Quand je me retourne, je me rends compte qu'il est vraiment près de moi, je recule.
- Tu as peur de moi ? Me demande James, peiné.
- Hum... Oui.
J'ai peur, mais pas de toi, j'ai peur que quelqu'un se doute de quelque chose, et aussi... Si tu t'approches je ne pourrais plus respirer tellement je t'aime.
- Je ne te ferais pas de mal.
- Tu m'en as déjà fais, mais...
Je n'ai pas le temps de finir ma phrase car je vois Gaëlle, une amie de James s'approche et semble vers nous. Je suis trop mal à l'aise, je préfère tourner les talons, je rentre dans le bâtiment.
Je voudrais bien finir ma conversation avec James, est-ce trop demandé ?
- Arrêtes toi et parles moi. M'ordonne t-il.
James ?
Je sens que je vais me remettre à pleurer. Mes larmes montent déjà dans mes yeux. Il me prend par le bras pour me forcer à prendre la porte de la salle des souvenirs. Il claque la porte, il appuie son dos dessus, ainsi qu'un pied.
Pour le coup, personne ne viendra nous déranger.
- J'ai besoin de te parler.
- Moi aussi j'avais besoin de te parler James.
- Vraiment ? Me demande t-il, surpris.
- Oui, mais les gens nous regardaient bizarrement, alors je préférais partir et qu'on puisse se parler en privé, toi et moi.
- Je croyais que tu m'évitais, que tu ne voulais plus me voir.
- Bien sûr que non ! J'étais en colère hier et je sais que lorsque je suis en colère, je dis et fais des choses que je ne pense pas, alors je suis partit pour ne pas rajouter de la tension à celle qu'il y avait déjà.
- J'ai eu si peur de te perdre, Kris.
- Tu ne me perdras pas James. Je t'aime, depuis plus longtemps que tu le crois.
- Je t'aime depuis plus longtemps encore... Cet homme qui t'as sauvé c'était...
Je me redresse, souriante et pleine d'assurance.
- Toi, je le sais. J'ai eu des doutes pendant un moment mais officiellement, je le sais depuis hier, mon père me l'a avoué. Mais ça ne change rien.
- Ça ne... change...
James s'écarte de la porte et se remet sur ses deux pieds.
- Non, je pense que je t'ai aimé dès que tu m'as prise dans tes bras ce soir là.
- J'étais déjà amoureux de toi, tu ne m'as pas vu, juste avant, quand je faisais ma ronde. J'ai eu l'impression de me faire percuter par un bus d'émotion, ma respiration s'est coupé, mon cœur s'est arrêté, j'avais enfin une raison d'être à Fulgur. Je n'étais jamais tombé amoureux avant toi. Je refuse de vivre sans toi. Je n'arrive même pas à dormir, je n'arrive plus à respirer quand tu n'es plus là. Je...
Nerveusement, il passe ses mains dans ses cheveux. Ses yeux émeraudes sont vulnérable.
Mon cœur fond, je ferais des erreurs moi aussi. Mais je veux mettre les choses au clair. Je veux lui avouer ma plus grande peur aujourd'hui.
- Tu as fais une erreur et j'en ferais aussi. Mais je dois te demander une chose et je veux une réponse franche, ne tourne pas autour du pot, OK ?
- Bien sûr, je t'écoute.
Je prend une grande inspiration, nous nous regardons droit dans les yeux.
- Pourquoi tu m'aimes ? Je veux dire... Je n'ai rien, je ne suis rien, je suis... Banale... Je suis juste... Moi.
- Justement, je t'aime parce que tu es toi.
Je ne m'attendais pas à cette réponse.
- Tu n'as jamais essayée d'être quelqu'un d'autre que toi. Ta façon de froncer ton nez quand une chose t'irrite, de plisser les yeux quand tu te concentres. L'envoûtement que j'éprouve quand le noir de tes yeux atteint mon regard, cette chaleur qui m'envahis quand tu me souris. Cette façon que tu as de te servir de tes faiblesses pour avancer, de tes atouts pour continuer. Quand tu m'as parlé de tes parents que tu ne qualifies pas de contre nature, la raison pour laquelle tu ne le fais pas. Je ne te répéterai jamais assez à quel point tu me fascine. Tu es tout pour moi bébé, j'ai agis comme ça parce que ma vie sans la tienne... Ajoute t-il.
