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Chapter 4 - Mission in the Labyrinth (1)

Chapitre 4: Mission dans le Labyrinthe (1)

Une semaine s'était écoulée depuis l'arrivée de Tanza dans le complexe, et déjà, il s'était adapté à la discipline militaire impitoyable qui y régnait. Mais l'atmosphère oppressante et terrifiante, omniprésente entre ces murs, restait une épreuve à chaque instant.

Dans ce lieu, une symphonie déplaisante résonnait sans fin : le cliquetis des lames s'entrechoquant, les cris de douleur, mélangés à la peur et aux pleurs des plus jeunes. Les aboiements des instructeurs s'ajoutaient aux gémissements des recrues qui sombraient lentement dans la folie. Ce déferlement de souffrance juvénile, accompagné de murmures désespérés, s'était imposé à Tanza comme une étrange normalité. Le chaos était devenu son cadre, une routine mécanique.

Pourtant, cette première semaine avait eu son lot de leçons. Il avait rapidement compris que poser des questions ou montrer le moindre signe de faiblesse était un appel à la catastrophe. Chaque erreur, chaque moment d'hésitation était exploité sans pitié par les autres pour asseoir leur domination. Dans ce monde, il n'y avait ni soutien, ni entraide. Seule la loi du plus fort comptait, et pour survivre, Tanza avait dû s'y conformer.

Malgré cela, un bienfait inattendu était né de cette brutalité. Tanza avait appris à maîtriser l'énergie qui avait envahi son corps lors de son arrivée. En persévérant, il était parvenu à contrôler sa vision spirituelle. Bien que l'activation de cette capacité lui coûta énormément de mana et l'épuise mentalement, il découvrit que la maintenir active ne lui demandait que peu d'efforts, à condition de l'utiliser avec parcimonie. Par prudence, il avait décidé de la réserver aux examens imposés par les instructeurs.

Ce matin-là, Tanza se tenait sur l'un des terrains d'entraînement, entouré de dizaines d'autres recrues. Alignés en silence, tous attendaient sous un ciel morne, la tension visible sur chaque visage juvénile. Une voix grave brisa soudain le calme :

— Vous êtes ici pour prouver que vous méritez votre place, pas pour jouer aux héros.

C'était Kael, l'un des instructeurs les plus redoutés du complexe. Grand et massif, il portait une cicatrice barrant son visage, vestige de guerres passées. Ses yeux perçants s'attardèrent sur chacun des élèves, se posant un instant sur Tanza, comme s'il sondait son âme.

— Aujourd'hui, vous serez divisés en équipes, reprit-il d'un ton glacé. Votre objectif est simple : récupérer un emblème caché dans ce labyrinthe.

Un murmure parcourut les rangs. Tanza serra instinctivement les poings. Il avait entendu parler de ces épreuves. Ceux qui échouaient n'étaient pas seulement punis physiquement. Ils étaient humiliés devant leurs pairs, parfois jusqu'à en perdre la raison.

À sa gauche, une voix moqueuse murmura :

— Ne te mets pas en travers de mon chemin.

Tanza tourna la tête et croisa le regard glacial d'un garçon plus grand que lui, à la chevelure blonde, qui affichait une attitude méprisante.

— Si tu veux survivre ici, ajouta-t-il, reste en arrière.

Il s'éloigna pour rejoindre son groupe, laissant Tanza bouillonner intérieurement. Mais il ravala sa colère. Ce n'était ni le moment ni le lieu pour une confrontation inutile.

Le silence pesant fut rompu par le sifflet strident de Kael. Les recrues se mirent en mouvement, formant des groupes dans une précipitation désordonnée, sous l'œil vigilant des instructeurs. Tanza se retrouva rapidement intégré dans un petit groupe de visages inconnus, chacun marqué par une froide détermination ou une peur bien dissimulée.

Kael s'approcha, un sac dans chaque main, qu'il distribua à chaque équipe.

— Ce sont vos provisions et vos insignes. Faites-en bon usage. Aussi, si quelqu'un vous vole votre insigne, vous serez directement disqualifié et l'autre bénéficiera d'un bonus. Une fois dans le labyrinthe, aucun retour n'est possible. Et souvenez-vous : les emblèmes sont rares. Certains d'entre vous n'en reviendront peut-être pas.

