Après avoir pris le temps de digérer toutes ces nouvelles informations, je jette un regard rapide autour de moi, vérifiant qu'il n'y a personne à proximité. Satisfait d'être seul, je décide d'invoquer ma Reine Araignée d'Eau pour l'examiner de plus près.
Elle apparaît devant moi, émergeant doucement du sol. Son corps est entièrement d'un bleu azur éclatant, brillant faiblement dans la lumière tamisée du village. Ses pattes, délicates mais robustes, se déplacent avec une grâce surprenante pour une créature de son espèce. Ce qui attire particulièrement mon attention, ce sont ses yeux. Ils sont d'un bleu-gris profond, une teinte douce et familière qui éveille en moi des souvenirs douloureux.
Je m'accroupis lentement, tendant la main vers elle. Avec une confiance tranquille, elle grimpe sur ma paume, ses petites pattes émettant une légère sensation de chatouillement contre ma peau. Je la contemple un instant, fasciné par la beauté et la sérénité qu'elle dégage, malgré sa nature de créature de Pandemonium.
Ces yeux... ils me rappellent quelqu'un. « Je vais t'appeler Léa », dis-je à voix basse, le nom s'échappant de mes lèvres comme une évidence. « Comme la petite fille de l'orphelinat qui n'a pas réussi à passer l'hiver. Elle aurait eu 8 ans maintenant. » Le souvenir de Léa, avec ses yeux semblables à ceux de l'araignée, me traverse comme une vague de nostalgie douce-amère. En la nommant ainsi, je ressens un écho dans le lien qui nous unit, comme si le nom lui plaisait. Un sourire se dessine sur mon visage, un rare moment de paix dans un monde plein d'incertitudes.
Doucement, je laisse Léa se glisser sous mon manteau, la cachant des regards indiscrets. Malgré tout ce que j'ignore encore sur Pandemonium, deux leçons essentielles que le Père Joseph m'a enseignées me reviennent en mémoire, des vérités simples mais cruciales pour ma survie ici.
Premièrement, les monstres et les hybrides ne sont pas les bienvenus dans les communautés humaines. Peu importe leur apparence ou leur comportement, ils sont rejetés, craints, et souvent pourchassés. Cette réalité me contraint à garder Léa cachée, à l'abri des regards méfiants.
Deuxièmement, le rang des monstres que l'on combat influence directement l'avancement de notre niveau. Le Père Joseph avait été très clair à ce sujet :
Rang Basse : 1 * niveau
Rang Commune : 5 points * niveau
Rang Élite : 10 points * niveau
Rang Boss : 50 points * niveau
Rang Rare : 100 points * niveau
Quant aux monstres de rangs Légendaire et Mythique, personne ne sait exactement combien de points d'expérience ils rapportent. Peut-être que ceux qui l'ont découvert ne sont plus là pour en parler, ou peut-être ont-ils simplement gardé le secret pour eux-mêmes.
« Bloquez l'entrée !! » La voix résonne au loin, chargée de panique et de détermination. Mon cœur s'accélère, et sans perdre une seconde, je me précipite vers la source du tumulte. En arrivant près de l'entrée du village, une scène dramatique se dévoile devant moi, bien plus impressionnante que je ne l'aurais imaginé.
Devant l'immense porte en bois, une cinquantaine d'hommes-bêtes – hommes et femmes – luttent de toutes leurs forces pour maintenir la barricade en place. Leur apparence est principalement humaine, mais des caractéristiques animales distinctives trahissent leur nature : des oreilles de renard, de lapin, de loup, de chat, ou d'ours, qui se dressent sur leur tête, une queue s'agitant nerveusement derrière eux, et des yeux perçants, illuminés par la détermination. Leurs corps athlétiques, tendus par l'effort, témoignent d'une force et d'une agilité extraordinaires.
Ils se pressent contre la porte, utilisant chaque muscle de leur corps pour renforcer la barrière. Des poutres de bois, des meubles massifs, et même des rochers sont poussés contre l'entrée, dans un effort désespéré pour contenir ce qui se trouve de l'autre côté. Le bois de la porte craque sous la pression, mais ils ne reculent pas, leur détermination brûlant aussi intensément que leurs regards. Les femmes-bêtes, aussi fortes et résolues que leurs homologues masculins, ne montrent aucun signe de faiblesse, leurs queues battant l'air avec une tension palpable.
Sur les remparts qui surplombent la scène, d'autres hommes-bêtes, armés d'arcs, tirent des flèches avec une précision mortelle. Leurs oreilles animales se dressent à chaque bruit suspect, tandis que leurs yeux, aiguisés par leurs instincts, scrutent l'horizon sombre. Les flèches sifflent dans l'air, chaque tir visant une menace invisible au-delà des portes. Les expressions sur leurs visages sont graves, concentrées, chaque tir accompagnant un souffle mesuré, chaque mouvement calculé pour maximiser leur efficacité.
