Mathis Johnson
- Je n'ai rien à déclarer à ce sujet, je tonne à ce journaliste qui est venue m'accoster alors que je quittais l'entreprise tard dans la soirée.
Il est tard. Pourtant, ces sangsues ont quand même le temps de venir m'importuner jusqu'à l'entreprise. C'est quand il trouve le temps de faire autre chose de plus productive de leur vie ? Toujours à pondre des bêtises sur des gens bien mieux nantis qu'eux au lieu de bosser. C'est condescendant me diriez-vous ? Qu'importe. J'en ai marre de répéter les mêmes choses. A croire que cela tombe à l'oreille d'un sourd.
Ils ont speculé sur tout et rien dans mon couple. Certaines sont vraies. D'autres ont été inventées de toutes pièces afin de prodiguer plus d'ampleurs à la chose. Trop, c'est trop. A un moment donné je passerai outre les vœux de Lucia afin de leur remettre à leur place. Personne ne s'attaque ainsi à ma femme sans en payer les conséquences.
- Que je sache, continué-je, vous vous en êtes déjà faits vos idées de la situation. Qu'est ce qu'on n'a pas encore vu ou entendu de vos mesquineries et de vos mauvaise foi ? Vous ne faites que commenter de choses dépassant votre degré d'intelligence. Si tant est que vous en êtes dotés d'un cerveau, dis je plus durement. Vous nous avez fait assez de mal comme ça à ma femme et à moi. Et maintenant, pensez ce que vous voulez. De mon côté, je continuerai ma vie auprès de ma magnifique épouse. Attention à ne pas aller bien loin dans vos propos. Ma patience a des limites.
- Serait-ce une menace ?
- Prenez donc cela comme vous voulez. Mais si j'étais vous, j'irais jeter mon filet de chasse ailleurs.
Je continue mon chemin sans plus attendre. Lopez patientait à la voiture le temps que je revienne. Alors, je l'y ai rejoint. J'avais tellement hâte de retrouver ma femme que j'ai à peine tenu à la réunion de cet après midi. Sauf qu'un travail en ramenant un autre, j'y ai passé l'après midi. Même pas le temps de la contacter. La seule fois que j'ai tenté, le téléphone était éteint.
- Je vous ramène à la maison monsieur ? Questionne Lopez alors que je m'installe.
- Bien évidemment, je souffle. Où d'autres voudrais-tu m'emmener ? J'ai hâte de retrouver ma femme. Elle doit s'inquiéter de ne pas me voir rentrer depuis tout ce temps. J'ai tenté de la rappeler en chemin, ça ne passe toujours pas.
Il est 23 heures passées lorsque je foule le sol de ma maison. Celle ci baigne dans le noir. Le temps d'accrocher mon manteau, je file direct dans ma chambre. Je retrouve ma femme endormie comme un bébé. Ne voulant pas la réveiller, j'ai fit attention à ne pas effectuer le moindre bruit lorsque je m'abaisse pour lui embrasser le front. Un saut rapide à la douche, je reviens me faufiler dans le lit à ses côtés. Elle se réveille au même moment. Juste le temps de m'enlacer et se rendort encore. Quoique j'aurais aimé profiter de ma femme un peu plus, j'étais obligé de le laisser faire.
Le lendemain matin, elle dormait encore à poing fermé quand je partais pour le boulot. Bien que j'adore ces petits moments que l'on passe ensemble lors du petit déjeuner, encore une fois je n'ai pas voulu la déranger. Encore plus qu'elle n'ira pas travailler cette semaine. Elle avait besoin de se reposer. Le problème est que cela a continué la semaine entière. Elle devait reprendre le boulot elle n'y est pas allée la semaine qui a suivie. Au point ou Mel a dû venir se plaindre à moi.
- Mon amour j'ai besoin de plus de temps pour moi. Cela me peine de ne pas pouvoir travailler. Mais toute cette...
Elle fit couler une petite larme que je m'empresse d'essuyer. Voir ma femme pleurer me brise le cœur comme pas possible.
- Tu voudrais que je reste avec toi aujourd'hui ?
- Non. Je veux dire... Tu dois avoir beaucoup de boulot. Je vais m'en sortir. Ne t'en fais pas pour moi.
