Mathis Johnson
- Lucia est déjà partie ? Je demande à Lopez quoique j'en connaissais déjà la réponse.
Il me fit signe de la tête pour dire non. Dans son regard, on pouvait lire le désolé qu'il n'a pas exprimé verbalement. Il vient vers moi pour prendre mon attaché case.
- Non laisse. Je vais conduire. Reste disponible au cas où elle voudrait de tes services.
Je dis ça, moi même je ne suis pas convaincu. Lucia est têtue. Et quand elle a un truc dans la tête, elle y va au fond. Même quand je ne sais pas vraiment quoi elle me reproche. Elle non plus n'a pas voulu parler de Sébastien. Pourquoi se mettre en colère que je veuille en faire autant avec Maëlle ?
Je pars au bureau alors qu'il me manque de la concentration. Mon esprit est resté à analyser les évènements récent et le lien que cela pouvait y avoir avec l'appel reçu par ma femme. J'ai d'abord cru que c'était Maëlle qui avait appelée. Mais elle m'a assuré que non.
J'arrive au bureau. Le chemin m'a parut moins long que d'habitude tant je n'étais pas vraiment concentré en chemin. A la réception, on m'informe qu'il y a quelqu'un qui m'attend à ma salle d'attente. Ce fut sans surprise que je tombe sur Maëlle, assise, les jambes croisées gracieusement, la robe moulante qu'elle porte, que je suis sûr que cela a été fait exprès, est remontée. Il fut un temps où cela m'aurait fait quelques chose. Mais aujourd'hui, je la trouve à la limite du ridicule.
- Tu as dis vouloir me parler de face. Mais je ne savais pas que c'était aussi pressant.
- Comme tu vois !
Elle se lève pour me suivre jusqu'à mon bureau. Dans le couloir, des têtes se tournent à notre passage. Une voix à même chuchoter quelques chose dont je n'ai entendu qu'en partie. "Dans le dos de sa femme", elle a dit.
Une fois la porte de mon bureau refermé, et qu'elle s'apprêtait à s'asseoir, je me tourne vers elle.
- Si tu es encore là pour parler de ma femme ou de quelques choses qui là touche personnellement, je t'arrête tout de suite. N'ose même pas l'ouvrir.
- Pas du tout.
- Bien !
- C'est fout à quel point tu t'emportes quand Lucia est mentionnée. Il n'y a pas si longtemps c'était moi cette femme pour qui tu aurais tout briser si l'on osait la regarder de travers.
- Qu'est ce qu'on peut y faire ? C'est la vie. Merci de m'avoir montré que tu ne valais pas la peine.
- Me diras tu un jour le pourquoi de tout ce changement ? De cette rancœur contre ma personne ? Au point où tu...
Je la fixe durement. Elle déglutit et sourit.
- Quoique j'ai fait, je te demande pardon Mathis.
- Tu le sais, ce que tu as fait.
- Pardonne moi alors. Tu as fait choix de cette femme. Alors je l'accepte. Mais sache que je serai toujours là pour toi.
- Tu ne l'as pas été quand j'en avais vraiment eu besoin.
Elle se lève pour partir.
- C'est tout ce qui a valu ce déplacement ? Je te connais Maëlle. Tu ne me feras pas croire que tu as effectué tout ce trajet juste pour t'excuser. D'ailleurs de quoi tu t'excuses, en fait ?
- De tout. Mais tu as raison. A la base, je n'étais pas venue pour ça. Mais en t'attendant, j'ai eu le temps de réfléchir. Et à t'entendre parler d'elle, je compris que tu es très amoureux. Je ne tiens pas à gâcher cela. Tu mérites d'être heureux Mathis. Mais... S'il te plaît, fait attention. Tu as voulu une femme pour redorer ton image, tu l'as retrouvé en elle. Si elle a pu être aussi douée pour jouer la comédie, tu devrais te demander à quel point elle pouvait simuler son amour pour toi.
- On n'a pas...
- Arrête Mathis. Je sais que vous aviez fait semblant un temps avant que cela ne devienne sérieux. Donc...
- ...
- En tout cas soit prudent. Je t'aime. Et je t'aimerai toujours.
Sans me laisser placer un mot, elle repart. Je ne sais pas, mais j'ai cru lire de la sincérité dans son regard. C'est vrai que par le passé, elle m'a causé du tord. Aujourd'hui, j'ose espérer qu'elle a vraiment changé. La Maëlle que je connais, ne se donnerait pas la peine de s'excuser.
