Download Chereads APP
Chereads App StoreGoogle Play
Chereads

L’héritière et le Prince Noir

EliseaBolt
7
chs / week
The average realized release rate over the past 30 days is 7 chs / week.
--
NOT RATINGS
1.1k
Views
Synopsis
Dans un monde où magie et nature dépérissent sous les assauts des machines humaines, Lyria, princesse des elfes, se voit contrainte de sceller une alliance interdite avec Kaelen, un prince vampire. Entre rage et sacrifice, leur union improbable pourrait être le dernier espoir de leurs peuples — ou précipiter leur extinction. Traversant ruines et prophéties sombres, Lyria doit décider jusqu’où elle est prête à aller pour sauver ce qui reste de son monde.
VIEW MORE

Chapter 1 - La prophétie des royaumes

Le vent s'était levé au-dessus des cimes d'Eryndor, hurlant à travers les branches des arbres sacrés comme un avertissement ancien. 

Les feuilles dorées, autrefois symbole de la grandeur elfique, bruissaient faiblement, écho lointain d'un âge révolu.

Lyria Valenor, dernière héritière de la lignée Valenor, avançait d'un pas silencieux et déterminé, semblant presque glisser entre les arbres comme une ombre bienveillante. 

Elle était fine et élancée, d'une grâce subtile qui rappelait celle des branches souples et élégantes de la forêt. Sa silhouette svelte se fondait dans l'obscurité, son corps effilé évoquant à la fois la légèreté et la force.

Son visage, d'une rondeur douce, portait la marque de son héritage ancien. 

Sous ses longs cheveux argentés qui ondulaient autour de ses épaules comme une cascade de lumière lunaire, ses yeux gris, aussi profonds et changeants que les cieux d'Eryndor, scrutaient les ombres mouvantes de la forêt.

Il y avait dans son regard une intensité tranquille, une tristesse ancestrale qui semblait refléter le déclin de son peuple. 

Elle frissonna, mais pas seulement à cause du froid mordant. 

Elle portait désormais un fardeau bien plus lourd que son armure légère, ornée de motifs anciens, symboles de protection et de royauté elfique.

 Son visage, bien que jeune, était marqué par une sagesse et une lassitude rares. Dans ses cheveux d'argent, elle voyait à la fois l'héritage de son peuple et les échos d'un temps révolu.

Dans ses souvenirs, Eryndor resplendissait autrefois de vie. Les arbres se dressaient alors comme des piliers du ciel, vibrant d'une magie si ancienne qu'elle semblait inépuisable. 

Les esprits sylvestres chantaient à chaque souffle de vent, et la forêt elle-même répondait aux pensées des elfes qui la protégeaient. 

Aujourd'hui, ce n'était plus qu'un murmure éteint, un soupir lointain. 

Lyria voyait dans chaque feuille tombée et chaque racine asséchée le reflet de ce que son peuple avait perdu, et en elle-même, elle se voyait comme un vestige, avec ses yeux d'acier et sa chevelure d'argent, symbole d'un âge révolu.

Ce sentiment d'impuissance presque viscéral s'infiltrait en elle plus profondément à chaque pas qu'elle faisait dans cette forêt qui autrefois était comme une extension de son propre être. 

Son esprit ne cessait de revenir à ces dernières années de guerre.

Cette guerre contre les humains de Vëlia, commencée sous des prétextes politiques, avait rapidement révélé une violence inédite, une brutalité qui n'avait jamais été de mise entre elfes et humains, malgré leurs différends historiques. 

Lyria se rappelait de son père, assis sur le trône de chêne dans la grande salle du palais d'Eryndor, écoutant attentivement les messagers qui rapportaient les premières nouvelles des envahisseurs.

À l'époque, personne ne croyait que les humains pourraient pénétrer aussi loin dans les terres elfiques. 

Après tout, les elfes possédaient la magie, cette force qui maintenait l'équilibre entre leur peuple et la nature depuis des millénaires.

Mais la magie s'affaiblissait déjà à leur insu.

Lyria se souvenait de son père. 

Aerondor Valenor, souverain des elfes, avait mené ses troupes avec une dignité inflexible, refusant de croire que les machines des humains pouvaient rivaliser avec les pouvoirs ancestraux de leur peuple. 

Mais il s'était trompé.

Les machines en fer des humains, impitoyables et insensibles aux incantations, avaient broyé les armées elfes, réduisant à néant leur fierté. 

