Mathis Johnson
- Tu vas bien ?
Mes doigts enroulés autour de ce verre de cognac censé me calmé les nerfs, je m'adresse à ma femme silencieuse depuis un bon moment déjà. Silence qui me perturbe bien assez.
- Hmmm hmmm ! Elle repondit juste en se retournant.
Elle bute contre moi vu que j'étais assis à juste un pas de là où elle était. Mon regard se pose sur elle, allongée sur le pont de notre yacht. Elle est magnifique. Son visage est sublimé par le faible rayonnement du soleil qui s'y reflétait est la seule chose qui ravit mon cœur en ce moment. Je dégage une mèche de cheveux qui débordait sur son visage. Ce petit bout de femme ne cesse de faire enfler mon cœur d'amour. Je repense à nos débuts. C'est fou comme on a fait du chemin en si peu. Si on m'avait dit que j'allais tomber aussi fou amoureux d'elle à nos débuts... C'est dingue.
Elle se lève et s'assied à mes côtés. Mes bras s'enroulent autour de sa taille en même temps et l'attire à moi. Avec Lucia, on avait décidé de s'éloigner un peu de tout ce raffût à la télévision causé par la divulgation des dessous de notre mariage. Des sorties médiatiques de ce genre, j'en suis habitué. Donc, cela ne m'atteint pas tant que ça. C'est Lucia qui se torture l'esprit se disant qu'elle a foutu le bordel dans ma vie. Pourtant, elle n'a pas voulu que j'intente des actions en justice contre les probables responsables de toute cette merde. Alors, je l'en ai éloigné laissant tout le travail à mes équipes d'avocats et de communication. Il y a bien longtemps que je n'ai pas eu de vacances. Cela tombe bien.
- Tu es magnifique, je la complimente alors qu'elle me surprend à l'admirer.
- Je sais, elle s'éloigne un peu fièrement.
- Ne prend pas la grosse tête non plus.
- Rien à voir. Je suis merveilleuse et j'en suis consciente. Même si je ne l'en aurais pas été avant cela, à force de te l'entendre me dire, j'y aurais crû à un moment ou à un autre.
Un sourire étire mes lèvres. Il s'en est survenu un instant de silence avant que je ne reprenne la parole.
- Cela n'est pas grand chose, mais je voudrais que tu saches que si les choses devraient tourner au vinaigre je m'assurerai de ta protection. C'est ce qui compte le plus à mes yeux. J'espère juste que... de ton côté, cela ne changerait rien à notre mariage.
- Je t'aime, elle déclare sourire aux lèvres avant de finir par m'embrasser à pleine bouche.
- Montre moi à quel point, je murmure entre ses lèvres. Montre moi combien tu es amoureuse, je lui lane sur un ton de défie.
Elle se pince les lèvres délicatement en faisant glisser sur moi son regard depuis le bas jusqu'en haut.
- Approche toi encore plus alors, elle m'invite sur une note suave. Il y a bien des choses à explorer par ici, elle se pince les lèvres.
- Petite agicheuse. Tu n'attendais que ça. Avoue.
Je n'ai eu que ce sourire coquin comme reponse. Alors, c'est sans me faire prier que je lui passe au dessus, emprisonnant ses mains contre le pont. Ce sont ses lèvres qui m'ont accueilli les premiers. Sans précipitation, je les suçote en alternance, m'impregnant de leur saveur de Chantilly. J'ai déjà embrassé tant de femmes dans ma vie. Mais avec elle, cela a un goût différent. Je pourrai passé des heures et des heures rien qu'à déguster ses douces lèvres qui m'enivrent à chaque caresse. Sa peau est si douce... Même au beau milieu de tout ce qui s'est survenu ces derniers jours je peux affirmer haut et fort que je ne regrette pas d'avoir choisi cette femme. A ses côtés, je suis prêt à me construire une vie. En faire d'elle celle qui garde la clé de mon bonheur... mon essentielle. Mes intentions étaient tout autre au moment de mon choix. Tout arrive pour une raison, j'entends souvent. Entre elle et moi, tout était écrit. C'est le destin qui nous a réuni.
M'allongeant sur elle, je replie une jambe et prend appui sur mon coude opposé à celui ci afin de ne pas peser de tout mon poids sur elle. J'en profite aussi pour glisser une main jusqu'à la culotte de son bikini verdoyant. Celle ci va caresser son minou sans trop forcé le rythme. On n'est que tous les deux au beau milieu de nulle part. On pourra prendre le temps qu'il faudra que personne ne viendra nous déranger. Je pose ma tête sur sa poitrine delicieuse. Alors que la cadence de sa poitrine à chaque respiration m'apaise l'esprit, les battements de son cœur parvinrent à mon oreille comme une douce symphonie et guident les gestes de ma main sur son bouton de plaisir ce qui me procure une douce volupté de vivre le spectacle de voir son visage déformé par la jouissance.