A son départs, je me plonge dans de vieux dossier. Vers midi, je déjeune avec mes avocats. J'avais besoin de revoir certains point de mon testament. On y a passé une demi heure dessus. Au moment de repartir à l'entreprise, j'ai préféré me rendre à l'hôpital où travail Lucia. Je passe d'abord par le bureau de Mel.
- Je réfléchis pour savoir quand le grand Mathis a déjà mis les pieds dans mon humble sanctuaire, m'accueille Mel le sourire aux lèvres.
- Jamais.
- Le pouvoir de la femme. Il a fallu que Lucia bosse ici pour que tu me rendes visite.
- Ne dis pas ça.
- Est ce que je mens ?
Je ris.
- Bref... je suppose que tu es venu voir ta femme.
- Je pourrais lui parler.
- Bien sur... mais rien que pour cette fois. Ce n'est pas parce qu'on est ami que tu pourrais avoir un passé droit.
- Je sais.
- Je vais la faire appeler.
Elle a saisi le combiné pour demander à ce qu'on lui envoie Lucia. Le temps qu'elle arrive, on a continué à discuter Mel et moi.
Lucia Monica Johnson Fabien
- C'est une mauvaise blague ?
- Pas du tout. C'est bien moi.
Je suis encore sous le choc. Il y a ma sœur au téléphone. Malgré que j'ai reconnu sa voix au delà de toutes ces années, je peine à y croire.
- Mais... mais... où as tu obtenu mon numéro ?
- Tu as épousé un homme extrêmement riche. Tu es célèbre maintenant. C'est d'ailleurs ainsi que je t'ai retrouvé. J'ai su que tu étais sortie de prison. Je voudrais te voir ma sœur.
- Tu aurais pu venir quand j'étais en prison. Là, tu pouvais être sûre de me trouver si tu venais.
- Mais je suis venue ma sœur... pleins de fois. Mais on ne m'a pas laissé te voir. A chaque fois on me sortait des histoires plus louche que d'autres. J'ai fini par perdre espoir.
- Ah !
- Rencontrons nous ma sœur, elle s'enthousiasma. On a tant de chose à se dire. Tant d'années à rattraper.
- Tu as raison. Toi et moi, on doit s'expliquer.
C'est ainsi qu'on s'est croisé à l'heure du déjeuner. Comme il n'y avait pas grand monde en maternité, je l'ai retrouvé à la cafétéria de l'hôpital.
- Tu n'as pas peur que l'on nous voit ensemble ?
Ce fut la premièrechosequ'elle m'a demandé.
- Ce n'est pas comme si je cachait ma sœur. Mon mari sait d'ailleurs que je suis jumelle.
- Ton mari ! Je n'en reviens pas que tu as épousé un homme aussi beau et riche.
Je n'ai vraiment pas aimé l'entendre parler de Mathis en ces termes. Nos moments de retrouvaient s'est d'ailleurs très vite transformé en spécial interrogatoire sur la vie de Mathis. Ce qui me pousse à penser à ce jour où je suis censée avoir tué Sebastian. Elle était là. Pourquoi ? Ma sœur peut elle vraiment convoiter ce qui est à moi. Ma question n'a pas tardé à venir à ce sujet.
- Avec Sebastian... vous étiez... je veux dire...
Mes gestes maladroits remplace la fin de ma question tant je la trouvais ridicule.
- Quoi donc ?
- Vous étiez amis ?
- Pas du tout. Je ne pouvais même pas le sentir, ton mec. T'en souviens tu ?
- Ouais. C'est vrai. C'est juste que tu as été repérée par la caméra de surveillance à l'entrée de son quartier.
- Je ne me souviens pas vraiment de tout les détails. Mais je me souviens avoir découvert son infidélité. J'ai été le voir afin qu'il s'excuse. Il a réussi à me convaincre du contraire et je suis repartie.
- Du contraire ! Je m'étonne. Sebastian est un vrai connard. De toutes les femmes qui existent, il lui a fallu posé les yeux sur ma sœur...
Les yeux de Lu s'agrandissent. Elle tousse au même moment au point de recracher sa boisson.
- Comment ? Elle réussi à dire après s'être essayée la bouche.
- Ashaya. Il m'a trompée avec elle. D'ailleurs, elle est venue me narguer à la prison.
- Ashaya n'est pas ta sœur Monica. Celle là a toujours été une petite pute. Il n'y a que toi pour ne pas le voir.
En parlant d'Ashaya et de sa visite, quelques chose vient me perturber l'esprit.
- Pourquoi Ashaya a pu rentrer à la prison et pas toi.
- Elle doit connaître du monde. C'est peut être elle qui t'a piégée. Qui sait ? Tu t'apprêtais à épouser son amour impossible.
