Chereads / Fulgur - Le don de bravoure / Chapter 19 - le premier affrontement

Chapter 19 - le premier affrontement

Je fais signe à Hector que je suis prête. Enfin autant que possible.

- Bien, nous allons y aller à trois. Tu couvres la droite et moi la gauche.

J'hoche la tête.

- Un, deux... Trois.

Nous entrons, en effet, quatre soldats sont étendus, morts. Je ne me laisse pas distraire.

- Merde, Gustave, dit Coralie en nous voyant entrer.

- Coralie !

D'un coup je vois Coralie et Gustave pointer leurs armes sur Hector.

- Hector, attention !

Je tire sur Gustave dans la tête, sachant Coralie très éprise de celui-ci, elle pensera à lui avant nous.

- Gustave, mon amour ? S'écrit-elle. Espèce de...

Elle me vise avec une rage folle, Hector la tue.

- Merci.

- Une vie pour une vie, Kristen, voilà ma dette réglée. J'ai été rapide.

Je regarde tous ses corps étendus et là je me rends compte de ce que tout cela implique aujourd'hui et ce que cela impliquera demain. Bien évidemment je le savais déjà. Mais en théorie, aujourd'hui c'est la pratique. Une affreuse pratique.

- J'ai tué un homme...

- Tu n'as tué personne Kristen, tu m'as simplement sauvé. Tu es une brave, tu as joué ton rôle, ne te blâme pas. Si eux, avaient tenu le leurs, nous n'en serions pas là.

Hector me regarde grave et sincère, j'acquiesce d'un hochement de tête, pas totalement convaincu, alors je répète la même phrase en boucle dans ma tête.

Il a raison, je n'ai fais que nous sauver !

Des pas s'approche de la porte, d'instinct, Hector et moi pointons nos armes sur l'entrée. Quand nous constatons James et le reste du groupe arriver, nous baissons les armes, soulagés.

- Qu'est-ce qui s'est passé ici ? Demande James à son père.

- Coralie et Gustave... répond-il.

- Fait chier ! S'énerve James.

James s'approche de nous et me regarde droit dans les yeux, il se stoppe comme s'il avait une illumination.

Et oui, tu m'as quittée ! Tu m'as quitté parce que tu ne m'as jamais aimé, parce que tu l'aimes elle, parce que tu l'as laisse te toucher.

- Vous n'avez rien ?

James nous pose la question à tous les deux mais continue de ne fixer que moi. Je voudrais lui répondre parce que je l'aime, mais je ne lui répond pas, parce que je sais depuis hier, que ça ne l'intéresse pas.

- Non, lui répond Hector. Nous n'avons rien, nous avons eu de la chance... Plus que ces jeunes.

- Gustave et Coralie... Combien de traîtres encore parmi les nôtres ?

J'ai l'impression qu'il se pose sincèrement la question. Question normale vu les circonstance. J'entends un gémissement de douleur mais James continue à jurer.

- J'en ai marre de toute cette merde ! Marre de devoir...

- James, la ferme ! Ordonné-je.

James me regarde, surprit par mes paroles. J'entends à nouveau ce gémissement de douleur, je me précipite, vers la chevelure blonde immaculée de sang rouge. Je vois un de ses doigts bouger, difficilement mais je ne rêve pas. Cette brave est encore en vie. Je le précipite sur elle et je la reconnais maintenant.

- Léna ? Appelez un connaisseur !

- Je m'en charge, dit Hector.

- Léna, c'est Kristen.

- Kris... Kristen...

- Ne parle pas. Je vais appuyer sur ton ventre pour que tu cesses de perdre ton sang, la balle est toujours là, je risque de te faire mal.

- Ils nous ont attaqués, nous n'avons pas eu le temps de…

- Léna je t'en supplie garde tes forces.

- Mes amis.

- Léna concentre-toi sur ta vie. Je vais te faire mal pour arrêter l'hémorragie tu as compris.

Elle hoche la tête, lorsque j'appuie pour compresser sa plaie, Léna se met à hurler. J'ai envie de lâcher parce que je suis bien consciente de lui faire très mal, mais je sais que ce qu'il faut faire... Ma mère me l'a dit.

- Mélanie arrive.