Un frisson glacé parcourut Tanza tandis qu'il resserrait les lanières de son sac. Il jeta un coup d'œil furtif à ses coéquipiers. L'un d'eux semblait murmurer une prière à voix basse, tandis qu'un autre, plus âgé, analysait les environs avec l'œil d'un stratège.

Quelques minutes plus tard, les recrues se rassemblèrent devant l'entrée imposante du labyrinthe. Ses murs de pierre noire, si hauts qu'ils semblaient toucher le ciel, projetaient une ombre oppressante sur le groupe. Une odeur de terre humide et de moisissure s'élevait, accentuant encore l'atmosphère lourde et menaçante.

— À vos marques ! ordonna Kael, sa voix autoritaire résonnant dans l'air froid.

Le son strident d'un mécanisme résonna alors que les immenses portails de fer s'ouvraient dans un grincement assourdissant, dévoilant l'obscurité menaçante du labyrinthe. Tanza inspira profondément. À cet instant, il savait qu'il franchissait une limite invisible, un seuil où chaque décision serait une question de vie ou de mort.

Avec une dernière pensée fugace pour le monde extérieur, il fit un pas en avant, pénétrant dans les ombres insondables, ses sens en alerte.

Les immenses portes s'ouvrirent dans un fracas, libérant une obscurité oppressante. L'air moisi du labyrinthe envahit les narines de Tanza, l'odeur âcre de la pierre humide le faisant frissonner. Il inspira profondément, son cœur battant à tout rompre. Il n'y avait plus de retour possible. D'un dernier coup d'œil au ciel gris, il tenta de graver dans sa mémoire cette image rassurante avant de s'aventurer dans l'inconnu.

Pas à pas, il s'engagea dans la ruée désordonnée des autres enfants. Le silence oppressant de l'intérieur contrastait brutalement avec l'agitation extérieure. Selon les instructeurs, ce labyrinthe était un « donjon naturel », un refuge pour les monstres qui avaient survécu après la reconquête des territoires par l'humanité. Il était classé de rang D, un niveau au-delà de leurs capacités actuelles.

Tanza savait qu'il ne devait pas chercher à combattre. S'il voulait survivre, il lui faudrait éviter toute confrontation directe, se contentant de trouver des emblèmes ou de les subtiliser à des monstres vigilants. Un affrontement ne devait être qu'une ultime solution.

Au fur et à mesure que le groupe avançait, la tension était palpable. Chaque mouvement était calculé, chaque bruit scruté avec méfiance. Tanza observa ses camarades : Jun, en tête, marchait avec une assurance naturelle, ses cheveux roux flamboyant sous la lumière des orbes de feu flottant autour de lui ; Elie, silencieuse, analysait chaque détail du chemin, prête à bondir ; Liam, derrière, restait alerte, son regard perçant scrutant les ombres. Enfin, Ian, légèrement en retrait, arborait un sourire narquois, mais ses gestes trahissaient une nervosité mal dissimulée.

Devant un croisement, le groupe marqua un arrêt. Les couloirs sombres s'étendaient devant eux comme les branches d'un arbre malade.

— On devrait se séparer, lança Ian d'un ton désinvolte.

Jun se retourna à peine. — Mauvaise idée. Si on tombe sur un monstre, on sera des proies faciles. Restons ensemble.

Ian ricana. — Je ne suis pas sûr qu'on puisse appeler ça un groupe, lança-t-il avec sarcasme, ses yeux se posant sur Tanza. Certains traînent plus qu'ils n'aident.

La colère monta en Tanza, mais il se força à garder son calme. Ce n'était pas le moment de céder à la provocation.

Elie intervint, sa voix tranchante. — Si tu veux te faire tuer, fais-le loin d'ici. Mais si tu mets le groupe en danger, tu le regretteras.

Avant qu'Ian ne puisse répondre, un bruit sourd retentit dans les ténèbres. Un grondement suivi du raclement de griffes sur la pierre résonna dans les couloirs. Le groupe se figea.

— Camouflage ! chuchota Jun, d'une voix ferme.

En un instant, chacun se dissimula dans les ombres, éteignant les orbes de Jun. Le silence devint pesant, seulement perturbé par le bruit des pas lourds s'approchant, leur souffle métallique s'infiltrant dans l'air. Tanza se tendit, sachant que le moindre mouvement pourrait être fatal.