Le ciel de New York était sombre ce soir-là, comme si la ville elle-même sentait l'orage qui approchait. Annabelle, assise dans son luxueux bureau de "Analock Empire", observait les lumières de la ville à travers les grandes baies vitrées. Malgré le succès grandissant de son empire, une tension sourde s'était installée. Des affaires échouaient inexplicablement, des cargaisons disparaissaient, et certains de ses alliés les plus fidèles semblaient hésiter. Quelque chose se tramait dans l'ombre.
Clara entra brusquement dans la pièce, tenant une tablette. Son visage, d'ordinaire impassible, était marqué par une inquiétude inhabituelle.
"Annabelle, il y a un problème. Un nom revient dans toutes nos informations : Esteban."
Annabelle fronça les sourcils. Ce nom ne lui disait rien, mais la manière dont Clara l'avait prononcé la mit immédiatement en alerte.
"Qui est Esteban ?" demanda-t-elle calmement.
"Un fantôme," répondit Morgane, qui était entrée à son tour, un dossier épais dans les mains. "Il contrôle des réseaux criminels depuis le Pakistan, mais personne ne connaît son vrai visage. Il était inexistant jusqu'à récemment, mais maintenant, il semble s'intéresser à toi."
Annabelle serra les poings. "Pourquoi moi ? Je n'ai jamais traité avec lui."
"Peut-être parce qu'il voit en toi une menace," suggéra Clara. "Ou peut-être qu'il a une raison plus personnelle."
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À Las Vegas, Lorenzo faisait face à une situation similaire. Ses hommes de confiance, Luis, Bryan et Adams, étaient réunis autour d'une carte. Des zones qu'ils pensaient sécurisées avaient été infiltrées, et les traces menaient toutes à un réseau international que personne ne semblait contrôler. Luis posa une main sur la carte, montrant des lignes reliant Las Vegas au Pakistan.
"Ce nom revient sans cesse : Esteban," dit-il gravement. "Il est en train de jouer avec nous, Lorenzo. Il a ciblé nos opérations, mais il ne laisse aucun indice sur ses motivations."
Lorenzo, qui d'habitude gardait son calme, frappa violemment la table. "Je veux savoir qui il est, ce qu'il veut, et pourquoi il pense qu'il peut s'en prendre à moi. Adams, déploie nos contacts internationaux. Bryan, trouve ses points faibles. Si ce Esteban veut une guerre, il l'aura."
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Pendant ce temps, au Pakistan, Esteban observait ses écrans avec un sourire satisfait. Les informations sur Annabelle et Lorenzo défilaient devant ses yeux. Il avait passé des années dans l'ombre, construisant patiemment son propre empire, attendant le moment parfait pour frapper.
"Ces deux-là ne savent même pas à quel point ils sont liés à mon passé," murmura-t-il. "Mais ils vont bientôt comprendre. L'ANGELLE et le roi de Las Vegas… Je vais les briser tous les deux."
Un de ses hommes entra, tenant une pile de documents. "Les espions ont confirmé qu'ils sont tous les deux au courant de ta présence."
Esteban éclata de rire. "C'est exactement ce que je voulais. Ils vont se méfier l'un de l'autre avant même de penser à me chercher. Divisés, ils tomberont plus vite."
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De retour à New York, Annabelle était plongée dans ses pensées. Esteban, un nom nouveau mais chargé de mystère, représentait une menace qu'elle ne pouvait pas ignorer. Pourtant, quelque chose au fond d'elle lui disait que Lorenzo était aussi en danger. Elle prit une profonde inspiration et se tourna vers Clara.
"Prépare tout. Je veux des informations sur Esteban, et je veux aussi savoir ce que Lorenzo fait en ce moment. S'il devient une cible, il pourrait être un allié. Même si cela signifie réveiller des fantômes."
Clara hocha la tête, tandis que Morgane restait silencieuse, son regard fixé sur Annabelle. "Tu es prête à renouer avec Lorenzo ? Après tout ce qui s'est passé ?"
Annabelle détourna les yeux. "Si nous devons faire face à Esteban, nous n'avons pas le choix. Et puis…" Elle marqua une pause, laissant ses mots en suspens. "Il est peut-être le seul à comprendre ce que signifie combattre dans l'ombre."
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Le jeu venait de changer. Avec un ennemi caché à l'autre bout du monde, les alliances et les rivalités allaient être testées. Et pour Annabelle et Lorenzo, il ne s'agissait plus seulement de protéger leurs empires, mais de survivre à une menace bien plus grande que tout ce qu'ils avaient affronté auparavant.