- Léna reste avec moi, tu as entendu, un connaisseur arrive et c'est la meilleure. C'est ma mère, tu vas t'en sortir OK ?

Léna hoche la tête. Moins de cinq minutes après, ma mère arrive. Léna est toujours consciente.

- Léna, ma mère est là, elle va te soigner.

- Kristen, décale toi mais maintient la plaie, je vais l'examiner.

Ma mère examine Léna, je le vois à ses yeux carbonados. Les yeux Bleu Saphir de Léna nous prouvent qu'elle souffre et qu'elle puise dans son don pour survivre et cicatriser. Ma mère arrive à la calmer avec de la morphine, extrait la balle et la recoud.

- Je vais l'emmener avec moi, à l'hôpital. Kristen, tu lui as sauvée la vie, si tu ne lui avais pas fait de compression, elle serait morte à l'heure qu'il est.

- Merci, maman, prend soin d'elle.

Je regarde ma mère partir, avec deux braves qui portent Léna, à ce moment là, James s'approche de moi, à nouveau mon souffle s'arrête et mon cœur cesse de battre. Heureusement pour moi, je sens une main sur mon épaule.

- Merci, Kristen, d'avoir sauvé l'un des nôtres... Encore ! Me dit Hector.

- C'est normal.

- Vas te laver.

Je fronce les sourcils, surprise de cette demande, mais en regardant mes vêtements, mes mains... Je constate être couverte de sang. Ma veste, normalement bleu foncé est ternie car, sans m'en rendre compte j'ai essuyé mes mains pleine de sang dessus. Je sens que j'ai du sang, beaucoup de sang sur mon pantalon, au niveau de mes genoux. J'ai du m'accroupir dedans, en regardant mon pantalon de plus près, j'en suis certaine.

- J'y vais, merci monsieur.

Je passe devant James qui tend un bras vers moi, comme pour me retenir, je continue à avancer, son bras me percute mais il ne me bloque pas, Gaëlle est là, elle aussi, elle vient juste d'arriver.

- Bonjour Kristen, me dit-elle toute contente d'elle.

- Bonjour Gaëlle.

Je suis sûre que son but est de me tuer mentalement. Je lui tend la main, pour la lui serrer et là, je vois un souvenir.

« Gaëlle avec Stuart, se serrant la main, je la vois avec Emma, lui tirer dessus. »

C'est Gaëlle qui a tiré sur Emma et qui l'a laissé pour morte. Tout se tient, mais alors ? Pourquoi James est avec Gaëlle ? Est-il dans son camp ou espère t-elle l'y attirer ? Je savais que je l'avais déjà vu quelques part.

Je dois feindre l'indifférence et continuer à faire comme si je ne savais rien.

- Ça va ? Lui demandé-je, comme si cette histoire ne m'atteignait pas.

- Euh... Oui... Euh... Me répond t-elle surprise.

Elle est même agacée de ne pas m'avoir tuée en prenant l'amour de ma vie.

J'espère qu'elle en crèvera... Si James l'aime alors que c'est une traître, qu'il n'en ai pas un... Il sera anéanti, comme je le suis aujourd'hui. Je ne veux que le bonheur malgré tout, même si celui-ci entraîne ma perte. Bon... Je ne m'ennuie pas, mais je suis couverte de sang. Je m'occuperais de Gaëlle plus tard, en essayant ensuite d'avoir une chance de m'expliquer avec James sur elle... En toute amitié bien sûr !

- Parfait, dans ce cas, je vais me changer.

- Euh... Oui... Euh... Me répond t-elle à nouveau.

Si tu savais à quel point tu as l'air bête ma pauvre fille !

James s'approche de Gaëlle et moi.

- Gaëlle, arrête de parler, intervient sèchement James, Kristen...

Sa voix s'est perceptiblement radoucit lorsqu'il s'est adressé à moi. Son regard est implorant, il essaie de rentrer au plus profond de moi à travers se regard, je le laisse faire.

Après tout, il n'y a plus rien en moi, tu as tout prit quand tu m'as quitté pour elle, une traître, décidément, nous étions fais pour nous entendre, nous ne savons pas choisir les gens que nous aimons.

Même si je ressens notre connexion, même si en le regardant, j'ai l'impression que nous sommes seuls et que tout va bien... Je sais que pour lui, c'est différent, je sais que pour lui, rien de tout ça n'a jamais existé.

