"Hum…"
Nobunaga, avec un visage disant qu'il voulait essayer quelque chose, murmura et frappa légèrement des mains.
La porte d'entrée s'ouvrit, un page entra et posa un plateau avec un cadeau devant Nobunaga.
Au moment où il vit le présent, Nobunaga fronça les sourcils.
"Quelle est cette chose… ? Je n'ai jamais rien vu de tel auparavant."
Les officiers militaires autour de lui s'agitèrent au moment où ils virent l'offrande.
Cela était naturel car cette offrande était quelque chose qui ne pouvait pas être vu auparavant.
Heureusement que j'avais un atlas du Japon sur moi.
Ce que Shizuko avait donné comme offrande était un atlas qui pouvait être trouvé partout à l'époque moderne.
De plus, l'atlas que Shizuko avait apporté était une version épaisse utilisée par les experts.
Le point fort de Shizuko était les industries primaires telles que l'agriculture, mais elle avait, évidemment, d'autres hobbys.
L'histoire et la géographie.
Lorsqu'elle avait du temps libre, elle lisait des livres d'histoire et de géographie.
C'est la raison pour laquelle Shizuko avait de nombreuses connaissances en histoire et qu'elle avait généralement des cartes du monde et du Japon dans son sac.
Le jour où elle avait atterri dans l'époque Sengoku, elle avait un atlas du Japon avec elle.
Durant l'époque d'Edo, les cartes étaient vues comme des secrets nationaux qui ne devaient pas être sortis. Elles devraient être encore plus précieuses durant l'époque Sengoku. Les flux des rivières ont probablement changé à cause des travaux hydrauliques, mais les distances et les directions devraient rester assez précises.
"Shizuko, qu'est-ce que c'est ? Explique-nous."
Nobunaga l'interrogea en pointant l'atlas avec son éventail pliant.
Il semblait vouloir garder sa curiosité subtile, mais elle était beaucoup trop évidente.
Shizuko hocha la tête et se plaça devant Nobunaga.
L'atlas se tenait entre eux.
"Je vais vous expliquer."
Sur ces mots, Shizuko ouvrit l'atlas.
Nobunaga regarda Shizuko ouvrir le livre avec beaucoup d'intérêt.
Il n'y avait pas de technologie de reliure de livre durant l'époque Sengoku, leurs meilleurs livres étaient des washi attachés à de la ficelle.
Les « livres » les plus courants de l'époque étaient des parchemins et des plaques de bois. Un livre avec des pages reliées par de la colle était du jamais vu.
Mais ce qui surprenait Nobunaga le plus était le fait que le livre était imprimé en couleurs. Ce papier coloré qu'il n'avait jamais vu auparavant était suffisant pour stimuler sa curiosité.
Si quelqu'un voulait acheter cette carte, il aurait quasiment besoin de payer avec du sel…
Elle ne réalisa pas qu'il avait cette pensée.
Le fait de faire croire à Nobunaga qu'il avait besoin de Shizuko avait provoqué une petite ondulation qui créa un immense bouleversement dans le déroulement de l'Histoire.
Ce n'était qu'une petite ondulation, mais elle allait lentement créer des vagues qui se propageraient.
***
Deux mois s'étaient écoulés depuis que Shizuko était arrivée au village.
Le printemps avait fait place à l'été, et depuis, le soleil battait son plein tous les jours.
Cela signifiait qu'il fallait arracher les mauvaises herbes et arroser à moments appropriés.
Cela était censé être une période de détente, mais Shizuko poussa un long soupir en laissant tomber ses épaules.
Car un problème avait vu le jour.
"Haaa… quel genre de mesure anti-vermines utiliser…"
Le problème en question était les mesures contre les vermines. Même à l'époque de Shizuko, certaines zones étaient gravement endommagées.
Le montant des dégâts pouvait s'élever à des dizaines de millions de yens et la plupart des cultures ne pouvaient pas être récoltées, mais le plus gros problème était la baisse de motivation des fermiers.
À l'époque Sengoku, le déclin de la motivation des paysans était une question de vie ou de mort.
"Quelle méthode est la plus efficace…"
Actuellement, les dégâts n'étaient pas très graves, mais il était inévitable que le niveau de danger augmenterait au cours de l'été.
Cultiver une grande quantité de récoltes ne servait à rien si elles étaient toutes dévorées par les pestes.
"Osora-san, Tagosaku-san, dites-moi ce que vous savez sur les vermines du coin."
Shizuko appela des villageois qui étaient en train d'arracher des mauvaises herbes, une femme nommée Osora et un homme nommé Tagosaku.
L'homme arrachait frénétiquement les mauvaises herbes, mais la femme avait entendu la voix de Shizuko.
"Eh bien, il y a des cerfs en très grand nombre. Il y avait également des renards et des belettes… mais nous n'en avons pas beaucoup vu récemment, probablement à cause du trop grand nombre de cerfs. Ah, et nous voyons parfois des sangliers sauvages…"
"Hmm, des cerfs, hein…"
Il y avait fondamentalement 4 types de vermines pour les paysans de l'époque : les cerfs, les sangliers sauvages, les renards et les belettes.
