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Chapter 3 - Chapitre 2 : Le ravitaillement

— Nate, Nate réveille toi.

— Uuuummmm non… Zad, laisse-moi dormir je suis fatigué.

— Allez lève-toi ; je t'avais dit qu'on irait en ville faire le ravitaillement ; fallait pas te coucher tard.

— Je sais, mais on ne pourrait pas reporter ça à un peu plus tard ou carrément demain ?

Alors sans insister davantage, Zad bondit sur Nate qui était confortablement recroquevillé sur son lit et lui asséna un violent coup de pied qui le projeta hors de ce dernier. Puis Zad ajouta, les yeux flambant de colère :

— Debout espèce de fainéasse t'as intérêt à te préparer et plus vite que ça ; sinon… Je préfère ne même pas penser à ce que je vais te faire !!!

Nate fut alors soudainement pris d'une terrible sueur froide. Il avait oublié à quel point son mentor pouvait faire peur lorsqu'il était en colère. Il se dit par conséquent qu'il valait mieux de ne pas pousser le bouchon plus loin ; ce qui l'amena à dire :

— Ahahaha… c'était juste pour rire ; donne-moi quelques instants, que je puisse me changer…

— T'as intérêt à ne pas me faire attendre !!!

Nate avala alors la salive sèche qu'il avait dans la gorge et hocha rapidement la tête pour faire signe qu'il avait compris. Quelques minutes plus tard, comme il l'avait promis, voici qu'il se présenta devant Zad. Fin prêts à aller en ville, ils en prirent donc la route sans autres formalités. Après quelques heures de marche, ils arrivèrent finalement à destination. Mais avant d'y entrer, Zad s'arrêta puis s'adressa à son protégé :

— Bon, révisons les règles de conduite.

— ...

— Tu ne t'éloigne pas de moi ; tu ne parles pas ; tu ne fais rien ; tu ne sais rien et surtout, surtout, suuurtout… tu, ne touche, à rien !!!

— Je sais, je sais…

Après cette petite mise au point, il franchirent tous deux l'entrée de cette ville qui était particulièrement animée. En effet il y avait des gens qui parlaient et riaient à tut tête peut importe où l'on posait le regard. Les enfants qui n'étaient pas non plus en reste, jouaient dans la rue cependant qu'au marché, les vendeurs s'adonnaient à divers types de commerce et de moyen de publicité pour attirer la clientèle. Toutefois, malgré toute cette animation, Zad ne passait pas inaperçu. En effet, la plus part des gens le reconnaissaient et ne pouvaient s'empêcher de le saluer :

— Salut Zad ça faisait longtemps.

— Oui je ne te le fais pas dire.

— Bonsoir maître Zada comment allez-vous ?

— Ah je vais bien ; tu as bien grandi dis donc…

— Yoh Zad espèce de vieux renard on ne te voit plus depuis quelques temps, tu ne quittes plus ta tanière ???

— Hahahah…qu'est-ce que tu veux c'est comme ça, la sagesse... Tu devrais prendre un peu exemple sur moi et arrêter de picoler pour davantage t'occuper de ta femme.

— Reviens me dire ça quand t'en aura une, de femme.

Voyant tous ces gens s'adresser à son mentor si familièrement, Nate ne put s'empêcher de lui faire remarquer :

— Mais dis-moi, c'est que tu es très populaire dans le coin.

— Oui si on veut…

Quelques instants plus tard, le mentor et son protégé arrivèrent à une étale située devant une petite maison. En les voyant arriver, le propriétaire des lieux s'exclama aussitôt :

— Tiens, Zad… Ça faisait longtemps, comment tu vas depuis le temps ?

— Je vais bien et toi ?

— Ah ça va bien aussi ; tu es venu m'acheter quelque chose ?

— Oui oui, et je compte sur toi pour me faire un bon prix…

— Hahahaha, bien entendu mon ami… Mais dis-moi, ne serait-ce pas le garçon qui t'accompagne toujours ?! Comment s'appelle-t-il déjà ?

— Il s'appelle Nate.

— Bonjour Nate, comment tu vas ?

— ...

— Excuse-le, il est un peu timide.

— Hmmm, d'accord… Alors, que puis-je faire pour toi ?