- Ne lui parle pas, le gronde Gaëlle en heurtant son torse avec le dos de sa main.

- Je peux lui parler en tant qu'ami, non ? Rétorque James.

James l'a regarde froidement, quant à Gaëlle, elle garde le silence, comme une réponse positive à la requête de « son mec ».

Bordel, ça fait mal de parler de James, comme l'homme d'une autre, surtout Elle, merde, il aurait du se rendre compte qu'elle n'était pas une brave, rien que son comportement avec Raven aurait du lui mettre la puce à l'oreille.

- Kristen, je suis vraiment désolé que toute cette histoire se soit passée comme ça, que ça se soit finit de cette façon.

Tu parles Charles ! C'est toi qui as fait que les choses se sont passées et terminées comme ça.

Je le regarde, droit dans les yeux, n'ayant aucune envie de lui répondre, je ne dis rien.

- Tu vois, elle ne veux pas te parler « en tant qu'ami ». Se réjouit Gaëlle.

- C'est vrai ? Me demande James, presque peiné dans un murmure.

Penses tu vraiment que je veux être ton amie ? Je t'aime trop pour jouer ce rôle. Je suis trop vrai pour faire semblant, MOI !

- Si tu veux parler à une amie, fais t'en une... Mais ça ne sera pas moi. Dis-je calmement mais sèchement à James.

James reste silencieux, abasourdi par ce qu'il vient d'entendre. Il a l'air... Quoi ? Blessé ?

Oh parce que ça... Ça te fais mal ? Tu ne m'aimes plus. Pardon ! Tu ne m'a jamais aimé, tu t'es joué de moi et c'est plus que douloureux, c'est insupportable, affreux, mortel, affligeant... Je n'en peux plus de les regarder tous les deux et de les imaginer... Ensembles... Proches... Intimes... Voire complice dans cette guerre, même si j'en doute sincèrement.

- Je vais me changer, nous n'avons pas de temps à perdre...

Je me retourne vers Gaëlle dans la plus grande indifférence possible sans accorder un regard et un mot pour James que j'ignore délibérément.

- Gaëlle. La salué-je.

- Kris... Commence James.

- James, viens ici. Ordonne Hector à son fils.

James me regarde, je le sens, je le sais. Mais il finit par se détourner de moi pour aller voir son père. Quant à moi, je me précipite pour me changer.

Je suis dans le couloir du dortoir, je passe devant la chambre d'Aurore qui en sort à ce moment.

- Qu'est-ce que tu as ? S'affole-elle en me voyant couverte de sang.

- Gustave et Coralie étaient des traîtres, nous les avons tués avec Hector mais ils avaient déjà tués trois d'entre nous... Thibaut, Jules et Zackia sont morts. Je suis couverte du sang de Léna... Elle est avec ma mère en ce moment.

- Waouh, tu lui as sauvée la vie ?

- Je savais juste ce qu'il fallait faire alors, je l'ai fait.

- Donc tu l'as sauvée ?

- Si on veut.

Oui je l'ai sauvée, mais pas de quoi se vanter, chacun de nous fais ce qu'il pense être le mieux, le plus juste.

- Au fait, raconte ? Me demande une Aurore toute joyeuse.

Je sais qu'elle veut que je parle de James, savoir si nous nous sommes parlés, réconciliés... Tu vas être déçue mais pas autant que moi ma chère.

- Je ne vois pas de quoi tu parles. Dis-je, obtuse.

- Qu'est-ce qui s'est passé hier ? Tu es allée parler à James ? Me questionne Aurore en marchant à côté de moi.

- On en parlera plus tard, s'il te plaît, je veux vraiment prendre une douche.

Ignorant complètement ma réponse, elle continue son interrogatoire.

- Vous aviez l'air en froid ce matin. Et qu'est-ce que James fou avec cette horrible femme ? Comment c'est déjà ? Ah oui... Gaëlle.

Je stoppe Aurore, je suis déjà assez énervée sans qu'elle n'en rajoute.

- Ça suffit Aurore ! Exigé-je. Oui, nous sommes en froid avec James parce que quand je suis allée lui parler hier soir il m'a quitté pour Gaëlle. J'ai répondu à toutes tes questions ?