Il hésite à me dire une chose, avant que je ne lui pose la question, il poursuit, il a les bras croisés, comme moi quand je ressens le besoin de me protéger.
- J'ai déjà perdu ma sœur, il y a quelques mois.
- Quoi ?
- J'avais une sœur jumelle, Emma... Elle a choisie le terrain et elle est morte, un Andalorien l'a tuée.
Une jeune femme, brune, des yeux verts, presque dénuée de vie... Ça me dit bien quelque chose, mais si je me trompe ? Si cette jeune femme, que je pense en vie grâce aux Andaloriens, n'est pas Emma, pourtant, même le prénom colle... Je préfère garder cette information pour moi, on ne sait jamais.
Je joue donc, la carte de l'innocence.
- Je ne savais pas... Pourquoi il l'a tuée ?
- Je t'en parlerais plus tard. Je n'en n'ai jamais parlé à personne, ma sœur avait le nom de ma mère décédée et moi celui de mon père, seuls les professeurs savaient notre lien de parenté. Tu sais... On a jamais retrouvé son corps, beaucoup pense que l'Andalorien l'a jeté à la mer.
Oh bon sang ! Tout colle ! TOUT ! Cet homme qui a hurlé, qui l'a cherché, c'était James.
- C'est pour ça que tu voulais me voir dans les bureaux ?
- Je refuse de te perdre toi aussi. Je n'y arriverais pas si tu n'es pas là, à m'aimer, à me regarder, à me sourire.
- James... J'ai peur.
- Tu as peur ? Mais de quoi ?
J'ai dix-sept et toi vingt...
Je ne vais pas y arriver, je n'ai pas commencé et je suis déjà super embarrassée. J'ai eu cette conversation (enfin presque) avec mon père et j'étais moins gênée.
- Et alors ? Nous n'avons que deux ans et demi de différence ce n'est rien...
- Je sais ça, mais je sais aussi que tu voudras aller plus loin avec moi et je ne veux pas, du moins... Pour l'instant. Tu ne m'attendras pas et tu partiras voir ailleurs.
- Alors c'est ça qui t'effraies ? Les... relations ?
- Bien sûr, j'ai peur des contacts physiques, alors des relations, de l'intimité et tout ce qui s'y rapporte... Toi ça ne doit pas t'effrayer, tu dois me trouver bête d'avoir peur de ça.
Son silence m'énerve. Alors je lui cris dessus, lui fait des reproches.
- Mais c'est facile pour toi, tu ne m'as pas attendu j'imagine et...
- Tu as beaucoup de qualité, mais tu imagines très mal. Me dit-il timidement.
- Quoi ?
- Je n'ai jamais...
Il tousse pour s'éclaircir la voix. Il à vraiment l'air mal à l'aise. Il baisse la tête et passe nerveusement sa main dans ses cheveux rebelles.
- Je t'ai déjà dis. Me mettre torse nu ne m'est jamais arrivé devant personne, à part toi. J'ai décidé d'attendre la femme qui me correspond et je l'ai trouvé, je t'ai trouvé. Avant toi, je n'avais même jamais embrassé quelqu'un.
Je m'en suis imaginé des réponses, toutes, sauf celle-ci.
- Pourquoi moi ? Ça me dépasse, tu es tellement... Bref tu es toi et j'ai vu comment certaines te regarde, Léna n'est qu'une parmi d'autres...
Je ne lui parle même pas de Gaëlle.
- Parce que c'est toi, j'en suis sûr. Je le sais depuis plus d'un an.
Il paraît effrayé, comme s'il craignait que je redoute ses paroles. Je sais comment le rassurer.
- Je t'aime, James.
Il se précipite sur moi et m'embrasse.
J'adore, j'ai toujours aimé ses baisers, et celui-ci encore plus, depuis que je sais que JAMAIS il n'a embrassé qui que ce soit. Demain j'aurais seize ans et je suis aux anges.
- Avec toi, tout me paraît tellement naturel et simple. Me déclare t-il.
- Je trouve aussi. Depuis le début, tout me paraît tellement évident avec toi. Enfin depuis que je peux te déchiffrer parce qu'avant, j'avais peur de toi.
Ma déclaration le fait rire.
- Tu sais, maintenant que nous travaillons tous les deux, nous devrions prendre une chambre, ici.