Je la délaisse satisfait de moi même et regagne l'intérieur. Lu me regarde m'éloigner en silence, se pinçant les lèvres. J'arrive pile au moment où mon téléphone a commencé à sonner. Je le récupère pour constater que c'est Franck l'appelant. C'est le directeur de la ligne éditoriale du journal qui a relayé l'info sur mon pseudo mariage avec Lucia. On s'entretient pendant un vague moment. Il me rassure autant qu'il pu de sa bonne volonté d'arrêter les vagues. Ce qui m'a le plus surpris, c'est cet enregistrement qu'il a mentionné. Enregistrement qui selon ses dires, où l'on entend ma femme l'avouer d'elle même. Étrange !
Je retrouve ma femme au même endroit. Je m'arrête juste à quelques pas.
- A qui tu en as parler ?
- Pardon ! Fit ma femme un peu perdue.
- De notre mariage. A qui en as tu parler ?
- Je... C'est quoi le souci ? Elle me demande ne comprenant toujours rien.
Elle se releve et me rejoins toujours désarçonnée.
- Je viens d'avoir Franck au téléphone. Il paraît qu'un enregistrement vocal circule partout à propos de notre mariage.
- A part ceux qui étaient déjà au courant je n'ai...
- Alors c'est Lisa, la coupai je. Quelqu'un t'a enregistré sûrement.
- Lisa ?
Elle fronce les sourcils.
- Non, continue t'elle. Jamais elle n'aurait osé. De plus, pourquoi Lisa m'enregistrerait à mon insu ? Cet enregistrement doit être fake.
- Elle ne l'est pas Lucia. Je l'ai écouté. C'est ta voix dessus. Si ce n'est Lisa, c'est avec qui tu as été tellement en confiance jusqu'à révéler notre secret ? On avait convenu de ne plus en parler. D'autant plus que c'est sérieux entre nous maintenant. N'est ce pas ? J'ajoute empli de doutes.
La tonalité de ma voix se fait plus forte que je ne voudrais. Lucia recule de quelques pas avant de murmurer un "personne" qui ne me convaint pas. Elle même n'avait pas l'air très sûre de sa réponse.
- Il faudrait bien que l'on sache d'où ça vient.
- Pas de Lisa en tout cas, elle affirme avec conviction. Elle n'est pas comme ça. Par contre, c'est le genre de prouesse dont serait capable ton ex fiancée.
- Ma... Maëlle ! Fis je surpris par son accusation. Qu'aurait elle à y gagner ?
- Toi, dis moi.
- Lucia, il n'est pas question de Maëlle maintenant.
- Bien évidemment. Là il est question de moi. Puis de toi qui préfères croire que je suis la cafeteuse au lieu d'envisager que cela puisse être elle. C'est plus facile que cela soit moi. La femme de substitution, elle termine la voix cassée..
- ...
- La dernière fois qu'on a discuté elle a affirmé et je cite : la véritable âme sœur de Mathy c'est moi. Entre nous la passion n'était pas simulée. Elle était vrai. Toi, tu as juste été la nettoyeuse d'image. On voit bien qu'elle avait raison vu comment tu la défends maintenant.
- Euh ! Dis je choqué.
J'avais pourtant cru Maëlle passé à autre chose. C'est ce qu'elle sous entendait la fois dernière.
- Ecoute bébé !
- Je ne suis même pas fâchée contre toi, elle m'arrête alors que j'étais lancé pour des excuses. Tu avais une vie avant moi. On ne peut pas l'effacer. Je ne peux pas t'en vouloir vu que tu as toujours été sincère avec moi concernant tes sentiments.
- Toi non plus tu ne m'aimais pas au départ.
- ...
- Je lui parlerai quand on sera rentré.
- Ouais.
Cette discussion a vraiment cassé l'ambiance. Tellement que l'on est rentré plus tôt que prévu. C'est Lopez qui est venu nous chercher pour nous ramener à la maison.
******************
- Tu as dis ne pas être fâchée Lu. Mais qu'est ce que tu me fais là ?
- Je ne le suis pas Mathis. Vraiment. Mais admet aussi que c'est une montagne russe cette histoire. Je n'en peux plus. Les gens ne s'arrêtent pas à notre mariage. Ils s'attaquent à moi... à mon passé. Tu avais pourtant dit que tout avait été mise sous scellés. Comment cela a pu arriver Mathis ?