Parmi eux, les cerfs étaient les plus nuisibles. Ils avaient une fertilité très élevée ainsi que la fâcheuse caractéristique d'être nocturne durant la saison de la chasse.
Parmi les animaux qui endommageaient les cultures, les cerfs étaient toujours numéro 1.
D'après ce qu'elle m'a dit, les autres animaux n'ont presque rien fait… ou plutôt, la région est dominée par les cerfs au point où les autres animaux ont du mal à vivre ici.
L'absence de renards et de belettes rendait la tâche plus facile car cela signifiait moins de contre-mesures à adopter, mais tout allait dépendre du nombre de cerfs qu'ils seraient capables de capturer.
Dans le monde moderne, éliminer des cerfs demandait des procédures pénibles, mais ici, c'est une source de protéines importante. Si on en attrape beaucoup et qu'on en fasse de la viande séchée, nous pourrons surmonter le problème de la faim.
Les patates douces pouvaient être récoltées, au plus tôt, vers la fin du mois de septembre, mais en attendant, il fallait augmenter les moyens de subsistance.
Comme Shizuko était sous la supervision de Mori Yoshinari, elle recevait régulièrement de la nourriture, mais les villageois ne recevaient rien.
S'ils parvenaient à capturer un grand nombre de cerfs, ils pourront s'en servir comme nourriture.
On aura assez de nourriture quand on récoltera les patates douces. Mais en attendant, il nous faut du venaison, de la viande de cerf ou de sanglier… mais le problème se trouve dans la méthode…
C'était une époque où les fusils de chasse n'étaient pas faciles à acquérir, et rien que le fusil coûtait extrêmement cher (environ 500 000 ¥ selon les prix modernes).
Et surtout, la poudre à canon nécessaire pour tirer les balles était une ressource précieuse, chasser le cerf avec une arme à feu était donc irréaliste.
Il n'y a pas de salpêtre naturel au Japon… hmm ? Une minute…
À ce moment-là, quelque chose attira l'attention de l'esprit de Shizuko.
Elle creusa immédiatement dans sa mémoire, et elle se souvint d'informations importantes.
Hum… je devrais pouvoir acquérir les matériaux si je demande à Yoshinari-sama… mais je ne pourrais pas lui dire ouvertement pourquoi. Il faudra plusieurs mois pour faire les arrangements et préparer les bases. Mais si je prétends que c'est pour la protection, il ne devrait pas se poser de questions, alors peut-être que je devrais essayer. Mais bon, à part ça… je n'arrive pas à trouver de bonnes idées pour nous occuper des cerfs.
Alors qu'elle s'égarait dans ses pensées, Shizuko avait eu une autre idée, mais elle ne parvenait pas à trouver de bonne contre-mesure contre les vermines.
Les cerfs ont augmenté en si grand nombre parce qu'il n'y a pas d'animaux carnivores pour les chasser. Dans ce cas, on devrait peut-être faire venir des loups ici… ? Non, ça ne marchera pas. Leurs zones d'habitation sont trop limitées, et surtout, c'est à beaucoup trop long terme.
Le fait que les cerfs et les sangliers sauvages se reproduisent en grands nombres même à l'époque moderne était dû à l'extinction de leur prédateur naturel, le loup japonais.
Mais il était possible qu'ils soient toujours vivants durant l'époque Sengoku. Car les écrits de Siebold avaient répertorié des élevages de loups de Honshū et d'Hokkaidō durant l'époque d'Edo.
Dans ce cas, il faut vite installer des pièges… mais fabriquer quelque chose comme un filet anti-oiseaux est difficile.
Vu de haut, le filet était rempli d'ouvertures.
La ferme avait été entièrement couverte avec un filet simple fait en paille en guise de mesure contre les oiseaux et les pestes.
Il avait fallu presque un mois pour le fabriquer, mais grâce à cela, la plupart des dégâts causés par les oiseaux avaient été évités.
Il faudrait faire mieux, une sorte de passage, comme un portail pour les inviter… les guider… ?!
À ce moment-là, Shizuko se souvint d'une conversation qu'elle avait eu avec son grand-père concernant les mesures à prendre contre les cerfs.
Son grand-père lui avait dit des informations importantes qui pouvaient être pleinement exploitées même durant l'époque Sengoku.
"C'est ça ! … Je vais faire une route que les Artiodactyles comme les cerfs ne pourront jamais traverser !"
"AH ! Vous m'avez surpris !"
Tagosaku fut surpris par le cri soudain de Shizuko.
Osora, qui était à côté d'elle, ne fut pas aussi choquée, mais le cri soudain de Shizuko fut tout de même surprenant.
"(Hé, Osora-san, est-ce que la cheffe a encore pensé à un truc étrange ?)"
Tagosaku s'approcha d'Osora et lui murmura faiblement.
"(Je ne pense pas. Mais la cheffe sait beaucoup de choses. Peut-être qu'elle a une idée.)"
"(Ouais… au début, je ne comprenais pourquoi on devait faire quelque chose comme ci ou comme ça, mais quand j'ai essayé moi-même, j'ai compris les effets que ça faisait.)"