- Je sais que tu n'aimes pas trop cela. Mais tu devrais peut être aller te détendre. Sors. Va au spa... Faire les boutiques. Même Lisa s'inquiète. Appelle la.
- Lisa !
- Oui Lisa. Ta meilleure amie. Elle a peur que tu sombres dans la dépression.
- Ce n'est pas le cas. Rassurez-vous donc. Mais tu as raison. J'ai besoin de me détendre un peu. Le problème est que je ne sais plus ou sont mes cartes.
- Prend le mien le temps que tu les retrouves.
- Merci.
Je la prends dans mes bras espérant qu'elle se sente rassurée avec moi. Je ne peux qu'imaginer ce qu'elle ressent. Elle n'est pas faite pour cette vie là. Ces foutus journalistes sont capables de rendre fou n'importe qui. Avec le temps on s'y habitue. J'aurais mieux fait de l'y préparer.
Lucia Monica Johnson Fabien
- Où suis-je ?
Je me réveille dans une chambre n'ayant presque plus de fenêtre. L'unique qu'elle contient laisse filtrer quelques rayons de soleil, preuve qu'il fait jour. Incapable de me situer. Il n'y a aucune trace de ma sœur dans les parages. Je ne sais plus quoi en penser. Si elle a été elle aussi kidnappée ou si elle a réussi à s'échapper.
- La belle au boit dormant est réveillée.
Un homme cagoulé venait de pénétrer dans la pièce avec un plateau repas en main.
- Tu devrais penser à te nourrir.
- Je ne veux rien.
- Le boss a dit.
- Je m'en fous. Je veux voir ma sœur. Vous l'avez enlever elle aussi ?
- Votre sœur ? Il n'y a personne d'autre ici mademoiselle. Mange ce que je t'ai apporté. Ou tu peux mourir d'inanition si tu veux. Qu'importe. Je m'en fiche. Personne ici ne s'en souciera d'ailleurs.
Il s'en va en claquant la porte. J'éclate en sanglots. Où pouvait être ma sœur ? Et mon mari ? Il doit être mirt d'inquiétude de ne pas me voir rentrer. Si seulement j'avais un moyen de le prévenir.
Depuis cette nuit où je suis allée secourir ma sœur, j'ai perdu mon sac. Combien de jours s'est écoulée depuis ce fameux soir, je n'en sais rien. Je suis drogué à longueur de journée. Raison pour laquelle j'ai refusé de goûter à quoique ce soit qu'ils m'offrent.
Repliée sur moi même dans un coin de la chambre, je vois ma vie défiler devant moi. Cela fait trop mal de m'imaginer le sort qui m'est reservé. A voir le gabarit de cet homme qui était là tout à l'heure, je doute qu'ils m'ont fait venir pour une fête surprise.
Alors que je me lamentais sur mon sort, j'entendis des voix provenant de l'extérieur. Elles ne sont pas nettes. Je me rapproche de la porte espérant veinement sue mon geolier ait oublié de refermer la porte après lui. Ce qui ne fut pas le cas.
Je me déchaîne sur le poignée de porte quand soudain celui ci s'ouvre devant moi. Cette fois, ils étaient deux.
- Tu souhaitais déjà nous fausser compagnie ? Questionne celui qui était là tout à l'heure alors que l'autre ne fait que me scruter.
Le nouvel arrivant était lui aussi cagoulé et portait une paire de gants noirs. Son regard était si froid que j'ai baissé le mien.
- C'est elle, confirme celui qui était là avant à l'autre.
- Cela veut dire quoi ?
- Que jamais tu ne retourneras chez toi. On a été assez clair ? Affirme l'autre d'une voix rauque qui me glace le sang.
Je suis prise de peur tout a coup. Sur quoi je suis tombée ? Même si en réalité la grande question est où est ma sœur ? L'ont-ils tuée ? Cette pensée me fit l'effet d'un coup de hache en plein cœur. Glissant ma main sur mon ventre, j'eus une pensée pour mon enfant qui peut être ne verra jamais le jour.
Luciana Monica Fabien
- Quel genre de monstre es-tu Luciana ?
