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Chapter 42 - Épilogue

Lucia Monica Fabien

- Bienvenue chez vous ! M'accueille Emiliano les bras grands ouverts. Vous m'aviez manqué.

Malgré le fait que je lui avais pourtant répété que ce ne sera pas nécessaire qu'il se déplace jusqu'à l'aéroport, il a tout de même tenu à venir me chercher. Quoique louable, son geste m'incommode un peu.

- Et comment se porte ce petit bout de chou ? Il caressa la tête de mon fils.

- C'est un vrai petit ange, je lui réponds avec le sourire. Il a passé tout le vol à dormir.

- Je sais. Il est si beau ton fils. Dommage que tu ne m'aies pas laissé le déclarer comme étant mon fils, il lui caressa encore les cheveux alors que je le tenais attaché contre moi.

- On en a déjà parlé Emiliano. S'il te plaît. Ne recommence pas. On n'avancera pas ainsi.

- Je sais, dit il tristement. Tu sais petite Luciole, dans ma vie j'ai commis beaucoup d'erreur. Des erreurs que même un profond regret ne saurait effacer. Et chaque jour j'esperais être né de nouveau afin d'oublier cette vie que j'ai eu. Jusqu'à ce que je te rencontre ma vie n'avait aucun sens. Et le hasard t'a placé sur mon chemin. C'était un évènement regrettable, certe. Mais grâce à quoi j'ai connu l'amour. Parce que oui je t'aime Lucia. En 1 an je ne t'ai pas caché mon amour pour toi. Car t'aimer est de loin la meilleure chose que j'ai fait sur terre. Si je devrais renaître, c'est ce que je voudrais rapporter à mon autre vie. Ce sentiment qui me réchauffe le malgré ce climat glacial qu'il habritait plus tôt. Et tu sais quoi, comme on ne sait jamais de quoi demain est fait, peu importe ce qui m'arrivera demain je ne cesserai jamais de t'aimer. Jamais.

Son discours me couple le souffle. Aucun mot ne sort de ma bouche. Je ne me souviens plus de la dernière fois qu'un homme a eut à me dire des mots aussi gentils.

- Je t'aide avec tes bagages ? Il me propose comme si de rien était par la suite.

- Merci beaucoup, je lui réponds avec le sourire. J'ai hâte de me retrouver chez moi.

Mon sourire s'éfface presqu'automatiquement, lorsqu'en me retournant je tombe sur un Mathis les yeux en cœur accompagnant Maëlle enceinte jusqu'au cou. Il a buggé en me voyant. Mes yeux la scrutent beaucoup plus que lui. A découvrir la bague qui orne ses doigt à elle, il m'a fallu cligner des yeux pleins de fois pour ne pas pleurer. Le sourire qu'elle affichait me fout en rogne.

- Il l'a épousée, pensais-je. Il s'est bien foutu de moi. Il n'a pas perdu de temps.

Je m'imaginais qu'ils pouvaient être ensemble après que je sois partie. Mais, mariés. Pas du tout. On n'est même pas divorcé. Pas légalement, en fait. Ma sœur a signé pour le divorce à ma place. Mais je doute que cela tienne devant une cours de justice. Pourquoi je ne me suis pas montrée et annuler ce divorce au lieu de fuir ? J'en sais foutrement rien. Par lâcheté peut être.

- Oups ! Fit Emiliano qui semble s'être à peine rendu compte de leur presence. Tu... tu vas bien ?

- Ouais. C'est pas comme si je pouvais les contourner. Ils sont sur mon chemin. De plus, il m'a déjà vue. Un jour ou l'autre cela allait finir par arriver.

- C'est pour Juancho que j'ai demandé.

- Il n'a pas à savoir. C'est mon fils. Je ne le lui laisserai pas. Qu'il se contente de celui de sa femme.

- Hmmm !

Je respire un bon coup, serre d'autant plus mon fils contre moi et avance. Je lance un bonjour général en étant tout près.

- Bonjour ! Ils répondirent.

Mathis est gêné alors que Maëlle caressa son ventre de façon à y attirer mon attention.

- C'est ton fils ? Me demande Mathis en fixant Juancho.

- Oui.

Son regard passe de mon fils à Emiliano.

- Donc c'était vrai ?

- Quoi donc ?

- Dans ta lettre tu laissais entendre que tu retrouvais ton amour de jeunesse... l'homme de ta vie. C'est lui le père ?

