Le vent soufflait doucement, soulevant les cendres encore fumantes des ruines de la maison de Kurayami.
La scène était empreinte d'une désolation silencieuse, les restes de ce qui avait autrefois été un foyer heureux désormais réduits en poussière.
Devant les décombres, Mei, Akiko et Yumi étaient rassemblées, leur tristesse palpable.
Les larmes coulaient silencieusement sur leurs visages marqués par la douleur de la perte.
Yumi, la plus émotive du groupe, éclata soudain en sanglots, brisant le silence pesant qui régnait autour d'elles.
Sa voix tremblait sous l'effet de l'émotion.
— Pourquoi ?! Pourquoi est-ce que ça a dû arriver maintenant ?! cria-t-elle, ses poings serrés, frappant le sol avec une frustration visible. Ses yeux, humides de larmes, cherchaient des réponses dans le vide.
Akiko, la plus jeune, hocha la tête avec un air abattu, ses poings serrés contre sa poitrine.
Des larmes commencèrent à couler lentement sur ses joues, et elle murmura d'une voix brisée :
— Si seulement… si seulement on était restées avec elle… rien de tout ça ne serait arrivé.
Mei, toujours stoïque malgré la tristesse qui déformait ses traits, prit les deux filles dans ses bras.
Son étreinte était forte, presque protectrice, alors qu'elle tentait de les réconforter malgré sa propre peine.
— Ça va aller, les filles… ne vous en voulez pas. On n'y pouvait rien. Sa voix était douce, mais son ton trahissait une profonde tristesse.
Elle serra les filles encore plus fort contre elle, sentant leurs corps secoués par les sanglots.
Elle releva la tête, son regard perdu dans l'horizon dévasté, et ajouta d'une voix plus faible :
— On ne peut jamais prévoir une catastrophe naturelle…
Le silence retomba à nouveau, pesant.
Le vent continuait de souffler doucement, balayant les cendres de ce qui avait été une vie heureuse.
※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※ ※
Pendant ce temps, dans une salle de l'académie, une tension palpable régnait.
Aiko, debout face à une sphère noire dans laquelle Kurayami venait d'entrer, fixait l'orbe avec inquiétude.
Tout s'était passé si rapidement, et la lueur inquiétante qui émanait de la sphère la mettait profondément mal à l'aise.
— Monsieur le directeur ! Qu'est-ce qu'il se passe ?! demanda Aiko, la voix tremblante d'une pointe de panique.
Le directeur, les sourcils froncés, observait également la sphère avec un mélange de confusion et de méfiance.
— Je… je ne sais pas, répondit-il après un moment de silence. Quelque chose de bizarre se produit à l'intérieur.
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Kurayami ouvrit lentement les yeux, ébloui par une lumière aveuglante.
Il se trouvait allongé sur un sol blanc, une étendue infinie de lumière s'étirant autour de lui.
Complètement désorienté, il se redressa avec difficulté et scruta les alentours.
Rien, absolument rien, ne semblait exister ici.
Ce blanc pur et infini l'entourait.
— Où suis-je ? Qu'est-ce que c'est que cet endroit ? pensa-t-il, une inquiétude sourde le saisissant.
Soudain, une voix douce et calme résonna, brisant le silence oppressant de cet étrange lieu.
Le son de cette voix lui donna des frissons dans le dos.
— Bonjour, Kurayami.
Il se redressa brusquement, son corps tendu par l'instinct de survie.
Ses yeux balayèrent la pièce, cherchant la source de cette voix omniprésente.
— Qui es-tu ? Montre-toi ! lança-t-il d'une voix forte, cherchant à masquer son malaise.
Un doux rire résonna, amplifié par l'immensité vide du lieu, créant un écho enivrant qui fit frissonner Kurayami.
La voix, bien trop sereine pour être honnête, reprit :
— Tu n'as pas besoin d'être sur la défensive. Je ne te veux aucun mal.
Toujours méfiant, Kurayami essaya de calmer son esprit tout en restant sur ses gardes.
Il savait que cette situation n'avait rien d'anodin.
— Qu'est-ce que tu me veux, alors ? demanda-t-il d'une voix méfiante.
Il y eut un bref silence, comme si la voix réfléchissait à sa réponse.
— Je veux simplement te proposer un marché.
Ces mots firent tiquer Kurayami. Un marché ? Son regard se fit plus perçant.