Aurore hoche la tête, choquée de me voir aussi glaciale.

- Maintenant toute cette histoire est derrière moi, aussi je ne veux plus JAMAIS qu'on parle de James et plus JAMAIS avoir de rapport privé avec cette personne, ni ami, ni pote, ni connaissance, rien. Il n'est rien d'autre qu'un collègue. Je suis assez clair ?

- Kristen... Je comprend que tu sois... Remplis d'amertume... Ne te met pas en colère contre moi. Excuse-moi de t'avoir posée toutes ses questions, c'était super indiscret de ma part.

- Non ! Tu es ma meilleure amie, tu es en droit de savoir mais j'ai si mal, en parler me torture.

- Je suis désolée d'avoir mis les pieds dans le plat avec aucune délicatesse. Je suis vraiment idiote.

Elle a vraiment l'air mal à l'aise et la voir comme ça m'apaise. Je reprend d'un ton plus calme.

- Non, c'est à moi de m'excuser. Tu es ma meilleure amie Aurore, je t'en aurais parlée mais...

- Mais ?

- Mais tout est si... Douloureux.

- Je peux comprendre.

La voix d'Aurore tremble un peu, comme si elle était prête à pleurer. Sa voix signe ma perte. Je m'effondre en larme.

- Ça fait souffrir, pleuré-je.

Je pose ma tête sur Aurore et elle me laisse pleurer sur son épaule. Une fois que je me suis ressaisie, je relève ma tête. Je la voie pleurer un peu.

- Tu es en binôme avec qui du coup ? Me demande Aurore pour changer de sujet.

- Avec James...

- Les chefs auraient pu changer, histoire de ne pas te perturber. Ils sont prévenant d'habitude, surtout Hector.

- Hector m'a proposé de changer mais je ne veux pas que ma vie privée empiète sur ma vie professionnelle.

- C'est une sage décision...

- Je ne veux rien changer parce que le changement ne m'apporte rien de bon, j'en ai eu la preuve pas plus tard qu'hier.

- Oui, je comprends mais seulement si tu es sûre de pouvoir arriver à supporter le maintien de ce plan.

- Bien sûr et puis on n'aura pas besoin de se parler James et moi.

- Tu es sûre ?

- Oui et puis je le connais quand même un peu. Je sais que cette situation le gêne, il ne risquera pas à nous mettre plus mal à l'aise que nous le sommes déjà en présence l'un de l'autre

- Tu dois avoir raison.

- J'ai pleuré cette nuit, seule dans mon lit, j'ai craqué dans tes bras, mais tu peux me faire confiance, je tiendrais bon.

- Je te fais entièrement confiance Kristen.

- Moi aussi, Aurore.

- Vas te changer, je t'attends. Je vais même nettoyer tes vêtements dans ta salle de bain le temps que tu te changes dans la chambre.

- Merci, Aurore.

- Ce n'est rien.

- Non, je veux dire... Merci d'être là... Pour moi... Depuis le début.

- Tu es là pour moi aussi Kristen. Une amitié marche dans les deux sens.

Aurore rentre dans la salle de bain, je verrouille les portes pour me changer.

- Attends Kristen.

Je sursaute.

- Raven, que fais-tu là ?

- Qu'est-ce que tu as ? Tu es blessée ?

- Non, les traîtres ont commencé à se montrer et il y avait une blessée, je l'ai aidé.

- Kristen tu es une femme remarquable. Comment va la brave ?

- Elle devrait s'en sortir, d'après ma mère.

- Kristen, c'est le moment de tout dire à James.

- James m'a quitté, Raven. Hier soir.

- Impossible.

- Raven...

- Caleb ne s'est jamais trompé, il doit y avoir une explication.

- Mes prémonitions ne marchent pas Raven.

- Pourquoi tu dis ça ?

Il y a deux nuit, j'ai rêvé que James et moi étions ensemble lorsqu'il retrouvait Emma. Mais James et amoureux d'une autre... Donc cette prémonition n'est qu'une comédie.

- Il doit y avoir une raison logique à tout ça.

- Peut être, mais en attendant, je dois absolument trouver une solution parce que la situation est très critique.

- Comment ça ?

- James m'a quitté pour une femme, Gaëlle et quand je lui ai serrée la main, j'ai vu qu'elle et Stuart se serraient la main mais surtout, j'ai que c'est elle qui avait tiré sur Emma.