- Mais tu en as une.
- Oui, mais je voudrais qu'au lieu que nous en aillons une chacun de notre côtés, je voudrais que nous aillons une chambre pour nous deux.
Je ne réponds pas, bouche bée.
- Tu ne veux pas ? Reprend-il.
- Je préférerai que nous aillons chacun une chambre.
- Je voudrais qu'on soit ensemble, bébé, argumente-il.
- Je comprend mais c'est trop tôt, je resterai ici, de temps en temps, nous serons ensemble mais...
Comment lui expliquer ?
- Je serais plus à l'aise sans pression... Me dire que j'ai le choix. Poursuis-je.
- OK.
James m'embrasse gentiment et j'en profite pour en savoir plus sur l'histoire de sa sœur jumelle.
- Raconte moi... Cet Andalorien, qui a tuée ta sœur.
- Ce que je vais te dire, est confidentiel. Je te le dis, parce que j'ai confiance en toi.
- D'accord.
- Il y a des traîtres parmi les Andaloriens.
- Impossible !
Là, je suis clairement étonnée, Raven ne m'a jamais parlé de ça. Si c'était un traître lui aussi ? Suis-je en danger ? Dois-je en parler à James ? Non, je dois écouter James, mais je dois aussi écouter Raven. Je penses, non, je le sais, j'en suis certaine, nous sommes tous les trois dans le même camp.
- Si et il y a en aussi parmi les humains.
Ça je le savais.
- Mais qu'est ce qu'ils veulent faire ?
- Les humains ne veulent plus des Andaloriens comme des êtres égaux, depuis toujours, certains humains se sentent supérieur grâce aux dons que nous avons. Ils veulent réduire les Andaloriens à l'esclavage, certains Andaloriens se sont alliés à eux, mais je pense qu'ils veulent seulement la particule et nous détruire tous, les Andaloriens pacifistes et tous les humains. Peut importe l'État, nous sommes tous sur le qui-vive.
- Donc, il y a, des Andaloriens pacifistes et les êtres humains d'un côté et de l'autre, des humains sans cœur avec des Andaloriens contaminés par l'inhumanité qu'il y a sur la terre.
- Tu as tout compris.
- Mais... Les Andaloriens « traître », si je puis dire, sont du côté de ceux qui réduisent les leurs à l'esclavage, il n'y a aucune logique là dedans.
Il faut que je vois Raven, lui saura me répondre.
- Si les traîtres prennent le contrôle des États, ils prendront le pouvoir et utiliseront tous les humains et Andaloriens contre eux pour en faire des esclaves. Les humains traîtres ont aujourd'hui une soif de pouvoir qui dépasse l'entendement et les traîtres Andaloriens ont une colère aussi puissante...
- Et que vont-ils faire des autres Andaloriens ?
- Les tuer ou les réduire en esclaves, mais si les traîtres ont assez d'esclave humains, ils ne perdront pas leurs temps avec des pacifistes qui ne servent à rien.
- Et les humains qui s'opposeront à leur règne ? On sera tous esclaves ?
- Soit ils nous tuerons, soit ils se serviront de nous comme esclaves. Enfin d'après les informations que j'ai, les culturistes, les réalisateurs, les connaisseurs et les sages auront la vie sauve. Mais nous, les braves, les résistants, ont sera trop dangereux, ils nous tueront.
Je suis silencieuse essayant d'assimiler les déclarations de James.
- Hé, n'ai pas peur, je veillerais à ce qui ne t'arrive rien...
- Mais je n'ai pas peur ! Du moins, pas pour moi. J'ai peur que ma famille soit en danger et que...
Je baisse la tête. J'hésite à lui avouer. Il doit le voir car il m'incite à lui parler.
- De quoi tu as peur ? Tu peux me parler. Tu peux tout me dire.
- De te perdre. J'ai peur de te perdre, toi.
Il s'approche de moi et met ses deux mains sur mon visage.
- Bébé, il ne m'arrivera rien...
- Tu me le promet ? Parce que sans toi...
- Je te le promet, bébé.
- Je t'aime James.
- Moi aussi Kris. Aller on y va, les autres vont nous attendre.
- Oui... James ?
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Est-ce qu'on est officiellement... Ensemble ? Je veux dire... Avant tu étais mon professeur alors nous devions être discret, mais aujourd'hui... ?