— Un marché ? Quel genre de marché ? répondit-il, le ton chargé de suspicion.
La voix reprit, cette fois-ci avec un ton plus sérieux.
— J'ai vu ton combat contre ce démon… et j'ai surtout vu ton potentiel. Je veux te donner mes pouvoirs en échange d'un service.
Kurayami plissa les yeux, sentant le piège derrière cette offre.
Des pouvoirs en échange d'un service ? Cela semblait bien trop simple.
— Quel genre de service ? demanda-t-il, la voix plus dure.
Sans hésiter, la voix répondit rapidement, presque avec anticipation :
— Tuer Zarathos.
Kurayami fronça les sourcils, ce nom ne lui disait rien.
— Zarathos ? Qui est-ce ?
La voix, qui jusque-là était douce, devint plus grave, presque hostile.
— Une personne peu recommandable… répondit-elle sèchement.
Kurayami croisa les bras, son regard devenant plus perçant.
Il sentait que quelque chose ne tournait pas rond dans cette histoire.
— Tout ça ressemble à un piège, déclara-t-il. Tu essaies de me faire échouer au test ?
Un léger rire résonna à nouveau dans la salle blanche.
— Oh, ne t'inquiète pas pour ça. Considère-moi plutôt comme une aide extérieure. Sans mes pouvoirs, tu n'auras aucune chance de réussir ce test ridicule.
Kurayami resta silencieux un moment, pesant le pour et le contre.
L'offre était séduisante, mais il se méfiait.
Pourquoi lui donnerait-elle de tels pouvoirs ? Il n'avait aucune raison de lui faire confiance.
— Si ce démon est si puissant, pourquoi ne le tues-tu pas toi-même ? Pourquoi moi ? demanda-t-il, ses yeux fixant le vide devant lui.
La voix marqua un temps d'arrêt avant de répondre d'une voix plus sincère.
— Même moi, je ne peux pas l'abattre seule. C'est pour cela que j'ai besoin de quelqu'un comme toi pour faire ce que je ne peux pas faire.
Kurayami réfléchit longuement à cette réponse.
L'idée d'avoir besoin d'aide pour tuer un démon ne le surprenait pas, mais accepter un marché aussi douteux…
Il était conscient de la nécessité de devenir plus puissant, mais à quel prix ?
Ses pensées furent soudain interrompues par la voix qui, comme si elle lisait dans ses pensées, reprit avec un ton presque convaincant :
— Nous avons le même but, Kurayami : tuer tous les démons.
Ces mots résonnèrent en lui.
C'était exactement ce qu'il désirait.
L'image de sa sœur, morte sous ses yeux, brûlait encore dans son esprit.
Sa rage envers les démons l'aveuglait, et si cette proposition pouvait lui offrir la puissance de les anéantir, alors il ne pouvait pas la refuser.
— Zarathos est un démon ? demanda-t-il d'une voix plus déterminée.
— Tu le découvriras bientôt, répondit la voix.
Kurayami serra les poings, sa décision était prise.
— Dans ce cas, j'accepte. Mais si tu me trahis, je te tuerai aussi.
Un rire satisfait résonna autour de lui.
— Parfait. Mes pouvoirs arriveront progressivement. Si je te les donnais d'un coup, tu en mourrais. En attendant, entraîne-toi.
Kurayami hocha la tête, prêt à affronter ce qui l'attendait.
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Kurayami sentit une force mystérieuse le tirer en arrière.
Sa vision devint floue et le monde blanc autour de lui commença à s'effondrer.
Tout se dissipa en une fraction de seconde, et il ouvrit brusquement les yeux.
Il se retrouvait debout, sortant lentement de la sphère noire qui scintillait encore mystérieusement.
Le directeur et Aiko l'attendaient, l'observant d'un regard perplexe.
Kurayami émergea lentement de la sphère noire, ses muscles encore engourdis par l'étrange énergie qui s'était emparée de lui.
Il observa ses mains, les serrant et les desserrant plusieurs fois, sentant cette nouvelle puissance circuler dans ses veines.
Quelque chose en lui avait indéniablement changé, et cette sensation était à la fois exaltante et inquiétante.
Le directeur, qui l'observait avec une attention toute particulière, fronça les sourcils.
Il scruta Kurayami de haut en bas, son regard perçant essayant de percer les secrets de ce mystérieux élève.
Aiko se tenait à ses côtés, confiante, avec un léger sourire aux lèvres.