Maintenant que ma sœur en parle, Ashaya est sûrement cette troisième personne dont mes avocats espéraient intégrer pour trouver le coupable. Pour m'innocenter, ils ont instauré le doute dans la tête des membres du jury. Et si vraiment c'était elle ? J'en parlerai à mes avocats.
Avec ma sœur, on se sépare très heureuse de s'être retrouvée après tout ce temps, se promettant de garder contact et de lui présenter mon mari.
Au moment de reprendre le boulot, j'eus un appel de Lisa.
- Quelques minutes de plus tu m'aurais ratée.
- Je suis chanceuse alors.
- Qu'y a t'il ?
- C'est encore quoi l'histoire avec ton mari. Il n'y a pas longtemps que vous avez décidé de prendre un autre tournant à votre relation. Et tu doutes déjà de son amour pour toi.
- Longue histoire ma sœur.
- Et bien je t'attend ce soir chez moi pour que tu m'expliques. Moi je crois que ton mari est fou de toi. Il y a bien longtemps d'ailleurs. Je pense qu'il s'était juste interdit de l'accepter.
- On se dit plus tard alors. Il faut que j'y aille. Mel est bien gentille. Mais il ne faut pas abuser.
- A plus ma sœur !
- Je t'embrasse.
Je raccroche et rejoins le vestiaire des infirmière. Je change de scrub car celui que je portais avait de la nourriture devant. Au moment où je ressors, on m'informe que je suis attendu au bureau de la directrice. Je me questionnais encore du pourquoi de cette convocation, quand je suis allée toquer à sa porte. Grande fut ma surprise de tomber sur Mathis à l'intérieur.
- Apparemment, tu manques tellement à ton mari qu'il n'a pas pu attendre que tu rentres ce soir, elle m'offre son sourire moqueur.
Je souris gênée.
- Je vous laisse mes tourtereaux. J'ai une opération.
Elle s'en va.
- Mais que fais tu là ?
- J'ai été déjeuner dehors et je me suis dit que j'allais passer.
- Hmmm ! Fis je simplement.
- Qu'y a t'il mon amour ? Qu'ai je fais ?
- Rien. Rien du tout.
- Comment ça ? Alors pourquoi t'es ainsi avec moi ?
En un pas, il fut près de moi.
- Je ne comprends pas ce qui se passe avec toi. On était très heureux ensemble. Puis juste comme ça tu as changé. Si c'est à cause de mon histoire avec Maëlle, elle fait partie du passé. C'est avec toi que je suis aujourd'hui.
- Parce qu'elle a refusé de t'épouser ?
Il semble accuser le coup.
- Bien évidemment, je ris jaune.
- Je ne vais pas te mentir là dessus. Je l'aurais épousée si elle avait dit oui. Mais sache que tu n'as pas été un choix par dépit.
- Non. J'ai été un contrat.
- Un contrat qui m'a ouvert les yeux et m'a fait rencontrer la femme merveilleuse que tu es. Un "nous" était quasi impossible. Moi arrogant, toi si respectueuse et empathique. Toi le jour et moi la nuit. Moi impitoyable, toi respirant la douceur. Mais nous voilà, étant impossibles ensemble et laissant ce qui est possible pour un autre jour. Tu es ma femme. Et je t'aime. Le jour où je t'ai fait cette proposition, quelques parts en moi, il y a bien une partie qui savait que tu étais la femme qu'il me fallait.
- Et Maëlle.
- Maëlle, je l'ai aimé... follement même. Mais tout ce qui l'intéressait vraiment c'était ma position. Elle n'a jamais voulu m'épouser ce qui était compréhensible d'ailleurs vu qu'elle avait quelqu'un dans sa vie. Quelqu'un avec qui elle ne faisait pas semblant. Quelqu'un qu'elle aimait vraiment. Et quand enfin elle a consentie à m'épouser, ils avaient projeté de m'arnaquer.
- D'où ton mariage précipité avec moi. Donc, j'ai été quoi ? Une punition pour Maëlle ? Ta protection car tu avais peur de lui céder malgré tout ce que tu savais par amour pour elle ? Je croyais que je ne servais juste qu'à blanchir ton image à l'époque.
- Peut être à l'époque. La vérité est que j'étais en admiration face à cette femme qui m'a tenu tête comme une lionne indistinctement de mon statut social. Cette femme que ma bourse n'a pas ébranlée.
- Que tu as tout de même fini par avoir avec un contrat juteux. Parce que c'est ça aujourd'hui le fondement de notre mariage.