- Ce qui veut dire que c'est une traître.

Je hoche la tête.

- Je sais que James n'est pas un traître Kristen. Il a du se passer quelque chose que nous n'avions pas prévu. Tu dois essayer de le faire parler ou de le toucher pour savoir ce qu'il y a eu.

- Oui, j'en ai bien l'intention, je dois tout lui révéler.

- Bien.

- À qui tu parles Kristen ? Demande Aurore depuis la salle de bain.

- Vas t-en Raven. À personne, enfin, je parle toute seule.

Raven pars comme il est venu, comment, je n'en sais rien. Je me change vite et Aurore sort dès que j'ai terminé.

- Va laver tes mains Kristen, tu as encore du sang partout.

- Oui, j'y vais.

Dans la salle de bain, je laver mes mains et mon visage. J'essuie mes mains sur la serviette située à ma gauche. Aurore a étendu mes vêtements dans la douche afin qu'il s'écoutent. Je rejoins Aurore dans ma chambre.

- Tu es prête ?

- Oui, on peut y aller.

- Tu te sens bien ?

- J'ai tué un être vivant, ça ne devrait pas aller, mais pourtant, je n'ai pas de remords, parce que je l'ai fais pour sauver Hector. Mais j'ai un pincement au cœur car Gustave doit avoir des parents par là... Il ne pourra jamais être père... La situation est...

- Ça doit être affreux Kristen. Je ne dirais pas que je comprends parce que je te mentirais, mais j'espère que j'aurais ton courage si jamais cette situation m'arrivait.

- Je n'en doute pas Aurore. Tu es une brave merveilleuse.

- Merci, venant de toi, ça me touche.

Lorsque je suis Aurore vers la sortie, j'aperçois sur mon bureau la montre de James.... Je ferme les yeux et essaie d'avoir une prémonition du souvenir de cette montre, du jour où James me l'a offerte. Enfin, je vois les images.

« Nous sommes installés dehors, sur le banc avec James. Nous nous sommes promenés tout en discutant. Quand je regarde la montre de James, je ne peux m'empêcher de l'admirer.

- Ça ne va pas Kris ? Me demande James.

- Je vais bien.

- Tu as l'air perdu dans tes pensées.

- Ça va, je t'assure. Dis-moi, j'aurai un service à demander.

- Je t'écoute.

- Où as-tu trouver ta montre ? C'est un réalisateur qui te l'a faite ?

- Oui, je m'en sers pour courir, elle est géniale. Elle calcule le temps et les kilomètres que tu parcours, ton rythme cardiaque et tes palpitations minutes. Je peux constater mes progrès de cette façon.

- Tu peux me l'a montrer ?

James me tend sa montre, lorsque je tend ma main pour la lui prendre, il me la passe autour du poignet.

- Qu'est-ce que tu fais ? Le questionné-je.

- Je te la donne.

- Non, c'est ta montre James.

- Je connais mes progrès, maintenant, à toi de connaître les tiens. C'est le premier cadeau que je te fais.

- Mais pourquoi ? Je suis contente, mais ta montre, c'est beaucoup quand même, non ?

- Ça fait un moment que je te vois la regarder. Je voulais te la donner depuis longtemps sans trop savoir comment faire et tu viens de me donner l'occasion.

- Je ne peux pas James, c'est beaucoup trop.

- Tu ne l'aime pas ?

- Si bien sûr que si, quelle question.

- Mais ?

- Mais je n'ai rien pour toi, moi.

- Si, je t'ai toi. Tous les jours, tu t'offres à moi.

- Toi aussi, lui signalé-je.

James prend mon visage dans ses mains, les miennes sont posées sur son torse.

- Je t'aime Kris, je n'ai jamais eu personne avant toi certes, mais je suis sûr que dans un couple, ce n'est pas du « donnant-donnant », ou du « attends, on compte les points. »

- Je pense aussi.

- Parfait. Ma montre te vas à ravir, bébé.

- Si on partait l'essayer tout de suite ?

- C'est un défi ?

- Peut-être bien... Ricané-je.

- Alors, elle fonctionne comme ça.

James m'explique comment l'activer.

- Et maintenant, tu appuie là, me dit-il en désignant un bouton.