Il ne répond pas. Il est hésitant et mal à l'aise.
- James, si tu ne veux pas, ce n'est pas grave... Après tout, c'est peut être un peu rapide.
Il faut que je sorte de là.
- Je vais y aller... On se rejoins plus tard...
Je m'approche de la porte, il me retient et m'embrasse.
- On va sortir de cette pièce et demain nous officialiserons notre relation.
- Tu ne dois pas te sentir obligé...
- Pourquoi tu crois que je suis obligé ?
- Tu as hésité.
- Non, j'ai été surpris, choqué et maintenant je suis content.
- En fait, je me suis trompé.
James fronce les sourcils, perdu dans la conversation.
- Sur quoi ?
- Je n'arrive toujours pas à te suivre, ni à te déchiffrer.
James se met rire, comme un jeune adulte, comme un homme de son âge.
C'est une des rare fois où il paraît avoir vingt ans. J'adore quand il est comme ça.
- Mais si.
- Non, je ne te connais pas très bien.
- Tu me connais mieux que personne, Kris.
- J'aimerais te connaître encore plus.
- Moi aussi, ça me plairait. Nous avons toute la vie pour ça.
Toute la vie ? Comme c'est joliment dit.
- Cette idée me plaît infiniment.
- Et moi, plus encore.
- Je t'aime James.
- Moi aussi je t'aime Kristen, ça me tarde demain.
Demain ?
- Nous allons juste officialiser notre relation mais je suis contente que ça te fasse tant plaisir.
- Oui, mais c'est ton anniversaire également.
- J'aurai juste un jour de plus qu'aujourd'hui, dis-je dans un haussement d'épaule.
- Peu importe, comme je te l'ai dit, il y a des naissances qui méritent d'être fêtées. Quand je t'ai dis ça, c'était en particulier à ta naissance que je faisais référence.
- Pourquoi moi ?
- Parce que si tu n'existais pas, je n'aurais aucune raison d'exister moi non plus.
En rentrant chez moi le soir, je vois mon père dans le jardin, je sais donc qu'il veut me parler aussi, après un bref salue à mon frère, je rejoins mon père.
- Bonsoir papa.
- Kristy, mon enfant. Ta journée s'est bien passée ?
- Oui.
- Tu as pu parler avec James ?
- Oui, nous nous sommes réconciliés après une longue discussion.
- Je suis très content ma fille. L'amour est un sentiment très précieux que chacun doit s'efforcer d'entretenir avec les moyens dont il dispose.
- C'est vrai.
- De quoi avez-vous parlé ?
Je me vois très mal parler de sexe, encore avec mon père, le chef des sages. Mais je ne me vois pas lui mentir non plus.
- Kristy ?
- Nous avons parlé... D'amour... Physique, dis-je en essayant d'éclaircir ma voix.
- Oh, je vois, répond mon père embarrassé.
- Papa je t'assure que nous n'allons pas... Je veux dire, nous avons juste parlé lui et moi.
- C'est un sujet très important, il faut savoir en parler. Dans un couple, il vous faut pouvoir parler de tout sans la moindre gêne.
Je soupire, soulagée que mon père le prenne si bien.
- Papa ?
- Oui Kristy ?
- Tu ne me demande pas si je compte... Ni de faire attention... Rien ?
- Nous avons déjà eu une petite discussion. Les choses se feront au moment voulu. Ma fille, je sais qu'un jour, tu découvriras l'intimité avec James, si ce n'est pas aujourd'hui, ce sera demain, je ne me permettrais pas de te le demander mais si tu veux m'en parler, je suis là, sache le. Je ne te dirais jamais de faire attention à toi, non pas parce que je me moque de ce qui peut t'arriver mais parce que je sais t'avoir assez bien élevée avec ta mère pour savoir que tu ne te mettras pas en danger. J'ai confiance en toi Kristy donc je ne te dirais rien sur l'amour physique à part que si tu as des questions, si tu as besoin de me parler, sache que tu peux le faire ouvertement.
- Merci papa. Je t'aime tellement.
Je prend mon père dans les bras, rassurée. Maintenant, je dois trouver Raven, pour ce faire, j'attends que mes parents se couchent pour traverser la forêt. Lorsque j'arrive près du flamboyant, Raven est déjà là.