- Le genre que seul lui importe de sauver sa peau. Tu me voulais je t'ai offert un duplicata de moi-même. Tu vas devoir t'y faire. Et maintenant tu me laisses tranquille Emiliano. Tes associés n'y verront que du feu.
- Tu sembles oublier un détail. Ta sœur ne risque pas d'aimer.
- Et depuis quand tu as besoin de l'approbation de quelqu'un pour agir toi, Vargas. Menace la. Si elle n'a pas peur pour sa vie, utilise autre chose. On a chacun son point faible.
Je raccroche le téléphone et le range afin de continuer mon shopping tranquillement. Je ne me souviens plus de l'année où je dépensais sans compter. Et dire que ma sœur profitait de tout ça sans penser à moi.
Parcourant les rayons sous vêtements, il y a un ensemble qui a capté mon attention. Je me projette qui la porte un soir où je retrouverais Mathis. Je mouille ma culotte rien qu'en y pensant. Depuis que j'ai pris la place de ma sœur chez son mari, j'ai tout fait pour rester loin de celui-ci. C'était le deal avec Maëlle. Mais là, je ne sais pas. Pourquoi ne pas rester dans la peau de Lucia. Connaissant Emilliano, ce n'est pas demain la veille que Lucia se repointera par ici.
Cédant à mes désirs, je le prends et passe en caisse par la suite. Je rejoins le chauffeur qui m'attendait à la voiture pour rentrer. Cet homme m'insupporte tellement. Il a cette manie de m'analyser de la tête aux pieds qui m'énerve. Peut être arriverais-je à convaincre Mathis de le renvoyer. On dit que le sexe rend les hommes bête.
Lopez me conduit à la maison. Durant le trajet je reçois un message de Maëlle demandant où on en est le plan. Je zappe son message. Il me faudrait peut être trouver un plan pour elle aussi. Pour une fois dans ma vie je suis là où j'ai toujours voulu être. Personne ne viendrait entraver mes plans.
Je reçois un autre message de Maëlle.
" Je ne sais pas ce qui te prend tout ce temps pour dégager de là. Mais sache Luciana, avec moi on ne joue pas. C'est soit tu dégages, soit il te fera dégager lui même. N'oublie pas que les photos que l'on était censées utiliser contre ta sœur en plan B sont vraies. Alors imite la signature de ta sœur et signe ce fichue papier de divorce une bonne fois pour toute et va t-en. Tu auras ta pars comme promis. Tu peux te contenter de ce que je te donne ou tout perdre. C'est toi qui vois. Avant de chercher à me doubler, réfléchis à deux fois Luciana.
Mathis Johnson
C'est tout épuisé que je regagne ma maison ce soir. Actuellement il y a tellement de paperasse à remplir que je m'écroule sous des tas de dossiers. Ils sont nombreux les partenaires qui veulent se retirer. Les procédures sont longues et ennuyeuses. Tellement que je néglige ma femme. Je n'ai jamais souhaité devenir comme tous ces hommes qui remplacent leur présence dans la vie de leur femme par une carte de crédit. Pourtant, en ce moment même c'est ce qui se produit.
J'arrive chez nous. A peine ai-je ouvert la porte de ma chambre qu'un doux parfum ainsi qu'une douce mélodie m'acceuille. C'est une Lucia en tenue de tigresse qui m'acceuille. Après près de 2 semaines sans sexe, elle s'est donné tous les moyens pour me rendre fou. Mon regard parcourt chaque recoin de son corps. Cette femme c'est un péché mortelle. Je salive déjà. J'oublie même le sale journée que j'ai passé.
- Tu vas te doucher. Et ensuite... ensuite...
Sa voix est sexy. Elle se pince les lèvres sans terminer le reste. Ce qui laisse libre court à mon imagination pour la suite. Cette image de ma femme avec cette tenue bandante m'a accompagné jusqu'à la douche. Je me lave et retrouve ma tendre femme.
Lucia ne me laisse même pas le temps de me vêtir qu'elle me tombe dessus. Elle s'accapare de mes lèvres qu'elle suçe et lèche avant de chercher ma langue.
- Ce soir, je vais te montrer une façon de faire l'amour que tu n'as jamais essayé, elle m'avoue en me bousculant sur le lit.
