Michael observait le spectacle cosmique qui se déroulait devant lui, abasourdi par l'ampleur de ce qu'il voyait. La majesté des Titans, la domination brutale d'Ouranos, et la souffrance silencieuse de Gaïa résonnaient en lui comme une tragédie vivante. Bien qu'il ne puisse intervenir, il sentait chaque émotion se refléter dans l'étrange espace où son essence flottait.
Il connaissait cette histoire. En tant qu'amateur de mythologie grecque et de récits fantastiques, il avait lu les légendes des premiers dieux, des Titans et de leur rébellion contre le ciel. Mais jamais il n'avait envisagé de la vivre de cette manière, en témoin silencieux d'une histoire se déroulant dans sa véritable essence.
Alors qu'il contemplait la scène, Michael sentit une vibration familière dans l'espace autour de lui. Une force subtile mais palpable parcourait l'endroit. Cette énergie, il l'avait ressentie auparavant – c'était la même qui avait éveillé les entités primordiales.
Lui, cependant, n'avait pas leur majesté ni leur puissance. Il était simplement un fragment de conscience, une âme sans corps, flottant dans cet espace intemporel. Mais il ne pouvait ignorer cette énergie, qui semblait parfois s'attarder sur lui, comme une brise chaude effleurant son essence immatérielle.
«Est-ce… du pouvoir ?" pensa-t-il. "Une énergie divine… ou quelque chose d'encore plus fondamental ?»
Michael concentra son attention sur cette énergie. Il n'était pas un dieu, mais il pouvait sentir une connexion ténue, comme si une infime fraction de cette puissance répondait à sa présence.
Il essaya de se concentrer. «Et si je pouvais l'utiliser ? Peut-être que je pourrais… je ne sais pas… la modeler ?»
Alors qu'il focalisait ses pensées, il sentit pour la première fois un frisson parcourir son être. Une légère lueur s'éleva de son essence, fragile et vacillante, mais indéniable.
«C'est ça ! Je peux la manipuler, même si c'est faible. C'est… un début.»
Il commença à expérimenter. Avec une patience qu'il ne se connaissait pas, il tenta de concentrer cette énergie pour créer quelque chose – une forme, un mouvement, une présence physique.
Michael se souvenait de récits où les héros transcendaient leur humanité pour atteindre un état divin. Mais ici, il ne s'agissait pas d'un voyage héroïque. C'était une lutte, une tentative presque désespérée de retrouver une partie de lui-même.
«Si je peux modeler cette énergie, je pourrais peut-être… me reconstruire.»
Il imagina un bras, un simple bras, pour commencer. La lueur autour de son essence s'intensifia légèrement, et il sentit une forme naître – mais elle s'effondra presque immédiatement.
«C'est trop instable,» murmura-t-il intérieurement. «Je manque de contrôle… ou peut-être de connaissance.»
Michael persista, mais chaque tentative échouait. La lueur revenait toujours à son état initial, comme si l'énergie se moquait de ses efforts.
Pourtant, il ne se laissa pas décourager. Il savait que ces premiers échecs étaient inévitables.
«Je ne suis pas un dieu. Pas encore. Mais si je peux maîtriser ça, je pourrais… peut-être… devenir quelque chose de plus.»
Sa détermination grandissait, même si son esprit restait hanté par une pensée persistante : pourquoi était-il là ? Quel était son rôle dans ce vaste récit cosmique ?
Malgré ses échecs, Michael continua d'observer les entités primordiales. Il voyait leurs actions, leurs conflits naissants, et leurs émotions.
Il comprenait mieux maintenant pourquoi cette énergie semblait infinie : elle était la matière première de tout ce qui existait ici. Mais il était également conscient qu'il n'était qu'un fragment, une particule face à une puissance bien plus grande que lui.
«Peut-être que je ne suis qu'un intrus ici. Mais si j'ai une chance d'apprendre, je vais la saisir.»
Alors qu'il contemplait la scène, une pensée le troubla. Les entités ne semblaient pas le percevoir. Leur ignorance de sa présence, bien qu'elle le protège, créait un sentiment d'isolement.
«Est-ce qu'ils savent que j'existe ? Ou suis-je vraiment seul ici ?»
Michael sentit la solitude peser sur son esprit, mais il la repoussa.
«Non. Je ne peux pas me laisser distraire. Il y a quelque chose à apprendre ici. Peut-être même… ma propre destinée.»
Michael réalisa qu'il lui faudrait du temps – peut-être des siècles, peut-être plus – pour comprendre pleinement cette énergie et son rôle dans cet univers.
Il se força à accepter cette réalité. Chaque échec n'était pas une fin, mais une étape vers quelque chose de plus grand.
«Peu importe combien de temps cela prendra. Je vais apprendre. Et je vais évoluer.»
Dans cet espace où le temps semblait infini, Michael trouva un semblant de paix. L'univers continuait de se former, les entités poursuivaient leur mission, et lui, en silence, poursuivait son propre chemin vers une compréhension qui pourrait un jour lui permettre de transcender sa condition