- Kristen, je t'attendais. Ça fais un moment que nous nous sommes pas vu.
- Je sais, mais j'avais mes examens et...
- Je comprends.
- J'ai appris plein de chose aujourd'hui.
- Dis-moi tout.
- J'ai appris que des Andaloriens se sont alliés aux humains qui veulent vous réduire en esclavage. Est-ce vrai, Raven ?
Raven soupire.
- Hélas, oui. Je pense que certains humains leurs ont promis monde et merveille.
- Apparemment, certains d'entre vous veulent simplement la particule qui procure le don.
- Avec le don, nous serions tous égaux, j'imagine que certains se sont montés la tête. J'essaierais de leurs parler.
- N'en fais rien Raven. Apparemment, ils veulent la particule et une fois en main, les Andaloriens nous réduirons en esclavage comme certains d'entre nous ont fais avec vous.
- Nous n'avons jamais eu l'esprit de vengeance, mais toutes ces années sur terre nous ont pervertis, j'en suis conscient. Autrefois, nous étions si... Purs.
- Je n'en doute pas Raven.
Dois-je lui demander, pour Emma ?
- Dis-moi ce qui te tourmente, Kristen.
- La jeune brave... Que vous avez aidé...
- Elle est en vie Kristen, je ne devrais pas te le dire, mais elle est en vie. Personne ne doit le savoir. Nous ne sommes que six Andaloriens à connaître son existence.
- Raven, la sœur jumelle de l'homme que j'aime à disparût et... Elle s'appelle Emma. Je dois savoir si c'est bien d'elle que nous sommes entrain de parler.
Le visage de Raven s'illumine juste après une légère réflexion.
- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a Raven ?
- Notre sage, Caleb, nous a raconté un jour et je cite : « L'Élue aura le cœur comblé de voir celui de la personne qu'elle aime revenir à la vie, par la sœur ressuscité. Seul le trio réuni, pourra nous ramenés tous à la vie. »
- Waouh. Alors c'est bien elle. La jeune femme qui s'est fait tirer dessus... C'est bien la sœur de James ? C'est bien Emma ?
- Oui Kristen. Lorsque j'ai trouvé l'Élue, je savais qu'une femme se fera tirer dessus, une sœur et je savais que l'Élue, toi, tomberais amoureuse de son frère.
- Mais comment... ?
- Tout est écrit Kristen. Tu devais voir Emma se faire tirer dessus, tu devais tomber amoureuse de James et tu dois nous sauver... Avec leur aide.
- Mais comment suis-je censée faire, puisque je ne peux, ni parler à James de mon « statue d'Élue », ni lui dire que sa sœur est en vie et encore moins faire la connaissance d'Emma.
Je suis terrifiée, je suis perdue et plus j'en apprends moins je comprends.
- Viens avec moi, Kristen.
- Où ?
- Il est temps que tu fasses la connaissance d'Emma.
Quoi ? Maintenant ? Là ? Tout de suite ? Je ne suis pas rassurée, je ne sais pas si je suis prête à rencontrer Emma. Et pour lui dire quoi ? « Salut, moi c'est Kristen, je sais pas si tu te souviens, j'étais là quand on t'a tiré dessus mais je ne t'ai pas aidé... Ah et... Je suis en couple avec ton frère jumeau. »
- Kristen, ne t'en fais pas, tout va bien se passer, OK ?
- D'accord.
- Je dois te dire... Elle ne se souvient pas de ce qui s'est passé ce soir là. Elle ne sait plus avec qui elle faisait équipe et elle ne se souvient plus de qui lui a tiré dessus. Elle sait seulement que c'est une brave.
- Bref... Elle n'en sait pas plus que nous.
- Non.
- Bon, je suis prête.
Je commence à me diriger vers le secteur des Andaloriens mais Raven me retiens par le bras.
- Pas par là Kristen, par ici, me dit Raven.
Je le suis et je le vois rentrer dans le flamboyant.
- Raven ?
- Viens, tu ne risque rien.
Comme je lui fais confiance, je rentre dans l'arbre et là, je découvre un chemin souterrain.
- Qu'est-ce que... ?
- Nous avons creusés ce tunnel pour que nous puissions communiquer en toute sécurité, nous ne sommes que huit à pouvoir y accéder. Les six Andaloriens qui connaissent l'existence d'Emma, elle-même et toi.