Aerondor était mort sur le champ de bataille, aux côtés de ses fils et de ses filles, à l'exception de Lyria, sauvée de justesse par son frère aîné Eliandor avant de succomber lui-même sous les lames d'acier et les balles des armes humaines.

Ce souvenir, bien qu'ancien maintenant, était gravé en elle. 

Il hantait chaque pas qu'elle faisait, chaque décision qu'elle prenait. Elle se souvenait du dernier regard d'Eliandor, de ses yeux empreints d'une douleur infinie et d'une résignation qu'elle ne comprit qu'après coup.

 À cet instant, elle n'était qu'une guerrière parmi tant d'autres, croyant encore que la force de son bras et la magie ancestrale suffiraient à repousser l'ennemi.

Mais ces quelques minutes d'illusion furent balayées par le fracas des machines de guerre. 

Les elfes n'avaient pas anticipé cette nouvelle manière de faire la guerre, une guerre sans honneur où l'acier prenaient le pas sur les chants sacrés et les épées enchantées.

Ce fut après cette défaite que Lyria s'était retrouvée seule à la tête d'un royaume en ruines. 

Une princesse refusant de se faire couronner, dirigeant un royaume en déclin, autrefois symbole de prospérité et de gloire.

Elle avait dû assumer ce rôle de dirigeante avec une amertume constante, se demandant chaque jour si elle était vraiment la meneuse que son peuple méritait

 //:://

Lyria avançait dans la forêt, ressentant un écho de vide dans chaque racine morte, dans chaque arbre qui penchait dangereusement sous le poids des âges. 

Elle frissonna, non à cause du vent, mais de la disparition progressive de cette force magique qui avait toujours fait partie d'elle.

Le Conseil des Anciens l'avait convoquée aujourd'hui pour une raison grave. 

Galanor, le plus vieux et le plus sage d'entre eux, avait parlé de quelque chose qui dépassait la guerre contre les humains. 

Une affaire qui concernait la magie elle-même. 

Ce mot résonnait dans son esprit comme une ultime prière, une dernière chance pour son peuple. 

Si cela échouait, alors l'extinction des elfes ne serait plus qu'une question de temps.

Après des heures de marche dans cette forêt qui semblait de plus en plus étrangère à ses propres sens, elle atteignit enfin le cœur d'Eryndor. 

Là, la lumière des étoiles brillait faiblement à travers la canopée, projetant des ombres mouvantes sur les runes anciennes gravées dans l'écorce des arbres millénaires. 

Ces symboles, autrefois sources de pouvoir et de protection, n'étaient plus que des vestiges presque effacés, se fondant dans la mousse. Le sanctuaire semblait abandonné, oublié du temps et de la magie elle-même.

Lyria posa les yeux sur l'autel de pierre, couvert de lierre et de mousse humide. 

Autour, trois silhouettes encapuchonnées se tenaient en silence, immobiles comme des statues pétrifiées par les siècles. 

C'était le Conseil des Anciens, mais rapidement, elle perçut une autre présence. 

Une présence plus sombre, plus lourde. 

Dans l'ombre se tenait une silhouette plus grande, enveloppée dans un manteau noir qui semblait absorber toute la lumière. 

Deux yeux rouges, étincelants comme des rubis, la fixaient.

Lyria se raidit. 

Elle connaissait ces yeux. Cette lueur écarlate, distinctive des Noxaris, la lignée royale des vampires. 

Le sang de Lyria se glaça dans ses veines. 

Que faisait un prince vampire ici, dans le sanctuaire sacré des elfes ?

Sa gorge se serra, et elle dut lutter pour garder son calme. 

Son instinct lui hurlait de dégainer son épée, mais elle savait qu'elle ne pouvait pas céder à cette impulsion, pas devant le Conseil.

Galanor rompit finalement le silence, sa voix semblant émaner de la terre elle-même, rauque mais empreinte d'une autorité inébranlable.

« Lyria Valenor, princesse d'Eryndor, dernière de la lignée Valenor, » dit-il lentement, chaque mot pesant comme une pierre. 

« Le moment est venu de discuter d'une alliance improbable. »

Lyria déglutit, ses yeux passant du vieux mage au vampire. 

Une alliance ? Avec un vampire ? Son cœur battait fort dans sa poitrine, mais elle ne laissa rien paraître.