A la télé ce matin, le nom de ma femme était sur toutes les lèvres. Pour cause, son passé carcéral. Ils ont réussi à découvrir de source sûre selon eux qu'elle a fait de la prison pour meurtre. Cette fois, c'est clair que je vais leur faire un procès pour avoir osé s'incruster aussi profondément dans ma vie. Que Lucia soit d'accord ou non.
- Et tu n'es toujours pas en colère, bien sûr. Sois franc avec moi Lu. Moi, je l'aurais été.
- ...
- Lu, tu as le droit de l'être.
- Si, tu as raison. Je le suis. Mais tu n'es pas responsable. Tu n'es en rien responsable.
- Il ne faut surtout pas leur montrer que cela nous atteint. Mon amour.
- Je suis fatiguée Mathis. Je vais me coucher.
Lucia Monica Johnson Fabien
Je me réveille un peu lessivée. Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi. Je me réveille avec une forte envie de vomir qui me prend aux tripes. En ouvrant les yeux, je remarque un plat de homards sur ma table de chevet. Cela doit être ça qui me revilse autant les tripes.
- Tu as aimé ça la dernière fois que l'on a été au resto. Vu que tu n'avais pas dîner j'en ai...
Ne pouvant plus supporter l'odeur, je bondis du lit jusqu'à la douche. Je ne m'arrête qu'en face du WC où tout le contenu de mon estomac a été reversé.
- Ça va ? S'inquiète mon mari qui m'a suivi.
- Tout va bien, je le rassure.
- J'ai eu peur pour toi. Je disais que je t'ai ramené ton plat favori et tu as sauté du lit comme une amazone, essaie t'il de détendre l'atmosphère.
Je souris faiblement. Puis, je me nettoie la bouche. Mathis est encore debout devant la porte en attente de je ne sais quoi.
- On va dîner ?
Je repense à l'inconfort ressenti rien qu'à l'odeur.
- Non. Je vais prendre autre chose, je repart.
- Dommage !
Il me suit.
- J'avais espérer me faire pardonner avec ce plat.
- Je ne suis pas fâchée contre toi Mathis. Au contraire. Avec toi à mes côtés, je me sens plus forte pour affronter cette... ce cauchemar. Je ne sais pas pour qu'elle bonne action de mon passé j'ai été récompensé par un homme comme toi.
- Shuuut !
Il me prie dans ses bras. Je me laisse aller à poser ma tête contre son torse.
- Le chanceux c'est moi, il murmure le menton posé sur ma tête. Il n'y a pas beaucoup de femme comme toi. Ce cauchemar, on en sortira la tête haute... ensemble.
Je me laisse aller dans ses bras et on finit par faire l'amour jusqu'à épuisement. Le lendemain, avec Mathis, il a été décidé que l'on n'irait pas travailler. Mélanie a été d'accord pour m'accorder une semaine de pause. On devrait voir nos avocats pour la suite. Malgré le fait que je désapprouve, Mathis est décidé à poursuivre toute personne étant mêlé de près ou de loin à cet acharnement médiatique.
On a passé une journée des plus merveilleuse. Je ne pensais pas Mathis si romantique. A la fin de la journée, c'est à contre cœur qu'il me laisse pour aller résoudre une affaire.
Il était 22 heures. Je guettais l'arrivée de mon homme qui tardait à rentrer. Il était censé n'être sorti que pour régler un souci mineur. Mon téléphone sonne. C'est ma sœur. Elle est en pleurs. Elle m'explique sans que je n'arrive à comprendre, ce qui lui arrive.
- Où est ce que tu es ? Je m'inquiète.
- Je ne sais pas. Je... je... j'ai réussi à m'échapper tout juste. Viens... viens me chercher.
- Mais où ?
Elle semble demander sa localisation à quelqu'un. Aussitôt qu'elle me le dit, je cours arrêter un taxi pour m'y rendre car Lopez était avec mon mari. J'arrive sur les lieux une demi heure plus tard. Pas de traces de Luciana dans les parages. Je l'appelle. Cela ne passe pas. J'ai eu peur d'être arrivée trop tard et qu'il puisse lui arriver quelques chose. Je fis le tour la peur aux ventres. Je me suis retrouvée face à un corridor. Malgré le noir le long de celui ci, je fus tenté d'aller y jeter un coup d'œil. A peine avoir posé un pied avant l'autre. Un objet lourd s'abat sur ma nuque et ce fut le trou noir.