu'elle ne remarqua même pas que son nouveau patron la regardait à nouveau.

Et bien sûr, elle avait l'esprit vif, et trouva ce qu'elle cherchait en moins de cinq minutes : un bureau vide sans effets personnels ni plaque nominative. Et pas trop loin, en plus.

Si elle comptait bien, il y avait deux rangées de bureaux entre l'espace de travail qu'elle avait repéré et son patron.

Au moins, elle se trouvait dans sa propre section. Quelques rangées plus loin, et vous vous retrouviez dans la section Ventes. Mais au moins, elle ne serait pas si proche de lui.

Mais quand même, c'était un peu loin pour pouvoir voir son visage à tout moment, à son goût.

Mieux vaut jeter un coup d'œil rapide maintenant, que de le regretter plus tard… Pensa-t-elle.

Elle fixa à nouveau son regard sur lui, en particulier son visage fatigué et agacé, et se concentra rapidement sur la mémorisation de ses traits.

Les pattes d'oie au coin de ses yeux, les petites rides sur son front apparaissant à chaque fois qu'il fronçait les sourcils – ce qui était plus que quelques fois, à son plus grand désarroi – ses sourcils ébouriffés, sa forte mâchoire, et ses lèvres sèches.

Ouep. Elle avait chaque petit détail.

Et elle ne s'était pas trompée… Mais à présent, était venu le moment de se diriger vers son nouvel espace de travail, et si possible, sans rougir furieusement sur le chemin.

Elle s'assit rapidement à son nouveau bureau, saluant ses collègues voisins, et alluma l'ordinateur devant elle. Jetant un coup d'œil derrière elle, dans sa direction générale à lui, elle pouffa un peu de rire. Il était assez grand pour que quelques mèches de cheveux indisciplinés soient visibles au-dessus de l'écran de séparation. Elle pouvait même deviner s'il lisait des documents, ou levait la tête pour regarder son écran d'ordinateur.

Mais elle devrait aussi commencer à travailler.

Son père lui avait dit que se présenter à tous ses collègues le premier jour était vraiment important, car cela aidait à nouer des contacts et à garder près de soi des collègues qui pourraient devenir amis dans le futur. Il était également important de créer un environnement de travail sain et une bonne humeur.

Elle décida donc d'écrire un e-mail à tout le service comptable, y compris à Mr Kobayashi.

Elle passa quelques minutes à taper du texte, puis relit son message, avant de l'envoyer.

« De : shinohara.h@marline-insurance.co.jp

Objet : (étoile) (étoile) Bonjour !

Salut ! Je suis la nouvelle recrue !

Ravie de tous vous rencontrer !

Je voudrais fêter ça en vous offrant à tous quelque chose à boire, alors dites-moi si vous aimeriez quelque chose pour la pause de ce matin ! »

Satisfaite de son e-mail, elle appuya sur la toucher « entrer » pour l'envoyer à tous les destinataires. Presque aussitôt, un petit et mignon son de carillon résonna tout autour d'elle.

Comme des ondulations à la surface de l'eau, quand quelqu'un jetait une pierre dans un étang. Et c'était presque toujours elle qui jetait cette pierre, par ennui.

Sauf que cette fois, c'était bien plus satisfaisant, sachant que le « caillou » qu'elle avait lancé avait atteint des gens. L'avait atteint, lui.

D'accord, peut-être que ça l'avait fait rougir un petit peu. Mais vraiment pas tant que ça. Juré.

Elle se demanda quelle serait sa réaction en le lisant.

Répondrait-il directement ? Hausserait-il les épaules ? La reconnaîtrait-il même ?

Un peu perdue dans ses pensées, elle finit par s'asseoir directement sur son bureau au lieu de son siège, attirant les regards curieux et/ou inquiets de certains de ses collègues autour d'elle.

Pas même une minute ne passa avant qu'elle ne voie deux yeux bruns s'élever au-dessus de l'écran de séparation, la fixant avec sévérité.

« Shinohara-san, t'es pas un singe bordel, alors descends ! » Cria-t-il, visiblement agacé par sa cascade improvisée.

Sa voix tonitruante résonna au-dessus de l'actuel niveau uniforme de bruit de tout l'étage, surprenant certaines personnes sur son trajet vers elle.

Elle eut un peu pitié pour ses collègues qui étaient les plus proches de leur patron ; puisqu'ils avaient été les victimes collatérales de la grosse voix énervée ; étant donné leur position à proximité immédiate, et à cause d'elle.

Elle sourit d'un air penaud, se sentant un peu désolée pour eux, avant de redescendre de sa position actuelle et de s'asseoir correctement sur son siège.

Elle l'a peut-être entendu se plaindre à lui-même, avant de recevoir une vingtaine d'e-mails(ou plus) avec du vrai travail à faire.

Elle venait d'arriver, et elle recevait déjà tout ça ? Elle n'était même pas sûre de pouvoir tout traiter avant midi.

De plus, elle voulait en savoir un peu plus sur ses collègues, mais aussi découvrir la terre inexplorée des potins de travail.

