Lorsque Himma sentit la disparition de son invocation, il comprit instantanément que Nate en était venu à bout. Il fut alors prit d'une telle rage que son visage se durcit tel un rocher de même que de grosses veines apparurent clairement sur son front :
— Ce n'est pas bon, ce n'est pas bon du tout… Je savais que j'aurais dû en envoyer davantage. Bon sang !
Toutefois l'homme ravala un peu sa colère puis conclut :
— Il est à présent clair que je ne peux plus me permettre de perdre plus de temps. Je dois lui mettre la main dessus avant qu'il ne s'éveille. Si seulement il n'était pas avec ce type… Mais qui est-il bon sang. Je dois mener mon enquête à son sujet.
Himma sortit alors de la pièce obscure où il était puis referma la porte derrière lui.
Après cette brève escapade en lieu inconnu, nous voici de retour dans la forêt où Nate venait tout juste de vaincre le chien. Ainsi, après cette rude bataille, le jeune garçon complètement épuisé fini par s'écrouler au sol car l'adrénaline qui avait inhibé les effets de la morsure du chien était à présent retombée. De plus, pour ne rien arranger voilà que le ciel s'était couvert et annonçait un orage. Alors il n'y avait pas le temps de se reposer. C'est ainsi que le corps tout engourdit et rigidifié, Nate rassembla les forces qu'il lui restait pour se relever et prendre la direction d'une petite grotte qu'il connaissait pour y trouver refuge. Mais en cours de route, le temps se gâta et la pluie commença à tomber ; rendant le sol boueux et glissant. Nate affirma alors :
— Evidemment que ça ne pouvait pas se terminer aussi bien ; il fallait que la pluie vienne y ajouter son grain de sel.
Ainsi, malgré cette pluie diluvienne, Nate arriva tout de même à la grotte. Une fois à l'intérieur, il ramassa quelques brindilles sèches puis alluma un feu histoire de se réchauffer et se protéger du froid glacial qui régnait désormais. Il retira ensuite ses vêtements qui étaient complètement trempé puis s'allongea près du feu qu'il avait allumé par frottement. Puis, alors qu'il était allongé sur le sol ; trempé jusqu'aux os et littéralement frigorifié, il se dit en regardant la pluie tomber :
— Au moins là, même si je me fais attaquer j'aurai de quoi me défendre adéquatement.
Ce fut sur ces paroles et sur le son de la pluie brisant le silence de la nuit que le sommeil qui tentait jusque là de l'emporter eut finalement raison de lui.
*Ouvre les yeux… * ; * Ferme les yeux...* ; * Ouvre les yeux… *
Nate sortait doucement de son sommeil. A son réveille, la pluie s'était arrêté et du feu, il ne restait que des cendres. De son côté, la nuit lui avait été bénéfique car la douleur de la morsure n'avait certes pas disparu, mais elle s'était considérablement atténuée. En outre, il constata qu'il avait également retrouvé toute sa mobilité. N'ayant plus aucun raison de s'attarder en ce lieu , il décida qu'il était temps de rentrer et prit de suite la route. Ainsi, il arriva à leur refuge en un rien de temps avant de se mettre aussitôt à crier :
— Kaiju sensei, Kaiju sensei !!!
Ce dernier sortit de la cabane en disant :
— Quoi ?! Qu'est-ce que t'as à brailler comme ça ; et de si bon matin en plus... Et puis de toute façon pourquoi t'es pas rentré hier ? T'as voulu sécher l'entraînement du soir c'est ça ?!!
— Non Kaiju sensei je vous promets que ce n'est pas ça.
— Ah ouais et de quoi s'agit-il alors ??
— Je me suis fait attaqué par un chien mort-vivant.
— T'as intérêt à trouver une meilleure excuse sinon tu vas passer un très sale quart d'heure.
— Non mais c'est vrai je vous promets ; tenez regardez la morsure qu'il m'a fait.
Lorsque Kaiju vit la blessure, il commença à le croire. Mais restant quelque peu dubitatif, il se contenta de lui dit :
— Viens tu vas m'expliquer ça plus en détail à l'intérieur.
Une fois entrés, Kaiju lança un flacon à Nate et lui dit :
— Mets ça sur la plaie, ça devrait faire disparaître la douleur.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Une fois la crème appliquée, Nate se mit à afficher un sourire niait et enjoué qui laissait transparaître le soulagement qu'il éprouvait. Mais son plaisir fut de courte durée puisque son nouvel instituteur le ramena à la réalité :
— Bon à présent je t'écoute.
Le jeune garçon se ressaisit donc et raconta à son maître tout ce qu'il s'était passé.
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Quelques instants plus tard, après que Nate eut terminé son récit :
— Je vois… Il semblerait qu'il n'ait pas apprécié que je lui pique son joujou et qu'il veuille le récupérer.
Puis il continua en pensées :
— (En même temps je peux comprendre ; même pour un Élémentaliste il est impossible de survivre à ce qu'il lui a fait subir surtout avec le niveau du gamin… c'est clair qu'il a quelque chose de spécial.)
Mais Nate le sortit de ses pensées en lui disant :
— Mais il y'a un autre problème.
— Comment ça ???
— Il n'est pas seul. Lorsqu'il me retenait captif il a parlé d'un certain comte qui semblait être son supérieur. Alors s'il venait me chercher avec toute sa bande, je ne pourrais pas tenir la cadence. Par conséquent il me faut moi aussi des alliés…
Apres avoir entendu ce raisonnement, Kaiju se contenta de sourire en regardant Nate, qui continua :
— Et pour cela je dois trouver les autres Élémentalistes !!!
Kaiju éclata de rire, satisfait par ces propos. Alors il dit au jeune garçon :
— Excellent raisonnement gamin, il me plait bien ton plan… Les choses vont devenir très intéressantes et pour la peine je vais t'y aider !!!
En entendant cela, le visage de Nate s'illumina car il n'aurait pas à se séparer de son instructeur qui avait encore tant à lui apprendre. Alors il lui exprima toute sa gratitude :
— Merci infiniment Kaiju sensei !!!
Ce dernier continua en souriant :
— Hmmmm… Fais tes bagages on part aujourd'hui !
— OUI !!! Kaiju sensei !
Après ces paroles, Nate et Kaiju partirent chacun s'apprêter. Quelques heures plus tard, Nate avait fini et était allé se recueillir sur la tombe de Zada qui était juste derrière la cabane :
— Désole Zad mais je ne peux plus rester ; il faut que j'y aille. Je te promets que je suivrai mon entrainement avec sérieux et que je deviendrai très fort assez pour faire payer à tous ces enfoirés ce qu'ils t'ont fait.
Ainsi, alors qu'il finissait de faire ses adieux à son mentor, Kaiju lui demanda :
— C'est bon t'a fini ?
— Oui Kaiju sensei.
— Bon, dans ce cas mettons nous en route car un long chemin nous attends.
Nate hocha alors la tête pour faire signe qu'il était d'accord puis commença à suivre Kaiju qui avait déjà entamé sa course.