- Ma lettre ?

- Celle qui accompagnait les papiers du divorce.

- Ah, ça !

Elle avait bien pensé à tout. A se demander comment ma sœur, ma jumelle qui plus est peut me haïr à ce point. Les yeux bleus de mon ex mari me scrutent ardemment. Je reste figée un temps en cherchant à interpréter un tel regard. L'espace d'un instant j'ai eu envie de lui révéler la vérité à propos de Juancho. De tout ce que ma sœur a manigancé contre moi. Me souvenant qu'il est aujourd'hui un homme marié et qu'il n'a pas été capable de me différencier d'avec ma sœur, je me suis tue. Ils ont dû coucher ensemble lorsqu'elle se faisait passé pour moi.

- Bon, je dois y aller. Heureuse de vous avoir croisé.

Je les depasse. Emiliano me suit en tirant ma malette.

- Pendant tout ce temps, je t'imaginais mariée, mère de famille et heureuse. Au lieu de cela, tu fais juste un enfant à ton amant. Si je savais que tu te serais contentée de si peu je n'aurais pas perdu mon temps à...

- Je ne te permets pas de l'insulter le stoppe Emiliano. Lucia mérite qu'on lui mette le monde à ses pieds et plus encore.

Maëlle me toise.

- Pourquoi ne pas l'avoir épousée alors ? Il demande à Emiliano.

- Qui te dit que l'on n'est pas marié ? Parce qu'elle ne porte pas de bague ? Renseigne toi avant d'ouvrir la bouche. C'est toi qui n'étais pas à la hauteur. Toi qui es, si facilement manipulable, il dit tout en regardant Maëlle. Occupe toi de ta femme et laisse la mienne en paix. Et maintenant si tu veux bien nous excuser.

On s'en va. J'ai attendu d'être à la voiture pour exprimer mon désaccord à Emiliano.

- J'ai voulu t'aider Lu.

- Pas comme ça. Je pouvais me défendre seule. Tu n'avais pas à t'en mêler. C'était entre...

- Ton ex mari et toi ?

Un brin de tristesse s'affiche sur son visage.

- Emi, tu te fais du mal pour rien.

- L'aimes tu encore ? Cet homme qui n'a pas cherché la vérité avant de se faire une opinion de toi.

- C'est...

- Le père de son fils ? Je sais que tu as porté son enfant Lu. Son seul enfant d'ailleurs.

- Sa femme est enceinte, je lui répondis la voix tremblante.

- Si je te dis qu'il n'est pas de lui, ça changerait quelque chose ?

- Comment ?

- Le bébé qu'elle porte est ce qui a accéléré le mariage. Et il n'est même pas de lui. Est ce que ça change ta manière de le voir ?

Ma bouche s'ouvre et se referme. Bien sur que cela change quelque chose. Pas pour revenir avec Mathis. Quand je pense que sa mère ne m'a jamais acceptée parce qu'elle avait toujours préféré Maëlle.

- Il n'y avait pas que Sebastien et ta sœur dans le coup, il m'avoue. Pas sur la fin en tout cas. C'est elle qui a engagé ta sœur pour briser ton mariage.

- Depuis quand t'es au courant ?

- ...

- Sébastien est mort et ma sœur en prison. Alors depuis quand tu savais pour elle ? Pourquoi n'est elle pas elle aussi en prison Emiliano alors que tu as promis de m'aider à me faire justice ?

- J'ai cru que t'avais réussi à tourner la page. Comme tu dis Sébastien était mort et ta sœur en prison. Maëlle avait eu ce qu'elle voulait. Elle ne serait pas venue se confronter à toi. Tu étais hors d'atteinte.

- Tourner la page ? Ah ouais ! Et pourquoi me révéler la vérité maintenant ?

- ...

- Je pensais pouvoir te faire confiance Emi. Au lieu de cela, tu l'as couvert, elle. N'était-ce pas parce que cela t'arrangeait ? Tu espérais me conquerir en ce temps ? C'est déloyale.

- Lucia, je t'aime.

- Et cela justifie quoi ? Tu es tout autant pareil qu'eux.

- C'est la colère qui te fait réagir ainsi. Tu as besoin de te calmer.

- Non. Maëlle doit goûter à sa propre médecine. A la différence d'elle, j'ai la vérité de mon côté.