- Le fondement de notre mariage aujourd'hui est que je t'aime et toi aussi tu m'aimes. Tu veux peut-être jouer à l'entêtée à ne pas vouloir me croire mais tu sais tout au fond de toi que je t'appartiens jusqu'à la profondeur de mon âme. De ses yeux que je ne me lasserai jamais de regarder, des lèvres que j'aurai toujours envie d'embrasser, mais surtout de ce cœur que je ne cesserai jamais d'aimer, tu es tout Lucia.
Je détourne la tête. Ses mots me touche au plus profond de moi même. Je sais qu'il dit vrai. Mais je ne m'empêche pas d'être jalouse de son histoire avec Maëlle. Encore un fois, il ne m'avait jamais menti sur quoique ce soit. Pourquoi j'ai autant mal ?
- Tout était si lent en même temps si rapide. Je ne sais pas comment c'est arrivé. La seule chose que je sais c'est que je t'aime. Ton regard me fascine et déshabille mon âme Lucia. Tu es cette femme que j'ai maintenant mais dont je n'avais même pas conscience d'en avoir besoin à mes côtés. J'aime à quel point je suis heureux à tes côtés. J'aime ta personnalité. J'adore la manière dont tu cites mon nom lorsqu'on fait l'amour.
Je rougis.
- J'aime tout de toi.
- Jusqu'à quand ?
- Ce jour-là quand les pierres prendront vie et que le soleil cessera de se lever à l'aube, ce jour-là, je ne t'aimerai plus.
Il s'avance pour m'embrasser. Je me laisse aller et savoure la douceur de ses lèvres qui me manquaient tellement.
- Je t'aime Mathis. Je deviendrai sûrement dingue si je devrais te perdre.
Cela n'arrivera pas.
Il capture de nouveau mes lèvres en me pressant contre lui. Me souvenant que j'étais dans le bureau de la directrice, je le repousse doucement.
- Remettons ça à plus tard. Respectons l'espace de Mel.
- A ce soir alors, il me mordille les lèvres. Je vais rattraper tous ces jours où tu m'as boudé.
Sa petite phrase remplie de sous entendu m'émoustille à me faire mouiller ma culotte. Je m'en vais, le laissant à l'intérieur. Du reste de la journée, je n'ai fais qu'y penser. Quand arrive l'heure à laquelle je devrais rentrer chez moi, j'appelle Lisa pour l'informer que je retrouve mon mari qu'on devrais remettre nos retrouvaient à un autre jour.
Je remet mon téléphone à sa place et sors pour aller prendre le bus. Mais Lopez était déjà là et m'attendait. Il y avait deux de nos agents de sécurité.
- Qu'est-ce qu'il y a Lopez.
- Rien madame. Monsieur m'a envoyé vous chercher. Ils étaient déjà avec moi.
Pour une raison que je m'explique pas, je n'ai rien cru à l'excuse avancé par Lopez. Mais je suis quand bien même monté. Lopez démarre et les deux gorilles nous suivent dans une autre voiture. Pendant le trajet, je me connecte sur Facebook pour lire quelques chroniques que j'aime bien. Je surfe sur la page de l'auteure, elle n'a pas encore publié. En quittant sa page, je constate que je suis taguée de partout. J'ouvre alors l'une des notificationspour voir.
- Hello mes sweets babies ! J'ai du lourd pour vous ce matin. Vous souvenez vous de la croustillante information selon laquelle Mathis Johnson, l'un des célibataires les plus convoités des USA était marié ? Je suis sûre que vous vous en rappeler mes choupimpims. Je vous avais promis de tout démêler de cette compte de fée hollywoodien. Et bien j'ai du nouveau pour vous mes chéris. En attendant, envoies des cœurs pour le live. Je vous reviens sous peu. Stay turn.
Je ne suis pas quelqu'un de friand de ce genre d'histoire. D'ailleurs je ne sais même pas comment je suis tombée sur sa page. Je me souviens juste que je lisais mes chroniques sur une page que j'aime bien quand en faisant glisser mon file d'actualité je suis tombée sur sa page. J'ai dû m'abonner sur le tas.
C'est le nom de Mathis qui a attiré mon attention en premier lieu. Cela a aiguisé ma curiosité. Alors je suis restée histoire savoir de quoi il en est question. Cela fait plus de 10 minutes qu'elle fait tourner les gens en bourrique, mais ne dit rien. Je suppose que c'est fait dans le but d'attendre que d'autres personnes se connectent. De toute façon ces charognards ne vivent que de ça.
- Mathis le sait ?
Lopez ne dit rien.
- Bien sur qu'il le sait. D'où la présence des gardes du corps.