Sa rire se transforma rapidement en suffocations. Sa main vola à son cou alors qu'il commença à tousser et à haleter. C'était comme si une main serrait douloureusement sa gorge, coupant son flux d'air. Assez vite, son visage commença à virer au rose.
Le Roi avait déjà perdu son père et son frère. Cet homme voulait prendre sa sœur également ? Eh bien, personne ne touche à sa famille ni à son peuple.
Il n'avait pas besoin d'utiliser ses mains pour faire de la magie. Tout ce dont il avait besoin, c'était de son esprit. En réalité, l'homme n'était pas entrain de s'étrangler. Zedekiel manipulait juste son cerveau, lui faisant croire que cela se produisait. Mais ce n'était pas suffisant. Il voulait le voir saigner. Il voulait le torturer de la pire manière possible.
« Ne fais rien d'irréfléchi ! » lui dit sa mère par télépathie. « N'oublie pas que nous avons deux humains parmi nous. Ils se demanderont comment un homme peut s'étouffer et mourir seul. Je ne veux pas répondre à des questions Zedekiel. Enferme-le d'abord. Nous nous occuperons de lui plus tard. Et Ron est blessé. Nous devons nous occuper de lui. Il perd beaucoup de sang. »
« Je m'en fiche ! »
« Zedekiel ! » elle le gronda. « Ça aurait pu être Mariel ! Il a sauvé la vie de ta sœur ! »
La concentration du Roi vacilla et l'illusion sur le coupable fut rompue. L'homme fou, déjà rouge et en sueur, commença à tousser violemment tandis qu'il essayait de reprendre son souffle.
« Gardes ! Emmenez-le. Enfermez-le dans le cachot. »
Les gardes firent ce qui leur était ordonné.
« Ron ! » la princesse Mariel cria, attirant l'attention de toute la salle.
Le délicat jeune prince qui n'avait jamais autant souffert auparavant, ne pouvait plus le supporter. Au début, il pensait qu'il pouvait. Ce n'était qu'une blessure de chair, non? Une simple plaie saignant abondamment? (Qu'il n'avait même pas le courage de vérifier). Il pensait vraiment qu'il pouvait le faire alors il avait serré les dents et s'était forcé à supporter la douleur. Il ne voulait pas paraître faible devant son aimée.
Son bras lui faisait l'effet d'être brûlé par un objet métallique chaud. Cela faisait vraiment très mal. La douleur le rendait aussi pâle qu'un cadavre. Finalement, quand il ne put plus supporter, il abandonna et s'effondra sur le sol.
C'est alors que la princesse Mariel cria son nom et que le cœur de chacun se glaça à la vue du gentil prince inanimé et saignant.
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Il était minuit. Le ciel était dépourvu d'étoiles et les épais nuages bloquaient continuellement les rayons de la lune, plongeant Netheridge dans une obscurité momentanée.
Après le banquet, chacun rentra chez soi. Certains dormaient profondément, d'autres parlaient de l'émission de talent tandis que certains s'inquiétaient pour le prince blessé.
Après qu'il se soit évanoui, il fut ramené au château par son garde du corps, Leo. Puis le médecin royal fut convoqué pour soigner sa plaie. La princesse Mariel se sentait responsable de tout cela et pleura jusqu'à s'endormir dans la chambre de la mère reine. Elle avait des sens aiguisés et des réflexes rapides, mais elle avait laissé Ron se blesser. Et si Ron décide de ne plus jamais l'aimer ? Elle ne savait pas quoi faire.
La princesse Rose arrêta de s'inquiéter après avoir entendu que c'était une blessure de chair, sachant que son frère irait bien. De toute façon, Ron a été trop choyé. Il avait besoin d'expérience.
Le prince Ludiciel et les jumeaux restèrent un moment autour de la chambre du prince puis se retirèrent une fois le médecin parti, espérant sincèrement que le prince irait bien.
Cette nuit spécifique, au lieu de se reposer, comme un Roi le devrait après de très longues et fatigantes activités, Zedekiel traquait l'odeur du danseur masqué. Il cacha sa présence et retourna dans la grande salle pour commencer son enquête.
Les odeurs persistant dans la salle étaient trop nombreuses et il eut du mal à attraper celle qu'il voulait mais après tout, il est le Roi. Avec une patience extrême, il tria les odeurs une à une et finit par attraper celle qu'il cherchait. Lâchant un petit sourire, il commença sa recherche.
Le Roi avait essayé de dormir. Vraiment, mais il ne pouvait simplement pas sortir le danseur de son esprit. On pourrait penser que Zedekiel était toujours en colère contre le fait que l'humain connaissait leur danse ancestrale mais ce n'était pas ça. C'était les sensations...
Il pouvait sentir la sincérité, la douceur et la tendresse jaillissant de l'humain. Il pouvait encore sentir la chaleur du corps de la personne dans ses bras. Il pouvait se rappeler la sensation de cette taille fine et de ces petites paumes douces. Et ensuite ces lèvres. Ces petites lèvres rouge sang sur une peau de porcelaine. Si mignonnes...
L'air frais caressa le visage de Zedekiel, le ramenant à la réalité. Il secoua la tête, les longues mèches argentées rebondissant dans le processus. Non non non. Il devait se ressaisir. C'est un ennemi juré. L'espèce qui a trompé son peuple et tué son père et son frère. Il ne pourra jamais leur pardonner !
Ne réalisant pas qu'il avait inconsciemment marché en suivant l'odeur, il se retrouva dans le palais et précisément, devant la chambre du prince Ron. Il se rendit compte que l'odeur y était forte mais qu'elle menait tout le long du couloir.
Après un regard à la porte fermée, il continua de marcher et se retrouva là où il avait commencé.
La salle.
Zedekiel commença à réfléchir. Ainsi, le danseur s'était précipité hors de la salle, était allé au palais puis avait fait son chemin de retour vers la salle de nouveau. Mais pourquoi ?
Il se rappela que le danseur avait enlevé ses vêtements. Ce qui signifie qu'il s'était changé en quelque chose d'autre et était retourné dans la salle avant la fin du banquet. Si la personne a été chercher des vêtements au palais, cela signifie-t-il que la personne vit dans le palais ?
Zedekiel refit son chemin jusqu'au palais tout en notant chaque endroit par lequel il passait. L'odeur devenait faible et plus difficile à suivre mais il persista. Bientôt, il se retrouva de nouveau devant la chambre du prince Ron.
Il eut soudain un mauvais pressentiment. Pourrait-ce être le prince Ron ? Il avait disparu juste avant le tour du danseur masqué et était réapparu lorsqu'il avait fini. Pourrait-ce réellement être lui ?
Il imagina la silhouette du danseur et à côté, celle du prince Ron, puis secoua vivement la tête. Pas possible. Ce gentil humain ne peut être comparé au prince paresseux, bavard, étrange d'Ashenmore.
Pourtant, Zedekiel voulait en être sûr.