Ouranos, maître des cieux et roi des dieux, descendit à nouveau vers Gaïa, attiré par un désir irrépressible. Il voyait en elle non seulement sa compagne, mais aussi un moyen d'asseoir son autorité à travers une descendance toujours plus prolifique. Gaïa, bien que résignée, sentait une colère sourde grandir en elle.
Chaque descente d'Ouranos était pour elle une épreuve. Il ne venait pas avec amour, mais avec une autorité froide et impérieuse, enveloppant son vaste corps dans une union qui ressemblait plus à une conquête qu'à une étreinte.
La Domination d'Ouranos
Le ciel s'obscurcit alors qu'Ouranos se rapprochait. Sa voix, grave et imposante, se déversa comme un tonnerre :
• "Gaïa, mon égale, il est temps de renforcer notre lignée. L'univers dépend de notre union."
Mais ces mots n'étaient qu'une façade. Derrière eux se cachait un besoin d'affirmer son contrôle sur Gaïa et sur leur descendance. Gaïa, de son côté, savait que refuser serait futile. Le poids d'Ouranos, autant physique que psychologique, écrasait toute possibilité de résistance.
Une Nouvelle Descendance
Cette fois, leur union donna naissance à des êtres encore plus différents des Titans : les Cyclopes et les Hécatonchires.
Les Cyclopes, gigantesques et puissants, portaient un œil unique au centre de leur front, reflet d'une vision brute et dévastatrice. Les Hécatonchires, avec leurs cent bras et cinquante têtes, incarnaient le chaos et la puissance à l'état pur.
Mais lorsque Ouranos posa son regard sur ces nouveaux enfants, il ne ressentit ni fierté ni amour.
• "Des aberrations ! Ils ne sont pas dignes de porter mon sang," déclara-t-il avec mépris.
Sans hésitation, il utilisa son immense pouvoir pour les enfermer dans les entrailles mêmes de Gaïa. Les profondeurs de la Terre devinrent leur prison, un lieu sombre et oppressant où leurs cris résonnaient dans le vide.
La Douleur de Gaïa
Pour Gaïa, chaque cri de ses enfants emprisonnés était une blessure profonde. Elle ressentait leur souffrance dans chaque fibre de son être.
• "Ce sont mes enfants. Nos enfants," pensa-t-elle, les larmes invisibles de son essence roulant dans les cavités de la Terre.
Mais elle ne pouvait rien faire. Elle savait qu'Ouranos était trop puissant pour être défié directement. Son rôle, pour l'instant, était d'endurer.
La Naissance d'une Haine
Les Titans observaient en silence. Ils voyaient leur mère souffrir, et ils entendaient les échos des cris de leurs frères emprisonnés sous leurs pieds. Cette injustice, imposée par leur père, semait les graines d'une haine croissante dans leurs cœurs.
Cronos, toujours le plus téméraire, bouillonnait de rage.
• "Il traite notre mère comme une esclave et nos frères comme des monstres. Combien de temps devrons-nous supporter cela ?"
Rhéa, plus prudente, répondit :
• "Nous ne pouvons agir. Pas encore. Il est bien trop puissant."
Mais Cronos ne pouvait réprimer ses pensées. Chaque acte d'Ouranos alimentait sa colère, renforçant sa détermination à un jour renverser son père.
Le Retour d'Ouranos
Satisfait d'avoir "corrigé" ce qu'il considérait comme une erreur, Ouranos s'étendit à nouveau sur Gaïa, exigeant une nouvelle union. Gaïa, bien que submergée par la douleur, se soumit une fois de plus, sachant que refuser ne ferait qu'aggraver sa situation.
Une nouvelle descendance vit le jour : d'autres Titans, des êtres plus proches des premiers-nés, mais dont les traits portaient la marque des tensions entre leurs parents.
Ouranos, cependant, ne se préoccupait pas de ces nouveaux enfants. Il voyait en eux des outils pour renforcer son autorité et son règne.
Le Fardeau des Titans
Avec chaque union, le poids d'Ouranos sur la Terre augmentait. Les Titans, qui vivaient encore à la surface, ressentaient cette oppression grandissante.
Océanos, le plus sage, s'approcha de Cronos :
• "Nous devons être patients. La colère ne mène à rien sans stratégie."
Mais Cronos ne voulait pas attendre. Chaque jour sous l'autorité d'Ouranos était un jour de trop.
• "Il nous écrase comme il écrase la Terre. Et il enferme nos frères et sœurs dans des ténèbres sans fin. Cela doit cesser."
Les Pensées d'Ouranos
Ouranos, allongé sur Gaïa, contemplait l'univers avec un mélange de fierté et de paranoïa. Il voyait en chaque enfant une menace potentielle à son pouvoir.
• "Ils doivent comprendre que je suis le maître. Si je montre la moindre faiblesse, ils se retourneront contre moi."
Il considérait Gaïa comme une extension de lui-même, et tout ce qui émanait d'elle devait rester sous son contrôle absolu.
Les Premiers Murmures de Rébellion
Les Titans, réunis en secret, commencèrent à envisager une révolte. Gaïa, bien qu'opprimée, écoutait leurs murmures avec attention.
• "Il est trop puissant. Mais ensemble, nous pourrions trouver une solution," déclara Thémis, l'une des plus sages des Titans.
Cronos, cependant, était impatient :
• "La Terre souffre, notre mère souffre, et nos frères sont enfermés. Nous devons agir."
Gaïa savait que le moment n'était pas encore venu. Mais dans son cœur, elle nourrissait l'espoir qu'un jour, ses enfants briseraient le joug imposé par leur père.
La Soumission Apparente de Gaïa
Malgré sa colère et sa douleur, Gaïa continua de jouer le rôle de la mère soumise. Elle savait que défier Ouranos directement serait vain.
Mais dans son esprit, une idée prenait forme. Elle savait que ses enfants, en particulier Cronos, avaient le potentiel de renverser leur père. Elle attendait simplement le moment propice pour agir