— En fait je voudrai…

Pendant que Zad passait sa commande, Nate ne pouvait quant à lui s'empêcher de regarder les alentours car il avait rarement l'occasion de voir un tel spectacle. La ville débordait de vie et lui qui était habitue à la monotonie, ne pouvait qu'être envieux des jeunes garçons de son âge qui passaient devant lui en s'amusant et en discutant ; libres de toute charge et de toute obligation. Cette désinvolture ainsi que cette liberté étaient absolument magnifiques et lui qui ne pouvait que regarder, était bien décidé à n'en manquer aucune miette. Mais soudain, une petite voix douce et féminine le sorti de ces pensées moroses :

— Excusez-moi, pouvez-vous vous décaler un peu, je voudrais passer.

Il se décala alors pour laisser passer cette jeune fille mais sans toutefois la quitter du regard ; à croire qu'il n'avait jamais vu de fille avant. Puis, voici que le commerçant qui s'occupait d'eux s'exclama :

— Nayma tu tombe bien vas déposer tes courses et viens m'aider à servir les clients.

La jeune fille répondit alors :

— Oui papa.

L'homme se retourna ensuite vers son vieil ami et lui demanda :

— Zad ; tu te souviens de ma fille Nayma n'est-ce pas ?

— Bien sûr que je me souviens d'elle ; la dernière fois que je l'ai vue elle était haute comme trois pommes. Mais je constate à présent qu'elle est devenue une ravissante jeune femme.

— N'est-ce pas ?! En plus, elle est le portrait craché de sa mère.

— Oui tu as tout à fait raison. En parlant d'elle, tu te rappelles du jour où on est partis…

— EEUUHHMMM, EUUHHMMM !!! Inutile de déterrer les vieux dossiers, Zad ; surtout que nous ne sommes pas seuls.

— Ahahaha… Tu as raison. Quoi qu'il en soit, c'est vraiment fou à quel point les enfants grandissent vite.

— Aaaahh m'en parle pas, j'ai l'impression que c'était hier que je la portais dans mes bras en lui chantant des berceuses. Mais maintenant si je ne fais pas attention, elle va se retrouvée mariée avant que je n'aie eu le temps de cligner des yeux.

Zad lui répondit alors d'un air embarrassé :

— Tu dis ça comme si c'était une mauvaise chose.

— Non, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire ; c'est juste que les jeunes filles d'aujourd'hui sont tellement naïves. Elles ont vite fait de tomber sur celui qu'il ne faut pas…

Puis après une micro seconde de réflexion, il reprit :

— Tiens, à ce propos, que dirais tu d'un mariage arrangé ? Le petit me plait bien ; il a l'air sérieux et travailleur en plus d'avoir presque le même âge qu'elle. Et pour couronner le tout, lui semble être déjà tombé sous son charme.

En entendant cela, Nate qui se retrouva totalement submergé par la honte ne put que baisser la tête et l'enfouir dans ses mains afin cacher son embarras. Mais cela se révéla bien inutile puisque son visage qui était devenu aussi rouge qu'une tomate le trahissait de loin. Puis soudain :

— Papa.

— Oui ma chérie ?

— J'ai oublié le fromage chez le boulanger donc j'y retourne.

— D'accord ma puce mais ne traîne pas en route.

— Ok...

Lorsque la jeune fille passa devant Nate, cette fois il ne la regarda pas et maintenu la tête baissée. Puis les cris d'une vieille femme qui s'adressaient à des enfants commencèrent à se faire entendre. Cette dernière leur intimait de ne pas jouer dans la rue ; au grand mépris de ceux-ci qui ne semblaient absolument pas s'en soucier. Mieux encore, ils continuaient à courir, jouer et tournoyer sur eux même à mesure qu'ils se rapprochaient de Nate et Nayma qui étaient à quelques pas l'un de l'autre. Puis, comme si la veille dame l'avait prédit, voici que dans leur jeu, l'un des enfants bouscula une lampe tempête qui était posée sur une caisse en bois. Ainsi, sous le regard impuissant de tout un chacun, la lampe tomba et se brisa aux pieds de Nayma :

Wooooouuuuuvvvvvvvvvv