Il y avait sur le siège à sa droite une femme à lunettes, plus petite qu'elle et aux cheveux châtains courts. Hasami Mari. Elle était la petite dame à la mode. Habillée pour impressionner et souligner ses lignes naturelles.

À sa gauche, un homme en costume bleu foncé, mais qui avait enlevé sa veste, exposant une chemise blanche à manches courtes ; ainsi que des avant-bras bien bronzés. Yamamoto Yuuto, ou YY, pour faire plus court. Les gens avaient aussi la mauvaise habitude de lui donner le surnom de « monsieur pourquoi », mais c'était vraiment plus qu'un simple jeu de mot sur ses initiales. Elle n'avait pas encore découvert pourquoi, en effet, il était appelé ainsi.

Et juste devant elle, un autre homme, sérieux et absorbé par son travail. Ito Ren. Cheveux soigneusement lissés avec du gel capillaire, et des yeux étroits. Il semblait être l'incarnation du mot « professionnel »

Pourtant, il ne disait jamais non à tout bavardage ou potin passant à proximité, et était le travailleur avec le plus d'ancienneté parmi les trois.

« Alors, Shinohara-chan, c'est la première fois que tu travailles dans un espace partagé ? » Demanda Mari.

Hana répondit en hochant brusquement la tête.

« En fait, c'est mon tout premier travail, » ajouta-t-elle en souriant.

« Wow, tu vises vraiment grand alors ! » Plaisanta Yuuto. « Je veux dire, c'est ennuyant à en mourir, mais au moins le salaire est plutôt bon ! »

Comme pour donner du poids à ses paroles, il montra rapidement ses bras bronzés et musclés ; fier de lui-même. « Tu peux aller dans des supers lieux de vacances, tu sais ! » Sourit-il.

Peut-être était-il le genre de personne heureuse, qui s'amusait et appréciait tout. Ou alors un type tête en l'air. Mais au moins, il avait bon caractère. Elle ne serait pas à côté d'un collègue dépressif.

« Pourriez-vous éviter de dévoiler votre corps face à ces dames, Yamamoto-san ? » Réprimanda Ren . « Certaines personnes essaient de travailler, ici ».

Ito Ren était vraiment du genre sérieux. Toutefois…

« Si t'appelles ça « dévoiler », t'es vraiment pas prêt pour les bains publics, PAPY, » ricana Mari.

Hana entendit Yuuto à peine parvenir à se contrôler pour réprimer un rire, qui ressembla au final plus à un grognement de porc. La situation avait pris une tournure intéressante et amusante.

« D… Dévoiler... » Laissa échapper Yuuto d'un voix étranglée par le rire.

Cela sembla agacer un peu Ren, qui lança alors un regard noir à Yuuto par-dessus l'écran de partitionnement.

« Vous devriez vraiment faire attention à vos manières, surtout avec les jeunes femmes », gronda Ren. «Vous ne vous comportez pas en accord avec votre âge, et vous demandez encore pourquoi les femmes ne sortent pas avec vous… Je ne suis même pas sûr que vous soyiez conscient de vos propres problèmes... »

« Dit l'homme qui n'a pas eu de petite amie depuis… QUAND? » Renifla Yuuto.

« Ce n'est pas le type d'information que je divulguerais publiquement, » réprimanda encore Ren. « Et surtout pas à un naïf frivole comme vous. »

Ito Ren était vraiment un homme d'un autre temps. Il n'avait pas volé son surnom de « papy ». Bien, qu'il n'ait que quelques années de plus qu'eux, il les réprimandait presque sur tout ce qu'il trouvait inconfortable ou inapproprié.

Hana fut alors prise d'une envie de poser une question, à la fois pour son intérêt personnel mais aussi pour arrêter net le déchaîné Ren, qui allait ajouter plus de réprimandes sur le gâteau des réprimandes de la honte.

« Mais dites-moi… Pouvez-vous m'en dire un peu plus sur Kobayashi-san ? » Tenta Hana.

Cela sembla fonctionner, et désamorça la situation en orientant la conversation vers un autre sujet.

« Eeeeh, il est effrayant, » frissonna Mari. « Si tu travaille pas sur ce que tu es censé faire, il est vraiment diabolique. Il va te crier dessus devant tout l'étage ! »

Yuuto donna un coup de coude dans le bras d'Hana.

« Elle parle par expérience là. Une fois, elle a envoyé un e-mail sans prévenir Kobayashi-san, et il l'a réduite en charpies devant tout le monde, » murmura-t-il.

« Il ne sourit jamais, » ajouta Ren. « Et je travaille ici depuis plus longtemps qu'aucun d'entre vous. »

« Ouais, on sait, PAPY ! » Sourit Mari.

Ren se pinça l'arête du nez, ne réagissant pas à la pique qui lui avait été lancée, mais étant tout de même agacé. Il était un peu strict, avec une apparence soignée et démodée, et le dos toujours droit. Comme ce serait le cas pour un homme élevé avec plus de manières qu'aucun d'entre eux ne pourrait jamais en avoir.