- C'est partit ! Criais-je.

Dès que j'appuie sur le bouton, je commence à courir et j'entends James rigoler derrière moi.

- Tu triches, attends moi !

Nous avons couru 30 kilomètres, un record pour moi. J'ai cru que j'allais m'étouffer. Mais le faire auprès de James était vraiment magique.

Il a le don pour rendre chaque moment magique et inoubliable. »

Cette prémonition, je l'ai contrôlée, j'ai su ce que je voulais voir, je l'ai vu... Sans coupure. Avec de la concentration, j'arriverais à avoir des prémonitions plus précises et peut être même sur l'avenir et non le passé.

- Kristen, tu viens ?

- J'arrive.

Je prends la montre, je dois la rendre à James. Cette montre va me manquer, beaucoup moins que l'homme qui me l'a offerte, beaucoup moins que les souvenirs qu'elle incarne.

Comment dois-je lui annoncer que la femme qu'il aime est une traître ? Comment je dois lui dire que sa sœur est en vie et que c'est Gaëlle la responsable de sa disparition ? Comment dois-je lui apprendre que j'ai le don de prémonition ?

Je marche aux côtés de Aurore en me retenant de toutes mes forces de ne pas briser cette montre comme il a brisé mon cœur. Aurore marche en silence jusqu'à la salle des braves avec moi mais, même sans un mot, Aurore me transmet beaucoup de courage et d'ondes positives. Je serre la montre en me répétant encore et encore qu'il vaut mieux que je ne garde plus rien de lui pour pouvoir avancer, seule, sans lui, sans amour..

- Pour l'instant, nous allons patrouiller avant de rejoindre la cérémonie en l'honneur des Andaloriens, déclare Hector. Vous pouvez y aller.

Voilà la seule phrase à laquelle nous avons assisté avec Aurore. J'ai loupé tout le discours d'Hector, je sais qu'il me m'en tiendra pas rigueur mais à Aurore...

- Aurore, vous n'étiez pas là pour mon discours ainsi que pour mes dernières indications. Quand je convoque une personne, c'est un ordre, me suis-je bien fais comprendre ? Gronde Hector à Aurore.

- Oui, monsieur, dit-elle respectueusement.

- Monsieur, si je puis me permettre, c'est de ma faute, intervins-je.

- Comment ça ? Me demande Hector.

- Je ne voulais pas jeter mes vêtements, ni perdre trop de temps. J'ai donc demandé à Aurore de me nettoyer les affaires le temps de prendre une douche.

Le regard d'Hector s'adoucit.

- Bien. Aurore, je te fais mes excuses, j'aurais dû comprendre que Kristen avait besoin d'aide, s'excuse Hector.

Hector se retourne ensuite vers moi.

- Je suis très content que vous soyez proche et que tu ai trouvé une personne sur qui t'épauler en cas de besoin, me déclare-il.

- Merci Hector.

- Je dois vous laisser, je vais demander un résumer à Penny.

Je regarde Aurore partir, elle a le regard remplit de gratitude, j'ignore pourquoi mais bon. D'un coup, je vois James, qui est avec Gaëlle et Arthur.

Je ne veux pas allée le voir et lui dire « Tiens, ta montre, je n'en veux plus. »

- Tu as l'air d'avoir un problème.

Hector ! Je l'avais presque oublié. De toute façon, quand James est là, je ne vois plus personne...

Je regarde Hector qui patiente, attendant que je lui parle de mon problème, son regard est aussi indulgent que celui de mon père lorsque je met du temps à me confier. Penser à mon père me rassérène, aussi je me lance.

- Oui, j'ai ça. Lui dis-je en lui montrant la montre de James.

- C'est la montre de James.

- Il me l'a donnée lorsque nous étions ensemble et je voudrais la lui rendre...

- Mais tu ne veux pas faire ça devant sa pouf...

« Pouf » est le premier mot qui m'est venu à l'esprit et même pire, mais par respect pour James, l'amour qui porte à cette... Personne et pour maintenir ma couverture, je me permet de corriger Hector.

- Sa petite amie, monsieur. Je ne veux pas faire ça devant sa petite amie, le reprend-je.

Hector me regarde avec un sourire rempli de fierté. Un sourire que je vois souvent sur le visage de mon père lorsqu'il est fière de moi.