— Madame Aiko, déclara soudainement le directeur d'une voix grave. Qui est cet humain exactement ? Il ne peut pas être ordinaire.
Aiko, toujours aussi assurée, répondit calmement :
— Monsieur le directeur, je vous assure qu'il est bel et bien humain.
Kurayami s'avança lentement, ressentant la pression des regards qui pesaient sur lui.
Tous les yeux étaient désormais tournés vers lui.
Le directeur, bien que perplexe, finit par se tourner vers un grand écran où des données magiques étaient affichées.
Les résultats des affinités magiques de Kurayami venaient d'être analysés, et ce qu'il vit fit se figer son expression.
Le visage du directeur se décomposa lorsqu'il lut les chiffres à l'écran. Incroyable, tout simplement impossible.
— "Quoi… ?! Comment est-ce possible ?!" s'écria-t-il, ses yeux écarquillés de stupeur. "Aucun élève dans toute l'histoire de cette académie n'a jamais montré une telle affinité avec cette magie !"
Aiko, toujours aussi sereine, regardait Kurayami avec une satisfaction évidente.
Elle laissa un sourire complice se dessiner sur ses lèvres, un sourire qui ne passa pas inaperçu aux yeux de Kurayami.
Bien qu'il ne comprît pas totalement la signification de ces résultats, il savait qu'il était désormais au centre de l'attention.
Le directeur, secoué par cette révélation, balaya l'écran d'un geste rapide, comme s'il refusait de croire à ce qu'il voyait.
— Vous avez forcément triché ! accusa-t-il d'une voix plus dure. Personne ne peut avoir de telles capacités naturellement.
Mais, après un court silence, il reprit, d'un ton plus déterminé :
— Peu importe. La prochaine épreuve vous exposera pour ce que vous êtes vraiment. Vous ne pourrez pas vous en sortir aussi facilement.
Il se redressa, l'air plus sévère qu'auparavant.
— Passons à la deuxième épreuve. Nous allons en finir avec cette farce grotesque.
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Kurayami, accompagné du directeur et d'Aiko, arriva dans la cour de l'académie.
Un vaste espace ouvert où des élèves s'entraînaient sous l'œil attentif de leurs professeurs.
Parmi eux, un homme imposant surveillait les étudiants d'un regard perçant.
Ce dernier ne laissait rien échapper, et son autorité se ressentait dans la discipline de ses élèves.
Le directeur s'approcha de lui, adressant un signe de tête respectueux avant de parler.
— Bonjour, Mr. Ken. Excusez-moi de vous interrompre, mais j'ai ici un nouvel élève pour vous. Il doit passer la deuxième épreuve sous votre supervision.
Mr. Ken tourna lentement la tête vers le groupe qui l'approchait.
Ses yeux se posèrent immédiatement sur Kurayami, et un léger froncement de sourcils trahit sa curiosité.
Il hocha légèrement la tête en signe d'acceptation, puis s'adressa à ses élèves, sa voix résonnant fermement dans la cour.
— Reculez. Laissez-nous l'espace.
Les élèves obéirent sans poser de questions, reculant pour se mettre contre les murs de la cour.
L'atmosphère se chargea d'électricité.
Tous les regards étaient braqués sur le nouvel élève qui allait se confronter à l'énigmatique Mr. Ken.
Ce dernier s'approcha de Kurayami, son regard impassible se posant sur lui.
— Tu n'as pas d'arme, n'est-ce pas ? demanda-t-il, observant Kurayami d'un air interrogateur.
Kurayami fut surpris par la question.
Il repensa immédiatement au katana qu'il avait utilisé contre le démon.
Ses doigts frémirent à ce souvenir, et, comme par instinct, il sentit quelque chose bouger en lui.
En un instant, le katana se matérialisa dans sa main, comme s'il avait toujours été là.
Les élèves, autour de lui, échangèrent des regards étonnés, des murmures s'élevant dans la foule.
Mr. Ken, lui, resta stoïque, bien que ses sourcils se haussèrent légèrement de surprise.
Le directeur, également intrigué par cette apparition soudaine, fit un pas en arrière, décidant de laisser le combat suivre son cours.
Tous les regards de l'académie se tournaient désormais vers l'arène, les élèves se pressant aux fenêtres pour observer ce duel particulier.
— "Commencez," ordonna le directeur d'une voix tranchante.