- Comment faites-vous pour empêcher les autres d'entrer ?
- Nous ne les empêchons pas, mais ils ne connaissent pas cet endroit du tout, nous l'avons construit dès que nous t'avons trouvé.
- Je suis impressionnée.
- Le trajet par ce tunnel est beaucoup plus court, plus rapide et plus discret. Nous serons chez moi en moins d'une heure.
- Ah, très bien.
Je comprends pourquoi, un peu plus loin se trouve un véhicule des braves.
- Vous l'avez volé ?
- Non, nous ne volons pas Kristen, c'est contre notre nature. Les braves nous ont demandé de nous en débarrasser, le démonter et le recycler nous l'avons donc... Recycler.
- C'est une manière intéressante de voir les choses.
- Exactement.
Lorsque j'arrive enfin chez les Andaloriens avec Raven, le soleil ne s'est pas encore tout à fait couché. Lorsque je sors du tunnel, je suis entre deux bâtiments, où sont entreposés des draps étendue.
- Ces draps, je les ai placés ici pour que puissions entrer et sortir sans nous faire prendre.
- Les draps n'ont pas ce genre de pouvoir Raven.
- Pour nous, presque. Lorsque que l'un d'entre nous étend ses affaires personnelles aux yeux de tous, nous sommes trop pudique pour nous attarder dessus. Les affaires des autres ne nous regarde pas c'est pour ça que dans cette ruelle, personne ne prend le risque de venir.
- Oh.
Je me rend compte aujourd'hui que les Andaloriens ont beaucoup de choses que nous n'avons pas. Ils sont humble, pudique et se respect les uns les autres. Certains humain ont ces qualités mais malheureusement pour nous, pas tous. Certains se mêle de ce qui ne les concerne pas, ils sont hautains et ne respectent personne.
- Ça doit te paraître bizarre, que nous soyons si communs de vous tout en étant si différent.
- C'est justement ce à quoi je pensais.
Je ne suis jamais rentré dans le secteur des Andaloriens et je ne me le suis jamais imaginé. Quatre bâtiments sur une dizaine d'étages formant un carré, avec une cours au centre. C'est tout. Les bâtiments sont très vétustes, mal entretenu.
- Comment peut-on vivre ici ?
Raven me conduit dans le bâtiment le plus propre, si je puis dire. Nous montons au dernier étage. Lorsque Raven ouvre, je suis atterrée. L'appartement a un lit, de quoi faire la cuisine, des toilettes et une douche. Tout ça dans la seule pièce qui n'est pas plus grande que ma chambre.
- C'est ici que tu vis ?
- Oui, plus ou moins. Je n'ai besoin de rien d'autre tu sais. Pour la plupart du temps, je travaille.
Raven pousse la petite étagère où son entreposer ses vêtements pour dévoiler une petite porte. Lorsqu'il l'ouvre, je découvre un appartement beaucoup plus grand que celui de Raven, typiquement féminin.
- Bonjour, tu dois être Kristen.
Je me retourne et découvre le double de James, grande, des yeux émeraudes remplit de malice, un immense sourire. Je retrouve beaucoup de James sur ses traits mais aussi beaucoup de différence mais il n'y a rien d'étonnant là dedans. James a les traits très masculin et Emma très féminin, sa façon de sourire n'est pas la même que James.
- Bonjour Emma. Je suis contente de te connaître.
Emma se jette dans mes bras et m'enlace. Bizarrement, je trouve ce contact rassurant, pas autant que celui de James, mais je le trouve... Naturel. Comme si nous étions sœurs.
- Je suis si heureuse moi aussi. Je sais que tu es l'Élue et je sais que toi et mon frère êtes amoureux. Assieds-toi, je t'en prie, me dit-elle en me désignant une chaise.
- Comment sais-tu ça ?
- Je le sais c'est tout.
Je fronce les sourcils, je ne comprends vraiment rien.
- Raven m'a raconté ton histoire et donc, celle de James.
- Emma...
- Oui ?
- Ce soir là... J'étais là, quand la brave t'a tiré dessus.
- Je sais, mais tu n'as pas vu ton visage.
- Non, mais je voulais te dire... Quand tu as pris la défense de cet Andalorien, je t'ai admiré et je t'admire encore pour ça. - J'espère que j'aurais ton courage un jour.