Mon dos retrouvait à peine le matelas qu'elle m'enfourcha.
- Tout doux petite lionne. Je n'ai jamais connu cette version de toi.
- Je sais. Voilà pourquoi je tenais à te la présenter. Tu aimeras celle là. J'en suis certaine.
Elle sourit et reprend ses caresses aussi fougeusement.
- Je t'aime Lucia.
- Ne parle pas Mathis. Juste regarde moi.
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Avec ma femme, on a eu une nuit des plus agité. On a fait l'amour comme jamais auparavant. Pourtant ce matin, j'eus une drôle de sensation.
- Passe une bonne journée mon amour ! Je l'embrasse au moment d'aller travailler.
- Toi aussi mon lion.
- C'est un nouveau surnom.
- Tu n'aimes pas ?
- J'aime tout de toi madame Johnson.
Je pars travailler avec cette sensation bizarre que je ne m'explique pas. Je reçois mes nouveaux investisseurs comme prévu.
A l'heure du déjeuner, mon assistante m'apporte une enveloppe avec mon nom dessus. C'est un coursier qui l'a amenée de ce qu'elle a dit. Comme j'attendais des documents qui devraient m'être livrés, c'est sans me douter de la douche froide que j'allais recevoir en ouvrant ce paquet.
A l'intérieur, il y avait plein de photos de ma femme au lit avec un autre homme. Mon cerveau a disjoncté l'espace d'un instant.
- C'est... C'est... Ce n'est pas ma femme.
Malgré le fait que cela paraissait absurde, je tentais de me convaincre que cela pouvait être Luciana et non ma femme. Je cours jusqu'à chez moi dans l'idée d'avoir une discussion avec elle. Sauf qu'une fois à la maison, tout ce sui m'accueille c'est un placard vide et une demande de divorce signée sur notre lit.
- C'est moi qui devrait être furieux de la savoir avec un autre homme. Et pourtant c'est elle qui demande le divorce. C'est le comble.
Fou de rage, je commence à casser tout ce qui me tombe sous la main. Je m'arrête juste un moment car j'ai reçu un message de la concernée en question.
" Mathis, tu dois être en train de te demander ce que tu as mal fait pour mériter cela. Sache que, le problème ne vient pas de toi. C'est moi. Je te remercie de m'avoir aidé à blanchir mon nom. Je suis sincère. Mais, je ne t'aime pas Mathis. J'ai essayé. Je te jure que j'ai essayé. Malheureusement je n'y suis pas arrivée. La vérité est que j'aime un autre. Et maintenant que tout a été réglé pour tous les deux, je repars avec l'homme de ma vie. Celui que j'aime vraiment. Ne me cherche pas. "
Pour la première fois depuis bien longtemps, mes larmes coulent sans que je ne puisse rien faire.
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Un mois s'est écoulé depuis que Lucia est partie. Je la hais tellement de m'avoir fait tomber amoureux d'elle pour mieux m'envoyer bouler. Pourtant, je n'arrive pas à poser ma signature sur le papier.
- Mais qu'est-ce que tu attends Mathis pour y mettre fin ? Demande ma mère qui a décidé de venir habiter chez moi un temps. Tu te fais du mal. Tu délaisses l'entreprise. Tu ne manges presque pas. Tout ça pourquoi ? Pour une petite catin qui n'en vaut même pas la peine. Regarde toi. Tu empestes. Va prendre une douche nom de Dieu.
- Tu dois te rejouir maintenant maman. N'est-ce pas ce que tu as toujours voulu ? Et bien elle est partie maman. Elle est partie maman. Elle m'a quitté car elle ne m'a jamais aimé. Tu es satisfaite ?
Je lui crie dessus. Mais elle a raison. Lucia ne veut pas de moi. Elle ne l'a jamais voulu. Il vaut mieux se retirer et laisser un bon souvenir plutôt que d'insister et de se transformer en quelque chose de pesant. On ne perd pas ce qu'on a jamais eu, on ne garde jamais ce qui n'est pas à nous et on ne peut pas s'accrocher à ce qui ne veut pas rester. Parce que, si on a le courage de dire "AU REVOIR" tout simplement, la vie nous le rendra avec un jour nouveau.