« Mais tu sais, s'il y a quelque chose que tu ne sais pas ou ne comprends pas, demande-nous. D'accord, Shinohara-chan ? » Dit Mari, les yeux brillants avec gentillesse.

Hana sourit à nouveau, vraiment ravie d'avoir trouvé un si bon emplacement avec de bons collègues. Elle était encore un peu stressée, mais elle espérait que tout irait bien. Elle ne doutait pas qu'il serait vraiment difficile d'approcher son patron, car il semblait être le genre d'homme grincheux.

Finalement, la pause du matin arriva, et Hana se leva rapidement pour sortir et compléter les commandes de tout le monde. Elle passa à la hâte quelques rangées de bureaux et entra directement dans l'un des ascenseurs sans se retourner. Elle eut tout le temps passé à aller du bureau à la boutique de boissons et à en revenir pour réfléchir à tout ce qu'elle avait découvert sur son nouveau patron durant les deux premières heures.

Alors… Il ne souriait jamais ?

Elle sentit un élancement de douleur dans sa poitrine.

Pourtant, elle n'allait pas lâcher prise.

Et assez rapidement, elle était de retour et posait des boissons chaudes ou froides sur les bureaux des gens, les saluant et échangeant quelques mots au passage. Et bientôt, il ne resta plus entre ses mains qu'un seul gobelet de café.

Rapidement, elle s'approcha du bureau de son patron et posa la tasse de café juste devant lui, entre ses deux bras tendus et occupés à taper quelque chose sur son ordinateur.

Le mouvement inattendu le fit se figer sur place.

« Tenez, Kobayashi-san, » Dit-elle en essayant de paraître gentille.

Il se leva et la regarda. Elle était vraiment contente qu'il ne se soit pas levé, plus tôt ce matin. Parce qu'il était si grand qu'il devait réellement faire l'effort conscient de regarde vers le bas afin de la regarder droit dans les yeux.

« C'est quoi ça ? » Demanda-t-il, ne prenant même pas la peine de jeter un regard à la boisson. Sans même une once d'hésitation.

Il était… Vraiment grand. Au moins une tête de plus qu'elle. Et c'était beaucoup, étant donné qu'elle mesurait déjà environ 1,70m. Pire encore, il la surplombait même, comme une silhouette sinistre.

Mais cette disposition lui donna une autre chance pour bien le regarder, et surtout son corps.

Tout d'abord, elle le regarda droit dans les yeux. Mais ensuite, elle jeta un coup d'œil à son cou et à ses épaules, suivant l'endroit où sa clavicule était censée se trouver. Il était entièrement vêtu de son costume marron, donc elle ne pouvait pas vraiment voir quoi que ce soit, et d'un air abattu, regarda ses bras puis ses mains.

Finalement elle fixa à nouveau ses yeux sur le visage de son patron.

Elle avait peut-être oublié de parler un instant là, alors qu'elle s'affairait à l'observer. C'était le moment pour corriger cette erreur.

« Quelque chose à boire pendant votre pause, Kobayashi-san ! » Rayonna-t-elle.

« Je n'ai rien commandé, » déclara-t-il sèchement. Encore une fois, l'attitude tranchante comme une lame de rasoir. Et encore une fois, elle arrêta involontairement de sourire. Elle faisait vraiment des efforts, là. Mais il agissait en ce moment comme un parfait abruti.

« Je sais, » Répondit-elle, la gorge un peu serrée. Mais elle n'allait pas faire marche arrière. Pas maintenant. Jamais.

Elle le fixa du regard, invoquant toute la confiance qu'elle pouvait rassembler.

« J'en ai pas besoin, » dit-il catégoriquement, prenant la tasse dans sa main et la lui tendant d'un geste rapide.

Un geste qui n'aurait pas pu dire plus clairement « Tu me déranges, alors disparais de ma vue avec ce truc. » Elle le savait parfaitement. Et ça faisait un peu mal, encore une fois. Elle ressentit une petite douleur dans sa poitrine.

Réticente, elle récupéra la boisson chaude, et jeta un dernier bon regard au visage de cet homme, avant de retourner à son propre bureau. Elle n'avait fait aucune erreur pourtant, pas vrai ?

Alors pourquoi cette attitude cinglante ?

Tandis qu'elle battait en retraite vers son bureau, elle entendit faiblement une douce voix masculine dire « Aww, pourquoi t'es si vicieux, Kobayashi-san ? ».

Quelqu'un qu'elle n'avait pas encore rencontré et salué, devina-t-elle. Mais quelqu'un de vraiment proche de son nouveau patron, vu le ton employé. Peut-être qu'il pourrait être une bonne source d'information, ou même un allié ?

Elle prit place à son bureau, un peu abattue, et la tasse de café chaud toujours entre ses deux mains. Elle resserra son étreinte sur le gobelet en carton, renversant presque son contenu sur elle.

Elle avait fait tout ce chemin, et dans quel but… ?

« Je dois le faire tomber amoureux de moi, » se dit-elle doucement.