Papa, j'espère que tu es fière de moi et que tu continueras à l'être.

- Ta patience et ton respect sont admirables.

- Non, je pense juste à James. Il n'aimerait pas que son père parle de celle qu'il aime de cette façon.

Bon sang ! Il en aime une autre, une traître qui plus est.

Je ferme les yeux, essayant de me ressaisir et déglutit avec difficulté. Une boule énorme se trouve dans ma gorge depuis notre rupture et je n'arrive pas à la faire disparaître.

- James, viens ! Ordonne Hector à son fils.

- Merci.

- Monsieur, salue respectueusement James à son père.

- Je vous laisse, me dit Hector sans accorder une parole à son fils.

Je regarde Hector partir et je vois Arthur et Gaëlle m'observer d'un œil méfiant.

- Si tu voulais me parler, tu n'étais pas obligé de te servir de mon père. Nous ne sommes plus ensemble mais tu peux compter sur moi. Tu pourras toujours compter sur moi. Ce que nous avons vécu ensemble, je ne l'ai pas oubli...

Je m'en fou de ce que tu as à me dire.

- Je n'ai aucunement envie de te parler et encore moins envie de t'écouter. Je veux simplement te rendre ceci, lui réponds-je froidement en le tendant sa montre.

- Je n'en veux pas, je te l'ai donnée, elle est à toi. Garde la, s'il te plaît.

- Et la regarder tous les matins en me rappelant ce que j'ai perdu ? C'est très gentil à toi, mais non merci.

- Je te l'ai dit, je n'en ai plus besoin.

- Et bien, donne la à Gaëlle.

- Kris...

Je souffle en comprenant qu'il ne récupérera pas sa montre. D'un geste brusque, je prend la main de James et y dépose la montre dedans.

- À partir de maintenant, nous sommes simplement des collègues, je ne veux et n'attends rien d'autre de...

James remet sa montre dans ma main.

- Ne me rend pas mon cadeau. Jette le si tu veux, mais ne me le rend pas.

Et bien, c'est dommage, cette merveille va finir à la poubelle.

- Maintenant que tout est réglé, je vais vous laisser rejoindre votre petite amie.

- Kristen, s'affole James.

- Monsieur Daniels.

Je me retourne et commence à partir. Je repère à ma gauche une poubelle. D'un geste délibéré, je jette sa montre dans la poubelle juste devant James.

J'espère que ça te fais mal, ne serait-ce qu'un peu, de me voir jeter ton cadeau à la poubelle ? Tu m'as tellement blessée, si tu savais ce que je suis entrain de vivre dans mon fort intérieur... C'est de la torture. Maintenant c'est officiel... J'ai tout perdu, je n'ai plus que nos souvenirs.

Je me retourne pour regarder James une fois sortie de mes pensées. Il a vu ce que j'ai fait, il me regarde, presque avec tristesse.

Si moi je montrais extérieurement mon ressentie intérieur, je ne pourrais même plus respirer.

- Il est l'heure ! Déclare Hector.

Nous nous mettons en binôme, James va voir son père.

- Papa, tu ne m'as pas dit avec qui je devais patrouiller.

- Parce que ça n'a pas changé !

- Pardon ?

- Tu as bien compris, tu es avec Kristen. Essaie de faire en sorte qu'elle ne revienne pas plus anéantie qu'elle ne l'ai déjà.

- Elle t'a parlé ?

Dites non Hector. Pitié je vous ai fais confiance !

- Non, vu sa tête, je n'en ai vraiment pas eu besoin.

- Elle m'a l'air calme pourtant et puis...

- Et puis rien du tout soldat, s'énerve son père. Nous sommes en mission et nous devons partir, immédiatement.

- Bien monsieur. Pardon.

Merci Hector de jouer de ton rang pour obliger James à se taire.

- Vas rejoindre ton binôme.

- Oui, monsieur.

- Et arrêtes de merder, tu en a assez fait.

- Oui papa.

James arrive vers moi. J'essaie de rester impassible mais plus il s'approche, plus mon cœur bat la chamade alors que mon souffle se coupe.

- Nous devons partir, me dit James.

Comme je ne sais pas, ni quoi lui dire, ni comment me comporter avec lui, je passe devant sans un regard.