Les premiers jours dans l'appartement furent une épreuve pour Ji Eun-woo. Bien qu'elle vivait désormais dans le luxe, elle se sentait étrangère à cet environnement. La distance émotionnelle de Kang Hyun-jae rendait leur cohabitation d'autant plus difficile.
Hyun-jae passait la plupart de son temps enfermé dans son bureau ou à l'extérieur pour des rendez-vous d'affaires. Lorsqu'il était là, il semblait toujours plongé dans des documents ou au téléphone. La solitude commençait à peser sur Eun-woo.
Un matin, alors qu'elle prenait son petit-déjeuner seule, elle entendit Hyun-jae entrer dans la cuisine. Vêtu d'un costume impeccable, il s'arrêta pour la saluer rapidement.
— Bonjour, dit-il sans lever les yeux de son téléphone.
— Bonjour, répondit-elle, hésitante.
Il attrapa une tasse de café, se tournant déjà vers la porte.
— Vous partez encore ? demanda-t-elle, un brin agacée par son indifférence.
Il s'arrêta, surpris par le ton de sa voix.
— Oui, j'ai une réunion importante.
Eun-woo fronça les sourcils.
— Vous savez, je vis ici aussi. Ce ne serait pas trop demander de parler un peu de temps en temps.
Hyun-jae posa son téléphone sur la table, croisant les bras.
— Nous avons un accord, Eun-woo. Je remplis ma part en vous offrant un toit, de quoi vivre confortablement. Vous devez simplement jouer votre rôle en public.
Ces mots frappèrent Eun-woo comme une douche froide.
— C'est tout ce que je suis pour vous ? Une façade ?
— Oui, répondit-il sans émotion. C'est ce que nous avons convenu, n'est-ce pas ?
Elle serra les poings, frustrée.
— Vous pourriez au moins faire semblant de me considérer comme une personne et pas comme un objet.
Hyun-jae sembla hésiter un instant, mais son expression redevint froide.
— Si vous avez des problèmes, parlez-en à la gouvernante, dit-il en récupérant son téléphone avant de sortir.
Eun-woo resta seule dans la cuisine, les larmes aux yeux.
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Plus tard dans la journée, alors qu'elle tentait de se distraire en regardant la télévision, elle entendit la porte principale s'ouvrir. Des bruits de pas, suivis de voix, résonnèrent dans le hall.
Hyun-jae entra dans le salon, suivi d'un homme en costume.
— Eun-woo, je te présente Kim Min-joon, mon assistant, dit-il sans préambule.
Min-joon s'inclina poliment.
— Enchanté, Madame Kang.
Eun-woo répondit avec un sourire forcé.
— Il est ici pour s'assurer que tout se passe bien lorsque je ne suis pas là, ajouta Hyun-jae.
Elle croisa les bras, sceptique.
— Je ne pense pas avoir besoin d'une nounou.
Min-joon esquissa un sourire maladroit, tandis que Hyun-jae haussait un sourcil.
— Ce n'est pas une question de besoin. C'est une question de précaution.
Eun-woo se retint de répondre, mais son regard en disait long.
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Plus tard dans la soirée, alors qu'elle s'apprêtait à se coucher, Eun-woo entendit des éclats de voix venant du bureau de Hyun-jae. Curieuse, elle s'approcha discrètement de la porte entrouverte.
— Ce contrat est censé être une solution, pas une complication ! disait Hyun-jae d'un ton agacé.
La voix de Min-joon répondit calmement :
— Je comprends, mais vous devez prendre en compte les sentiments de Madame Kang. Si elle commence à se sentir ignorée, cela pourrait nuire à votre image publique.
Hyun-jae soupira profondément.
— Très bien, je vais faire un effort.
Eun-woo se retira avant qu'ils ne la remarquent. Ces mots auraient dû la réconforter, mais au lieu de cela, ils la blessèrent. Il ne faisait qu'un effort pour préserver son image, pas pour elle.
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Le lendemain, Hyun-jae sembla mettre en pratique ce qu'il avait dit. Lorsqu'il la vit dans le salon, il s'arrêta pour lui parler.
— Vous avez des projets pour aujourd'hui ? demanda-t-il.
Eun-woo haussa un sourcil, surprise par son initiative.
— Rien de particulier. Pourquoi ?
— Je pensais que nous pourrions dîner ensemble ce soir, dit-il, le ton détaché.
Eun-woo hésita.
— C'est une autre obligation publique ?
Hyun-jae la fixa, légèrement agacé.
— Non, c'est juste un dîner.
Elle finit par accepter, bien qu'elle se demandât ce qui avait motivé ce changement soudain.
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Le dîner se déroula dans un restaurant chic, mais cette fois, ce n'était pas un événement officiel. Ils étaient seuls, entourés d'une atmosphère feutrée.
— Alors, comment trouvez-vous votre nouvelle vie ? demanda-t-il après avoir commandé.
Eun-woo joua avec sa fourchette, réfléchissant à sa réponse.
— Luxueuse, certes, mais... vide.
Hyun-jae fronça légèrement les sourcils.
— Vide ?
— Ce n'est pas une vraie vie, répondit-elle. Tout est basé sur une façade.
Il resta silencieux un moment, puis posa sa coupe de vin.
— Et que voulez-vous exactement, Eun-woo ?
Elle releva les yeux, soutenant son regard.
— Un peu d'authenticité.
Hyun-jae sembla troublé par sa réponse, mais il ne répondit pas.
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De retour à l'appartement, l'atmosphère était tendue. Eun-woo alla directement dans sa chambre, sans un mot. Hyun-jae, quant à lui, s'assit sur le canapé du salon, pensif.
Pour la première fois depuis longtemps, il se demanda si ce mariage de convenance ne finirait pas par bouleverser plus que sa vie publique.