L'air est saturé de tension. Les bruits des flèches fendant l'air, des ordres criés et des encouragements se mêlent aux gémissements de la porte sous la pression. De l'autre côté, une menace invisible gronde, une force sombre qui frappe à la porte, tentant de déferler dans le village. La tension monte encore, chaque seconde comptant, chaque action étant une question de vie ou de mort.
Je repère un homme bête loup qui se tient prêt avec une escouade de 10 hommes entièrement armés attendant pour combattre la menace. Ils sont probablement les gardes de la ville et les autres hommes bêtes sont les villageois luttant pour leur foyer.
Je m'approche, prenant soin de ne pas surprendre les hommes-bêtes en pleine lutte, et me fais remarquer en levant la main. « Excusez-moi, est-ce que je peux monter sur le rempart ? Je suis un mage, je viens d'être invoqué au centre du village, » dis-je en m'adressant à celui qui semble être le capitaine, un homme-loup au regard perçant.
Il tourne son regard vers moi, ses oreilles pointues frémissant à l'écoute de mes paroles. « Un Terrien, hein ? » Il me jauge rapidement de haut en bas, son expression se durcissant un instant avant de s'éclaircir d'un sourire approbateur. « Tu tombes à pic ! Nous avons besoin de toute l'aide possible. Va rejoindre les archers sur le rempart et attaque les créatures de la forêt avec eux. Si nous survivons à cette vague, je te promets que tes efforts seront récompensés, » ajoute-t-il avec un enthousiasme presque contagieux.
Son ton est direct, et malgré la situation critique, je sens une certaine camaraderie dans sa voix. Il ne m'a pas demandé mon nom, tout comme je n'ai pas eu le temps de me présenter, mais il n'y a pas de temps à perdre dans ces circonstances. Je hoche la tête en signe d'accord, et sans un mot de plus, je me précipite vers le rempart.
Je cours en montant les escaliers de pierre, veillant à ne pas gêner les archers qui, avec une rapidité et une précision étonnantes, envoient flèche après flèche dans la marée de créatures en contrebas. Arrivé au sommet, je m'arrête un instant, le souffle court, pour prendre la mesure de la situation.
Devant mes yeux, s'étendant jusqu'à l'horizon, une vague d'horreurs sauvages s'abat sur le village. Depuis le haut des remparts de dix mètres, je peux voir des centaines de créatures de toutes sortes se précipiter vers nous. Parmi elles, des lapins cornus aux yeux rouges, bondissant avec une agilité effrayante, leurs cornes acérées prêtes à percer n'importe quoi sur leur chemin. Des loups de vent, à la fourrure hérissée et aux griffes lumineuses, déchirent l'air avec une vitesse fulgurante, créant des rafales de vent coupantes autour d'eux. Plus loin, des serpents géants, leurs écailles iridescentes scintillant dans la lumière des torches, se faufilent entre les rangs ennemis, leurs crochets dégoulinant d'un venin mortel.
Mais ce n'est pas tout. Mon regard se fixe sur une silhouette titanesque qui domine la horde, un véritable colosse parmi les monstres. Un ours montagneux de sept mètres de haut, recouvert d'une armure naturelle de terre et de roche, avance lourdement, ses pas ébranlant le sol sous lui. Ses yeux brillent d'une intelligence sombre, et chaque mouvement de ses énormes pattes fait trembler le terrain autour de lui. Sa simple présence semble galvaniser les créatures qui l'entourent, les rendant encore plus féroces et déterminées à franchir les remparts.
« Attention à l'ours montagneux ! » crie un archer près de moi, sa voix teintée de peur. « Il est capable de démolir les portes d'un seul coup ! » ajoute-t-il, tandis qu'il ajuste une flèche spéciale, probablement enduite de poison ou d'une substance plus rare.
Je serre mon bâton de mage, ressentant l'urgence de la situation. Ce n'est plus simplement une question de défense, mais de survie pure et simple. Prenant une profonde inspiration, je m'avance sur le rempart, prêt à utiliser ma magie pour repousser cette marée de terreur. Chaque créature abattue, chaque sort lancé, pourrait faire la différence entre la vie et la mort pour les habitants du village.