"(D'après ce que j'ai compris, elle a probablement trouvé un moyen de nous débarrasser des cerfs. Je crois bien que ces pauvres bougres vont encore se faire tuer à la tâche, je les plains…)"
"(Ouais…)"
Alors qu'ils regardaient Shizuko accroupie et en train d'écrire quelque chose au sol, ils avaient l'impression qu'ils pouvaient entendre les lamentations du groupe des artisans.
Et leur prémonition se révéla être vraie.
***
Un peu plus d'une semaine après que Shizuko ait trouvé une idée, d'étranges appareils avaient été dispersés partout autour de la ferme.
N'ayant pas encore eu d'explications détaillées, les villageois n'avaient aucune idée de ce qu'étaient ces appareils.
Cependant, étant donné que la méthode de Shizuko avait produit de bons résultats jusqu'à présent, ils étaient optimistes au sujet de la performance de ces étranges choses.
"Mmm, parfait. Les pièges à ours et le passage canadien sont prêts !"
Shizuko, qui portait une sorte de bâton, regarda l'invention devant elle et hocha la tête avec satisfaction.
Elle pensa que c'était un bon produit malgré sa construction faite à la hâte. Et surtout, ils ne s'en serviraient que durant cette année car ils allaient étendre leurs fermes au cours des années suivantes.
"Les pièges à ours sont interdits dans le Japon moderne, mais ici, je peux me le permettre~"
Shizuko dit cela en balançant l'espèce de bâton qu'elle tenait dans ses mains.
C'était un bâton d'environ 1 mètre de long avec une fissure au bout.
Une corde avec une zone large pour envelopper une pierre était attachée au bout de la corde ; cependant, l'autre bout de la corde n'était pas attaché.
Son apparence laisse à penser que l'autre bout peut servir de lasso pour capturer la proie.
"Et avec cette grande fronde, on pourra attaquer à distance. Normalement, la corde suffit largement, mais avec ces histoires sur l'effet de levier qui augmente la portée et la puissance, c'est plus efficace si on l'attache à un bâton. Et au pire, elle pourra être utilisée comme une arme de mêlée."
Cette arme était une fronde attachée à un bâton (staff sling).
Cette grande fronde faisait au total environ 1 mètre de long, pesait 300-500 grammes, et avait une portée de 100-150 mètres.
C'était une arme utilisée à partir du 4ème siècle avant J.-C., et sa portée n'avait rien à envier à celle d'un arc.
En revanche, elle avait comme inconvénient une cadence de tir extrêmement lente, et chaque tir volait très lentement.
En outre, Shizuko avait mit un bout de fer légèrement pointu sur l'autre bout du bâton.
Cela servait à stabiliser le centre de gravité et à protéger la poignée lorsqu'elle était plantée dans le sol.
Ce n'était pas aussi tranchant qu'une lame, mais s'il touchait quelqu'un, cela serait très douloureux.
"Euh, cheffe. Nous ne savons pas de quoi vous parlez, et qu'est-ce que nous devons faire… ?"
"Chut, je vais vous montrer comment fonctionnent ces pièges."
"Euh…"
Shizuko et plusieurs villageois se cachèrent dans les buissons situés à un endroit où le vent ne porterait pas leur odeur vers la ferme.
Cependant, à l'exception de Shizuko, tous ignoraient pourquoi ils se cachaient et à quoi servaient ces pièges.
Une démonstration vaut mieux que mille discours. Ce genre de chose est plus facile à comprendre si on le voit à l'œuvre.
Environ 30 minutes plus tard, des cerfs apparurent.
Ils étaient environ neuf et semblaient être descendus de la montagne.
"3… 4… quatre avec des grandes cornes, c'est des mâles, les autres sont des femelles."
"Ça fait beaucoup…"
Les villageois furent légèrement effrayés car ils n'avaient jamais vu autant de cerfs dans un seul troupeau.
Cela était normal, ces animaux avaient une peur instinctive des humains.
Alors qu'ils avaient cette pensée, l'un des cerfs se dirigea vers le passage canadien.
"Encore un peu, et… là, vous voyez ? C'est à ça que sert ce piège !"
Le cerf se dirigea tout droit vers le passage canadien.
Cependant, il se retrouva complètement coincé au bout de quelques pas.
Incapable d'avancer ou de reculer, le cerf poussa un cri.
"Oh~"
Les villageois poussèrent un cri d'admiration.
Le cerf piégé dans le passage canadien ne pouvait plus faire le moindre pas.
Et cela faisait de lui un obstacle pour le reste du troupeau.
"Et une source de protéines d'obtenue, une ! Bon, au tour des pièges à ours…"
Au moment où elle avait murmuré cela, le cri d'un cerf retentit.
Le cri fut si bruyant que les autres cerfs fuirent vers la montagne.
Quand ils regardèrent l'origine du cri, ils virent un cerf qui avait été capturé par un piège à ours.
"Deux… pas mal."
Shizuko murmura avec satisfaction en voyant les résultats.