- Mais tu l'as déjà Kristen.
- Non, je ne crois pas. Je suis morte de trouille, pour toi, pour Raven, ma famille, James... Je ne pense pas être l'Élue, certains jours, je me réveille et je me dis que peut être tout ça, ce n'est qu'un rêve et d'autres jours je me dis, il faut que je surmonte ma peur et que je sauve Fulgur mais...
- Kristen, tu es l'Élue et c'est ta façon de surmonter ta peur qui nous le prouve chaque jour. Tu avais peur des contacts physique mais aujourd'hui tu les surmontes un peu plus chaque jour. Tu as peur de ne pas être à la hauteur de ton destin mais celui-ci a été écrit pour toi et pour personne d'autre.
- Mais je n'ai rien de plus que les autres.
- Tu ne le sais pas encore, mais ici, nous savons tous que tu es unique.
- Emma, ton frère te penses morte.
- Et il doit continuer de le croire.
- Pourquoi ?
- Parce que sa colère, aujourd'hui, le tiens debout. Il est plus fort grâce à ça, si je me montre aujourd'hui, il ne pensera plus à la guerre imminente qui nous attend mais seulement à toi et moi. Pour James, nous sommes ses raisons de vivre, mon souvenir et toi. Si on le perturbe maintenant on risque de le perdre.
- Mais pourquoi une fois rétabli tu ne t'ai pas manifesté à James ?
- Parce qu'un brave a voulu me tuer Kristen, de sang froid. Ce qui veut dire que cette personne n'hésitera pas à recommencer, la guerre se déclenchera et nous ne sommes pas près.
- Tu as renoncé à beaucoup de chose...
- Je n'ai renoncé à rien Kristen... J'ai été convaincu grâce à la vie que les Andaloriens m'ont insufflés.
- Comment ça ?
- J'étais dans un sale état quand je suis arrivée ici... Les Andaloriens... M'ont guéris grâce à leur médecine et j'ai vu ton destin Kristen. Je t'ai vu dans mon rêve, je nous ai vu aujourd'hui, je nous ai vu nous battre, avec James, gagner cette guerre.
Elle l'a vu ? C'est incompréhensible.
- Tu l'as vu ? C'est impressionnant. Je ne comprends pas trop ce que ça signifie mais c'est impressionnant.
- Je n'ai pas compris non plus, heureusement, ça ne m'est plus arrivé depuis et heureusement, c'était flippant.
- Flippant du genre, bouh à Halloween ou ton frère quand il est en colère ?
Emma part dans un grand éclat de rire.
- Entre les deux je dirais mais plus proche de James en colère.
- Donc super flippant, je vois.
- Tu dois avoir ton petit caractère aussi j'imagine.
- Dixit la fille qui s'amusait à mettre des verres dans le lit de son frère juste parce qu'il avait eu le malheur de lui dire non.
- Il te l'a raconté ?
- Il m'a dit qu'il t'avait dit « non », juste une fois et que ça lui avait valu des verres de terre dans son lit, un serpent dans son armoire et du poil à gratter dans ses chaussures.
Emma rigole encore, son rire musical fait chaud au cœur, quand je pense qu'elle retrouvera James bientôt et que lui aussi pourra entendre son rire. On toque à la porte d'Emma.
- Kristen, il est temps de rentrer chez toi.
- Oui, bien sûr. Je n'ai pas vu le temps passer.
- Moi non plus.
Je me lève de la chaise.
- Kristen, je te remercie de rendre mon frère heureux.
- J'espère qu'il l'est.
- Je n'en doute pas. Maintenant que j'ai fais ta connaissance, je sais pourquoi il est amoureux de toi. Ta beauté certes mais tout le reste suit. Je t'adore déjà Kristen.
- Moi... Moi aussi Emma. Je suis heureuse de te connaître.
- Reviens demain, nous pourrons discuter.
- D'accord, très bien. Mais je ne sais pas conduire Emma.
- Je viendrais te chercher Kristen.
- D'accord, à demain dans ce cas.
- À demain.
Raven me ramène chez moi, aucun de nous ne parle, je réfléchis à tout ce qui s'est passé depuis que j'ai aidé Raven avec l'Andalorienne. Je quitte Raven dans la forêt, je me glisse directement dans mon lit et m'endors, avant même d'avoir posé ma tête sur l'oreiller.