Je pointe mon bâton le long du rempart, sentant l'énergie magique affluer à travers moi, une vague de pouvoir prête à être déchaînée. Avec une concentration intense, je canalise deux fois ma compétence Nuée d'Araignées. Une lueur sombre jaillit de l'extrémité de mon bâton, et en un instant, cent petites araignées aux pattes agiles apparaissent, grouillant dans l'air avant de se précipiter vers la horde en contrebas. Elles descendent le long des remparts comme une marée noire, leurs corps minuscules mais nombreux glissant rapidement vers les monstres qui se bousculent à la base des fortifications.
Tandis que je contemple l'efficacité de ma compétence, un mouvement rapide attire mon attention. Un loup de vent, utilisant un autre monstre comme tremplin, bondit vers moi avec une vitesse fulgurante, ses griffes étincelantes prêtes à frapper. Sans perdre un instant, Léa, nichée sous mon manteau, réagit. Ses pattes s'agitent subtilement, et une balle d'eau jaillit de son corps, projetée avec précision vers le loup en plein vol.
La balle d'eau frappe le loup de vent en plein torse, le propulsant en arrière avec un éclat humide. L'impact interrompt sa trajectoire, le faisant retomber lourdement au sol.
Deux chiffre rouge vif, un -1 et -5, apparaît au-dessus de lui, flottant brièvement dans l'air avant de disparaître. Le loup se relève rapidement, secouant sa fourrure détrempée, comme si l'attaque n'avait été qu'une simple nuisance. Néanmoins, je note avec satisfaction que la balle d'eau a au moins réussi à interrompre son attaque, offrant un répit crucial.
Je m'étonne de pouvoir observer les dégâts que je cause, les chiffres flottant au-dessus des créatures à chaque impact. Cette information visuelle est précieuse, me permettant d'évaluer l'efficacité de mes actions en temps réel.
Pendant ce temps, mes cent petites araignées commencent leur œuvre mortelle en contrebas. Elles se dispersent rapidement, envahissant la horde de monstres comme une peste silencieuse. Les loups de vent et les lapins cornus, bien que puissants et agiles, peinent à se défendre contre ces assaillants minuscules. Les araignées se faufilent sous leur fourrure, grimpant le long de leurs pattes, mordant et injectant leur venin avec une efficacité implacable.
Je vois les créatures en contrebas commencer à trébucher, à ralentir, tandis que de petits chiffres rouges -1 s'accumulent au-dessus d'elles, signalant les dégâts continus infligés par mes araignées. Les loups secouent frénétiquement leurs corps, essayant de se débarrasser des parasites, tandis que les lapins cornus sautillent de manière désordonnée, cherchant à échapper à cette menace invisible. Mais les araignées sont trop petites et trop nombreuses pour être éradiquées facilement.
Mon cœur se remplit de satisfaction en voyant l'efficacité de ma compétence. Contrairement à ce que je craignais, les araignées ne disparaissent pas après avoir attaqué. Leur présence persiste, et elles continuent de harceler les monstres, réduisant progressivement leur nombre. Tant qu'elles ne sont pas tuées, elles continueront leur travail destructeur, affaiblissant considérablement la horde.
Cette scène de carnage silencieux m'apporte une étrange forme de réconfort. Je réalise que, même face à une menace aussi imposante, ma magie et mon familier peuvent faire la différence. Les archers continuent de tirer des flèches à mes côtés, mais maintenant, mes petites araignées jouent également leur rôle dans cette bataille désespérée, grignotant les forces ennemies petit à petit.
Je canalise rapidement 4 fois de plus ma compétence envoyant deux cent araignées de plus dans les rangs de bêtes en contrebas alors que les premières victimes arrive. Des loups et des lapins commencent a s'effondrer sans qu'il ne reçoivent de flèches ou de coups apparents et seuls les petites araignées quittant leur fourrures pour passer à la suivante indique la cause de leur mort.
Je gagne continuellement des niveau tandis que je continue de caster ma compétence pour renouveler les petites araignées qui meurent rapidement contre les serpent et l'écrasement de l'ours montagneux.
Celui-ci sentant la mauvaise situation fuit rapidement alors que je peux voir quelques -1 sur lui, les serpents fuit aussi sans que je puisse vraiment les abattirent.
Le champ de bataille se calme enfin et je peux voir pas loin de 500 cadavres de loup, de lapin et d'autres mammifères pour témoigner de la violence des affrontements. Je suis presque sur que j'ai causé la moitié des morts ennemis.
Je regarde mon panneau et celui de Léa et je constate que j'ai pris 4 niveaux parce que toutes les bêtes que j'ai vaincues sont de rang bas. Je suis à (0/320) pour passer au niveau 6.
Par contre, le gain de point de statistique est définie par défaut semble t'il. J'ai gagné un point par niveau dans chaque statistique sauf la chance.